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Chronique : Vampire Academy – tome 6 – Sacrifice Ultime

Vampire Academy 06Un final majestueux comme ont les aime…

Richelle Mead est l’auteur de la série à succès Vampire Academy, mais pas seulement. Elle a également écrit la série Cygne Noir qui en est déjà à son quatrième tome en France dans la collection de poche Milady. Sa série Succubus n’est également pas en reste avec un sixième tome paru en juillet dernier chez Bragelonne. De plus, en octobre dernier sortait le premier tome de la série spin-off de Vampire Academy : Bloodlines, dont l’héroïne est cette fois-ci l’alchimiste Sydney.

Beaucoup d’actualité donc, pour cette auteure de bit-lit qui est loin d’avoir dit son dernier mot…

Un début explosif…

Quand nous commençons ce premier tome, Rose est derrière les barreaux… pour le meurtre de la Reine Tatiana. Les preuves l’accablent, qu’il s’agisse d’éléments matériels ou de témoignages. La machine de la justice est en marche et elle détruira Rose sur son passage.

Pour éviter la prison ou pire, la peine de mort, il n’y a qu’une seule solution : l’évasion. C’est ainsi que notre héroïne va se retrouver en cavale malgré elle, ses amis ayant tout orchestré dans le moindre détail.

…et un enchaînement de chapitres qui l’est tout autant

Dans ce dernier tome, peu de temps morts. Toutes les scènes ou presque sont imprégnées d’une tension et d’une vie presque palpable.

De chutes en révélations, difficile de ne pas lire à un rythme effréné cet ultime tome, partagés entre l’envie de tout découvrir le plus vite possible et le besoin de conserver encore un peu ces personnages et cet univers auxquels nous nous sommes attachés.

On peu qualifier ce dernier tome de magistral grâce à ses enchaînements et surtout sa montée en puissance au fil des lignes.

Certaines révélations peuvent être qualifiées de faciles, mais d’autres sont très surprenantes. De plus, les relations entre les personnages se complexifient encore plus, si c’est possible. C’est en particulier le cas pour le triangle amoureux Adrian/Rose/Dimitri… qui en sera la victime  collatérale ?

A plus grande échelle, Sacrifice ultime est aussi une conclusion concernant la politique des vampires Moroï après la mort de leur reine. Vont-ils suivre ses pas entre rigueur et équité ? ? Céder à la pression d’un petit nombre de puissants qui considèrent les dhampirs comme des moins que rien nés uniquement pour les protéger ?

Richelle Mead sait poser les bonnes questions et nous offre une série aux rouages universels. Car bien plus qu’un roman de bit-lit nouant avec romance et action, Vampire Academy est un cycle qui pousse à la réflexion son lecteur, l’obligeant à prendre en compte de nombreuses données. Des ficelles simples, mais diablement bien tirées sur les six tomes ! Un must read.

9/10

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Chronique : Nox – tome 1 – Ici-bas

Nox - tome 1Plongez dans un nouvel univers dense, obscur, unique.

Nouvelle série d’Yves Grevet, Nox (éditions Syros) renoue avec ce qu’affectionne tant l’auteur : un futur sombre, où il faudra lutter pour avoir le moindre droit. Ainsi retrouvons-nous comme dans sa trilogie Méto, des personnages que la vie n’a pas épargnés.

Plus sombre mais aussi plus mûr que Méto, Nox nous entraîne au plus sombre de l’âme humaine, où les amitiés que l’on pensait indestructibles peuvent se défaire très facilement, et où la place dans la société est décidée dès la naissance, sans aucune possibilité d’évolution pour ceux qui sont au plus bas de l’échelle…

Dis-moi où tu habites et je te dirais ta position dans la société…

La Nox… ce brouillard qui fait vivre un calvaire à tous ceux qui n’ont pas la chance d’habiter à une altitude assez élevée. Les gens du petit peuple y sont nés, et y meurent dans l’indifférence la plus totale de la part de ceux d’en haut. En effet, la classe sociale est déterminée par l’altitude où vit chacun sur la colline. En bas, pas d’électricité sans effort, ainsi chacun pédale pour produire sa propre lumière, et marche avec des chenillettes pour accumuler de l’énergie pour plus tard.

Enfin, règle la plus terrible, toutes les filles doivent être enceintes avant l’âge adulte sous peine de devenir des parias…

C’est dans cette cruelle société que vit Lucen, un jeune homme né en bas, dans la fumée constante qui tue à petit feu tous les habitants. Il a une petite amie, Firmie, et comme tout le monde, va bientôt essayer d’avoir un enfant, sous peine qu’on lui impose une autre jeune fille, plus complaisante.

Lucen a également des amis, qui en sont à peu près au même stade que lui. L’un, Gerges a son père qui travaille dans la milice, organisme corrompu jusqu’à la moelle censé faire régner l’ordre, mais qui sert plutôt les propres intérêts de ce qui y travaillent. Il y a également ses amis Maurce et Jea. Ils sont toujours ensemble, malgré les années, mais jusqu’à quand ?

En parallèle à cette intrigue du bas, nous découvrons la jeune Ludmilla, issue de la classe aisée, et dont le point de vue qu’elle a de la société est sur le point d’évoluer.

Ah, et chose utile à préciser, il est strictement interdit au gens du bas de monter en haut…

Une histoire aussi sombre que saisissante

Alors que dans Méto Yves Grevet y allait de façon assez temporisée, dans Nox, il se laisse toute latitude. En cela, son univers est des plus dérangeant : violent, injuste et terriblement oppressant, nul ne peu faire confiance à personne dans le monde de Nox. Et c’est la dureté de cet univers qui le rend si fascinant.

La description de la milice de Nox en particulier est très sombre, censée protéger les citoyens, cette dernière préfère les racketter, les faire vivre dans la peur, et même user d’une violence souvent extrême. Dois-t-on y voir une extension de ce que pense l’auteur de notre propre société ? Les désillusions s’accumulent en tout cas pour certains personnages…

Ainsi, certaines scènes, diaboliquement réussies, nous font glisser lentement dans l’horreur de la « douce » violence. Le point de vue de ces personnages se laissant aller à ces accès est maitrisé avec art, nous faisant presque comprendre ce qui les a amenés à cette extrémité.

Le traitement des personnages est également très réussi, on y sent très vite les différents rapports de force et contraintes qui les animent. Le détail est poussé jusqu’aux prénoms : Lucen, Marha, Hectr, tous les prénoms de ceux d’en bas ont une lettre en moins, comme s’ils étaient moins que des êtres humains… il en est de même pour les aliments, des ersatz, le meilleur étant gardé par ceux d’en haut.

Évidemment on sent une révolte se profiler chez certains, mais sous quelle forme se présentera-t-elle ? Sera-t-elle sourde ? violente ? Quels en seront les leaders ? Une réponse se dessine, mais sans certitude, Yves Grevet nous ayant habitué à toujours nous surprendre, on en attend pas moins de lui maintenant.

Profondément révolté, ce roman laisse transparaître tous les travers d’une société qui se meurt et qui pourrait malheureusement être la notre si l’on se laisse gagner par le scepticisme.

Un bel ouvrage qui fait réfléchir, et qui surtout se dévore très vite ! Difficile d’attendre la suite, qui ne devrait par arriver avant un an.

9/10

Chronique : L’étonnante disparition de mon cousin Salim

L'étonnante disparition de mon cousin SalimUn roman jeunesse à l’écriture simple et captivante… avec un mystère surprenant à élucider.

Paru en poche chez Folio Junior en avril dernier, L’étonnante disparition de mon cousin Salim a été écrit par l’anglaise Siobhan Dowd, disparue en 2007 des suites d’un cancer.

Le héros du roman, le jeune Ted, autiste de son état, décide d’enquêter sur la disparition incroyable de son cousin dans le fameux London Eye (la grande roue de Londres). Car chose étrange, Salim y est entré mais n’en est jamais ressorti…

Siobhan Dowd a inspiré l’histoire de Quelques minutes après minuit qu’a repris Patrick Ness après sa disparition soudaine des suites d’un cancer. Elle a en tout cinq romans à son actif, tous parus en France Chez Gallimard : Où vas-tu Sunshine ?, La parole de Fergus (elle a d’ailleurs reçu la Carnegie Medal à titre posthume pour cet ouvrage) et Sans un cri. Son œuvre prend souvent racine dans ses origines irlandaises.

Salim manque à l’appel…

Pour Ted et sa sœur Kat, quand Salim ne redescend pas au bout des trente minutes du tour de la roue, l’inquiétude commence à poindre… puis au fil des minutes qui s’écoulent c’est carrément la panique. Mais où a-t-il pu passer ? C’est ainsi que commence l’enquête de Ted, aidé de sa sœur Kat. Passionné de météorologie, de chiffres, de prévisions et de statistiques, Ted a élaboré neuf théories, et pour une fois son cerveau qui fonctionne différemment de celui des autres sera un atout de poids.

Une ambiance simple, vive et plaisante

L’écriture de ce roman est à l’image de la famille de Ted : chaleureuse, drôle, apaisante et franche. Dès les premières lignes, l’auteur réussi à instaurer une relation de confiance avec son lecteur. Siobhan Dowd a adapté son intrigue à des lecteurs âgés d’environ 10 ans, mais jamais elle ne les sous-estime.

Au fil des pages, on ne peut s’empêcher de penser à un autre roman d’enquête ayant pour personnage principal un jeune autiste ; il s’agit du Bizarre incident pendant la nuit de Mark Haddon. Cette façon d’utiliser une autre réflexion tout en nous faisant paraître le personnage tout à fait normal est menée avec talent par les deux auteurs. Mais la similitude s’arrête cependant là, le roman de Mark Haddon s’adressant à des lecteurs d’au moins treize-quatorze ans, ainsi qu’aux adultes.

Venons-en à l’enquête, cette dernière est simple mais ingénieuse. L’intrigue peu même sembler être un prétexte pour nous dépeindre une famille anglaise normale avec des problèmes très quotidiens (hormis la fameuse disparition), la rendant ainsi très attachante.

Les personnages que l’on pouvait penser superficiels s’étoffent au fur et à mesure (je pense notamment à la fameuse tante Glo), faisant d’eux des personnes à la psychologie bien pensée et loin d’être simplette. Enfin Ted et ses blocages sur certains aspects simples de la vie sont très vite attachants, car loin d’être bête, c’est en fait un excès de logique qui le perd…

Sa façon d’écrire également est très « vraie », Ted ne comprenant pas bien les expressions des visages et des corps, il a besoin d’aide pour savoir quelles sont les intentions de son interlocuteur… :

« Mon Dieu ! S’est-elle exclamée. Laissons-les se débrouiller et allons manger une pizza ! ». C’est ce que nous avons fait. Je ne voyais pas le rapport entre la pitié et la pizza, mais toujours est-il que nous en avons commandé quatre, énormes, à la pizzeria du quartier ».

En somme, ce roman de Siobhan Dowd est d’une belle simplicité et mérite d’être découvert pour sa façon d’aborder différemment (et positivement) des thématiques très courantes telles que la famille, la disparition d’un être cher, la maladie, mais aussi le courage et l’amour…

Interview de Ransom Riggs, l’auteur de Miss Peregrine et les enfants particuliers.

Ransom Riggs MontreuilA l’occasion du Salon de la Jeunesse à Montreuil, la Bibliothèque de Glow a pu rencontrer Ransom Riggs pour une petite interview. Avec Miss Peregrine et les enfants particuliers (éditions Bayard Jeunesse), l’auteur américain signe son premier roman en France, et certainement pas le dernier, vu son succès… retour sur une agréable conversation.

Bonjour Ransom Riggs, nous souhaiterions savoir en premier lieu si vous avez rencontré beaucoup d’éditeurs avant d’être publié, et si oui combien ?

En fait, je n’ai pas eu à chercher beaucoup pour trouver un contrat. Etant donné que j’avais déjà écrit un petit livre sur Sherlock Holmes (The Sherlock Holmes handbook – The methods and mysteries of the world’s greatest detective), quand j’ai présenté mon projet à mon éditeur, il était partant. De plus, j’avais déjà pas mal d’anciennes photos dans mes effets qui m’ont permis d’écrire Miss Peregrine.

Pourriez-vous nous dire d’où viens votre passion pour les anciennes photos ?

En fait, c’était un hobbie, mais tous les hobbies et passions que j’ai finissent toujours à terme par se transformer en travail…

Miss Peregrine et les enfants particuliersEst-ce que l’histoire de Miss Peregrine est un prétexte à utiliser de vieilles photos ou est-ce l’inverse ?

Ce sont les photos qui ont créé l’histoire. J’avais de nombreuses photographies bien avant d’écrire l’histoire. Plus je faisais de nouvelles acquisitions, plus l’histoire se développait dans ma tête.

J’ai d’ailleurs fait ce matin l’achat de deux anciennes photos à ajouter à ma collection, c’était dans la Rue de Bretagne, juste à côté de mon hôtel.

Avez-vous des liens personnels avec votre personnage ? Et pourquoi avoir choisi la Seconde Guerre Mondiale comme décor pour votre œuvre ?

Et bien, très simplement, le personnage de Jacob est moi. Il a grandi où j’ai grandi. On ne peut s’empêcher de lier notre propre histoire à celle de nos personnages quand on écrit, surtout quand on utilise le « je ».

Pour l’époque à laquelle se déroule l’histoire, c’est simple, quasiment toutes mes photos datent de la moitié du XXème siècle. Il fallait nécessairement que l’époque de l’intrigue colle avec celle des photos. Une période antérieure nécessitait des photos plus anciennes que je ne possédais pas.

Miss Peregrine inside 01Quelles sont vos influences actuelles en littérature ? Et dans votre jeunesse ? 

En ce moment, je suis influencé par des ouvrages tels que celui de Tahereh Mafi, l’auteur de Ne me touche pas (Editions Michel Lafon). Elle a réussi à créer un superbe univers avec une héroïne au pouvoir aussi dangereux que fascinant : elle peut tuer les gens en les touchant. Se rendant compte de son existence, une société totalitaire dystopique veut s’emparer de la jeune fille et de son singulier pouvoir…

Pour Miss Peregrine, je me plais à dire que ce roman est un mix entre la fantasy du Monde de Narnia et l’angoissant des écrits de Stephen King.

Et maintenant, quels sont vos projets ?

Et bien… il y a le second tome de Miss Peregrine à finaliser. Puis j’ai d’autres idées, notamment celle d’une nouvelle série fantastique qui s’intitulerait Arcanum. Elle sera cette fois-ci sans images.

Enfin, dernière question, quels grand classiques avouez-vous n’avoir jamais lu ?

Oh, il y en a beaucoup… mais ont peux citer Jane Austen ou encore les Misérables de Victor Hugo.

Merci aux éditions Bayard d’avoir permis cette rencontre, merci à la jeune femme qui nous a fait la traduction et merci à Camille Gillet, avec qui j’ai réalisé l’interview !

Miss Peregrine inside 02

Chronique : Filles de Lune – tome 3 – Le Talisman de Maxandre

Filles de lune 03Une belle surprise que ce troisième tome !

Nous voici de retour dans le monde de la saga canadienne Filles de Lunes. Écrite par Elisabeth Tremblay, la série compte cinq tomes au total. La sortie de la série en poche continue donc avec une sortie tous les trois mois aux éditions Pocket et Pocket Jeunesse en simultané.

De retour sur Terre mais…

Nous retrouvons la jeune Naïla, Fille de Lune tout récemment investie de ses pouvoirs, et enceinte d’un tyran. Pour mettre un terme à cette condition non désirée, la jeune femme n’a d’autre choix que de retourner sur Brume (la Terre), seulement… elle s’est trompé de période et atterri en 1666.
L’époque n’est évidemment pas la plus propice pour mettre un terme à une grossesse, de même que pour accoucher, Naïla va donc devoir s’intégrer en territoire sinon hostile, du moins très suspicieux à son égard, car il est impossible pour elle de faire demi-tour… la sorcière des Cannac n’attendant que cela…

En parallèle à cela, la Talisman de Maxandre est toujours caché quelque part… et les alliés de Naïla ne sont malheureusement pas les seuls à vouloir mettre la main dessus. En effet, le pendentif renfermerait un pouvoir tel, qu’il pourrait changer le cours des choses pour son possesseur….

Une suite à la hauteur

Chose étonnante, cette série se bonifie grandement au fil des tomes alors que la plupart des séries perdent peu à peu de leur force. Beaucoup de révélations sont au rendez-vous et surtout de la magie, des intrigues cachées, de nouveaux personnages tout à fait effrayants (notamment les fameuses créatures prénommées ybis).
Le roman ne cesse d’alterner le point de vue de personnages majeurs du roman, ainsi suivons-nous le personnage d’Alix dans ses nombreux voyages et quêtes, Naïla sur Terre en train d’essayer de s’intégrer au mieux au mode de vie de l’époque, la sorcière de Cannac qui lutte pour conserver sa puissance et ses pouvoirs… et d’autres personnages plus obscurs, mais tout aussi dangereux.
Cette façon de mettre en scène le roman rend l’histoire très addictive, chaque fin de chapitre ou presque étant conclue par une chute ou une révélation.
Il faut toutefois avouer que certains rebondissements du style une nouvelle prophétie sont parfois un peu faciles (même certains personnages du roman le disent), mais on passe outre grâce à une belle intrigue. Nous faisons également le découverte d’autres mondes parallèles, et leur exploration est très intéressante.
Et chose positive, le personnage de Naïla est (enfin !) un peu plus indépendant et moins gémissant, appréciable.

Il est malaisé d’en dire sans partir dans de longues explications et descriptions qui défloreraient l’intrigue, je vous laisse donc découvrir ce troisième opus, qui selon moi est le meilleur pour le moment.
On attend la suite, Quête d’éternité en poche avec impatience. Sortie prévue le 17 janvier 2013.

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Montreuil 2012 – Ces livres qui font rêver… – Pour les petits (3-5 ans)

Le salon de Montreuil est l’occasion pour les passionnés de lecture de tout âge de découvrir de nouvelles perles. Et rien de mieux que de rencontrer en direct les éditeurs, les auteurs et les ouvrages pour se faire une idée… La Bibliothèque de Glow vous propose ici une petite sélection des ouvrages jeunesse, de 3 à 15 ans (et plus), qui nous ont convaincus et séduits.

Mon imagier chinoisMon imagier chinois – Texte et illustration de Catherine Louis – Editions Philippe Picquier (2004) :

Magnifique petit album souple de format carré, très épais, cet imagier a pour but d’initier les plus jeunes aux idéogrammes chinois avec logique et esthétique. Chaque caractère est accompagné d’une illustration qui lui ressemble beaucoup, permettant de faire le rapprochement entre l’idéogramme et sa signification. Egalement adapté aux plus grands curieux d’une autre forme de langage.

NacéoNacéo – Bernadette Gervais et Franseco Pittau – Editions les Grandes Personnes (2012) :

Grands habitués des illustrations pour la jeunesse, Pittau et Gervais récidivent aux Grandes Personnes avec Nacéo après avoir fait Axinamu et Oxiseau. Nacéo est un imagier géant qui permet de faire découvrir aux plus jeunes les différents animaux vivant au fond des mers. Volets à soulever, différents coloris de coquillages à différencier, cet ouvrage fait partie de ceux qui ne laissent pas indifférent. A classer également parmi les beaux-livres qui font plaisir aux adultes.

PaysajeuxPaysajeux – une image peut en cacher une autre ! – Henri Galeron – Editons les Grandes Personnes (2012) :

Magnifique livre tout carton aux illustrations riches, Paysajeux apprendra aux jeunes lecteurs à découvrir l’image dans l’image. Des reflets suspects dans l’eau, des montagnes aux formes un peu trop étranges… Henri Galeron (dont l’œuvre et la patte font penser à Magritte) s’amuse à nous cacher de nombreux secrets au sein d’images toujours plus belles et surprenantes. De quoi passer de longues heures devant cet ouvrage hors du commun…certaines images cachées sont difficiles, même pour les adultes !

Madame le lapin blancMadame le lapin blanc – Gilles Bachelet – Seuil Jeunesse (2012) :

Après nous avoir régalés avec ses albums Mon chat le plus bête du monde, Il n’y a pas d’autruches dans les contes de fées, Champignon Bonaparte ou encore Quand mon chat était petit, Gilles Bachelet récidive avec l’absurde !

Cette fois, Madame le lapin blanc en a marre : marre de savie qu’elle n’imaginait pas partagée entre les enfants et le ménage pendant que son cher mari court partout et s’occupe peu d’elle… De l’humour, certes, mais également une façon délicate de mettre en lumière les femmes et la place essentielle qu’elles occupent dans une famille…

Tout cela sans oublier que l’album est un clin d’œil perpétuel à Alice au pays des Merveilles de Lewis Carroll. Ainsi, plus qu’une histoire, c’est aussi un véritable jeu de piste où l’on peut faire la chasse aux nombreuses références au roman… un petit bijou d’illustration. L’album a remporté le prix Pépites 2012 de l’album jeunesse.

La fabrique de comptinesLa fabrique de comptines – Luce et Elisa Granowska – Eveil et découvertes (2012) :

Vous en avez peut-être déjà entendu parler, Luce, gagnante de la Nouvelle Star, a sorti un nouvel album, ou plutôt un livre-CD. Destiné aux touts petits, les musiques ont l’étonnante particularité d’avoir été créées avec des instruments issus de jouets pour enfants. Ainsi retrouve-t-on treize comptines traditionnelles et familières remises au goût du jour, le tout chanté par Luce et orchestré par le groupe polonais Male Intrumenty. Un vrai moment de bonheur respirant la simplicité… !

Chronique : Miss Peregrine et les enfants particuliers

Miss Peregrine et les enfants particuliersUn roman étrange et fascinant où le surnaturel rejoint le monde connu…

Premier roman de Ransom Riggs paru en France, Miss Peregrine et les enfants particuliers est sorti en mai dernier aux éditions Bayard. Son auteur, de nationalité américaine, est né en Floride. Après des études d’anglais il est passé à celle des films. Il vit désormais à Los Angeles, et vous pouvez trouvez ses courts métrages sur le lien ci-joint : www.youtube.com/ransriggs.

Déjà traduit dans plus d’une trentaine de langues et promis à une adaptation cinématographique dont Tim Burton a déjà acquis les droits, une chose est sûr, c’est un petit phénomène qui débarque en France. Rabats, fin pelliculage sur l’ensemble de l’ouvrage, il faut l’avouer Miss Peregrine est un très beau livre à faire trôner dans sa bibliothèque. Mais qu’en est-il de son histoire ?

Nous suivons Jacob Portman, un adolescent des plus communs… jusqu’au jour où son grand-père est tué par une mystérieuse créature. Bouleversé, les souvenirs que son grand-père lui contait remontent à la surface… et prennent vie jusqu’à l’amener sur une petit île perdue du pays de Galles…

Un passé étrange et surréaliste.

Selon les dires du grand-père de Jacob, ce dernier aurait vécu dans un établissement spécial où les enfants étranges vivaient en reclus afin de les protéger. De ces enfants, nommés « particuliers », le grand-père de Jacob possède de nombreuses photos, mais personne à part le jeune homme ne songe à la possibilité que ça soient de vrais clichés.

Mais depuis la mort brutale de son grand-père, Jacob est à la fois obsédé est terrifié : qui sont ces fameux Monstres dont il doit absolument se protéger ? Qui sont les enfants particuliers et qu’ont-ils de si spécial ? Ont-ils vraiment existés ou est-ce une affabulation de son grand-père ?

Un concept intéressant et original

Le force du roman Miss Peregrine réside avant tout dans l’originalité de sa mise en scène plus que dans son intrigue. En effet, la chose la plus fascinante est de savoir que toutes les photos utilisées par Ransom Riggs sont toutes issues de collections privées et authentiques (certaines ont subi de légères retouches, mais ne sont pas truquées). Dignes de monstres de foires, certaines images recèlent une ambiance singulière, parfois à faire froid dans le dos. Les pouvoirs des enfants sont quand à eux intéressant (et parfois même aussi ravissants qu’inutiles), mais leur personnalité l’est encore plus !

Boucles temporelles et autres étrangetés pour éviter la persécution

On le comprend rapidement, Miss Peregrine traite avant tout d’une histoire qui transcende plusieurs générations. La thématique de la persécution étant très présente à deux niveaux : celle de la persécution des Nazis envers les Juifs (ce qu’a subit le grand-père de notre héros), mais également la persécution surnaturelle dont font l’objet les tous les enfants particuliers.

Ce mélange de deux thématiques très différentes fonctionne, même si l’on aurait aimé en savoir encore plus sur ces fameux monstres. Leur genèse est développée par l’auteur, mais juste assez pour que l’on comprenne l’enjeu de l’histoire, guère plus, nous laissant dans l’expectative.

En somme, ce premier opus nous ouvre les portes d’un monde étrange et à nul autre pareil. A la fois séduisant et troublant, ce roman aura le mérite de donner un regain d’originalité au genre fantastique en nous offrant une mise en scène originale et une intrigue sympathique.

Une série dont la qualité reste à confirmer avec l’apparition d’une suite qui devrait prendre un certain temps avant de débarquer en France. En effet, le second tome est prévu pour juin 2013 aux Etat-Unis.

Actualité éditoriale : Le mystérieux Cercle Benedict… une nouveauté Bayard qui éveille la curiosité.

mysterious-benedict-society-01A paraître aux éditions Bayard Jeunesse le 14 février prochain, Le mystérieux Cercle Benedict annonce l’arrivée d’une série au charme certain et à l’ambiance surannée… zoom sur cette nouveauté.

Illustrations fourmillantes de détails, atmosphère digne des meilleurs romans anglais, et bien sûr intrigue attrayante, la trilogie aura de quoi donner le change à sa sortie. Mais qu’elle est donc l’histoire de cet ouvrage qui intrigue ? En voici le résumé de l’éditeur…

« Quand cette annonce bizarre paraît dans les journaux, des dizaines d’enfants se présentent pour participer à une série de tests loufoques et cornéliens. Seuls candidats sélectionnés, Reynie, Kate, Sticky et Constance font la connaissance de l’étrange recruteur, Mr Benedict, qui leur confie ses plans. Ils doivent s’infiltrer d’urgence dans une pension soupçonnée d’abriter les agissement d’un sangereux savant  mégalomane. Le Mystérieux Cercle Benedict est né !

Envoyés sur l’île qui abrite l’institut, les quatre nouveaux amis y découvrent une discipline absurle, qui impose une consommation effrénée de télévision en guise de devoirs. Tous les élèves sont sous l’emprise de M. Curtain l’atroce directeur, et de son « murmureur », une formidable machine à décerveler. D’ici peu, elle sera capable de manipuler les consciences du monde entier…

Il est grand temps d’agir ! C’est ainsi que nous prenons connaissance de l’histoire bien sympathique de la Benedict Society. Une seule hâte à avoir, rencontrer les personnages : Constance Contraire, Reynie Muldoon, George Washington (si, si) et Kate Wetherall.

Il n’y a maintenant plus qu’à prendre son mal en patience pour voir débarquer le premier opus en France. Pour les plus curieux, sachez que la suite est déjà programmée par l’éditeur : tome 2 en octobre 2013 et tome 3 en avril 2014.

Une chronique sera sur le site à parution de l’ouvrage. Et pour la sortie du premier tome, un site internet dédié sera mis en ligne. En voici l’adresse : www.lemysterieuxcerclebenedict-lelivre.fr

Chronique : Filles de Lune – tome 2 – La Montagne aux Sacrifices

Filles de lune 02Un second tome qui met enfin en lumière le monde de la Terre des Anciens…

Écrite par Elisabeth Tremblay, la série Filles de Lunes est un grand succès au Canada et en France. Constitué de cinq tomes au total, l’histoire nous raconte la vie de Naïla, une Fille de Lune d’exception censée ramener la paix sur la Terre des Anciens pour racheter les fautes de ses lointaines aïeules…

Un début de tome au quart de tour

Nous reprenons le récit juste après la fuite de Naïla d’un endroit où elle a été violée pendant de longues semaines, et à l’issue desquelles elle attend maintenant un enfant… l’homme qui l’a forcée à avoir une nouvelle descendance se prénomme le Sire de Cannac, il s’agit du frère jumeau d’Alix (le protecteur désigné de Naïla).

Cette grossesse non désirée de la part de la Fille de Lune semble être pour le Sire de Cannac et sa sorcière maléfique Mélijna un moyen d’atteindre les trônes perdus de Darius et d’Ulphydius si l’on se fie à une ancienne prophétie.

Naïla, toujours aussi perdue dans ce monde de fous, est censée se rendre à la Montagne aux Sacrifices afin d’obtenir tous les pouvoirs dû à son rang de Fille de Lune (ses pouvoirs potentiels doivent être encore plus puissants que la normale à cause de son ascendance avec la lignée maudite…). Cette grossesse non désirée est un poids de plus pour elle dans cette quête qu’elle ne comprend qu’à peine…

Aventure, courses-poursuites, révélations, magie et nouveaux personnages sont au rendez-vous pour un second tome bien meilleur et plus passionnant que le premier.

Une construction narrative bien mieux ficelée

Dans ce second tome, point de temps mort. En effet, entre la fuite de Naïla, les multiples quêtes d’Alix et les nouvelles rencontres, il devient difficile de s’ennuyer.

On retrouve toujours quelques erreurs de langage plus ou moins dérangeantes ainsi que des répétitions, mais l’écriture est moins choquante que dans le premier ouvrage.

Il devient difficile de résumer tout l’ouvrage tant il y a de nouveaux éléments, mais nous allons tout de même parler des principaux.

Nous faisons la découverte de nombreux sorciers et sorcières, qu’ils soient bons ou mauvais. Leur apparitions apporte un vrai plus à l’univers, de même que celle de gnomes. Elisabeth Tremblay a réussi à s’approprier à sa façon ses créatures souvent utilisées dans les mondes de fantasy.

On découvre également de nouvelles créatures, telles que les protecteurs de la Montagne aux Sacrifices, ou encore les ravels, des oiseaux dont l’espèce à quasiment disparu, les deux derniers représentants existants appartenant à Mélijna, la terrible sorcière des Cannac, le second est à Wandéline, une sorcière qui a aide autant que possible Naïla dans sa quête.

Des mondes parallèles à découvrir

La Terre des Anciens n’est pas le seul monde à découvrir, en effet il en existe en six autres mondes en comptant Brume, la Terre que l’on connaît : Elfré, Golia, Bronan, Mésa, Dual. Et seules les filles de Lunes peuvent prendre les passages entre les mondes, qui sont eux-mêmes bien cachés…

Cette perspective offre de nombreuses possibilités, d’autant que l’on commence à entrevoir des liens entre différents personnages et certains de ces mondes.

Parfois, les révélations sont un peu énormes, car on découvre que certains personnages sont des Elus aux pouvoirs extraordinaires, ou encore qu’une prophétie existait les concernant… mais malgré cela, l’histoire réussi à ne pas perdre de son intérêt.

En somme, ce second tome de la série mérite une conclusion plus positive que le précédent ouvrage. Effectivement, Elisabeth Tremblay réussit à nous captiver grâce à un univers relativement original. Elle reprend certains éléments qui font les bases d’une fantasy traditionnelle mais y ajoute sa touche personnelle.

Malgré un problème persistant au niveau de Naïla, que je perçois toujours comme trop indécise et réagissant mal aux situations, force est de constater que l’on arrive à passer outre pour ne se concentrer que sur l’intrigue qui prend de l’ampleur au fil des pages…

Un second tome très correct donc. Affaire à suivre avec le troisième opus : Le Talisman de Maxandre.

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Chronique : Filles de Lune – Tome 1 – Naïla de Brume

Filles de lune 01Un premier tome long à poser les bases d’un nouvel univers…

Filles de Lune est une série de fantasy en cinq tomes écrite par Elisabeth Tremblay, originaire du Québec. De nombreux épisodes de la vie de l’auteure lui ont permis de transposer son vécu dans ses romans. La série a connu un très grand succès au Canada, puis en France où elle est tout d’abord paru aux éditions de Mortagne (en 2010) avant de paraître en poche chez Pocket depuis mars 2012. La série réunit maintenant plus d’une dizaine de milliers de lecteurs.

Un passé mouvementé et sombre…

Naïla est une jeune femme que la vie n’a pas épargnée. A à peine vingt-cinq ans, elle a déjà été mariée, eu un enfant… et tout perdu. Des suites d’une terrible maladie, sa très jeune fille Alicia est morte, et son mari n’ayant pas supporté cette perte ce dernier a décidé de quitter lui aussi cette terre, laissant Naïla seule avec un désespoir toujours grandissant.

Au bord du gouffre, l’héroïne en devenir est loin d’avoir repris goût à la vie… pour tenir le coup elle s’accroche à ce qui lui reste de famille : sa tante. Naïla aide cette dernière à refaire de fond en comble sa maison ; se noyer dans les cartons et les travaux de gros œuvre est une façon pour elle d’oublier…

Mais cette plongée à corps perdu dans les vieilleries va engendrer de curieuses découvertes pour Naïla, notamment concernant ses origines… une mystérieuse dague, un acte de naissance étrange… la jeune femme veut des réponses, mais elle ne se doute pas de la portée de ce qu’elle va mettre à jour.

Un rythme lent, parfois même lassant

On peut qualifier ce premier tome d’introductif sans hésitation : il pose les (trop) nombreuses bases de l’univers dans un style lent et peu palpitant.

Là où le bât blesse, c’est en particulier au niveau de l’écriture. Pas toujours très claire, et surtout peu fluide, on se retrouve parfois avec beaucoup d’informations sans trop savoir qu’en faire. On assiste également à de nombreuses répétitions de phrases tout au long de l’ouvrage.

Le personnage de Naïla est assez paradoxal : tantôt attachante grâce à son histoire et son vécu, elle peut également être extrêmement démunie, la rendant plaintive et même exaspérante aux yeux du lecteur. Jamais sûre d’elle, toujours en train de s’interroger, mais rarement sur les bonnes choses, Naïla n’a pas vraiment les qualités d’un personnage charismatique et mémorable…

La jeune femme découvre malgré tout qu’elle est une fille de Lune, et que cela implique beaucoup de choses, dont une en particulier, elle doit accomplir son destin. Ce dernier passe par un monde parallèle dénommé la terre des Anciens où couve une guerre d’envergure autour de trônes mystérieux. Naïla est ainsi censée réparer les torts de ses aïeules en arrêtant cette quête insensée des trônes qui dure depuis de nombreux siècles, mettant en danger de nombreux peuples issus de différents mondes…

On peut découper le roman en deux parties distinctes, la première moitié est la plus monotone, à l’image de la vie de Naïla, la seconde devient plus intéressante car on suit la jeune femme dans un monde dont elle ignore tout.

Ce voyage dans une autre dimension arrive à la moitié de l’ouvrage, et soyons honnêtes, c’est à partir de ce passage que l’histoire devient plus intéressante.

Un univers intéressant, mais développé trop rapidement

Le point fort de l’univers de filles de Lune est également sa faiblesse, en effet l’univers imaginé par Elisabeth Tremblay est intéressant mais elle nous inonde de tant d’éléments en peu de temps qu’il est malaisé de tout intégrer.

Il est donc difficile de s’attacher à ce nouvel univers, ce qui est dommage car les idées sont là, mais distribuées de façon éparses, sans réelle logique.

Dans la fameuse seconde moitié du roman, on découvre un des personnages secondaires qui va prendre de plus en plus de place au fil des tomes, il s’agit d’Alix, le protecteur désigné de Naïla. Rarement de bonne humeur, toujours désagréable avec Naïla, le jeune homme est un magicien accompli en plus d’être un très beau représentant de la gent masculine. Mais son rôle de protecteur (Cyldias est le terme exact) n’est pas clair, car il semble que le jeune homme n’en veuille pas, mais sans que le lecteur aie un début d’explication bien clair…

En conclusion, ce premier tome de la série Fille de Lune laisse très mitigé. D’un côté nous avons un personnage principal peu attachant dont la personnalité laisse perplexe à certains moments ; de l’autre nous découvrons univers qui même s’il n’est pas toujours bien développé donne vraiment très envie d’en savoir plus, en particulier à la fin de l’ouvrage où beaucoup d’éléments se bousculent. Affaire à suivre avec le second tome de la série : La Montagne aux Sacrifices.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

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