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Chronique documentaire : Explorons les éléments

Une merveille pour découvrir les « briques » auxquelles on doit absolument TOUT ce qui nous entoure… Ludique et passionnant.

La fin d’année apporte toujours avec elle son lot de beaux-livres… et parmi eux, il y a Explorons les éléments, aux éditions Phaidon. Un ouvrage sublime pour mieux comprendre le monde qui nous entoure dans ses fondements même : les atomes. Très graphique, ultra ludique, apprendre devient un réel plaisir avec des ouvrages de cet ordre… Le texte est de Isabel Thomas, quant aux illustrations épurées et esthétiques elles sont signées Sara Gillingham.

Un ouvrage à destination de la jeunesse… officiellement

Comment seulement 92 éléments, ou 92 briques peuvent-elles suffire à construire le monde qui nous entoure dans sa totalité ? Car quand on y pense, c’est bien peu d’éléments quand on voit la diversité infinie qui nous entoure…

C’est pourtant bien la réalité, les autrices nous enjoignant à imaginer les éléments comme des Lego. Et cette métaphore est parfaite pour mieux comprendre les atomes, leur agencement et leurs nombreux « pouvoirs ».

Alors, oui, l’ouvrage est destiné à la jeunesse, mais je mets au défi n’importe quel adulte d’en savoir ne serait-ce que le quart de ce que contient ce livre.

Passionnant, il se feuillette plus qu’il ne se lit de façon suivie. Pour chaque double page, vous aurez une explication détaillée de l’élément en question : l’intérieur de l’atome (avec le nombre de protons, d’électrons et de neutrons), son origine, si on en trouve dans le corps humain (par exemple, 10% de notre corps contient de l’hydrogène), ses différentes formes et utilisations (certaines sont extrêmement communes, d’autres excessivement rares car l’élément est très peu répandu) enfin une partie graphique aide à repérer très rapidement les spécificités de chacun.

C’est ainsi que l’on découvre que l’élément n°87 se nomme le Francium car c’est une française qui l’a découvert (Marguerite Perey) et qu’elle a décidé de le baptiser en référence à la France. Et ce type d’anecdotes passionnantes, l’ouvrage en est rempli !

C’est donc un véritable coup de foudre pour cet ouvrage que je vous recommande chaudement. Pour ce qui est de l’âge, je pense qu’il sera adapté dès l’âge de 10 ans environ si l’enfant est lui-même demandeur. Si ce n’est pas le cas je pencherais plus sur du 12/13 ans.

Quoi qu’il en soit c’est la parfaite alliance entre la connaissance et l’esthétisme. Et il n’est clairement pas destiné uniquement à la jeunesse, je suis persuadée que tous les adultes curieux et passionnés de sciences pourrons trouver leur bonheur et étancher leur soif de connaissances grâce à cet ouvrage !

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : , ,

Chronique : L’art et la science dans Alien

Paru en 2019 aux éditions indépendantes La ville brûle, L’art et la science dans Alien est un ouvrage qui intrigue immédiatement.
Si vous aimez les sciences sous tous leurs aspects et que l’art étrange de H.R. Giger vous fascine, cet ouvrage pourrait bien être pour vous… Il est écrit collectivement par quatre auteurs spécialistes dans leur domaine :

Christopher Robinson est maître de conférence à l’école Polytechnique, il est spécialiste de la sf et du fantastique en littérature, art et cinéma.

Frédéric Landragin est directeur de recherche au CNRS. Il travaille en linguistique et dans ses applications informatiques.

Jean-Sébastien Steyer est quant à lui paléontologue au CNRS, il aime vulgariser les sciences par le biais des oeuvres de fiction.

Enfin, Roland Lehoucq est astrophysicien, il est spécialiste des relations entre sciences et scicne-fiction, il préside les Utopiales, un grand festival dédié à la sf qui a lieu à Nantes. Il a écrit quantité d’ouvrages de vulgarisation.

Un ouvrage à réserver aux fans ultimes d’Alien et de sciences…

Je suis une grande fan de la saga Alien (je parle des quatre volets d’origine uniquement) que je regarde très régulièrement, c’est à dire au moins une fois par an.
Et j’aime également beaucoup les sciences, sous toutes leurs formes… alors quand j’ai vu cet ouvrage arriver en librairie, mon intérêt était éveillé.

… mais est-ce suffisant ?

J’ai trouvé une bonne partie des interventions intéressantes, mais pas toujours bien mises en exergue par la saga Alien. Parfois il s’agit plus d’un prétexte que d’un vrai parallèle avec cette dernière selon moi.

On apprend cependant une foule de choses. Notamment, est-ce que le personnage d’Alien est vraiment crédible d’un point de vue biologique ? Qu’en est-il de la reine, créature qui n’apparaît pour la première fois que dans le quatrième volet étrange et merveilleux réalisé par Jean-Pierre Jeunet ?
Toutes les étapes de la vie et l’évolution d’un alien sont également disséquées : le facehugger, le chestbuster et enfin l’alien dans sa version finale.

C’est assez intéressant mais parfois on part dans des réflexions un peu trop techniques qui n’apportent pas nécessairement grand chose.

On appréciera les analyses de Roland Lehoucq qui checke la crédibilité de certains passages des films. Et il y a parfois de sacrées erreurs ! Cette facette est assez amusante à découvrir.

Autre pan intéressant de la saga qui est analysé : l’intelligence artificielle et le paradoxe entre Maman (IA du vaisseau dans le premier volet de la saga) et sa technologie très archaïque comparée aux droïdes qui ressemblent à s’y méprendre à des humains.

On découvre également à quel point la science du langage est extrêmement difficile à mettre en œuvre quand il s’agit d’intelligence artificielle. C’est l’un des plus grands défis que les scientifiques ont à relever dans les prochaines années (décennies ?). Ce pan des sciences que j’ignorais totalement est absolument fascinant.

Enfin, pour ceux qui aiment l’art étrange, dérangeant et malsain, on termine notre tour de la saga Alien par le monde de H.R. Giger, créateur « physique » de l’Alien. Jean-Sébastien Steyer nous conte la génèse de la création de l’Alien, qui existait déjà en mont de son œuvre…

En somme, cet ouvrage a des aspects fort intéressants même si il y a parfois des digressions qui nous font perdre un peu de vue l’essentiel. Il n’est pas indispensable et s’adressera aux fans ultimes de la saga Alien, pour les autres, je pense qu’il est dispensable !

Chronique : Armada

Le nom d’Ernest Cline vous dit peut-être quelque chose, cela d’autant plus avec la récente adaptation au cinéma de Spielberg de son roman Player One ! Son premier ouvrage avait été une véritable claque, un immense coup de cœur dont il avait été difficile de se relever.

Et voici que vient de paraître il y a quelques mois le second roman de monsieur Cline : Armada. A-t-il réussi à éviter tous les écueils du deuxième roman ? Armada a-t-il le pouvoir de transporter son lecteur ? Voici toutes les réponses à ces questions et plus encore dans la chronique qui va suivre.

Immersif, dès les premières pages

Tout commence lorsque le jeune Zack Lightman voit par la fenêtre de sa salle de classe un vaisseau spatial. Impossible qu’il ai été conçu par l’homme quand on voit son design… Mais chose étrange il est la copie conforme des vaisseaux du jeu Armada. Zach a-t-il rêvé ? Eu une hallucination ?

Cela lui fait peur, car son père, avant sa tragique disparition,  ne cessai de croire aux théories du complot en tous genres et disait à qui voulait l’entendre qu’une forme de vie intelligente existait dans l’espace. Selon le père de Zach, le gouvernement est au courant depuis des années, voir des décennies… et tous ces jeux-vidéos, films, bd de science-fiction n’ont qu’un but caché : nous préparer sinon à les rencontrer, les affronter. Et ce vaisseau que Zach a vu, ressemblant trait pour trait à ceux de son jeu favori ne sont pas un hasard…. Et si son père n’avait pas été un fou, mais un visionnaire ?

Un bon roman qui fait une la part belle au rétro gaming et à la culture pop 

Ceux qui ont aimé Player One aimeront fatalement Armada. On y retrouve la recette qui avait si bien fonctionné précédemment. Un dosage entre aventure, références geek (tant musicales que cinématographiques notamment) et une foule d’autres choses.

Dans Armada, nous sommes dans une ambiance bien plus militaire, donc très stricte par moments. Et Zach n’a pas l’habitude qu’on lui donne des ordres sans qu’il n’ai à réfléchir… ce qui va donner lieu à des moments intéressants.

On gardera dans les mémoires cette super scène qui rappellera peut-être du vécu à certains : écouter un bon morceau des Pink Floyd en fumant quelque chose qui a des propriétés… apaisantes. Et puis, toutes ces nombreuses références à Starfighter (l’histoire même d’Armada y ressemble terriblement – l’auteur cite plusieurs fois le film), au film Contact (l’un de mes favoris de tous les temps !) et Carl Sagan et à la série de vulgarisation Cosmos sont un plaisir…

C’est en cela qu’Ernest Cline excelle, nous faire sentir privilégié car on connaît et on comprend ses codes, ses références. C’est toujours un plaisir de voir un auteur s’emparer d’œuvres qui sont pour nous des références et le voir les mettre au service de son intrigue. Et c’est ici réussi.

Seul petit bémol, la fin est un peu trop rapidement bouclée, ce qui donne une légère sensation d’inachevé… mais ça ne gâche pas la lecture non plus heureusement !

Ainsi, Armada est une petite réussite. Pas aussi génial que Player One (mais la barre était très haute) mais tout aussi distrayant. On s’attend à certains déroulements de l’intrigue, mais on ne boude pas son plaisir à découvrir ce que nous a concocté Ernest Cline ! A découvrir donc, que l’on soit adulte (le côté nostalgique en plus) ou adolescent, l’effet découverte et plaisir sera le même.

Chronique Jeunesse : Les illuminations d’Albert Einstein

Les illuminations d'Albert EinsteinVoici un petit nouveau aux éditions Petits Platons ; après être passé par la philosophie avec Kant et Socrate, nous partons à la découverte de la science avec Albert Einstein. L’auteur, Frédéric Morlot, a fait ses études à l’école Polytechnique, quand à l’illustratrice, Anne-Margot Ramstein, elle a fait les Arts Décoratifs de Strasbourg.

Une initiation aux principes fondamentaux mis en scène de façon originale

Tout commence à la foire de Munich où Albert Einstein et sa soeur Maja ont pour mission d’illuminer à 10h00 pile la baraque Schottenhamel ; un immense chalet en bois de plus de trois cent mille kilomètres de long. Mais Albert et Maja se sont confrontés à un problème de taille… les ampoules ne s’éclairent pas toutes à 10h00 pile, celles du fond ne s’allument qu’à 10h00 et une seconde, ce qui est intolérable pour le propriétaire qui leur demande de recommencer à 11h00. Albert et Maja vont donc tenter de comprendre par le biais d’expériences concrètes le pourquoi du comment.

La physique pour les plus jeunes

La collection des Petits Platon s’adresse en général aux enfants dès l’âge de 9 ans, mais pour ce titre il vaut mieux attendre 11-12 ans. Le principe de la vitesse constante de la lumière ou encore la célèbre formule e = mc2 qui explique la relation entre énergie et masse sont difficiles à appréhender avant cet âge. Mais la mise en scène des expériences est bien pensée et assez simple.
Quand à l’illustration de l’ouvrage, elle est superbe, épurée et fine, un vrai plaisir des yeux.

La collection des Petits Platon confirme donc son statut de maison d’édition de qualité et nous signe ici un très bel ouvrage à mettre entre toutes les mains dès douze ans, pour s’initier aux principes qui ont fait la physique d’aujourd’hui et pour les plus grands afin de se replonger avec fascination dans le monde des sciences.