Archives du mot-clé blog

Chronique : J’ai avalé un arc-en-ciel

Un roman assez drôle et frais sur l’adolescence… et les milliers de questions qui traversent l’esprit à cet âge là !

Erwan Ji est un auteur français. Non, en fait, il est même plus que ça : il est Breton ! Il s’agit de son tout premier roman et il vient de paraître en mars 2017 chez Nathan. Avec cet ouvrage, vous allez découvrir la vie d’une adolescente normale dans un campus aux États-Unis : ses amitiés, ses amours, ses questionnements… la vie tout simplement !

Bienvenue chez Puce !

Ou Capucine. Car en fait, Puce n’aime pas vraiment qu’on l’appelle Capucine, car elle n’est pas « une plante herbacée » mais une « homo sapiens femelle de dix-sept ans ». Elle vit aux Etats-Unis, dans un cadre scolaire très privilégié (ce dont elle est consciente) et profite de la vie à 100%. Car quand on est en plein dans l’adolescence, il y a une foule de chose qui occupent l’esprit !

Ce roman, c’est l’histoire d’une fille positive, vivante, nature et drôle et de ses nombreux questionnements sur la vie.

Un roman drôle et efficace

Si vous cherchez un roman ado simple et qui se lit aisément, c’est le livre parfait. Ecrit sous forme de journal intime au jour le jour, nous découvrons le blog de Puce, que personne dans son entourage ne connaît puisqu’elle le rédige en français !

Puce étant franco-américaine, elle est donc bilingue, et cela se ressent dans sa narration aux très nombreux anglicismes. Parfois c’est utile et intéressant, et parfois, ça fait un peu trop donneuse de leçons… J’ai eu un peu de mal avec cette forme narrative qui se veut bilingue, car il donne parfois un air suffisant à Puce alors que ça ne lui ressemble pas dans sa psychologie et sa façon d’être.

Outre la narration, ce blog/journal intime recèle de très bons passages où l’on ne peut s’empêcher de sourire, sinon de rire. Certaines scènes sont franchement mémorables, d’autres sont emplies d’émotions. Car oui, J’ai avalé un arc-en-ciel, c’est aussi un roman sur l’amour, quelle qu’en soit la forme, et Puce, elle a beaucoup de questions qui se bousculent dans sa tête sur qui elle aime !

Si vous deviez lire ce roman, ce n’est pas pour son histoire se déroulant dans un campus pour ados américains privilégiés. A nous français, ça ne nous parle que très peu, malgré les nombreuses séries et films qui nous abreuvent de ce mode de vie « rêvé ».

Non, ce roman est à lire pour la façon dont il aborde les questions sur l’orientation sexuelle, et l’amour en général… Tous ces thèmes qui sont vraiment épineux à l’adolescence et dont on n’a pas nécessairement envie de parler à ses parents ou même à ses amis. C’est le genre de livre qui rassure, tout simplement, qui offre une ouverture sur le monde pour ne pas s’emprisonner dans un carcan et réfléchir, tout simplement.

……

J’ai avalé un arc-en-ciel est ainsi un roman agréable, sans prétentions, qui fait passer un excellent moment malgré son manque cruel de réalisme. En effet, on est plus dans une adolescence rêvée à la façon américaine avec campus privé, bal de promo et grosses fêtes le week-end que dans la vraie vie.

Toutefois, si vous le prenez pour ce qu’il est, J’ai avalé un arc-en-ciel est un roman ado qui vous fera passer un excellent moment entre humour et journal de la vie de tous les jours ! Et surtout, il traite des questions de l’homosexualité et de l’adolescence avec justesse : sans jugement ou parti pris, et rien que pour cela, ça vaut le coup.

…..

PS : Malgré les élans assez féministes du roman, j’avoue ne pas avoir aimé découvrir que Puce passe « en mode dragon » quand elle a ses règles… Cela conforte les gens dans l’image négative de : femme qui a ses règles = insupportable. C’est dommage car l’auteur a en général tout fait pour ne pas alimenter ces généralités dans son roman, mais n’a pas su éviter cet écueil.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Un blog trop mortel

un blog trop mortelImmersion réussie en territoire zombie

En cette année 2011, Fleuve Noir met à l’honneur la littérature fantastique pour young adults avec une toute nouvelle collection : Territoires. Destinée aux 14 et plus, cette collection a pour vocation de proposer à un public entre-deux âges des lectures lisibles aussi bien pour eux que pour des adultes.
Deux titres viennent de paraître en avril dans la nouvelle collection, le tome 1 de Chat Blanc de Holly Black et Un blog trop mortel de Madeleine Roux.

Une tueuse de zombie blogueuse

Alisson Hewitt est la leader de son « clan » de survivants ; les sales décisions, c’est elle qui les prends, les expéditions pour aller chercher de la nourriture pour tous, c’est elle aussi, mais elle est en fait loin d’être une héroïne. Allisson Hewitt est avant tout une jeune femme coincée avec ses collègues dans la réserve du supermarché dans lequel elle travaillait comme libraire avant l’Invasion, et elle déteste devoir tout gérer. En effet, les morts ne le sont plus vraiment, et les vivants luttent pour le rester. Alors que le monde est plongé dans le chaos, Alisson tient un blog sur ce qui reste du réseau Internet. Officiellement pour coucher ses idées sur la toile ; en réalité pour ne pas complètement péter les plombs.

Un univers immersif et impitoyable

Un blog trop mortel est un roman imprégné par une tension qui doit beaucoup à une ambiance pesante et la psychologie des personnages. L’horreur de la situation vécue par ces derniers, teintée d’un soupçon d’humour et de cynisme, crée toutefois une atmosphère originale.
Le réalisme avec lequel les personnages sont traités, leur profondeur, leur façon d’interagir font plus que fonctionner, on s’y croit, on a presque le sentiment d’être enfermé avec eux, de participer aux « intrigues » internes.
C’est ici ce que l’auteur déploie son talent : en créant des personnages prévisibles dans la vie de tout les jours mais complètement ambivalents voire schizophrènes dans ce nouveau monde, donnant d’autant plus de poids à leurs actions ou à leur moindre parole.

De plus, les scènes vécues par les personnages illustrent aussi les principes de base à respecter absolument en cas d’invasion zombie, ceux que Max Brooks expliquaient déjà dans son Guide de survie en territoire zombie : ne faire confiance à personne, avoir toujours une arme sur soi, se rationner, trouver plusieurs fonctions à un seul objet pour en porter le moins possible…

Ce livre post-apocalyptique contient également de bonnes idées originales qu’il convient de relever.
Madeleine Roux a imaginé certains de ses personnages perdant complètement le sens des réalités (rien d’illogique), certains n’hésiteraient pas à créer une sorte de secte au but vraiment très sombre… Il ne faut pas trop en savoir avant de lire le livre, pour ne pas gâcher son plaisir, mais on peut tout de même indiquer que l’idée est très bonne, faisant réfléchir de par sa plausibilité dans un contexte catastrophique et malsain.

L’auteur (ou son éditeur ?) a également créé de la valeur ajoutée à son roman en créant un blog sur Internet, Un blog trop mortel apparaît alors comme le texte intégral du blog d’Allisson Hewitt (http://helptheyarecoming.wordpress.com/). Chaque chapitre correspond à un post du jour, avec son lot de commentaires provenant d’autres survivants à travers les Etats-Unis. Le lecteur peut donc poursuivre l’aventure dans un univers qui ne paraît que plus solide.

En conclusion, Un blog trop mortel est un one-shot détonnant qui ajoute vraiment quelque chose au genre tout en reprenant les codes. À ajouter à sa bibliothèque zombiesque si on en a une. Si on n’en a pas, voilà l’occasion d’en créer une : ce roman se dévore littéralement. Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF