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Chronique : Le huitième continent

huitième continentA la découverte d’une partie repoussante de notre planète… à cause des déchets de l’homme

 Florian Ferrier est un auteur pour la jeunesse et les adolescents. Pour la jeunesse, il réalise la série de bd Hôtel Etrange avec sa femme Katherine Ferrier. Pour les adolescents, il a déjà écrit plusieurs romans dont : Ile fantôme pour âmes perdues (Le Seuil), Créatures (Plon Jeunesse) ou encore la série Naotak (Magnard Jeunesse).

Le huitième continent est son dernier roman en date, paru en juin 2012 chez Plon, il se base de nombreux faits scientifiques avérés pour son roman. En effet, ce continent d’ordures grand comme six fois la France existe réellement, de nombreux experts travaillant sur le sujet et ses effets néfastes sur la faune et la flore aquatique…et l’homme, par extension.

Une déchèterie flottante comme nouveau continent et planche de salut.

Christo et sa sœur Roxane partent en bateau avec leurs parents pendant les vacances, mais tout ne va pas se passer exactement comme prévu… Le bateau s’échoue quelques jours après son départ, les parents de Christo et Roxane sont portés disparus, il ne reste qu’eux et le jeune Stephen, qui été chargé de la navigation du bateau…

Ainsi commence une histoire que l’on aurait aimé n’être qu’une fiction, mais qui pourrait bien être plausible. Nos personnages croisent alors la route du fameux huitième continent, fait exclusivement de déchets humains.

Leur survie ne tient qu’à un fil, et il se pourrait que tout ce qui fait d’eux des être humains en pâtisse…

Un roman écologique géré comme un thriller en huis clos… à l’échelle d’un continent de déchets

L’histoire tragique de nos héros est sans concessions. Là où on pourrait penser qu’ils seront plutôt préservés malgré la dureté de l’univers, l’auteur décide de jouer le jeu jusqu’au bout en les soumettant à des situations plus difficiles les unes que les autres, mais réalistes.

Pirates, animaux étranges qui mangent de tout y compris de l’humain, mais aussi faux amis, ils devront se méfier de tout, mais surtout d’eux même et de leur furieuse envie de (sur)vivre.

L’écriture est facile, directe et nous permet de rentrer aisément dans l’intrigue. Les personnages sont eux aussi relativement simples, un brin trop peut-être. On aurait apprécié une psychologie un peu plus poussée concernant ces derniers, notamment le personnage de Christo.

Les chapitres (courts) sont découpés en jours ; les jours avant l’échouage, et ceux après. Nous suivons Roxane et Christo jusqu’à leur 88ème jour de peine. Les descriptions de ce paysage chaotique et souillé sont quant à elles réussies, de même que la faune qui y vit. On ne peut s’empêcher de s’imaginer à quoi peut bien ressembler un tel endroit.

 Le gros point fort de ce roman reste tout de même sa thématique, originale et surtout méconnue. Traitée avec intelligence, elle nous permet de découvrir une nouvelle facette (terrible) de notre monde, et de ce que l’homme en fait. L’intrigue en elle-même ne sort pas des sentiers battus, mais rempli honorablement son but : nous divertir. Dès 14 ans.

7/10

Pour aller plus loin :

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Chronique : Queen Betsy – Tome 1 – Vampire et célibataire

Queen Betsy 01Un premier tome qui nous plonge dans le monde déjanté d’une héroïne malgré elle.

Premier roman de Mary Janice Davidson paru en France, Vampire et célibataire est le premier tome de la série Queen Betsy qui compte pour le moment neuf tomes, aux éditions de poche Milady.

D’origine américaine, elle est régulièrement dans les meilleures ventes du New York Times et ses livres sont déjà traduits dans plus de quinze langues. Elle a écrit de nombreuses séries, non encore traduites en France telles que The mermaid series, The royal series ou encore The Wyndham Werewolf series.

Une vampire folle de… chaussures

Betsy Taylor était une jeune femme tout à fait normale avant que sa vie ne bascule de façon tout à fait singulière, pour ne pas dire délirante.

En effet, le jour où tout mais absolument tout à basculé pour elle, Betsy venait à peine de se faire licencier de son poste de secrétaire. Et, pire que tout, elle est morte de façon tout à fait stupide… en voulant sauver la vie de son chat. Au final, c’est sa tête qui a tout pris, dans un horrible craquement d’os. Et à son « réveil », elle n’est plus du tout la même… et surtout, elle se trouve dans une morgue.

Un sex and the city version vampire

Mais que va donc faire Betsy dont la mort est désormais officielle et l’enterrement programmé ? Premièrement, reprendre les chaussures que sa belle-mère a osé lui voler dès qu’elle a appris la nouvelle de sa mort. Renouer avec ses amis désemparés, et assumer sa nouvelle condition de… vampire ! (En effet Betsy va tenter de remettre les choses dans l’ordre en essayant de nombreuses fois de se tuer, mais elle semble indestructible).

Une force surhumaine, une redécouverte de sa sexualité et de nombreuses surprises hautes en couleurs sont au programme pour Betsy.

Accompagnée de sa meilleure amie (richissime) et d’un jeune médecin gay qui emménage chez elle, Betsy va prendre en main (maladroitement) son destin.

Dialogues pimentés, répliques bien tournées, le plaisir de lire Queen Betsy réside en particulier dans les interactions verbales des personnages.

Qu’en est-il de l’intrigue alors ? Sympathique mais pas extraordinaire. Ce premier tome pose les bases d’un univers mélangeant chick-lit et bit-lit assez efficacement. Le genre est donc relativement original, mais la trame de fond, beaucoup moins.

On tombe assez rapidement sur un beau ténébreux dont on sait déjà qu’il fera des ravages sur le cœur de notre héroïne, mais l’histoire est heureusement très rythmée. Difficile de s’ennuyer donc, malgré les codes récurrents que l’on rencontre à chaque coin de page. En effet, Betsy collectionne bien entendu les chaussures de grands stylistes…

 Mais où sont l’originalité et le plaisir de la découverte alors ? Queen Betsy recèle tout de même de quelques bonnes idées : premièrement, ça ne se prend pas au sérieux ; ensuite, l’idée que cette fille un peu paumée soit la future reine des vampires est risible, d’autant plus qu’elle n’arrive pas à parler correctement quand ses canines poussent…

En somme, ce premier tome est sympathique, mais attention, le côté chick-lit y est vraiment très présent, certains pourraient donc ne pas aimer. Ce début de série donne au final une impression assez floue, on appréciera surtout les bons dialogues trouvés par M.J. Davidson, même si ils ne suffisent pas à créer un intérêt persistant autour de l’histoire. Affaire à suivre et à confirmer avec la lecture du second tome : Vampire et fauchée.

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