Archives de l’auteur : Laura

Chronique : Nouvelles à chutes

Nouvelles à chuteSublimes et marquantes… une sélection de nouvelles à la qualité rare

Le format de la nouvelle n’est pas un genre des plus populaire, et pourtant c’est un exercice difficile qui quand il est réussi donne des œuvres absolument mémorables. Ce choix de nouvelles signées de différentes plumes nous est proposé par les éditions Magnard, spécialisées dans les livres à usage scolaire.

Ainsi trouverez-vous une nouvelle d’Anna Gavalda, Dino Buzzati, Julio Cortázar, Claude Bourgeyx, Fred Kassak et Pascal Mérigeau.

Certains n’ont que très peu écrit (je pense notamment à Pascal Mérigeaux) mais on réussi à toucher du doigt la perfection avec leur court récit. D’autres encore sont passés maîtres dans l’écriture d’histoires courtes, comme Dino Buzzati à qui l’on doit le magnifique recueil de nouvelles à chutes Le K.

Ici, plus que de « simples » nouvelles, vous allez découvrir le délicieux et terrible art de la nouvelle à chute : fascinante et remarquable dans toute sa beauté… et son horreur…

Le recueil contient les nouvelles suivantes :

  • Happy Meal – Anna Gavalda
  • Pauvre petit garçon ! – Dino Buzzati Continuité des parcs – Julio Cortázar
  • Lucien – Claude Bourgeyx
  • Iceberg – Fred Kassak
  • Quand Angèle fut seule… – Pascal Mérigeau

Nous allons ici nous attarder sur les nouvelles qui selon moi, sont absolument incontournables.

La première est Happy Meal, d’Anna Gavalda, magnifique nouvelle sur le sentiment d’amour, de petitesse aussi. Plus que dans la chute, cette nouvelle est emplie de force par les mots, d’une puissance incroyable. Une courte phrase émouvante semée, un dialogue simple et poignant, un détail… Anna Gavalda nous entraîne dans une belle relation que l’on aurait aimé découvrir plus longtemps encore tant elle est sublimée par son écriture juste et précise.

La seconde nouvelle à lire au moins une fois dans sa vie (plusieurs relectures permettent de l’apprécier encore mieux) est Pauvre petit garçon ! de Dino Buzzati. Son histoire nous raconte comment un petit garçon est chahuté par ses camarades, véritable victime de la méchanceté parfois cruelle des enfants.La chute est superbe et s’apprécie encore plus après relecture, car on ne peut s’empêcher de collecter les indices nous y amenant insidieusement. Grandiose et inoubliable.

La troisième et dernière nouvelle qui selon moi mérite le détour est Quand Angèle fut seule… qui nous raconte la vie d’une femme après la mort de son mari. Cette dernière ressasse sa vie avec celui qu’elle a aimé avant qu’il ne disparaisse.

Là aussi, une seconde lecture permet d’apprécier à sa juste valeur ce très court texte faisant à peine quatre pages. Une double lecture fascinante et sinistre à la fois qui sublime le point final de cette nouvelle.

En conclusion, ce court recueil est un indispensable à lire au moins une fois dans sa vie. Ici, pas de fantastique, hormis dans la nouvelle Continuité des parcs de Julio Cortázar, qui est assez étrange et déstabilisante. Ces textes prouvent qu’il est possible de faire des monuments littéraires en quelques pages à peine. Pour les plus curieux, il existe un second tome, sobrement intitulé Nouvelles à chutes 2 avec cette fois-ce des plumes telles que Ray Bradbury, Roald Dahl, Frederic Brown…

Chronique Jeunesse : La Quête des Livres-Mondes – Tome 2 – Le livre des lieux

La quête des livres-monde 02L’aventure continue… !

Carina Rozenfeld est une auteure française dont la contribution dans le monde de l’imaginaire est de plus en plus importante. Elle a notamment écrit la trilogie Les portes de Doregon, Les clefs de Babel ou encore la duologie Phaenix. La Quête des Livres-Mondes est une trilogie, les deux premiers tomes avaient étés édités pour la toute première fois par les éditions Intervista avant d’être repris par l’Atalante.

A la recherche du second Livre-Monde… autour de la Tour Saint-Jacques

De retour avec Zec et Eden dans leur Quête des fameux Livres-Mondes pour sauver la planète Chébérith. Au programme, action, aventure, suspense… et encore action.

Chébérith est loin d’être reconstituée et même si l’Avaleur de Mondes ne s’est pas encore manifesté, cela n’est qu’une question de temps. Ainsi retrouvons-nous avec plaisir nos aventuriers en herbe, toujours aidés en la matière par le vieux Chébérien Eyver et son fidèle (et mystérieux) majordome.

La nature humaine, pire ennemi que l’Avaleur de Mondes

Encore une fois dans ce tome, on constate rapidement que c’est encore l’envie et la jalousie des hommes qui est le plus gros frein à l’accomplissement de la Quête. Bien entendu, l’Avaleur de Mondes n’est pas en reste, mais demeure une menace plus sourde et insidieuse au contraire des hommes, violents et frontaux.

La psychologie des personnages, bien que simple n’est pas non plus basique. En effet, ils sont avant tout crédibles, quelles que soient leurs actions, y compris les mauvaises.

Plus d’action dans ce second tome, mais également plus de crispations, de suspense. Enquête sur fond d’Internet (et d’enchères sur Ebay) et jeux de dupes, le programme est dense.

On se laisse encore une fois porter avec un immense plaisir dans cette épopée fantastique qui nous laisse rêveurs et envieux… on a qu’une seule envie, voir des ailes pousser dans notre dos pour nous envoler avec Zec et Eden et vivre leur aventures ! Chronique rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : Black Eden – Tome 1

Black Eden - tome 1Une fois n’est pas coutume ce roman ne nous vient pas des États-Unis ou d’Angleterre, mais d’Espagne ! Avouons qu’avoir des traductions d’autres pays change un peu de ce que l’on peut croiser très (voir trop) régulièrement dans le paysage éditorial.

Avec Black Eden dans la collection Macadam, Milan se lance dans une grande série : huit tomes parus en Espagne (contre deux en France), vous voilà prévenus. Écrite par Ana Alonso et Javier Pelegrín, Black Eden n’est pas la seule saga écrite par le duo.

Avec un premier tome totalement inclassable, préparez-vous à entrer dans le monde de Black Eden, où les apparences sont trompeuses….

De l’ADN comme passeport pour une vie meilleure

Dans la société où vit Martin, tout est contrôlé, surveillé, géré par les autorités. Durant un cours de biologie, le jeune homme est amené à se prélever un peu de sang afin d’apprendre à faire des analyses simples… mais il y a deux choses qu’il ignore : le matériel de biologie de l’école est relié aux bases de données des autorités en place ; et…son sang est l’une des choses les plus précieuses au monde car son système immunitaire est inviolable.

Autant dire que l’une des plus grosses entreprises pharmaceutiques du monde ne le laissera pas en paix avant de l’avoir « recruté » comme cobaye de gré ou de force…

Mais qui dirais non à une vie entière sur une île paradisiaque en échange de quelques examens sanguins quotidiens ?

Etrange, fascinant et définitivement hors des sentiers battus

Publier Black Eden, c’est un joli petit pied de nez aux titres qui sortent et se ressemblent dernièrement dans le de l’anticipation et/ou de la dystopie. Cette nouvelle série apporte une fraicheur bienvenue en ces temps où le conformisme semble faire loi.

Dans cette société totalitaire où les états ont étés remplacés par des corporations tentaculaires surpuissantes, Martin ne fait guère le poids et va donc exécuter ce qu’on exige de lui.

Nous nous retrouvons donc sur la fameuse île paradisiaque dont certains rêvent mais qui n’en a que l’apparence…

Nous découvrons rapidement que Martin n’est pas le seul à faire les affaires de la grande entreprise pharmaceutique l’ayant recruté. Ainsi faisons-nous la connaissance de Cassandre, Selena et Josh, des jeunes particuliers et réservés qui vont devoir apprendre à faire confiance au nouveau venu.

Au fil des jours qui passent, Marin va remarquer une foule de petites choses étranges qui seules ne semblent rien signifier de particulier, mais qui une fois mises bout à bout vont révéler un tableau effrayant.

Le plus génial, c’est de découvrir ce premier tome, de le lire, et de se rendre compte au fil des pages que ce que l’on prenait pour un roman de science-fiction assez traditionnel est en fait beaucoup plus que cela. Pour les plus curieux, il est toujours possible de regarder ce que signifie le titre original de la série : La llave del tiempo… !

Black Eden - tome 2Immersif et très surprenant, le voyage que vous ferrez à travers ce premier opus ne vous laissera pas indifférent.  Vous serrez plutôt songeur et terriblement curieux d’en apprendre plus sur le parcours de ces adolescents à l’organisme hors du commun et aux origines nébuleuses.

Chronique du second tome de Black Eden – La sphère de la Méduse ici.

Chronique : Cantoria

CantoriaUn planet-opéra à l’univers chantant et original.

Dernier roman en date de l’auteure française Danielle Martinigol, paru chez l’Atalante jeunesse, Cantoria nous plonge dans un univers SF où le charbon et le pétrole n’existent pas… Non, la seule énergie pour mouvoir des vaisseaux gigantesques ou faire bouillir de l’eau, c’est le chant. Le chant comme énergie, une idée originale poussée très loin, jusque dans les moindres détails.

Danielle Martinigol est une auteure reconnue dans son genre pour de nombreux ouvrages de science-fiction (la plupart étant dédiés à la jeunesse), elle a notamment écrit Les oubliés de Vulcain, Les abîmes d’Autremer, ou encore L’or bleu. Certains sont d’ailleurs régulièrement étudiés dans les écoles.

Des centrales de chant comme sources d’énergie

Sur Cantoria, l’énergie est créée par le chant ; et pour fournir les masses d’énergie nécessaires au bon fonctionnement du quotidien des mieux lotis sur la planète, les bas-chanteurs s’escriment nuit et jour.

Les meilleurs chanteurs et chanteuses (très souvent issus de la noblesse) sont sélectionnés dans un but plus élevé : louer par le chant la déesse Astrale, qui en retour fourni en magie les plus privilégiés : enChanteurs et autres hauts dignitaires, magiciens et religieux.

C’est dans cet univers riche, rigide et injuste que vivent Arth, Cor et Khena, des adolescents qui sont l’avenir de Cantoria à différentes échelles. Arth et Cor font partie de ces gens du peuple qui alimentent les centrales de chant tandis que Khena est issue de la noblesse, et est en partance pour le plus grand bâtiment dédié à la déesse : le Cantorium.

Tous trois sont issus de différentes classes sociales mais vont se trouver réunis par le chant… et par des desseins bien plus grands qu’eux. Très vite attachants, nous les suivrons au travers d’épreuves qui vont forger leur avenir mais aussi celui de leur planète.

Un mélange de genres efficace et inattendu

Cantoria est un roman de SF pouvant parfaitement faire découvrir de façon sérieuse le genre à des lecteurs dès l’âge de treize ans environ. Véritable quête tournée vers l’aventure, on découvre une planète et les lois qui la régissent, mais aussi l’espace et les mystères qui l’entourent.

Mais plus encore, Cantoria est un ouvrage qui invite à la réflexion sur bien des points : religion, politique, économie… nombre de sujets universels y sont traités, poussant le jeune lecteur a ne pas prendre pour acquis toutes les informations mises à sa portée.

On appréciera le degré de recherche de l’auteure concernant la crédibilisation de son univers musical : des prénoms en passant par des termes de son invention (vaisseaux-orgues, mal-son, enChanteurs…), Danielle Martinigol nous plonge corps et âme dans son histoire.

Un petit reproche toutefois, l’univers est parfois un peu trop dense et nous perd parfois dans ses nombreuses subtilités, en particulier vers la fin du livre où un certain nombre de nouveaux termes et de révélations s’enchaînent.

Les dialogues (et les personnages) sont un vrai délice, d’un naturel tout à fait crédible et jamais sur joués. Ajoutez-y quelques scènes mémorables à l’écriture maîtrisée et vous obtenez un texte d’une qualité certaine.

Pour conclure, Cantoria est un bon ouvrage touchant à de nombreux sujets sans perdre son fil rouge. Bien construit, très bien écrit et surtout original, il ne donne qu’une envie, se plonger dans un nouvel opus et en savoir plus sur les nombreux mystères soulevés. A conseiller dès treize ou quatorze ans, pas avant, à cause de la densité et de l’exigence du texte. Chronique rédigée pour le site ActuSF.

7.5/10

Chronique : Filles de lune – Tome 4 – Quête d’éternité

Filles de lune 04Encore plus passionnant !

Quatrième et avant-dernier opus de la saga de fantasy Filles de Lune, Quête d’éternité (éditions Pocket) nous plonge avec délices dans le monde riche de la canadienne Elisabeth Tremblay. Retour dans l’univers de Darius…

Encore plus de magie et d’intrigues entremêlées

Nous retrouvons Naïla, formée et véritable fille de lune aux pouvoirs très développés grâce au Talisman de Maxandre qu’elle a retrouvé dans le précédent tome. Malgré ses très nombreuses capacités magiques, Naïla va faire d’amères découvertes : en effet, les mythiques trônes de Darius et d’Ulphydius ont étés retrouvés… Et la personne qui les a mis à jour n’est autre que Saül, le mal à l’état pur, qui vient de s’approprier les pouvoirs d’un des plus grands sorciers maléfiques du monde de Darius.

Mais chacun veux sa part du gâteau du pouvoir, ainsi Alejandre lui aussi devient une réelle menace en voyant ses pouvoirs enfin se développer, sans compter sur sa terrible sorcière meurtrière, Mélijna.

Encore plus de révélations et de magie au programme, avec une intrigue à la hauteur d’une belle saga.

Immersif… de bout en bout

Meilleur que les précédents tomes, Quête d’éternité nous révèle enfin l’héroïne qu’est Naïla. Alors que les deux premiers opus étaient décevants au niveau de sa personnalité, elle prend enfin les choses en main sans être dépendante de tous les personnages qu’elle rencontre.

On appréciera également l’univers de la magie encore plus développé que précédemment mais parfaitement compréhensible car bien expliqué.

Pas de temps mort dans cet opus qui nous fait passer de Naïla à Alix en passant pat Mélijna ou encore Saül, tous les points de vue sont captivants.

Cependant, il y a toujours un bémol, qui n’évolue pas au fil des tomes ; il s’agit de l’écriture. Parfois simpliste, mal formulée (peu être est-ce dû à une formulation canadienne différente pour nous français) il est parfois déplaisant de tomber sur des phrases mal faites ou étrangement construites. On tombe aussi régulièrement sur des pléonasmes forts peu utiles rendant le texte un peu lourd.

Mais malgré cela, l’intrigue reste excellente et donne envie de se plonger dans la myriade de révélations qui s’offrent à nous.

En conclusion ce quatrième tome est une confirmation de la qualité certaine de la série, malgré le point noir qu’est l’écriture. Rendez-vous en septembre prochain pour la sortie de l’ultime tome de la saga en poche : L’héritier !

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : La guerre des livres

La guerre des livresUne sf efficace pour les jeunes amateurs du genre.

Alain Grousset est un auteur français ayant largement contribué au genre qu’est la science-fiction, en particulier pour les jeunes lecteurs. Auteur de nombreux articles et critiques et de plus d’une cinquantaine de romans, on lui doit notamment La citadelle du vertige, l’enfant-mémoire, les Passe-vent

Avec la guerre des livres, il signe un roman de science-fiction parfait pour découvrir le genre dès l’âge de dix ans.

Une guerre mettant en jeu l’existence de nombreuses planètes…

La Sécession est un regroupement en guerre contre l’Empereur et son armée. C’est ainsi que le jeune Shadi, un des plus jeunes pilotes de la Sécession va se retrouver par hasard sur une planète ennemie, puis encore transporté sur une autre… où il va devoir survivre, et mentir.

En effet, la planète sur laquelle va se retrouver Shadi est une bibliothèque gigantesque, creusée à même la montagne…Mais le jeune héros emmène avec lui les dangers de la guerre… mettant en danger les précieux ouvrages représentant des pans entiers de l’humanité qui ont pu être préservé depuis des siècles…

Une initiation simple et efficace

La guerre des livres est à peu de choses près un livre au contenu attendu, mais très plaisant. En effet on retrouve tout ce qui fait partie des codes du genre : vaisseaux spatiaux, guerre à l’échelle de planètes, portes de téléportation…. mais cette présentation du monde de la science-fiction pour les jeunes lecteurs est bien amenée, de façon ludique et avenante.

L’idée d’une planète regroupant la culture sous toutes ses facettes sans préjugés de provenance ou d’époque est séduisante. On aime à se balader dans cette planète-bibliothèque où le rangement des ouvrages est un mystère lui-même… !

Tous les ingrédients sont là pour donner au jeune lecteur le goût de l’aventure : de l’action, une atmosphère sous tension et un peu de suspense. Les personnages sont peu nombreux et tout à fait crédibles, nous permettant de les suivre avec intérêt.

Un roman jeunesse plaisant donc, tout indiqué pour faire découvrir le genre sans partir dans des myriades de termes incompréhensibles. A conseiller dès 10 ans.

Chronique : Le livre de Saskia – Tome 2 – L’épreuve

Saskia 02Marie Pavlenko est une nouvelle auteure française sur la scène de l’imaginaire, mais elle a déjà su s’imposer avec le premier tome de sa série Saskia, aux éditions Scrinéo. Fort bien accueillie par les libraires et les blogs, elle signe ici le second tome de la série avec l’épreuve.

Marie Pavlenko vient également d’écrire un one-shot aux éditions le Pré aux clercs dans la collection young-adult Pandore sous le titre La Fille-Sortilège.

De retour à la maison pour Saskia

A la fin du premier tome, notre héroïne voit sa mère tuée par ses ennemis, un clan mystérieux voulant à tout prix l’éliminer. Alors qu’elle semble avoir tous les attributs des faucheurs, Saskia ressent certaines caractéristiques propres uniquement aux gardiens, ainsi se termine le premier tome. Si ces faits deviennent avérés, Saskia pourrait-être le troisième Enkidar, un être censé réunir les clans des faucheurs et des gardiens qui s’évitent depuis toujours…

Quand nous reprenons les aventures de Saskia, nous sommes quelques secondes après la conclusion du premier opus. Sa double-nature semble être confirmée par les douleurs qu’elle ressent en bas du dos, une particularité propre aux gardiens quand un être humain est sur le point de mourir (alors que les faucheurs ont le pouvoir de « capturer » l’âme des morts en eux).

Mais l’étau se resserre autour de notre héroïne ailée, et le pire semble encore être à venir quand Tod décide de l’emmener dans son Nid pour la protéger des nombreuses menaces qui l’entoure….

On en redemande !

Ce second tome est à la hauteur du premier opus avec des personnages toujours aussi crédibles et habillement exploités. On en apprend beaucoup plus sur les subtilités sociales et magiques du monde des Enkidars.

La relation si fusionnelle que connaissaient Saskia et Tod bat de l’aile. L’ambiance qui règne dans le Nid de Tod à leur arrivée est plus que tendue : mortelle… entre non-dits et secrets de clans (et de famille), l’ensemble promet d’être explosif.

Encore une fois, la mythologie propre au monde de Saskia est très bien expliquée et présentée par l’auteure. Les subtilités de son univers sont bien pensées et très intéressante.

On se plonge donc sans réserve dans ce second opus. Efficace, bien tourné, et réussi, tout comme le premier. Nous n’avons qu’une seule hâte maintenant, c’est de lire enfin le troisième et ultime tome prévu pour la fin de l’année ! Dès 13-14 ans.

7.5/10

Chronique : Nina Volkovitch – Tome 2 – Le souffle

Nina Volkovitch 02A la découverte des pouvoirs hors du commun de Nina…

Carole Trébor est une auteure française qui a déjà plusieurs ouvrages à son actif, mais elle signe son premier roman avec Nina Volkovitch, aux éditions Gulf Stream. Elle a également écrit des albums pour enfants : Alain le lapin magicien, Ernesto le coq acrobate, ainsi que le livre-documentaire Derrière le petit écran.

Nina Volkovitch est une série qui se déroule en pleine Russie Soviétique. A l’heure où Staline assoit son autorité sous toutes les formes possibles (répression, destruction d’œuvres culturelles non-conformes aux idées du Parti, etc…) la jeune Nina est en pleine découverte de ses pouvoirs qui pourraient bien changer la donne pour l’un des camps…

A la découverte du monastère caché…

Après sa course-poursuite effrénée du premier tome, Nina se retrouve dans un monastère bien spécial, caché aux yeux de ses ennemis. Elle va y faire son initiation et découvrira ce qui fait d’elle un être si spécial, mais avant cela, elle va devoir exceller à la peinture d’icônes… jusqu’à atteindre la perfection. Patience et persévérance seront les maîtres mots de son apprentissage.

De nouvelles amitiés vont se créer en la personne de Zita, Rita et Anton. Mais jusqu’à quand Nina pourra-t-elle parfaire ses connaissances de la magie avant d’être rattrapée par ses poursuivants ?

Une suite riche en péripéties

Encore une fois, arole Trébor ne nous laisse pas en reste et déploie des trésors d’imagination pour nous happer dans son intrigue à l’univers original. Entre fantastique, aventure et missions de haut vol, impossible de s’ennuyer.

On en découvre beaucoup plus sur les fameux anges et le pouvoir de Nina, mais également sur l’histoire de sa famille.

Le monde de la peinture prend encore une place importante dans l’intrigue, mais sans jamais être fastidieuses. Carol Trébor mélange à la fois fantastique et informations réelles historiques de façon efficace et pertinente.

Les meilleurs passages restent toutefois selon moi ceux il y a une action presque oppressante, notamment la scène du musée, aux trois-quarts du roman.

En conclusion, ce second tome est tout à fait honorable et donne très envie d’avoir le mot de la fin : Le combat, qui paraîtra le 2 mai prochain. Espérons que tous les non-dits seront tous dévoilés, car pour le moment, beaucoup de mystères planent encore autour du cas Nina.

 7/10

Actualité éditoriale : 2013 sera une année Paolo Bacigalupi !‏

Ferrailleurs des mers 01Nouvelle révélation de la SF mondiale, Paolo Bacigalupi commence à se faire un grand nom en France, en grande partie grâce à son roman La fille automate, publié au diable Vauvert en 2011. Il avait raflé de très nombreux prix avec son roman, dont le Prix Hugo, le Prix Campbell, le Prix des blogeurs de Planète-SF ou encore le prestigieux Prix Nebula.

2013 sera son année ; et pour cause, le Diable Vauvert édite son nouveau roman, cette fois-ci dédié aux adolescents (mais adapté également aux adultes) : Ferrailleur des mers (Ship Breaker en anglais). Le livre arrive en librairie à partir du 19 avril prochain.

Pour vous donner envie, sachez que l’ouvrage a remporté le Prix Michael Printz jeunes adultes ainsi que le Prix Locus du premier roman jeune adulte. Il a également été finaliste du National Book Award (un des plus prestigieux prix littéraires Outre-Atlantique).
La série Ferrailleur des mers comptera deux tomes au total, le second sortant à la fin de l’année (vers novembre).

Bibliographie de Paolo Bacigalupi :

  • La fille automate – Au diable Vauvert – 2011
  • Ferrailleur des mers – Au diable Vauvert – 2013
  • Les cités englouties – Au diable Vauvert – 2013
  • Pump six and other stories – à paraître en mars 2014 au Diable Vauvert

Quatrième de couverture : Fin du XXIe siècle, il n’y a plus de pétrole, la mondialisation est un vieux souvenir et la plupart des États-Unis un pays du tiers-monde. Dans un bidonville côtier de Louisiane, Nailer, un jeune ferrailleur, dépouille avec d’autres enfants et adolescents les carcasses de vieux pétroliers. Le précieux cuivre récupéré dans les câblages électriques au péril de leur vie leur permettent à peine de se nourrir. Un jour, après une tempête dévastatrice, Nailer découvre un bateau ultramoderne qui s’est fracassé contre les rochers. Le bateau renferme une quantité phénoménale de matériaux rares, d’objets précieux, de Paolo Bacigalupiproduits luxueux et une jeune fille en très mauvaise posture. Nailer se retrouve face à un dilemme. D’un côté, pour récupérer une partie de ce trésor et en tirer de quoi vivre à l’aise parmi les siens, il doit sacrifier la jeune fille. De l’autre, l’inconnue est aussi belle que riche et lui promet une vie encore bien meilleure, faite d’aventures maritimes dont il rêve depuis longtemps. Passionnant de bout en bout, racontant avec réalisme les violences sociales.

TRANCHE d´ÂGE :

Interview de Marilou Aznar pour son premier roman : Lune Mauve

Lune Mauve Marilou_aznarPourriez-vous vous présenter aux lecteurs de la Bibliothèque de Glow ?  

Lune Mauve est mon premier roman. J’ai renoué avec l’écriture après quelques années passées dans le milieu du disque, en parallèle de mon activité d’adaptations de doublage en freelance.

Combien de temps vous a pris l’écriture du premier tome ?  

J’ai commencé bille en tête avec encore une idée très vague de l’intrigue de Lune Mauve, puis au bout de quelques chapitres, j’ai fait une pause assez longue. Quand j’ai eu un peu de temps à nouveau, j’ai alors repris le synopsis pour le développer, afin de pouvoir avancer dans la rédaction. J’avais besoin de savoir où j’allais pour continuer à écrire cette histoire. J’ai fini le premier jet au bout de quelques mois, et je l’ai laissé sur mon ordi pendant deux ou trois semaines. Ensuite je me suis décidée à le faire autour de moi, et cela a été une libération. Les remarques que m’ont faites ces premiers lecteurs m’ont été précieuses pour améliorer le texte, jusqu’à ce que j’en sois suffisamment satisfaite pour l’envoyer à des éditeurs.
En tout, je dirais un an en comptant les pauses.

Avez-vous rencontré beaucoup d’éditeurs avant d’être publiée chez Casterman ?  

Je n’en ai rencontré aucun, je ne connaissais personne dans le milieu de l’édition. J’ai envoyé le manuscrit de Lune Mauve par la Poste (ou sur Internet quand c’était possible) à une dizaine d’éditeurs jeunesse. Ceux dont j’avais entendu parler et quelques autres que j’ai découverts en flânant dans les librairies. J’ai reçu quelques lettres types de refus au début, assez décourageantes. Mais ensuite, les quelques lettres personnalisées d’éditeurs qui me proposaient des lignes directrices pour le reprendre m’ont redonné espoir. J’ai donc retravaillé le manuscrit avec les conseils reçus. C’est alors que Casterman m’a contactée, un peu moins de trois mois après l’envoi du roman. Une autre maison d’édition s’est montrée intéressée un peu plus tard, mais j’avais déjà rencontré mon éditrice actuelle et pris la décision de continuer l’aventure avec elle.
J’ai beaucoup de chance !

Lune Mauve 01La trame de fond de votre roman est extrêmement liée à la Bretagne, pouvez-vous nous expliquer votre attachement à cette région ? 

Je ne suis pas du tout Bretonne, mais j’adore cette région, et en particulier la presqu’île de Crozon. J’ai fait un court séjour dans cet endroit dont j’ai gardé un souvenir ébloui : la lande, la côte sauvage, la mer, la lumière… À tel point que je n’ai jamais voulu y retourner pour ne pas gâcher cette impression. Ce sont ces paysages qui me sont venus tout naturellement quand j’ai commencé à décrire le cadre où a grandi Séléné, l’héroïne de Lune Mauve, dans le roman.

Je dois avouer avoir préféré la partie non fantastique de Lune Mauve, véritable satyre du monde scolaire privé à l’écriture acide et savoureuse, pourquoi un tel portrait ? Avez-vous eu une scolarité dans le même genre ?

Pas du tout ! J’ai fait toute ma scolarité en province dans un lycée tout ce qu’il y a de plus classique. Mais je crois que tous les collégiens et les lycées font, à des degrés variables, l’expérience des rapports de force dans leurs établissements. L’adolescence est une période à la fois géniale et cruelle, et l’émergence des réseaux sociaux exacerbe encore le côté montagne russe de ces années.

Comment va se dérouler le tome 2 ? Serons-nous uniquement dans un monde imaginaire ou allons-nous retourner sur notre bonne vieille Terre ?

Cela me tenait à cœur de placer l’univers fantastique qui fait irruption dans celui très réel de Darcourt, le lycée privé parisien où Séléné débarque dans un contexte historique, celui des civilisations de la Mésopotamie Ancienne. C’est le télescopage du réel et du fantastique qui m’intéresse, et dans les tomes à suivre, l’intrigue se déroulera dans les deux univers.

Pour quand sont prévus les tomes 2 et 3 de votre série ?

Le tome 2 de Lune Mauve, L’héritière sort très bientôt, le 2 mai prochain. Quant au tome 3, il est prévu pour l’automne.

Pouvez-vous nous parler de vos projets à venir ? 

Avant tout, j’ai la Lune Mauve à finir. Je travaille aussi sur une nouvelle série jeunesse —un thriller — , sur un projet BD/roman graphique teinté de SF et sur le synopsis d’un polar psychologique pour adultes.

Quel roman pour ado considérez-vous comme incontournable ?

L’attrape-cœur de J.D Salinger.

Quel roman pour ado pouvez-vous nous avouer n’avoir jamais lu ?

Zazie dans le métro, de Raymond Queneau