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Chronique : Hadès & Perséphone – Tome 1 – A touch of darkness

Romance sulfureuse et mythes grecs en pleine époque contemporaine, c’est possible ? Oui !

Premier tome d’une trilogie qui se propose de nous faire (re)découvrir les mythes à la façon contemporaine, Hadès & Perséphone vient tout juste de paraître en mai chez Hugo Roman. A peine sorti, l’ouvrage se hisse immédiatement dans les meilleures ventes au national en France… De bons auspices pour la suite de la série qui sort de façon très rapprochée au rythme de un tome par mois. Le second est sorti le 1er juin et le troisième paraîtra tout début juillet.

Il s’agit du premier ouvrage de l’autrice américaine à paraître en France.

Une déesse cachée…

Perséphone fait tout pour vivre normalement et poursuivre ses études de journalisme. Mais c’est très difficile quand on a sa déesse de mère sur le dos en la personne de Déméter. Et que cette dernière oblige la jeune fille à lui rendre des comptes sur les moindres de ses déplacements. Oui, Perséphone est pourtant une déesse, mais Déméter a fait le choix de la cacher aux yeux du monde. Ainsi, personne ne connaît l’existence de la Déesse du printemps.

Mais les choses vont très vite basculer quand la jeune fille s’émancipe quelque peu… Elle se retrouve en boîte de nuit avec une amie, et est très vite repérée par le propriétaire des lieux… Hadès. Et dès ce moment, il ne va plus la lâcher : entre séduction et agacement, l’histoire entre la naïve Perséphone et le brûlant Hadès va débuter… Pour le meilleur et pour le pire, car les dieux aiment se jouer de leurs semblables, peu importe qui en pâti…

Une romance pure qui fonctionne fort bien

Je dois l’avouer je ne suis clairement pas le public cible dès que ça concerne de la romance. J’en ai lu très peu, mais c’est vrai qu’à chaque fois j’avais adoré. Mais je n’ai comme comparatifs que aa série Les étoiles de Noss Head de Sophie Jomain ainsi que sa série avec les anges (Les anges mordent aussi, etc). Pour le reste, je suis assez peu au fait de ce qui se fait. Mais ai-je passé un bon moment ? Oui !

Évidemment, on sait déjà qu’ils vont tomber dans les bras l’un de l’autre, mais ce n’est pas ça que l’on recherche dans ce type de roman. Ce qu’on veut, c’est vibrer avec les personnages, les voir se repousser et s’attirer continuellement. Oui, c’est de la torture aussi bien pour les lecteurs que pour lesdits personnages, mais c’est aussi ce qu’il y a de mieux ! Pour moi, la partie romance fonctionne donc, même si je n’ai pas été transportée totalement, j’ai aimé.

Ce que j’ai préféré dans ce premier tome, c’est la façon dont Scarlett St. Clair s’est approprié les mythes et légendes pour les transposer dans un monde semblable au nôtre. Dans son univers, les Dieux sont descendus sur Terre et on créée un cataclysme sans précédent chez les hommes. Toutes les vies en ont été bouleversées et continuent de l’être. Les plus grosses entreprises appartiennent à des dieux et des déesses, dont le succès est avant-tout dû au statut divin de son/sa propriétaire. Et comme dans les mythes que l’on connaît, les dieux se jalousent, se mettent en compétition continuellement et n’arrivent guère à s’entendre. Et comme dans les mythes, ce sont souvent les hommes qui paient de leurs vies leurs rancœurs et leurs haines…

Cette partie là donc, qui transpose les légendes pour les mettre dans notre monde est réussie tout particulièrement. Seule remarque pour moi, j’ai trouvé que le personnage d’Hadès ressemblait beaucoup trop à celui de la série Lucifer (issue elle-même d’un comics créé par Neil Gaiman). En effet, il possède une boîte de nuit, il est riche, il adore les paris, et semble avoir une attirance irraisonnée pour Perséphone. C’est un peu trop ressemblant sur ce plan, dommage… Mais pour le reste, rien à redire.

Alors, non, je ne suis clairement pas dans le lectorat type de la romance, mais j’ai passé un bon moment de lecture. La preuve ? J’enchaîne avec le second tome pour savoir ce que va devenir cette histoire entre le dieux des Enfers et la déesse du Printemps… C’est que ça m’a assez plu. Je suis curieuse de voir ce que donne la suite…

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Chronique : Felicity Atcock – Tome 2 – Les anges ont la dent dure

Un second opus à la hauteur… et même plus savoureux !

Si vous ne connaissez pas encore Sophie Jomain, c’est l’auteur française à ne pas manquer du moment (et ce moment dure, dure !). Ses romans sont souvent plongés entre imaginaire et romance, et ses héros sont extrêmement attachants et charismatiques. Elle a notamment écrit la saga Les étoiles de Noss Head.

Poulets et malédictions…

Felicity Atcock, vendeuse de délicieux chocolats dans la petite ville de Bath n’a vraiment pas une vie tranquille… A peine se remet-elle des nombreuses révélations concernant les anges, les vampires et les entre-deux qu’elle se voit menacée. Sous la forme d’un poulet cloué à sa porte. Un poulet mort, bien sûr… Qui donc peut lui en vouloir ? Et pour quelles raisons ?

Il semblerait que ce soit une personne en lien avec une sorcellerie des plus noires… Heureusement (on non), Felicity est toujours chaperonnée par son bel ange Terrence qui va voler à son secours, de même que le mystérieux Stan…

Plus délicieux, plus savoureux, on en redemande !

Incroyable mais vrai, je commence à franchement apprécier la romance fantastique grâce à Sophie Jomain. Son univers est bien travaillé, et elle l’approfondit encore avec de très nombreuses nouveautés et développements bien amenés.

L’intrigue a beau être assez aisée à deviner, on appréciera la façon qu’a de nous embarquer l’auteur dans son univers. Dans un mélange entre sensualité, magie et suspense on est extrêmement bien servis ! Sans oublier une bonne dose d’humour également.

Et cerise sur le gâteau, les personnages sont de plus en plus fouillés et révèlent peu à peu leurs secrets. On n’est bien loin de tout savoir sur eux, et on apprécie chaque fragment de leur personnalité…

……

En somme, ce deuxième tome confirme les impressions laissées par le premier. Felicity Atcock est une série de bit-lit addictive, drôle et emplie de charmes… dans tous les sens du terme.

D’autant que la fin de ce second tome vous laissera sur votre faim, et vous n’aurez qu’une seule envie, vous précipiter sur le troisième opus de la saga… ! C’est donc un coup de cœur confirmé.

AUTEUR :
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Chronique : Felicity Atcock – Tome 1 – Les anges mordent aussi

felicity-atcock-1-les-anges-mordent-aussiFelicity Atcock, une héroïne de bit-lit sur laquelle il va falloir compter !

Premier tome de la saga fantastique et sensuelle Felicity Atcock , le roman Les anges mordent aussi est écrit par la romancière française Sophie Jomain.  On lui doit déjà une foule de romans : Les étoiles de Noss Head (5 tomes), Cherche jeune femme avisée ou encore Quand la nuit devient jour qui vient tout juste de paraître.

Sa série Felicity Atcock est toujours en cours aux éditions Rebelle et J’ai Lu, avec déjà 5 tomes et un crossover. Le sixième est d’ailleurs très attendu de la part des lecteurs !

Un début étrange et en fanfare dans le monde « normal » de Felicity

Bienvenue à Bath, une petite ville anglaise sans prétention aucune. C’est à quelques kilomètres que vit Felicity, une jeune femme qui travaille comme vendeuse au Plaisir des sens, un chocolatier de la ville. Mais le soir où elle rend service à sa collègue Daphnée pour l’amener à un de ses rendez-vous galants à Londres, Felicity va voir sa vie définitivement bouleversée. A cause quoi ? D’une rencontre pour le moins… surnaturelle et charnelle ! Il semblerait que les vampires et les anges aient décidé de se mêler de sa vie de façon aussi inopinée qu’invasive… mais pourquoi donc ? Les réponses risquent d’être explosives !

felicity-atcock-1-les-anges-mordent-aussi-pocheDe la bit-lit française de qualité

Avec cette saga de Sophie Jomain, on peut définitivement dire que la bit-lit n’est pas l’apanage des auteurs américains. Chez nous aussi, nous avons des auteurs de qualité qui rendent addict, la preuve en est avec Felicity Atcock ! Tout y est bien dosé : humour, personnages bien campés (à la fois drôles et captivants), intrigue vive et menée avec adresse…

On se prend vite d’affection pour l’héroïne, un brin folle et maladroite, n’ayant pas toujours des pensées chastes, même (et surtout) quand il s’agit d’anges ! Son amie Daphnée est plus difficile à apprécier tant elle semble superficielle et capricieuse, mais l’avenir nous dira si on a raison de penser cela. En ce qui concerne les anges et les vampires que nous découvrons dans cette histoire, on appréhende leur organisation, leurs mythes ainsi que leurs règles étranges. C’est aussi ici que l’on découvre que Dieu existe et qu’il ne compte pas partager ses plans avec ses « employés », ce qui peut parfois créer quelques crispations…

En ce qui concerne les vampires, on découvre beaucoup de nouveau-nés qui pullulent dans la région de Bath. Leur mode de vie ne nous est que peu décrit dans ce premier opus, mais nous aurons largement le temps d’y revenir par la suite.

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Ce premier tome pose ainsi le décor, avec une histoire qui tourne au autour de cinq-six personnages angulaires. C’est assez simple dans la construction, mais c’est d’une redoutable efficacité. Que l’on soit fan de romance paranormale ou non, c’est une histoire qui fonctionne bien, et même très bien.

En somme, on meurt littéralement d’envie de connaître la suite, car nous sommes tombés sous le charme de Felicity, Terrence et des autres protagonistes hauts en couleur de cette belle série française !

Chronique : Bienvenue

BienvenueL’un des meilleurs romans coréens que j’ai lu. Poignant et terrible, triste et empli de persévérance…

Bienvenue est un roman de Kim Yi-seol, une jeune auteure coréenne dont c’est le premier ouvrage à paraître en France. Son métier d’écrivain a pu débuter grâce à l’obtention en 2006 du prix Sinchunmunye pour sa nouvelle nommée Treize ans. En Corée, une voie toute tracée vous est destinée dès lors que vous avez publié une nouvelle et qu’elle est primée, c’est ce qui est ainsi advenu pour Kim Yi-seol.

Même si nous la découvrons pour la première fois en France, Bienvenue est le premier roman de cette auteur, il est paru en 2013 aux éditions Philippe Picquier.

Une vie ingrate, un quotidien de labeur, mais quelques perspectives d’avenir, un jour… peut-être

Bienvenue… dans le quotidien de Yunyeong, une jeune femme à la persévérance sans limites, à la motivation sans failles. Elle est prête à tout pour décrocher une vie meilleure, et si cela passe par le pire, elle est prête.

Elle trime plus de douze heures par jour dans un restaurant nommé Le Jardin des Jujubiers pour un salaire de misère… Mais son but n’est pas de travailler pour toujours dans ce restaurant qui ne sert pas que des plats. Il est nécessaire et impératif que ses serveuses donnent de leur personne… et puis, ça leur permet d’arrondir les fins de mois.

Non, le but de Yunyeong, c’est de permettre à son compagnon de poursuivre ses études en toute quiétude. Si elle s’échine autant à ramener de l’argent à la maison, c’est pour leur avenir. Il lui faut juste réussir son concours, et s’occuper depuis peu de leur fille, pour qui elle est prête à tous les sacrifices. Après, leur avenir sera forcément meilleur…

Une vie emplie de beaucoup de tristesse et de petites joies

Le quotidien de Yunyeong est aussi saisissant que terrible. Elle travaille tant, qu’elle ne voit jamais sa fille et son compagnon pour qui elle s’échine. Mais ça, c’est presque la partie positive de l’histoire… En effet, sa famille semble continuellement la tirer vers le fond, en particulier sa sœur qui lui « emprunte » sans cesse de l’argent… et si il n’y avait que cela…

L’éditeur nous présente ce roman comme la réalité quotidienne de toute une strate sociale de la Corée. La brutalité que subissent continuellement là-bas certaines femmes est très difficile à lire, et pourtant… on se laisse happer par ce roman extrêmement réaliste et terrible.

Le restaurant/maison de passe, les horaires de travail qui vous achèvent de fatigue, les hommes qui se fichent qu’une femme vient d’avorter et veulent juste avoir leur prestation avec la serveuse qu’ils ont choisie. Les brimades, la concurrence entre les serveuses/prostituées, le chemin pour rentrer de ce terrible travail… Voici un petit aperçu du quotidien de la jeune Yunyeong. En lisant ses lignes, on l’admire, on la plaint, on craint pour son avenir…

« Dans le pavillon, les choses s’étaient mal passées avec mon client. J’avais voulu manger un peu de soupe de poulet en lui expliquant que je n’avais pas encore déjeuné. J’avais trop faim pour écarter les cuisses, lui avais-je dit. Ce qui l’avait mit en colère. Il avait exigé d’être remboursé. Il avait au moins cinq ou six ans de moins que moi ».

Malgré la dureté continuelle du récit et ses nombreuses scènes crues et dénuées de morale, il est impossible de détourner le regard. On veut savoir ce qui arrive à Yunyeong, quel sera son avenir qu’elle forge à la sueur de son front, mais également de ses cuisses…

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Ce roman n’est pas à réserver aux âmes sensibles, mais je le trouve nécessaire pour comprendre un peu mieux ce pays si mystérieux qu’est la Corée pour nous, occidentaux. Il est captivant par de nombreux aspects. Yunyeong est pour moi une héroïne qui s’ignore, mais également un magnifique portrait de femme qui lutte, envers et contre tout.

Ce livre est une pépite, il se dévore et on y repense parfois en espérant que ce roman n’est que cela, et non pas un portrait d’une partie de la société coréenne, et pourtant… A lire absolument.

Espérons ainsi que d’autres romans de Kim Yi-seol verrons le jour en France !

Chronique BD : Otakuland

OtakulandOnirique, étrange et envoûtant, bienvenue à Otakuland… un monde que l’on n’a guère envie de quitter une fois immergé…

Paru aux éditions Delcourt dans la collection Mirages et entièrement concocté par Walder du scénario aux dessins en passant par la mise en couleurs, Otakuland est un petit bijou étrange qui nous illustre la réaction de la société nippone vis-à-vis de ses otakus. Walder a déjà été publié par les Humanoïdes Associés avec le livre Maximum et Minimum.
Un otaku est une personne dont la vie sociale est très restreinte. Elle s’isole souvent le plus possible chez elle afin d’assouvir sa passion qui peut-être les jeux vidéos, les mangas ou encore une foule d’autre chose. Ce véritable phénomène de société au Japon inquiète et fascine à la fois. N’oublions pas enfin que le terme otaku a une connotation assez péjorative au Japon, au contraire de la France où ce mot désigne avant tout des passionnés, mais pas nécessairement des personnes qui ne vivent qu’à travers leur addiction.

Dans cette bande-dessinée, loin d’être un mal dont ils essayent de se guérir, nos trois personnages vont au contraire  rejoindre leur monde et nous montrer à travers leur yeux ce qu’est Otakuland : un monde merveilleux où tout est possible.

Otakuland insideTrois parties pour trois personnages

Au fil des pages nous suivons trois hommes relativement ordinaires, bien qu’en marge de la société. Le premier, se nomme Yota, le second se prénomme Koi et est livreur de films pornos, enfin le troisième s’appelle Jibun.
Chacun a sa façon de se rendre à Otakuland, chacune illustrée en fin de partie. Mais surtout, ils ont su se protéger des moqueries des autres concernant leur statut d’otaku. Car comme le dit le proverbe japonais énoncé en quatrième de couverture : « Le clou qui dépasse se fait taper dessus », cette citation illustre merveilleusement bien la réaction de la société face à ses marginaux, et est tout à fait universelle.
Ainsi nos personnages nous entraînent-ils dans un Tokyo aux allures oniriques et étranges où la frontière entre réel et imaginaire devient de plus en plus ténue… et où quand vous verrez surgir de nulle part une chenille à grande queue fourchue en guise de bus, vous serez à peine surpris.

Alors que faire pour nos trois otakus, rentrer dans le moule ? Très peu pour eux. Au contraire, Yota, Koi et Jibun se plongent d’autant plus dans leur monde qu’ils sont harcelés. Car entrer en Otakuland, c’est leur façon de se sentir eux-mêmes, de ne pas être oppressés par cette dictature de la société qui nous pousse à être conformes, normalisés, avec les mêmes envies et désirs.

Parlons maintenant du dessin et de la patte très esthétique de Walder. Le trait est net, précis et très fouillé, faisant des planches de véritables merveilles graphiques. On peu ainsi passer de nombreuses minutes à regarder les détails qui fourmillent à travers chaque case.
La particularité des personnages dessinés par Walder est qu’ils ont tous une tête de taille disproportionnée par rapport à leur corps.
Tout participe à la création d’un univers original et magnétique, envoûtant.

De quoi vous laisser transporter le temps d’un livre (il s’agit d’un one-shot) dans un monde qui nous fait oublier les tracas de la vie de tous les jours et nous ouvre les yeux sur une autre philosophie de vie.
Alors, oui, les personnages que l’on suit sont marginaux, et vivent à travers leur passions, parfois trop, mais au bout du compte, n’est-ce pas eux qui sont les plus heureux ? A vous de vous faire votre propre avis sur la question….

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF