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Chronique : Seul sur Mars

Un cocktail détonnant entre drame, science-fiction et humour. Ce roman est tout simplement un incontournable !

Le titre du roman vous dit peut-être quelque chose ? Et pour cause, Seul sur Mars a été adapté au cinéma en 2015 par Ridley Scott. L’adaptation fut un succès, mais le livre dont il est inspiré est meilleur encore.

Seul sur Mars est pour le moment l’unique roman d’Andy Weir, mais il planche actuellement sur un second livre. Programmateur informatique de métier, Andy Weir a grandit avec tous les classique de la sf. Son père est par ailleurs physicien.

Le but de Seul sur Mars était d’écrire un roman aussi crédible que possible d’un point de vue scientifique (on utilise dans ce cas le terme de hard-sf). Dans ce but, l’auteur a ainsi fait des recherches très approfondies sur la botanique, la mécanique orbitale ou encore les « conditions de vie » qu’offre Mars à l’homme.

Pour l’anecdote, Seul sur Mars était à la base un récit disponible gratuitement sur le site internet de l’auteur. Suite à de nombreuses demandes de lecteurs, l’ouvrage fut ensuite disponible sur tablette numérique pour moins de un euro. C’est ensuite qu’Andy Weir est abordé par un agent et que sa carrière d’auteur se met à décoller littéralement !

Une aventure spatiale hors du commun

Mark Watney est un scientifique de génie aux nerfs solides. Et ça tombe plutôt bien car du courage et de l’ingéniosité, il en aura fortement besoin.

En effet, Mark est très mal parti : abandonné par son équipe qui le croit mort dans une tempête de sable, leur mission a été avortée précipitamment. Mark Watney se retrouve ainsi seul sur Mars pour une durée 4 ans, le temps que la nouvelle mission Ares 4 arrive sur la planète rouge. Mais comme tout le monde le croit mort, il va lui falloir trouver de quoi se sustenter pendant au moins 4 ans et tenter de communiquer avec la Terre alors que tous les moyens de communication de la station martienne au sol ont été détruits par la tempête. Facile…

Génial, captivant, bourré de sciences… une réussite totale

« Laissez-moi vous résumer ma situation : je suis coincé sur Mars, je n’ai aucun moyen de communiquer avec Hermès ou la Terre, tout le monde me croit mort et je suis dans un Habitat censé pouvoir durer trente et un jours. Si l’oxygénateur tombe en panne, je suffoque. Si le recycleur d’eau me lâche, je meurs de soif. Si l’Habitat se fissure, j’explose ou un truc comme ça. Dans le meilleur des cas, je finirai par crever de faim. Ouais, je crois bien que je suis foutu. »

Rarement un roman de sf m’aura autant fait rire du début à la fin. On est pourtant bien dans un récit où le danger et constant et le drame tout proche… Mais le courage et l’humour dont fait preuve Mark Watney à (presque) chaque instant est incroyable. Même quand il déprime ou que tout est contre lui, il réussit à nous surprendre par un sarcasme détonnant et une rigueur scientifique sans failles.

On apprend une foule de choses sur la biologie (une patate pour le repas de Thanksgiving pourra vous sauver la vie après avoir lu ce livre), la mécanique orbitale, la chimie, l’histoire de la conquête martienne également.

Le personnage fait preuve de tant de rigueur scientifique qu’il compte exactement le nombre de calories que chaque pomme de terre lui apportera contre le nombre de calories qu’il dépensera dans la journée.

Ce roman est tout simplement une mine d’informations, et c’est avec fascination que l’on apprend une foule d’anecdotes scientifiques et historique. Aucun temps mort, des phrases pleines d’esprit et un suspense sans failles font de Seul sur Mars un roman absolument incontournable. Mon cœur balance entre ses excellentes qualités narratives et son contenu scientifique hautement crédible. C’est un sans faute sur toute la ligne !

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Pour vous qui ne l’avez pas encore lu, ce sont des moments mythiques de lecture en perspective, un suspense fou, des révélations en chaine, des moments d’angoisse qui vous feront dévorer les pages comme jamais.

Bref, si vous êtes encore vierge de cette lecture, foncez-y, c’est l’un de mes romans favoris de l’année 2016 (avec Player One d’Ernest Cline juste à côté), à classer à côté des meilleurs récits de hard-science.

Je conclurais par cette phrase qui résume parfaitement l’esprit du roman :

« En résumé, mon trou du cul contribue à mon salut autant que mon cerveau. »

PS : Pour ceux qui n’auraient pas vu l’adaptation cinématographique de Seul sur Mars, jetez-vous dessus. Elle fait honneur au livre, a su garder l’esprit très drôle et dramatique de l’œuvre et se regarde avec plaisir. Matt Damon campe magnifiquement le personnage de Mark Watney ! En frec, c’est un vrai régal.

Chronique : Lum’en

Un planet-opera ambitieux et 100% français !

Le nom de Laurent Genefort vous dira peut-être quelque chose, et si ça n’est pas encore le cas, voici une petite présentation de l’auteur.

Avec plus d’une quarantaine de romans à son actif, Laurent Genefort est l’un des plus grands auteurs de science-fiction et de fantasy français. Il a remporté le prestigieux GPI (Grand Prix de l’Imaginaire), le Prix Julia Verlanger et le Prix Rosny Ainé pour Lum’en, paru initialement au Bélial’ avant de sortir chez Le livre de Poche.

Il a notamment écrit : Omale (2 tomes), Hordes (3 tomes), Les chants de Felya, Points Chauds

L’histoire d’une planète à travers les yeux d’une intelligence extraterrestre

Tout commence avec le bannissement d’une entité à l’intelligence supérieure sur une petite planète isolée. Enfouie profondément et loin de tout, elle ne pourra plus étendre son influence néfaste… Mais quand cette fameuse planète est peu à peu colonisée par l’homme des siècles plus tard, un danger se profile…

Un magnifique créateur d’univers

Si il y a bien une chose que l’on ne peut pas retirer à Laurent Genefort, c’est son imagination et la cohérence des univers qu’il créé. En effet, on voit que l’univers de Lum’en, sa création, son histoire sont si poussés que l’on ne peut que s’immerger dans le roman. Tout y est expliqué, de l’arrivée des premiers colons à leur adaptation, en passant par le problème de l’alimentation et du développement de la colonie. Tout est pensé, disséqué, réfléchi.

La construction de l’ouvrage cependant est loin d’être commune, Lum’en est en fait un assemblage de nouvelles se déroulant de façon très espacée dans le temps. Du début de la colonisation de la planète Garance jusqu’à son déclin.

Chaque nouvelle est sans réel lien avec la précédente, mais chacune permet de découvrir une facette totalement différente de la planète et des personnes qui l’habitent ou qui gagnent leur vie grâce à elle…

Les nouvelles traitant des pilas (sortes de poulpes propres à la planète et dont les facultés intellectuelles frôlent l’intelligence même) sont extrêmement intéressantes et ont même un côté hypnotique. Malheureusement, chaque nouvelle est un peu trop courte pour que l’on s’attache à un personnage ou à une époque en particulier. Nous ne faisons que passer sur Lum’en, comme nous le prouve tout du long cet étrange roman.

Vous trouverez ainsi de tout dans ce recueil de six nouvelles : de la politique, un système économique à l’échelle d’une galaxie, des rebelles luttant pour l’indépendance de leur planète, un religieux jouant avec la génétique, des écolos revendiquant l’indépendance des pilas, un mercenaire…

On aurait tant aimé en savoir plus sur cette chose enfouie dans la planète, mais le sujet reste très largement inexploré, laissant le champ (trop ?) libre au lecteur… Dommage, étant donné que c’est le seul élément permanent que l’on suit au fil des nouvelles…

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Lum’en est presque un roman d’introduction, comme si l’auteur souhaitait nous faire découvrir le personnage de la planète avant de le développer dans un futur ouvrage. On découvre un univers extrêmement riche en très peu de pages, et on voyage comme jamais grâce à ce court recueil, mais on reste un peu sur sa faim. Les nouvelles n’ayant pas nécessairement de liens entre elles, on passe à côté d’une histoire qui aurait pu avoir bien plus d’ampleur.

Je pense que c’est un bon ouvrage pour découvrir l’imagination fertile de l’auteur et son univers. Je m’essaierais bien à d’autres de ses romans plus denses, pour voir de quoi il retourne, notamment au Chants de Felya.

Chronique : The Ones – Tome 1

the-onesUne dystopie pour ados aux thèmes éminemment actuels… le tout sur fond de manipulations génétiques !

Premier tome d’une nouvelle saga dystopique, The Ones est paru le 6 octobre 2016  aux éditions Hugo, dans la collection destinée aux adolescents New Way. L’ouvrage est paru il y a à peine quelques mois aux États-Unis. Il s’agit du premier roman de Daniel Sweren-Becker.

Une société malade de ses avancées scientifiques

Il y a de cela une vingtaine d’années, l’État a fait modifier génétiquement 1% des nouveau-nés de la population de façon aléatoire. Ce fragment minuscule de la société est nommé Les Élus. En effet, les  modifications de leur patrimoine génétique les a tous rendus plus beaux, plus intelligents, plus forts… Ils font systématiquement de l’ombre aux gens normaux dans quelque domaine que ce soit : le sport, la bourse, la création d’entreprise, les sciences… Et cette prédominance évidente des Elus sur la population lambda commence à en agacer certains : les Élus prennent trop de place et mettent au chômage les autres… Le mouvement Égalité est né, et il ne compte pas laisser les Elus tranquilles, bien au contraire : harcèlement, injures, coups… cela n’est que le début. The Ones signe ici l’histoire d’une société proche de la notre au seuil de la fracture.

C’est dans ce contexte que nous suivons le couple que forment Cody et James, deux Élus de 17 ans. Comment vont-ils réagir face à la population qui remet en cause leur existence même ?

Un roman d’anticipation aux thèmes malheureusement très actuels…

Exclusion, terrorisme, haine, tolérance, harcèlement… voici autant de thèmes complètement ancrés dans notre actualité. En cela, Daniel Sweren-Becker réussit The Ones. On se projette facilement dans la peau de ces pauvres Élus, dont les libertés diminuent au fil des chapitres…

En ce qui concerne l’intrigue pure, malgré quelques petites surprises qui coupent le fil rouge de l’histoire, on reste dans les sentiers battus. Cependant, le thème de la manipulation génétique de la population est intéressant à lire, on aurait même adoré le voir développé plus amplement !

Par ailleurs, l’auteur ne creuse pas assez la question de la naissance du mouvement Égalité. On comprend que les Elus soient vus d’un mauvais œil par les personnes dites normales, mais l’échelle de cette haine graduelle n’est pas assez décrite. Après tout, ils ne composent que 1% de la population… Ainsi, la situation aurait nécessité un meilleur historique afin d’apporter au lecteur une vision d’ensemble plus réaliste, plus crédible.

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Alors, oui, on passe un bon moment de lecture malgré tout car l’action se déroule à 100 à l’heure. Les chapitres sont courts, efficaces, les personnages bien campés et peu nombreux, aisés à appréhender… Mais les habitués de dystopies auront peut-être un sentiment de déjà lu…

Affaire à suivre toutefois avec la suite de The Ones, pas encore parue aux États-Unis (donc patience !). Les derniers chapitres de ce premier tome ont su malgré tout faire mouche pour donner envie de découvrir la suite… car de nombreuses questions sont encore en suspend !

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2016 – Romans adulte

noel-2L’année 2016 a été très riche en sorties, mais parmi cette énorme production éditoriale, voici les lectures qui m’ont interpellée et qui sont pour moi des incontournables.

Au programme, de la littérature teintée de culinaire, un roman à suspense basé sur un fait divers sordide,  la découverte très approfondie de la magnifique ville de New York (avec cinq titres différents !) et un peu de hard-sf ! Sans oublier un roman policier et humoristique à la façon italienne…

la-patissiere-de-long-islandLa pâtissière de Long Island – Sylvia Lott – Editions Piranha :

C’était mon livre de l’été, je l’ai conseillé à tour de bras à la librairie où je travaille, et les clients ont adoré. La Pâtissière de Long Island est un roman frais, à la fois léger et sérieux qui mélange Histoire et romance. Il est écrit par une auteure d’origine allemande.

Ce roman nous conte l’histoire de Marie, une jeune allemande forcée d’allée vivre à New York avec ses frères car sa romance avec un petit professeur d’école ne plaît pas du tout à ses parents. Nous sommes dans les années 30, et nous découvrons comment était la ville à l’époque, comment la jeune Marie s’adapte à ce monde si nouveau et si grand pour elle… C’est également l’histoire de son amour vécu à distance que nous découvrons, car elle rêve de rejoindre son petit professeur… En parallèle, nous suivons également Marie de nos jours, visitée par une partie de sa famille qu’elle n’a pas revue depuis plus de 20 ans. Peu à peu, la lumière se fait sur son existence…

Il s’agit là d’un très beau et merveilleux roman. On est captivé du début à la fin par l’histoire de Marie et par ce New York fantasmé des années 30… Bref, je suis sous le charme, c’est à découvrir/offrir absolument si vous recherchez un bon et beau roman, à la fois léger et captivant !

La cuisinièreLa cuisinière – Mary Beth Keane – 10/18 :

Et nous revoici dans New York, mais cette fois-ci en pleine fin du 19ème. Vous découvrirez ici l’histoire d’une femme qui a réellement existé : Mary Mallon. Soupçonnée toute sa vie d’avoir transmis sciemment la typhoïde à ceux pour qui elle cuisinait, ce roman est l’histoire de son existence et de son combat contre la justice et les médecins.

Passionnant de bout en bout, vous découvrirez comment la médecine de l’époque « fonctionnait » et comment a vécu cette femme fascinante qu’était Mary Mallon. C’est ici un bon roman historique qui vous attend. Pas nécessairement joyeux, certes, mais passionnant.

Prête à toutPrête à tout – Joyce Maynard – 10/18 :

Pour écrire ce roman écrit comme une suite continuelle de témoignages, Joyce Maynard s’est inspiré d’un fait réel. Au bout de quelques pages, on est pris pat l’intrigue, et plus les témoignages s’enchaînent plus on veut savoir ce qu’il s’est réellement passé.

C’est malin, mené de main de maître et écrit de telle façon que l’on est immédiatement happé. L’histoire ? C’est celle de Suzanne Maretto, une jeune femme qui avait absolument tout pour être heureuse : une belle maison, mari aimant, l’avenir devant eux… Mais son mari a été brutalement assassiné à leur domicile. Qui a fait le coup et pourquoi, c’est ce que tout le monde brule de savoir, eux qui semblaient heureux et sans histoires…

manhattan-marylinManhattan Marilyn – Philippe Laguerre – Critic éditions :

Si vous cherchez un bon polar conspirationniste mené de main de maître, c’est par ici ! Bienvenue à New York, de nos jours, où nous suivons une ancienne militaire qui même si elle ne le sait pas encore, va se retrouver liée au mystère de la mort de Marilyn Monroe… et plus encore.

Voici un thriller efficace qui se dévore de bout en bout. Les chapitres s’enchainent vite, on ne les voit même pas passer tant on est parfaitement diverti. Action, rebondissement, écriture efficace, c’est pour moi le bon polar de cette année qui m’a permis de faire la découverte d’un roman ET d’un auteur !

Les éditions Critic ne sont pas encore largement connues, mais elles gagneraient à l’être car d’autres de leurs publications sont tout aussi excellentes que valables.

voici-venir-les-reveursVoici venir les rêveurs – Imbolo Mbue – Belfond :

Bienvenue (encore !) à New York en 2007, où cette fois-ci nous suivons une famille d’origine camerounaise qui veut vivre le rêve américain. Ils ont tout quitté et se saignent pour le vivre, mais cela peut-il durer sur le long terme ?

Dans ce roman lumineux et inoubliable, nous suivons Jende, qui fait tout pour que sa famille puisse s’épanouir pleinement aux États-Unis, quitte à travailler comme un fou. Il est embauché comme chauffeur pour l’un des grands patrons de la Lehman Brothers. Nous suivons également le parcours de Neni, sa femme, qui rencontre quantité d’embuches également… Ce roman est l’histoire de leur combat, de leur courage, et de leur persévérance.

Ils sont beaux, humains, terriblement attachants, y compris dans leurs erreurs, que ce roman restera pour moi l’un des grands romans de l’année 2016. A découvrir pour faire plaisir ou se faire plaisir !

cookie-monsterCookie Monster – Vernor Vinge – Le Bélial’ :

Et voici un peu de sf dans ce monde de brutes avec Cookie Monster ! Il s’agit d’une novella (très court roman) particulièrement réussie qui traite de messages cachés, d’itérations et de manœuvres d’envergure…

Tout commence avec un mail que Dixie Mae reçoit à son poste de travail. Un message si personnel, contenant des secrets si intimes qu’elle se doit de savoir qui l’a envoyé et pourquoi. C’est le début d’un jeu de piste savamment dosé et mené brillamment… Et les réponses risquent de ne pas plaire à Dixie Mae et à ses collègues !

Si vous recherchez une petite claque littéraire dans le domaine de l’imaginaire, c’est donc ce petit ouvrage que je vous recommande. Il est petit, peu cher, et la finition de l’ouvrage est très belle : rabat, pelliculage, couverture magnifique. Si vous recherchez d’autres ouvrages dans cette collection, son nom est Une heure-lumière, un nom tout particulièrement bien trouvé !

brooklynBrooklyn – Colm Tóibín – 10/18 :

Si vos envies vont vers un roman historique facile à lire et passionnant à la fois, Brooklyn est fait pour vous ! Entre romance et Histoire, on plonge avec délices entre l’Irlande et le New York des années 50. C’est à la fois merveilleux, suranné, beau et tendre…

Nous y suivons l’histoire d’Eilis, une jeune femme forcée de quitter sa terre natale qu’est l’Irlande pour trouver du travail à New York, dans le quartier populaire de Brooklyn. Vivant chez une logeuse et travaillant dans un magasin de vêtements, la jeune femme s’épanouit peu à peu dans sa nouvelle vie…

Il s’agit ici d’un magnifique roman. On en ressort à la fois heureux et mélancolique, car la vie d’Eilis est loin d’être facile. Sa famille prend une place importante dans sa vie, de même que ses nouvelles amitiés dans la grande ville de New York. Brooklyn, c’est l’histoire d’un tiraillement, d’hésitations, de cœurs brisés. Aussi magnifique que mémorable, c’est un ouvrage qui se dévore brooklyn-filmlittéralement, et qui ne s’oublie pas.

PS : L’ouvrage a été adapté de façon extrêmement fidèle au cinéma par John Crowley et Paul Tsan en 2015, et c’est une petite réussite. Il a été nominé 3 fois aux Oscars pour le meilleur film, le meilleur scénario et la meilleure actrice.

Cependant, si vous avez lu l’ouvrage, cela n’apporte rien de plus sinon que de retrouver des personnages que l’on a aimé suivre et que l’on veut découvrir autrement.

meurtres-a-la-pause-dejeunerMeurtres à la pause-déjeuner – Viola Veloce – éditions Liana Lévi

Dans le genre drôle, frais et assez surprenant, ce roman italien se pose. Tout commence avec un meurtre par strangulation dans une grosse entreprise milanaise… Sauf que, ce meurtre n’est que le premier d’une longue série, et qu’ils ont tous lieu dans la même entreprise…

Qui est le tueur et qui s’en prend à ces salariés tous employés par la même entreprise ? Nul ne le sait, mais Francesca qui y travaille dans le service planification, commence à sentir la lassitude et la colère monter en elle… Mais pas seulement à cause de ces étranges éliminations. En effet, elle n’a pas que des soucis d’ordre professionnel : ses parents veulent absolument la marier, et font absolument tout pour la caser… quitte à la rendre folle.

C’est donc une foule de soucis et de tracas que doit mener de front l’attachante et patiente Francesca… Mais les choses vont changer, et la jeune femme va prendre le taureau par les cornes quitte à mentir et à se mettre en danger de façon aussi cocasse qu’inconsciente !

Aussi drôle qu’excentrique, ce roman est absolument génial, y compris dans sa conclusion ! C’est inattendu, drôle, à la fois naïf et mordant par certains côtés… en un mot génial. Si vous voulez surprendre avec une intrigue aussi distrayante qu’efficace, c’est donc le roman parfait.

une-affaire-de-sorciersUne affaire de sorciers – George Chesbro – Rivages/Noir

Bienvenue dans l’univers étrange et fascinant de George Chesbro au travers de son héros Mongo le Magnifique. Détective privé de renom, Mongo a un passé de star de cirque, est ceinture noire de karaté et a la particularité d’être un nain. Cela fait beaucoup pour un seul homme me direz-vous, et pourtant… on se laisse transporter par les trois enquêtes que doit mener Mongo simultanément !

Dans le New York des années 70, Mongo doit démêler une sale histoire d’occultisme et de sorciers, faire libérer un homme soupçonné de meurtre et sauver la vie d’une fillette. Ces affaires bien que très disparates s’avèrent peu à peu avoir des liens entre elles… Mongo va devoir écumer les bas-fonds de la ville et rencontrer des personnages peu recommandables pour avancer dans sa quête de réponses. Mais c’était sans compter sur les (nombreux et dangereux) ennemis qu’il va se faire au passage.

Étrange, occulte, à la frontière du roman noir et du paranormal, George Chesbro nous offre ici une intrigue menée de main de maître. Mélangeant parapsychologie et croyances, aussi hypnotique que captivant, Une affaire de sorciers est un roman qui recèle une ambiance unique et inimitable. Pour moi, c’est une véritable révélation. Et les enquêtes de Mongo le Magnifique sont nombreuses, je vous laisse donc deviner ce que je vais demander à noël…

PS : Une affaire de sorciers est paru en mai 2016, mais il s’agit d’une réédition. Il est paru pour la première fois en France en 1990. Cette nouvelle édition est donc l’occasion de (re)découvrir une petite merveille !

Actualité éditoriale : Une infographie sur H2G2 est en ligne !

Pour ceux qui sont fans de la saga de sf humoristique H2G2 écrite par Douglas Adams, voici une petite infographie de choix réalisée par l’entreprise Stampaprint ! Chiffres sur la série, infos en tout genre… vous saurez plein de choses inédites sur H2G2. Par exemple, saviez-vous que la série de romans avait directement inspiré Matt Groening pour sa (géniale) série Futurama ?

Et savez-vous en quoi consiste le Towel Day, qui a lieu tous les 25 mais ? Il s’agit d’une date-anniversaire pour célébrer l’œuvre de cet auteur de génie !

towel-day

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Chronique : Cookie Monster

cookie-monsterUne nouvelle de sf immersive, où tout s’imbrique parfaitement avec art…

Vernor Vinge est un auteur de science-fiction d’origine américaine. Il est notamment connu pour ses romans Rainbows End ou encore Les enfants du ciel. Il est également célèbre pour son postulat (basé sur la loi de Moore) disant qu’en 2035 au plus tard, l’homme aura créé une machine à l’intelligence supérieure à la sienne. Cette future ère se nomme la post-humanité.

Avec Cookie Monster, les éditions du Bélial se proposent de nous faire découvrir des nouvelles (ou novella, car il s’agit ici d’une « longue » nouvelle d’une centaine de pages) issues des plus grands auteur de l’imaginaire. Au travers de leur collection Une heure lumière, c’est donc tout un pan d’imaginaire qui s’ouvre à nous. Un bien joli nom d’ailleurs pour une collection qui l’est tout autant : illustrations soignées par Aurélien Police, couverture dotée de rabats…

Un avenir lumineux s’ouvre…

Dixie Mae est une jeune femme pleine d’ambitions, et qui surtout voit un bel avenir se profiler… Si elle réussit à faire ses preuves dans la grande et prestigieuse firme informatique qu’est LotsaTech. Très sérieuse dans son travail, rien ne parviendra à la distraire… sauf un étrange mail lui balançant des secrets qu’elle seule est censée connaître. Farce d’un collègue concurrent ? Autre chose ? Dixie Mae ne laissera pas le mystérieux expéditeur s’en tirer facilement. Elle décide ainsi de partir en quête de son harceleur qui ne peux que se trouver au sein de l’entreprise au vu de la source même du message…

Cette enquête en interne qui ne devait durer que le temps d’une petite pause déjeuner risque d’être bien plus longue et éreintante que prévu pour Dixie Mae et les collègues qui décident de l’aider…

Une intrigue habillement menée qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page !

Fans de sf en tout genre, ne passez pas à côté de Cookie Monster (dont le titre étrange est parfaitement justifié). De simple chasse aux indices, on passe à d’autres niveaux de spéculation plus denses, plus incroyables. Pour ne rien dévoiler du plus savoureux de l’histoire, sachez juste que c’est malin… et diaboliquement bien pensé !

Ainsi, on est entre le roman de sf, le jeu de piste, et le roman policier. Ce beau mélange nous donne un rendu final extrêmement réussi. On appréciera également les quelques clin-d’œil culturels croisés dans le récit, je pense notamment à la fameuse « route de briques jaunes » du magicien d’Oz…

Par contre, je pense qu’il faut réserver cette excellente nouvelle aux lecteurs déjà férus de science-fiction car le vocabulaire utilisé ici risque d’en perdre certains voir même de les décourager, ce qui serait dommage, il y a tant à découvrir en sf ! Car nous avons ici affaire à un sous-genre passionnant de la sf : la hard-sf. Elle se caractérise en général par des descriptions scientifiques très précises et cohérentes.

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En somme, cette première incursion dans le monde de Vernor Vinge grâce à cette nouvelle fut une petite révélation. J’ai désormais très envie de découvrir plus avant l’œuvre de cet auteur aux idées simples et efficaces, mais mises en œuvre de façon merveilleusement réfléchie. On comprend pourquoi Cookie Monster a raflé le Prix Hugo de la meilleure nouvelle en 2004 !

Interview de Victor Dixen pour sa saga Phobos

Phobos

Bonjour Victor, peux-tu te présenter aux lecteurs de La Bibliothèque de Glow ?

Victor Dixen : Je suis romancier et noctambule – la nuit est mon territoire d’inspiration, mon pays pour ainsi dire.

Phobos 1Comment est née la première idée de Phobos ?

Victor Dixen : L’effervescence de ces dernières années autour de la conquête spatiale en général et de Mars en particulier me fascine. Pour la première fois depuis que l’homme a marché sur la Lune, un autre monde est à portée de main humaine. Cela fait rêver – surtout la nuit, quand on regarde les étoiles.

Quelle était-elle ?

Victor Dixen : La première idée était très simple : la technologie actuelle permet de partir pour Mars, mais pas d’en revenir. Le rêve est donc en aller simple, sans espoir de retour – même s’il vire au cauchemar…

Combien de temps entre cette toute première idée et le résultat final ?

Victor Dixen : Une année, avec beaucoup de recherche sur l’astronomie et la technologie spatiale, pour donner à cette histoire toutes les couleurs de la réalité : le monde de Phobos, c’est déjà le nôtre.

Phobos 2 définitiveT’es-tu inspiré du projet Mars One et/ou du projet Mars 500 pour la psychologie de tes personnages ainsi que leur histoire ?

Victor Dixen : Plusieurs projets privés proposent en effet de prendre en charge la conquête de Mars, dont ces deux-là. Ils ont été moins médiatisés en France qu’à l’étranger. Reste que des dizaines de milliers de personnes ont postulé pour partir en aller simple. Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à partir en abandonnant tout derrière lui ? Comment prend-on une telle décision ? Et surtout, qu’espère-t-on trouver à l’arrivée ? Ces questions sont au cœur de mon roman, et de chacun des passagers du Cupido.

Certaines télé-réalité t’ont-elles inspirées également ?

Victor Dixen : Je ne suis pas moi-même un gros consommateur de télé-réalité, mais même sans regarder ces émissions nous baignons dans la mise en scène permanente du réel et du soi. C’est le paradigme de notre époque, depuis les réseaux sociaux jusqu’aux selfies : il est impossible d’y échapper. Dans Phobos, j’ai poussé le curseur un peu plus loin – mais si peu !

Phobos origines

Comment ton texte est-il arrivé entre les mains de Glenn Tavennec ? (ndlr : responsable de la collection R)

Victor Dixen : J’ai pensé à la collection R en commençant à écrire Phobos, car ce roman me paraissait pouvoir s’y insérer parfaitement. Je connaissais Glenn et lorsque je lui ai parlé de cette histoire il a été emballé, ainsi que Constance et Fabrice avec qui il travaille.

 As-tu pu participer aux différentes étapes de réalisation de la couverture ?

Victor Dixen : J’essaye toujours de participer à l’élaboration des couvertures de mes livres, du choix de l’artiste à celui de la composition, car je considère que c’est comme l’affiche d’un film, le sourire d’un visage : le premier point de contact avec les futurs lecteurs.

En combien de tomes as-tu prévu cette saga ?

Victor Dixen : Phobos comportera 3 tomes… (mise à jour : il en comporté 4 au final + un préquel) si le programme Genesis ne m’élimine pas avant que j’aie eu le temps de dévoiler toute la vérité ! (ndlr : Le troisième tome de Phobos est à paraître pour le 24 novembre 2016).

Ma collection des quatre tomes de la saga Phobos, en effet, depuis l’interview il y a eu les fameux trois tomes d’écrits, et même un quatrième ! Il existe également un préquel avec Phobos Origines
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Chronique : Le Nexus du Docteur Erdmann

Le nexus du Docteur ErdmannUne science-fiction inattendue qui nous emmène aux confins de la conscience… dans une petite maison de retraite sans prétentions.

Voici une novella signée par la grande Nancy Kress, auteur américaine de science-fiction connue et reconnue pour ses écrits. En France, elle l’est encore trop peu, mais on peut citer certaines de ses œuvres parues chez nous : L’une rêve, l’autre pas (ActuSF), Après la chute (ActuSF) ou encore la présente novella. Les éditions Pocket et J’ai Lu la publiaient par le passé, mais ils ont depuis épuisé tous ses romans. Vous trouverez donc peu de ses ouvrages en France, mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’y intéresser !

D’étranges symptômes à l’échelle d’une maison de retraite entière

Au début, le Docteur Erdmann, grand physicien par le passé, pensait être le seul à sentir cette chose dans son cerveau. Cette présence inexplicable. Mais peu à peu, même les retraités les plus lambda ont eux aussi senti que quelque chose se passait…

Personne dans le corps médical n’arrive à trouver de quoi il s’agit malgré une collecte de témoignages et de nombreux examens. Et pourtant, ça s’approche, c’est presque là…

Prémices d’une apocalypse où les personnes du troisième âge ont un rôle crucial à jouer… mais lequel ?

J’ai découvert Nancy Kress grâce à cette novella, et j’avoue avoir été positivement surprise. Malgré quelques longueurs où l’on se perd un peu, c’est un texte intéressant et original. J’aime la sf qui fait réfléchir et cogiter. Vous savez, lorsqu’on a terminé un livre, mais qu’on y repense en se disant : « Et si… ». C’est justement ce qu’arrive à faire ici Nancy Kress.

Vous aurez beaucoup de questions mais pas autant de réponses, mais ça n’est pas important. Au contraire, garder une part de mystère peut se révéler intéressant… J’avoue que j’aurais voulu avoir une fin un tout petit peu plus développée, certes, mais se fait une raison et ça nous force à y réfléchir, y repenser.

Seul bémol pour moi, Nancy Kress fait beaucoup de digressions que je trouve parfois superflues. Elle aurait pu aller à l’essentiel plus rapidement. Elle a voulu prendre son temps. Installer ses personnages, leurs problématiques, etc. Cela les humanise, les rend plus réels, et l’élément sf de l’ouvrage n’en ressort que plus, alors… pourquoi pas ?

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Quoi qu’il en soit j’ai trouvé l’idée finale franchement bien pensée. Bien trouvée, inattendue, développée avec soin et discrétion pour nous amener à cette conclusion folle et terrifiante. A découvrir pour lire une science-fiction sociale, humaine et très ancrée dans notre réalité.

A réserver toutefois aux lecteurs habitués au genre. Le nexus du Docteur Ermann est le genre d’ouvrage qu’on lit quand on aime la sf. Quand on la découvre, il peut paraître frustrant, ce qui serait dommage.

Chronique : The Generations – Tome 1 – Alive

Alive 1Un premier tome se jouant des codes du suspense… en mélangeant de nombreux genres !

Premier tome de la série young-adult The Generations, voici Alive de Scott Sigler, paru aux éditions Lumen en février 2016. Très mystérieux, empli d’indices et de fausse pistes… à vous de vous faire votre propre idée de ce qu’est l’univers d’Alive et ce qu’il vaut… Car vous ne saurez rien tant que vous ne l’aurez pas lu vous-même !

Un groupe d’adolescents sortis d’un long sommeil…

Ils ne savent pas où ils sont, ni quand ils sont, ni même qui ils sont. Tout ce qu’ils savant c’est qu’ils sont là, avec des symboles différents marqués sur le front, des couloirs partant dans tous les sens à perte de vue et… aucun objectif. Voici le début succin et mystérieux d’Alive, qui va vous entraîner sur plusieurs centaines de pages dans un huis-clos sous tension où la surprise peu se trouver à chaque angle mort…

« Une petite faveur »

Voici le nom de la toute dernière partie de l’ouvrage, là où Scott Sigler s’adresse directement à ses lecteurs, mais également à la presse et aux bloggeurs, booktubeurs etc. L’auteur tient tout particulièrement à ce que l’on évite les spoilers et autres révélations qui gâcheraient l’intrigue, et on le comprend.

En effet, Alive tire toutes les ficèles du roman à suspense et plus encore. Les chapitres sont en général assez courts et se concluent sur un rebondissement assez retentissant obligeant le lecteur à lire la suite, etc.

Sans révéler quoi que ce soit – pour préserver les vœux de l’auteur et la force principale de l’œuvre – je dois avouer avoir été assez déçue de la plupart des retournements de situations créés. Je m’attendais à beaucoup plus car le marketing (très malin) créé par l’auteur autour de son œuvre nous oblige à nous attendre à quelque chose de sinon phénoménal au moins original. Et pourtant, quand on a lu une certaine quantité de romans issus de l’imaginaire (science-fiction, fantastique, anticipation…), les rebondissements d’Alive ne sont pas suffisants pour vraiment surprendre.

Je ne dis pas que le contenu du roman est facile à deviner, car ça n’est pas le cas, je n’avais pas trouvé le secret qui concerne l’univers dans lequel évoluent les personnages. Mais je m’attendais à quelque chose de plus retentissant, d’incroyable et c’est au final assez commun. Impossible d’en dire plus, bien entendu, mais le débat peut très bien s’ouvrir ici (en bas d’article).

Ce que je pense, c’est que quand on joue à ce point sur le suspense et les cliffhangers, il faut vraiment assurer le spectacle derrière. Et ici, on découvre un bon roman ado, dont on veut découvrir la suite, mais pas récit à ce point haletant.

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Le mieux est encore que vous vous fassiez votre propre avis sur la question ! Pour ne pas spoiler, disons qu’Alive plaira certainement aux lecteurs avides de fantastique, de suspense et de science-fiction…le tout dans une ambiance à huis-clos à couper au couteau.

Pour l’atmosphère, on pense assez vite à la saga de James Dashner, Le Labyrinthe, ce qui n’est déjà pas si mal non ? Et puis, on veut tout de même savoir où Scott Sigler veut nous emmener maintenant que le décor est posé…

Chronique : L’âge des miracles

L'âge des miraclesUn roman d’anticipation qui imagine comment l’humanité s’adapterait  à un ralentissement constant de la rotation de la Terre… Un roman extrêmement réaliste dans son traitement, une petite merveille à découvrir d’urgence !

Premier et unique roman de Karen Thompson Walker à paraître en France, L’âge des miracles est paru premièrement aux Presses de la Cité avant de sortir en poche chez 10/18. Ce roman à la thématique unique nous dépeint notre société d’aujourd’hui qui doit faire face à un cataclysme lattent. La Terre ralenti sa révolution, les jours et les nuits s’allongent peu à peu. Comment l’homme va-t-il faire face à un tel chamboulement de son mode de vie ? Comment la nature va-t-elle s’adapter à un tel bouleversement ?

Vous découvrirez ici une superbe anticipation sociale explorant des possibilités extrêmement réalistes…

L'âge des miracles presses citéQuand les jours commencèrent à s’allonger

Tout le récit de L’âge des miracles nous est conté par la jeune Julia. Encore jeune fille, presque adolescente, c’est sa vision à elle qui prime, avec des problématiques oscillant entre le cataclysme et son impact, mais aussi très ancré dans le quotidien.

L’humanité s’adapte très bien au début, en rallongeant les heures d’une journée qui passe de 24h à un peu plus, puis encore un peu plus, et encore… Puis au fil du ralentissement de la rotation de notre planète, les choses se compliquent doucement à tous points de vue : économiques, sociaux, écologiques…

L’homme peut-il s’adapter et si oui comment ? Julia, à travers ses yeux encore parfois enfantins va nous conter l’histoire plausible d’une humanité qui se délite peu à peu tout en souhaitant garder au maximum sa normalité et son quotidien…

L'âge des miracles VOUn bel inclassable entre littérature et anticipation

Le point majeur à retenir de L’âge des miracles, c’est son réalisme éblouissant. La façon dont l’auteur a pensé à tous les pans du problème est impressionnant, d’autant qu’elle augmente la difficulté en écrivant son récit du point de vue d’une presque enfant. A la lecture de ce roman, on se dit que c’est exactement comme cela que l’homme réagirait si un tel cataclysme survenait.

Outre le traitement intelligent de la situation, l’auteur fait montre d’une sensibilité extraordinaire à travers le personnage de Julia. Cette jeune fille qui grandit sur fond de fin du monde et à la fois belle, fragile, sensible, attachante…

Elle se retrouve confrontée à tous les changements qui l’amènent doucement à l’adolescence, mais aussi à des problèmes d’ordre familiaux qui nous replongent dans le quotidien et nous font parfois oublier cette épée de Damoclès suspendue sur la Terre et ses habitants.

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L’âge des miracles est un roman aussi délicat que terriblement prenant. Hypnotique, lourd, latent, le temps s’étire à l’infini et cette atmosphère de fin du monde est aussi belle qu’effrayante. Ce récit nous propose une belle façon de voir notre civilisation, et peut-être d’apprécier tout simplement encore plus ce que nous avons… A destiner aux férus de romans d’anticipation réalistes, mais également à toute personne qui aime les bons livres, tout simplement.

Pour ceux qui aiment ce genre d’ambiance, n’hésitez pas à découvrir également des romans tels que Le testament de Jessie Lamb (l’humanité ne peut plus procréer), Days de James Lovegrove (l’humanité est devenue l’esclave de sa propre surconsommation), et une foule d’autres encore…