Et si la lecture assidue d’un simple livre pourrait vous rendre sorcier ?
Paru en mars 2014 aux éditions Lumen, Wizards est une série écrite par l’américaine Diane Duane : il s’agit de son premier roman paru en France. Neuf tomes au total sont parus aux États-Unis.
Outre-Atlantique, la série est un succès depuis sa sortie en 1983, elle est même très souvent proposée par les bibliothécaires américains aux lecteurs ayant aimé Harry Potter et ne savant pas vers quoi se tourner ensuite. Et c’est seulement trente ans plus tard que la série est traduite en France !
Diane Duane a également écrit plus d’une dizaine d’ouvrages se déroulant dans l’univers de Star Trek. Elle a aussi écrit quelques romans dans l’univers de Spiderman ou encore X-Men et a participé à de nombreux scripts pour la télévision et le cinéma.
Un livre étrange rangé parmi une foule d’autres normaux…
Encore une fois malmenée par des filles de son école, Nita n’a d’autre choix que de fuir le plus loin possible de ses tortionnaires, et quel meilleur endroit que la bibliothèque pour se cacher ? C’est ainsi que la jeune Nita se retrouve à faire courir ses doigts sur les livres familiers de la bibliothèque qu’elle arpente tous les jours : ses doigts s’accrochent par hasard sur le livre Comment devenir sorcier en dix leçon. Bien que sceptique, la jeune fille commence à le lire… et ne le lâche plus.
Et voilà comment la magie entre dans la vie de Nita et va l’obliger à aller de découvertes en révélations sur notre univers et son fonctionnement… Mais elle ne sera pas seule dans l’aventure !
De nouveaux principes magiques et de l’aventure à revendre
Ce premier tome commence fort en termes d’action et de combats contre des forces maléfiques. A peine commencée, l’histoire prend de l’ampleur pour amener nos deux héros apprentis magiciens que sont Nita et Kit dans une quête qui les dépasse.
On apprivoise au passage le fonctionnement de l’univers que s’est créé Diane Duane où une langue spécifique est utilisée pour faire fonctionner la magie. Elle consiste à décrire les choses avec la plus grande précision sous peine de voir échouer (voir pire) le sort édicté dans cette langue magique. Ainsi, si vous voulez créer un pont avec de l’air, il faut le décrire avec la plus grande précision et demander à l’élément de bien vouloir le former.
Nous comprenons rapidement que selon ses affinités, chacun a des prédispositions pour apprivoiser des créatures ou des objets en particulier. Ainsi Nita a-t-elle une grande aisance pour parler avec les végétaux et Kit (y a-t-il une référence à K2000 ?) s’en tire très bien avec tout ce qui est mécanique, notamment les voitures. Ce nouvel univers est plaisant, et à peine commençons-nous à en effleurer les caractéristiques que tout s’enchaîne très rapidement.
Un livre magique à récupérer, un sombre monde parallèle à découvrir… et beaucoup de notions à appréhender !
Sans réellement le savoir, Nita et Kit vont devoir sauver ce qui fait de notre monde ce qu’il est : avec sa beauté et ses défauts dont tout le contenu est répertorié dans un livre.
Les nombreux essais magiques que vont faire nos deux héros vont faire venir sur Terre Fred : une sorte de trou blanc dont la masse est équivalente à de nombreuses géantes bleues. Mais grâce à une claudication temporelle, Fred est venu seul, sans sa masse, et heureusement sinon toute la planète se serait effondrée sur elle-même ! (On vous épargne – ou pas – le véritable nom de Fred : Khairelikoblepharehglukumeilichephreidosd’enagouni).
Les dialogues entre Fred et les deux adolescents ne manquent pas d’humour, faisant du trou blanc un personnage aussi drôle que déconcertant.
« – […] Seriez-vous un trou blanc ?
Le feu follet cessa de bondir pour la fusiller du regard, comme insulté. Est-ce que j’ai l’air d’un trou ?
* Et moi, j’ai l’air d’un nuage de gaz tiède, peut-être ? Aboya Nita. »
Amusant, c’est certain mais il est parfois difficile de comprendre tout ce que Fred veut dire ou expliquer. De plus, nous sommes aussi débutants dans ce nouvel univers que les deux protagonistes et il est parfois difficile de suivre les différentes problématiques qui s’annoncent à eux. Entre une quête dont ils ignorent l’existence avant même de la réaliser ou encore les nombreux postulats magiques inexpliqués du roman, nous sommes quelque peu bringuebalés et démunis….
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Ce premier tome est une belle ouverture à une nouvelle mythologie magique, mais on espère en découvrir rapidement plus sur son fonctionnement. Quoi qu’il en soit, Diane Duane sait conter des histoires et surtout créer des dialogues plaisants. On attend la suite pour en découvrir peut-être plus sur les enjeux qui ce sont déroulés dans ce premier tome et mieux comprendre le second opus ! Saluons enfin la magnifique couverture de Benjamin Carré créée exprès pour la version française.