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Chronique : Nom de code : Verity

Nom de code VerityUn roman touchant sur un pan méconnu de notre Histoire : la grande implication des femmes durant la Seconde Guerre Mondiale en tant que pilotes

Premier roman d’Elizabeth Wein à paraître en France, Nom de code : Verity est sorti aux éditions Castelmore en août 2014. L’auteur d’origine écossaise s’est spécialisé dans les romans historiques ayant pour trame de fond la guerre et l’aviation. Elle a écrit deux autres ouvrages du même genre encore non traduits en France : Rose under fire et Black Dove, White Raven (sortie VO en mars 2015). L’auteur a regroupé ces romans sous le nom Young Pilots Series.

Une longue lettre écrite sous la torture des Nazis 

Une jeune anglaise membre de l’ATA (Air Transport Auxiliary) dont on ignore tout jusqu’au prénom est prisonnière en France par les Nazis. Ces derniers la forcent à écrire entièrement le parcours qui l’a menée jusqu’à eux.

A cause d’une erreur stupide, la jeune femme s’est fait capturer par les SS : elle a regardé du mauvais côté de la route avant de traverser, trahissant sa nationalité anglaise… et donc son appartenance au camp ennemi que sont les Royaumes-Unis. La Gestapo va ainsi tout faire pour lui arracher le plus d’informations possibles : emplacement des aérodromes stratégiques, codes radios, plans de missions… la jeune femme va subir de nombreux sévices avant de rendre les armes et d’écrire toute la vérité. Et cette vérité passera par le récit d’une belle et incroyable amitié avec Maddie, également jeune pilote.

En parallèle, nous découvrons également l’histoire contée du point de vue de Maddie, et la fusion de ces deux témoignages n’est pas sans surprises !

Un roman monté de toutes pièces, mais avec de bonnes références historiques

C’est assumé et dit par l’auteur en fin d’ouvrage : les deux narratrices charismatiques de ce récit n’ont jamais existé, mais Elizabeth Wein s’est employée à rendre son récit le plus crédible possible malgré quelques impairs assumés.

Bien qu’étant une fiction, l’ouvrage nous offre un regard neuf sur l’Histoire : la participation active des femmes durant la Seconde Guerre Mondiale est extrêmement méconnue. Elles étaient notamment des éléments essentiels de l’ATA, pour lequel elles convoyaient des avions neufs ou endommagés entre certains aérodromes. Vous découvrirez également tout un vocabulaire spécifique autour de la guerre avec par exemple le nom de code Nacht und Nebel (traduction : Nuit et brouillard) utilisé par les Nazis.

 A travers ce récit, on se découvre sinon une passion, du moins un intérêt pour la mécanique et les différents modèles d’avions dont il est question. Le fait de mêler aviation, amitié et le tragique de la guerre est un pari risqué mais totalement réussi ! On ne peut s’empêcher de trouver ces femmes normales devenues des héroïnes absolument belles dans l’horreur de la guerre : tout y est soit plus atroce, soit sublimé.

Une amitié créée et mise à mal par la Guerre écrite avec une plume vivace

Le roman se découpe en deux parties distinctes : la première est épistolaire, écrite par la fameuse Alliée dont on ignore tout. Ratures, différentes typographies, mots soulignés, tout est fait pour rendre le texte vivant, réaliste. La seconde partie du roman est écrite par Maddie comme un roman traditionnel, à la première personne. Elle y conte sa survie en France parmi une famille Résistante dont l’un des fils travaille pour les Nazis. La faim, le froid, la torture pour l’une d’elles, tout y est décrit dans son plus simple appareil. Vous ferez notamment

Certaines scènes sont d’un cru tel qu’on ne peut s’empêcher d’être débordé par l’émotion. Les mots sont simples, mais l’émotion est bien là. C’est beau et inattendu, et j’adore être surprise.

Seule faiblesse à soulever dans ce roman, il est parfois difficile de savoir où veulent en venir les deux narratrices. Il manque parfois de clarté dans la description de certaines situations, et les actes de chacun ne sont pas toujours bien expliqués. On comprend au bout d’un moment les tenants et aboutissants, mais le récit aurait gagné à être plus clair dès le début sur certains points (la rencontre entre les deux jeunes filles ou leurs excursions pour l’ATA notamment).

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Pour conclure, Elizabeth Weine a su créer une intrigue réaliste destinée à un lectorat d’environ 15 ans minimum. Son roman est une véritable ode à ces femmes de l’ombre qui ont autant contribué que les hommes à combattre Hitler et son idéologie. Le thème pourra ne pas intéresser tout le monde, et pourtant, c’est au final un récit très universel sur l’amitié et le courage qui nous est offert (sans oublier qu’on se cultive !). Percutant, on en verrait bien une adaptation cinématographique…

Chronique : Nightshade – Tome 2 – L’enfer des loups

nightshade tome 2 frChangement de point de vue pour Calla…

Andrea Cremer est une auteure américaine et Nightshade est son premier roman, mais également son premier succès. Professeur d’histoire à la base, elle se sert de ses connaissances pour étayer ses romans et les rendre plus réalistes. L’enfer des loups est le second tome de cette série, parue aux éditions Gallimard Jeunesse début novembre.

Dans les geôles de l’ennemi

A la fin du premier tome, Calla se retrouvait enfermée dans la prison des ennemis jurés des loups : Les Chercheurs. Mais ces derniers sont finalement loin d’êtres les terribles exterminateurs décrits par les Gardiens. En réalité, les Chercheurs sont tout autre chose, les Gardiens également. Fourvoyés depuis des siècles, les générations de loups qui pensaient tout devoir aux gardiens ont en fait étés lésés.

Calla est la première à devoir assimiler ces révélations et à repenser totalement son monde ; tout ce qu’elle a toujours connu n’était que mensonge… ses devoirs envers les autres, son mariage forcé… Alors que le premier tome traitait des mensonges fait à Calla pour qu’elle « rentre dans le rang », ce second tome est une remise en question totale de ce qui fait l’existence même des humains-loups. Leur mythologie basée sur l’histoire d’un homme sauvé par un loup n’est en fait qu’une fable dont la source est bien plus sombre…

Mais outre ces révélations, Calla va devoir faire un choix, celui de son camp : en qui croire ? vers quoi se réfugier ? qui combattre ?

Tout un nouvel univers révélé

Après l’univers de Calla décrit avec précision dans le premier tome, ce second opus est consacré aux chercheurs, à leur univers et à leur organisation. Ainsi, c’est tout un univers qui est mis au jour : Frappeurs, Tisseurs et autres postes aux appellations obscures n’aurons plus de secret pour vous à la fin de la lecture.

L’auteur nous offre aussi quelques légendes des origines des meutes à la période de l’Inquisition ; une sorte de préparation aux deux tomes historiques qui précéderons la trilogie chronologiquement, mais qui ne sortirons pas en France avant plusieurs années.

Le triangle amoureux Shay – Calla – Ren est on ne peu plus présent, mais sans pour autant donner des éléments déterminants quand au choix définitif de Calla sur le plan amoureux. Les jeunes filles fleur bleues adoreront cette histoire d’amour impossible et ambivalente. Calla ne donne pas l’impression d’être capricieuse sur le plan amoureux, mais plutôt complètement désorientée et c’est en ça qu’elle est rendue très humaine par Andrea Cremer. Loin d’être agaçante comme certaines héroïnes de roman Calla est une fille-femme à la fois forte et fragile, assurée et perdue mais surtout crédible.

Alors, bien entendu le schéma du livre reste très similaire à nombre d’autres : un premier tome dans le camps du héros (ou de l’héroïne), un second sur ses ennemis qui n’en sont finalement peut-être pas, et enfin un dernier tome qui conclu sur un choix, une mutation des bases mêmes qui faisaient la vie du héros. C’est donc un scénario assez commun, mais qui fonctionne très bien pour ce second tome, contrairement au premier qui laissait plus mitigé.

Plus intéressant, et plus passionnant,  l’enfer des loups nous laisse entrevoir les chemins possibles pour Calla et sa meute. Mais aussi et surtout, on a vraiment envie de connaître le mot de la fin : quel camp vont choisir certains personnages, quel destin les attends… la réponse à toutes ces interrogations en mars 2012 pour le troisième tome.

Pour découvrir l’univers d’Andrea Cremer et ses inspirations, retrouvez l’interview sur le blog !