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Chronique ado : Ma part de l’ours

Un roman survivaliste aux allures de retour à l’état sauvage…

Second roman de Marine Veith, Ma part de l’ours est paru chez Sarbacane en novembre 2022. Son précédent ouvrage était également paru chez Sarbacane, dans la collection Exprim’. Il s’agissait d’un ouvrage sur la migration : Ceux qui traversent la mer reviennent toujours à pied, paru en 2020.

Réunion familiale au sommet

Nous sommes sur une route escarpée, dans les Pyrénées. Nous découvrons Tim, 13 ans et Aurore, 20 ans. Ils sont sur la route pour rejoindre leur mère. Elle ne vit pas avec eux car elle est internée depuis la disparition de leur père. Ainsi, c’est Aurore qui gère tous les aspects de leur vie au quotidien, la charge mentale, les difficultés financières, la crise d’adolescence de son petit frère… Aurore gère tout et plus encore.
Mais lorsque leur voiture se retrouve prise au piège en pleine montagne sans aucune possibilité de faire demi-tour, la vie d’Aurore et Tim va basculer. Ils vont faire une première rencontre stimulante, puis une autre, encore plus incroyable qui va leur donner confiance en l’avenir… Mais qu’elle est cette rencontre ?

Un roman aux allures de récit initiatique

L’idée d’un roman formateur qui va forger deux antihéros un peu perdus me plaisait beaucoup. Alors, quand en plus il est question de nature et de liberté, j’ai été encore plus emballée par l’histoire. Malheureusement, j’ai attendu tout au long de l’histoire un événement qui n’est jamais vraiment arrivé. Je ne sais pourquoi, mais j’attendais un point de bascule. Pas nécessairement une révélation fracassante, mais quelque chose qui bouleverse à jamais nos héros. En un sens, c’est effectivement le cas, mais cela à manqué d’envergure pour moi.

Cependant, la révolution pour les personnages est bien là, bien que trop lattente à mon goût. Je ne puis bien évidemment pas vous en dire plus, mais il est clairement ici question de révolution silencieuse. D’ailleurs, il y a toute une partie anti-système et hors des conventions qui m’a séduite, même si je trouvais que l’on allait au final pas assez loin.
Ce qui m’a déplu en réalité c’est que l’on se retrouve dans un entre deux jamais clairement défini. Certes il y a du changement dans la psychologie des personnages, ainsi que dans leur façon de voir le monde, mais ce ne fut pas suffisant à mon goût.

En somme, Ma part de l’ours fut pour moi une lecture décevante. Ce n’est pas à cause du texte selon moi, mais plus à cause des attentes que j’avais. J’avais une image plus « thriller » de ce roman, ce qui n’est absolument pas le cas. Si vous êtes cependant à la recherche d’un roman proche de la nature et qui questionne sur notre place dans la société, vous êtes au bon endroit. Dès 14 ans.

Chronique Jeunesse : Le club du Calmar Géant – Tome 1 – L’incroyable équipage du poisson-globe

Découvrez les aventures incroyables d’imagination d’une jeune demi-sirène et de ses amis !

Premier tome d’une nouvelle série pour la jeunesse, L’incroyable équipage du poisson-globe nous fait découvrir les secrets et les aventures du Club du Calmar Géant ! Nous avions découvert il y a quelques années celles du Club de l’ours polaire dans le grand nord, place maintenant aux fonds marins…

Alex Bell est une autrice pour la jeunesse à l’œuvre encore ténue, mais déjà bien reconnue par les lecteurs. Elle écrit également des romans horrifiques pour les adultes, dans un autre style.

Un peuple et son continent qui disparaissent sans laisser de traces

Il se passe des choses étranges et inquiétantes depuis quelque temps, des continents entiers, des villes dans leur totalité disparaissent. Ils ne sont pas rayés de la carte mais plutôt comme évaporés. On sait qui est derrière tout cela, mais personne n’a la possibilité de lutter contre… Mais quand la mystérieuse organisation décide de s’en prendre au Club du Calmar Géant, la jeune apprentie mécanicienne Ursula décide de faire ses preuves.

Mais les choses n’évoluent que très lentement au sein des Clubs, et Ursula étant une jeune femme, elle ne peut pas s’inscrire en tant qu’exploratrice, son rêve de toujours… C’est donc sans l’aval du Club qu’elle va tenter de sauver ce qu peut l’être d’un péril immense !

De l’aventure puissance mille et une imagination frétillante !

Alex Bell est une autrice au talent incroyable. En très peu de pages, elle nous transporte dans son univers à l’imagination débordante dans lequel on se plonge avec délices. C’est redoutable d’éfficacité, très rapide à lire, et surtout original. Les quelques sublimes illustrations détaillées de Tomislav Tomic concourrent d’ailleurs à cette sensation de renouveau. Quand on lit beaucoup d’imaginaire, il n’est pas toujours facile de trouver de nouvelles séries captivantes à l’univers atypique. Ici, c’est une russité totale !

Encore une fois, Alex Bell prouve qu’elle a un talent monstre pour tout ce qui est de créer un univers qui lui est propre. Et cette fois, c’est dans les profondeurs maritimes que l’on découvre ses dernières idées originales : glaces pour respirer sous l’eau, ville perdue sous la mer, hôtel de luxe pour créatures de la mer, esprit de kraken… Ce ne sont pas les idées géniales qui manquent.

Et pour celleux qui n’auraient pas lu le cycle précédent avec Le Club de l’ours polaire, pas d’inquiétude, même si ce nouveau cycle est en la suite, il n’est pas indispensable de l’avoir lu !

Ainsi, encore une fois, c’est une réussite totale. Mais là où j’avais passé un bon moment avec le premier tome du Club de l’ours polaire, j’ai passé ici un merveilleux moment ! Peut-être que l’univers de la mer et de ses mystères englontis me séduit plus ? Ou peut-être est-ce le pouvoir charmeur des sirènes ? Quoi qu’il en soit, c’est un véritable coup de coeur à découvrir dès l’âge de 10 ans.

Chronique : Le grand projet de Domenico Maccari dit le Copiste, peintre sans talent

Le grand projet de Domenico Maccari dit le copiste sans talentUn mystérieux roman ayant pour lieu d’intrigue un village italien battu continuellement par les vents…

Tout juste paru dans la catégorie roman à destination des adultes chez Thierry Magnier, voici un ouvrage aussi étrange qu’inclassable : Le Grand Projet de Domenico Maccari dit le copiste, peintre sans talent. Son auteure, Gaïa Guasti est déjà connue sur la scène littéraire pour sa série ado La voix de la meute (trois tomes), elle a également écrit d’autres romans indépendants.

Avec ce nouveau roman, on navigue entre le récit historique, le merveilleux, l’étrange, le social… C’est un mélange de genres qui nous amène à découvrir l’histoire d’une petite ville où le vent ne cesse jamais et où les habitants on adapté leur mode de vie à cette étrangeté météorologique. C’est aussi un lieu où le temps ne semble pas s’écouler de la même manière que partout ailleurs…

Une tramontane incessante dans un village insignifiant en apparence

Bienvenue à Santamutine, petit village italien sans prétentions… mais dont l’histoire est aussi étrange qu’originale. Tirant sa source sur de très nombreuses générations, vous découvrirez l’histoire des fondateurs de Santamutine, mais aussi de leurs très nombreux descendants. Des familles qui se nouent, se déchirent, des rencontres inattendues, l’Histoire qui s’en mêle…

Sans oublier cette étrange et puissante tramontane qui oblige les enfants du village à être lestés de poids pour se déplacer sous peine de s’envoler pour un voyage sans retour… Voici l’histoire d’une ville sur plusieurs générations, et elle est pour le moins hors du commun.

Une histoire prometteuse…

Il faut avouer que tout les éléments concourent à donner envie de lire ce récit. Une présentation très accrocheuse, un récit à très forte connotation historique, une foule de mystères à élucider au fil des générations… Un peu de magie, de sciences, d’énigmes, d’histoires d’amour improbables et surtout une foule de secrets.

De même, la couverture de Joëlle Jolivet correspond parfaitement à l’ambiance étrange du récit : entre réalisme et merveilleux… sans oublier une once de mystère. Et pourtant, la lecture de ce nouveau roman de Gaïa Guasti m’a laissée sur ma faim. Explications.

… qui malheureusement s’essouffle peu à peu car trop entremêlée

Une fois plongé dans l’univers de Santamutine au bout de quelques dizaines de pages, on s’habitue aux chapitres extrêmement courts (pas plus de quatre ou cinq pages), mais un peu moins aux changements d’époques brutaux. Il n’est pas évident, de faire l’association entre un personnage et une époque. Parfois, le temps de cerner l’époque concernée, le chapitre se termine déjà.

De plus, les personnages sont confondent trop facilement pour nous lecteur, ce qui gêne la lecture car on se reporte très (trop) régulièrement à l’arbre généalogique en fin d’ouvrage (heureusement qu’il était là, sinon, la compréhension générale du récit aurait été beaucoup plus laborieuse). Tous les noms sont à consonance italienne et rend le tout très délicat pour savoir qui est qui : Francesco Torre, Cosimella Salvetti, Marina Santassi, Antonio Torre, Marco Guardonovo…

En ce qui concerne l’arbre généalogique, bien qu’il soit extrêmement utile, il revêt un défaut de taille : il nous révèle trop tôt certains éléments clés de l’intrigue. Mais on ne peut pas tout avoir…

Par ailleurs, en tant que libraire, je me pose une vraie question quant à ce livre : où le ranger en librairie ? Dans le rayon littérature adulte généraliste ? Dans le rayon imaginaire ? En historique ? (moins plausible selon moi, mais c’est une piste). Son graphisme fait penser à de la littérature jeunesse ou ado, et j’aime cette façon, de bousculer les codes, surtout en littérature générale, où les chartes graphiques des éditeurs sont très policées, trop rigides. Mais ce roman-ci m’oblige à me poser une foule de questionnements concernant sa place en librairie, car à quel type de lecteurs pourra-t-il plaire ? Et où son public potentiel pourra-t-il avoir les meilleures chances de le trouver ?

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Et en ce qui concerne le fameux projet de ce cher Domenico Maccari, à vous d’en juger, mais j’ai trouvé que le final était assez décevant. Tout s’articule autour de ce fameux rêve de Domenico (qui y consacrera sa vie et plus encore) et pourtant… on reste sur notre faim. C’est dommage, d’autant que l’univers créé par Gaïa Guasti est absolument bien campé, et décrit avec talent.

Son ambiance et ses nombreuses curiosités m’on beaucoup fait penser à l’univers des Ferailleurs d’Edward Carey mais aussi à la saga jeunesse La Maison Sans-Pareil d’Elliot Skell. Cet univers était le vrai point positif de ce récit, mais il ne suffit pas pour apprécier pleinement les (trop) nombreuses intrigues de l’histoire.

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Le magicien d’Oz

Le magicien d'OzEh bien, honnêtement, je m’attendait à mieux de ce livre qui est un classique de la littérature fantastique. Je dois avouer avoir été assez déçue au final.

L’ouvrage a un a un côté poétique indéniable (notamment avec le bûcheron de fer-blanc en quête d’un cœur ou encore l’épouvantail à la recherche d’une cervelle…), c’est certain, mais je le trouve trop expéditif pour être vraiment passionnant. On saute d’une mini-aventure à une autre sans vraiment de passion selon moi.  Il y a un seul personnage qui est assez intéressant de mon point de vue, c’est le bucheron et sa quête, car elle cache une symbolique forte sur plusieurs niveaux.

Le Magicien d’Oz n’est donc pas l’une de mes lectures favorites, mais il fait partie des classiques à lire au moins une fois dans sa vie !