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Chronique essai scientifique : Une nuit

Trinh Xuan Thuan est né à Hanoi au Vietnam en 1948, il est professeur d’astrophysique à l’université de Virginie. En 2004, il a découvert la plus jeune galaxie connue de l’univers : I Zwicky 18.
Il a écrit quantité d’ouvrages de vulgarisation : Mondes d’ailleurs (Flammarion), Le cosmos et le lotus (Le livre de poche), La plénitude du vide (Albin Michel), toujours naviguants entre sciences et métaphysique. De quoi inciter les lecteur.ices à se poser quantité de questions !

Une nuit pour s’initier

L’astrophysicien nous emmène jusque sur les îles d’Hawaï, en plein océan pacifique, pour une nuit d’observation unique. C’est l’un des endroits les plus prisés des astronomes pour l’observation, et les listes d’attente pour avoir le droit d’y travailler sont extrêmement longues. Réaliser des travaux d’observation là-bas est aussi prestigieux que très précieux.

C’est à l’occasion d’une de ces nuits d’observation que Trinh Xuan Thuan nous enjoint à découvrir la nuit sous toutes ses formes : en astronomie, en poésie, en littérature, en painture et autres symboliques importantes… Un voyage marquant et plaisant qui vous fera encore plus aimer les sciences…

Un voyage merveilleux

Difficile de parlai d’un essai qui mélange science et spiritualité pour moi. Je trouve qu’on ne peux pas parler de ce genre d’ouvrage comme on parle d’un roman. C’est beaucoup plus délicat car cela énormément de la sensibilité et des centres d’intérêt du lecteur.

Personnellement, les sciences exercent sur moi une fascination depuis toujours, de plus j’aime tout ce qui a trait à la sémiologie, aux symboles, aux cultures anciennes. Alors, cet ouvrage fut pour moi un régal. Autant j’adore lire des ouvrages de vulgarisation 100% scientifique, autant l’entrée en matière de l’auteur diffère ici de ce dont j’ai l’habitude.
Il va aussi bien parler de son métier que des légendes liées au lieu (Hawai) et des différentes perceptions qu’on peux avoir de la nuit. Quelque chose de secret, de caché, de beau, de sublime…

Ce mélange entre sciences pures et réflexions existentielles m’a plu, même si je ne pensais pas lire ça au premier abord. Une chose est certaine, on apprend énormément de choses et j’ai même failli manquer d’onglets tant j’avais envie de prendre des notes ! Il n’y a pas une page ou presque qui ne soit pas intéressante ou que j’avais envie de marquer pour relire le passage plus tard.

Sujets mentionnés et passionnants que j’ai recensé (liste non exhaustive) :

  • Les coquilles des nautiles peuvent servir de calendrier car elles sontliées aux cycles lunaires.
  • Depuis sa naissance, le Soleil, avec son cortège de planètes, a accompli 20 fois le tour de la Voie Lactée, mettant 220 millions d’années pour accomplir sa révolution autour de notre galaxie.
  • De tous les silences nocturnes, le silence du déser est le plus imposant de tous pour l’auteur (j’aimerais en faire l’expérience un jour).
  • La Terre et les êtres qui y vivent sont une accumulation d’heureux hasards d’une précsion incroyable (ou autre chose ?)

Ceci n’est qu’un minuscule listage de tout ce qui m’a intriguée et passionnée dans l’ouvrage, m’obligeant à creuser certains sujets ailleurs. Et c’est justement cela que j’adore dans les essais scientifiques, il nous mènent d’un sujet à un autre, puis un autre, puis un autre… Et on en voit jamais la fin ! Et c’est génial de savoir que tout n’a pas été exploré, que tant de choses restent encore à découvrir. Chaque ouvrage est une nouvelle entrée en matière qui nous aide à approfondir une parcelle microscopique d’un sujet, puis d’élargir peu à peu ses connaissances et ses centres d’intérêt.

Cet ouvrage pourra donc plaire aussi bien aux passionnés d’astronomie et d’observation qu’à ceux qui se posent des questions plus floues sur notre existence. Ce livre ne vous donne pas de réponses, mais offre des pistes de réflexion intéressantes. A vous ensuite de creuser les sujets qui vous semblent pertinents afin de vous faire votre propre avis ! Passionnant.

Chronique Jeunesse : La malédiction de la famille Numéro 4

Un roman de sf jeunesse intelligent, génial et hyper efficace, une parfaite porte d’entrée dans l’imaginaire sur une planète-colonie qui a du mal à s’adapter à la faune locale…

Premier roman d’Emilie Le Garben, La malédiction de la famille numéro 4 a toutes les qualités d’un excellent roman de science-fiction pour initier la jeunesse au genre. Ce beau roman ambitieux et malin est illustré par Sophie Leullier.

L’ouvrage a paru chez Poulpe Fiction, la maison d’édition qui depuis quelques années se développe à une vitesse fulgurante avec des choix éditoriaux intéressants qui savent parfois sortir des sentiers battus.

Nous sommes en 2494, bienvenue sur Euphoria 2 !

Petite planète nichée aux confins de la galaxie, Euphoria 2 abrite depuis plusieurs décennies la vie humaine. En effet, l’homme a décidé de s’installer ici pour des raisons stratégique d’approvisionnement. Masi d’ici à ce que la planète soit habitable de façon décente pour les hommes, la vie y est très difficile.
Mais pour certains, comme la jeune Clara, la vie est encore plus dure. A cause d’un accident de vaisseau causé par son grand-père, sa famille doit rembourser tous les mois les immenses dettes du drame. En effet, un vaisseau spatial coûte extrêmement cher, et ce sont plusieurs générations de la famille numéro 4 qui doivent ainsi se priver pour rembourser peu à peu les dégâts. Et peu importe que le grand-père de Clara ait lui-même péri dans l’incident…

Mais Clara en a assez de payer injustement les dettes d’un accident qui les fait passer pour des parias dans toute la colonie. Assez des brimades, assez qu’on l’évite car elle porte soi-disant malheur… Elle ne le sait pas encore, mais elle va rebattre les cartes de façon assez significative pour elle, et toute sa famille.

Une intrigue qui ne se contente pas d’efficace mais qui développe tout un univers

Le grand atout de ce roman, c’est avant tout son histoire, certes, mais surtout la façon dont elle est construite. On se doute qu’il y a des secrets, des surprises narratives et autres plaisirs de lecture. Mais, c’est fait de telle façon qu’on est pris dedans en quelques chapitres, tout fonctionne à merveille.

Mais le grand plus ici, c’est qu’on rétabli ce que peut être la science-fiction : ici, point de batailles de vaisseaux spatiaux épiques mais une terraformation qui prend des décennies. Rien que cela, c’est malin. On change totalement la vision que peuvent avoir les enfants de la science-fiction (et aussi les adultes). Car non, la sf ne se résume pas à des scènes grandioses et fortes en émotions, et ce roman est la preuve qu’on peut faire de la très bonne sf auprès d’un jeune lectorat (entre 10 et 13 ans ici).

Pour ce qui est de la partie personnages, tout fonctionne également à merveille. Ils ont tous leur importance, même les plus détestables, et surtout ont l’air plus vrais que nature. Ils sont tout à fait crédibles dans leur façon d’être et d’agir, c’est pour cela que toute cette histoire sur Euphoria-2 fonctionne si bien.

Ainsi, sur tous les aspects du roman, on peut attester que c’est une réussite. J’ai adoré voyager avec Clara, la suivre dans sa dangereuse quête de justice et découvrir la dangereuse faune locale. Seul petit bémol car je l’ai vécu plusieurs fois en tant que libraire, le titra fait penser aux clients que le roman est le tome quatre d’une série, alors qu’il s’agit d’un one-shot. Pour l’instant en tout cas… alors à quand la suite ?

Chronique : Zodiaque – Tome 1

Une saga originale et captivante qui mélange efficacement romance et science-fiction !

Romina Russell est une auteure américaine, elle a écrit la saga Zodiaque parue chez Michel Lafon en France. Actuellement, la saga est en trois tomes, mais le quatrième est d’ores et déjà prévu !

De catastrophes en drames

Douze planètes, douze peuples, comme autant de signes du Zodiaque. Un équilibre difficile à conserver, mais primordiale pour que chacun trouve sa place…

Mais le chaos commence avec l’élimination de milliers de personnes issues de la maison du Cancer. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’un accident dû à une énorme explosion qui a bouleversé l’alignement des planètes du Cancer,  mais d’autres, comme Rhoma pensent à tout autre chose. Et si c’était le début de la fin pour le Zodiaque ? Et si l’émergence d’un treizième signe était en train de se produire ?

Un univers riche et captivant

L’univers de Zodiaque est extrêmement riche, aussi il est un peu long à appréhender au début. Mais une fois que vous êtes lancés dans l’histoire, c’est un régal !

Entre le roman d’initiation et d’aventure, on découvre une mythologie fascinante. Romina Russell se base d’ailleurs énormément sur des mythes existants. En effet, le treizième signe du Zodiaque existe réellement. C’est là que réside la crédibilité de la saga : s’inspirer de contes légendes réels en s’en servant de base pour son intrigue.

C’est dans ce monde très typé science-fiction qu’évolue Rhoma, une adolescente comme les autres ou presque. Abandonnée par sa mère (ce qui est extrêmement rare chez les Cancer) quand elle avait une dizaine d’année, ce trauma l’a en partie forgée. De même, sa façon de lire les astres est très différente de ses pairs, car c’est sa mère qui s’est occupée de sa formation. C’est ainsi que Rhoma avait lu l’arrivée d’Ophiuchus, le treizième signe, bien avant tout le monde. Mais même les catastrophes terribles survenues en Cancer ne suffisent pas à la prise de conscience du Zodiaque…

Ce roman est ainsi celui de la découverte, de l’initiation et de la prise de conscience, autant pour Rhoma, que pour nous lecteurs. Vous ferez notamment la découverte de très nombreuses technologies et mœurs fascinantes dans ce premier opus.

Enfin, le triangle amoureux qui va s’installer entre Rhoma, le très beau Mathias et le mystérieux Hysan n’est pas pour déplaire même si j’ai déjà choisi (team Hysan !).

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Difficile de présenter le premier tome d’une saga aussi dense, mais Zodiaque vaut le détour pour ses personnages forts, son histoire efficace, son imagination débordante. Le premier tome est toujours celui de la découverte, et celui-ci est fort réussit.

C’est à découvrir dès l’âge de 14 ans environ, puis sans limite d’âge ! Beaucoup d’adultes ont lu et aimé Zodiaque. D’autant que les couvertures françaises sont tout simplement magnifiques… de quoi donner envie !