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Chronique cinéma : The Giver

Le passeur movieGrand classique de la littérature jeunesse et ado aux Etats-Unis, The Giver est une véritable référence culturelle dans son pays d’origine et dans les autres pays Anglo-saxons. En effet, le roman est prescrit et étudié dans les écoles anglaises et américaines depuis de nombreuses années… Mais c’est également le cas en France. Bien que beaucoup moins connu, Le Passeur est lui aussi étudié dans nos écoles, ce qui a contribué à sa notoriété chez nous.

Vingt ans après sa première publication (publié en 1993 aux États-Unis et en 1994 en France), l’adaptation au cinéma était pour le moins attendue à l’heure où les dystopies sont en vogue aussi bien en librairie que sur grand écran.  Réalisé par l’australien Philip Noyce avec un budget de 25 millions de dollars, The Giver a également un casting qui mérite d’être souligné.

Le rôle de Jonah est assuré par Brenton Thwaites dont c’est l’un des premiers rôles principaux au cinéma. Le Passeur est joué par le charismatique Jeff Bridges (True Grit, R.I.P.D. Brigade Fantôme…), Meryl Streep (La Dame de fer, La mort vous va si bien…) joue quant à elle le rôle de présidente de la communauté. Enfin, il ne faut pas oublier Katie Holmes (Batman Begins, Abandon), qui joue ici le rôle de la mère de Jonah, travaillant dans le département de la justice.

Le passeurMais qu’en est-il donc de la transition du livre au film ? Tout d’abord, l’idée de base du roman, où les couleurs se sont perdues au fil du temps est respectée. La moitié du film environ est en noir est blanc, et prend peu à peu des couleurs.

Le monde du film est plus marqué par les technologies que dans l’ouvrage, mais ça n’est pas gênant outre mesure. On retrouve les règles de vie de la communauté ainsi que leur rigidité, mais contrairement à l’ouvrage, elles sont personnifiées en la personne de la Doyenne jouée par Meryl Streep.

De la romance a été ajoutée à l’histoire, là où dans le roman elle est absente, mais cet ajout n’enlève rien à l’intrigue. Il la justifie et permet au film de sauter certaines étapes du livre. En une heure et demie, il est normal qu’il soit impossible de retranscrire tous les éléments qui font la spécificité de l’œuvre.

En termes de fidélité par rapport au livre, il y a de quoi être relativement satisfait, le jeu des couleurs (et de leur absence) étant le plus réussi et le mieux pensé. Cependant, on ne retrouve pas l’essence et la force du roman à travers l’adaptation. Peu de moments forts, hormis quelques légers passages quand le Passeur transmet ses souvenirs à Jonah… on aurait aimé en avoir plus.

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En somme, pour apprécier The Giver, il faut se détacher de l’œuvre originale et prendre le film comme une œuvre isolée. Une fois que l’on part de ce principe, le film devient agréable et plutôt distrayant. A voir pour les curieux. Les fans seront peut-être moins emballés.

The Giver movie banniere

Chronique : Le huitième continent

huitième continentA la découverte d’une partie repoussante de notre planète… à cause des déchets de l’homme

 Florian Ferrier est un auteur pour la jeunesse et les adolescents. Pour la jeunesse, il réalise la série de bd Hôtel Etrange avec sa femme Katherine Ferrier. Pour les adolescents, il a déjà écrit plusieurs romans dont : Ile fantôme pour âmes perdues (Le Seuil), Créatures (Plon Jeunesse) ou encore la série Naotak (Magnard Jeunesse).

Le huitième continent est son dernier roman en date, paru en juin 2012 chez Plon, il se base de nombreux faits scientifiques avérés pour son roman. En effet, ce continent d’ordures grand comme six fois la France existe réellement, de nombreux experts travaillant sur le sujet et ses effets néfastes sur la faune et la flore aquatique…et l’homme, par extension.

Une déchèterie flottante comme nouveau continent et planche de salut.

Christo et sa sœur Roxane partent en bateau avec leurs parents pendant les vacances, mais tout ne va pas se passer exactement comme prévu… Le bateau s’échoue quelques jours après son départ, les parents de Christo et Roxane sont portés disparus, il ne reste qu’eux et le jeune Stephen, qui été chargé de la navigation du bateau…

Ainsi commence une histoire que l’on aurait aimé n’être qu’une fiction, mais qui pourrait bien être plausible. Nos personnages croisent alors la route du fameux huitième continent, fait exclusivement de déchets humains.

Leur survie ne tient qu’à un fil, et il se pourrait que tout ce qui fait d’eux des être humains en pâtisse…

Un roman écologique géré comme un thriller en huis clos… à l’échelle d’un continent de déchets

L’histoire tragique de nos héros est sans concessions. Là où on pourrait penser qu’ils seront plutôt préservés malgré la dureté de l’univers, l’auteur décide de jouer le jeu jusqu’au bout en les soumettant à des situations plus difficiles les unes que les autres, mais réalistes.

Pirates, animaux étranges qui mangent de tout y compris de l’humain, mais aussi faux amis, ils devront se méfier de tout, mais surtout d’eux même et de leur furieuse envie de (sur)vivre.

L’écriture est facile, directe et nous permet de rentrer aisément dans l’intrigue. Les personnages sont eux aussi relativement simples, un brin trop peut-être. On aurait apprécié une psychologie un peu plus poussée concernant ces derniers, notamment le personnage de Christo.

Les chapitres (courts) sont découpés en jours ; les jours avant l’échouage, et ceux après. Nous suivons Roxane et Christo jusqu’à leur 88ème jour de peine. Les descriptions de ce paysage chaotique et souillé sont quant à elles réussies, de même que la faune qui y vit. On ne peut s’empêcher de s’imaginer à quoi peut bien ressembler un tel endroit.

 Le gros point fort de ce roman reste tout de même sa thématique, originale et surtout méconnue. Traitée avec intelligence, elle nous permet de découvrir une nouvelle facette (terrible) de notre monde, et de ce que l’homme en fait. L’intrigue en elle-même ne sort pas des sentiers battus, mais rempli honorablement son but : nous divertir. Dès 14 ans.

7/10

Pour aller plus loin :

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Chronique : Queen Betsy – Tome 1 – Vampire et célibataire

Queen Betsy 01Un premier tome qui nous plonge dans le monde déjanté d’une héroïne malgré elle.

Premier roman de Mary Janice Davidson paru en France, Vampire et célibataire est le premier tome de la série Queen Betsy qui compte pour le moment neuf tomes, aux éditions de poche Milady.

D’origine américaine, elle est régulièrement dans les meilleures ventes du New York Times et ses livres sont déjà traduits dans plus de quinze langues. Elle a écrit de nombreuses séries, non encore traduites en France telles que The mermaid series, The royal series ou encore The Wyndham Werewolf series.

Une vampire folle de… chaussures

Betsy Taylor était une jeune femme tout à fait normale avant que sa vie ne bascule de façon tout à fait singulière, pour ne pas dire délirante.

En effet, le jour où tout mais absolument tout à basculé pour elle, Betsy venait à peine de se faire licencier de son poste de secrétaire. Et, pire que tout, elle est morte de façon tout à fait stupide… en voulant sauver la vie de son chat. Au final, c’est sa tête qui a tout pris, dans un horrible craquement d’os. Et à son « réveil », elle n’est plus du tout la même… et surtout, elle se trouve dans une morgue.

Un sex and the city version vampire

Mais que va donc faire Betsy dont la mort est désormais officielle et l’enterrement programmé ? Premièrement, reprendre les chaussures que sa belle-mère a osé lui voler dès qu’elle a appris la nouvelle de sa mort. Renouer avec ses amis désemparés, et assumer sa nouvelle condition de… vampire ! (En effet Betsy va tenter de remettre les choses dans l’ordre en essayant de nombreuses fois de se tuer, mais elle semble indestructible).

Une force surhumaine, une redécouverte de sa sexualité et de nombreuses surprises hautes en couleurs sont au programme pour Betsy.

Accompagnée de sa meilleure amie (richissime) et d’un jeune médecin gay qui emménage chez elle, Betsy va prendre en main (maladroitement) son destin.

Dialogues pimentés, répliques bien tournées, le plaisir de lire Queen Betsy réside en particulier dans les interactions verbales des personnages.

Qu’en est-il de l’intrigue alors ? Sympathique mais pas extraordinaire. Ce premier tome pose les bases d’un univers mélangeant chick-lit et bit-lit assez efficacement. Le genre est donc relativement original, mais la trame de fond, beaucoup moins.

On tombe assez rapidement sur un beau ténébreux dont on sait déjà qu’il fera des ravages sur le cœur de notre héroïne, mais l’histoire est heureusement très rythmée. Difficile de s’ennuyer donc, malgré les codes récurrents que l’on rencontre à chaque coin de page. En effet, Betsy collectionne bien entendu les chaussures de grands stylistes…

 Mais où sont l’originalité et le plaisir de la découverte alors ? Queen Betsy recèle tout de même de quelques bonnes idées : premièrement, ça ne se prend pas au sérieux ; ensuite, l’idée que cette fille un peu paumée soit la future reine des vampires est risible, d’autant plus qu’elle n’arrive pas à parler correctement quand ses canines poussent…

En somme, ce premier tome est sympathique, mais attention, le côté chick-lit y est vraiment très présent, certains pourraient donc ne pas aimer. Ce début de série donne au final une impression assez floue, on appréciera surtout les bons dialogues trouvés par M.J. Davidson, même si ils ne suffisent pas à créer un intérêt persistant autour de l’histoire. Affaire à suivre et à confirmer avec la lecture du second tome : Vampire et fauchée.

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Chronique Jeunesse : Alice au pays des merveilles – un Pop-up aux éditions du Seuil par Sabuda.

Alice Seuil

Fiche signalétique :

  • Edition : Seuil Jeunesse
  • Illustrateur : Robert Sabuda
  • Traduction : Henri Parisot (extraits)
  • Type : Album Pop-up, livre jeunesse.
  • Date de sortie : 2 novembre 2004
  • Prix : 30€
  • Isbn : 9782020678513

Voici le premier ouvrage qui ouvre le dossier consacré à Alice au pays des merveilles, et pour son côté exceptionnel, il méritait d’ouvrir le bal.

Ce livre pop-up d’alice au paux des merveilles est tout simplement un indispensable, que l’on soit fan d’alice ou non. Réalisé par Robert Sabuda, réputé pour ses magnifiques livres animés (les magnifiques pop-up de Peter Pan, du magicien d’Oz, ou encore l’encyclodino, c’est lui).

Pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est un livre pop-up, c’est très simple, il s’agit d’un ouvrage qui quand il est ouvert, découvre une scène en volume (voir photos ci-dessous), faisant du livre un objet, une œuvre. On y trouve des pliages habillements travaillés, des animations à l’ouverture des pages (personnages qui bougent, mouvement des yeux, etc…).

alice seuil photos (4)Alors, bien entendu, il ne s’agit pas du texte intégral d’Alice, mais d’extraits adaptés au format pop-up assez contraignant : peu de pages et un livre rapidement épais. Ces extraits sont tirés de la traduction d’Henri Parisot. Un texte très court donc, mais qui n’est pas l’intérêt central du livre de toute manière, car évidement, c’est pour ses magnifiques pliages qu’il mérite le détour.

Chaque page contient un pop-up de grande envergure ainsi que des petits volets sur les côtés contenant le texte avec à l’intérieur de ces volets, de minis animations en pliages. De plus, certaines animations et personnages sont recouverts d’un fin duvet doux. Ainsi, le chat du Cheshire (photo ci-dessous) et d’autres personnages en sont recouverts.

Parmi les scènes animées marquantes, il y en a surtout deux à retenir : le moment où Alice est coincée dans la maison du lapin blanc quand elle est géante. Ce pop-up est extraordinaire à voir quand il se déplie pour rendre la scène dans son entier. On peux y voir les yeux d’Alice à travers les fenêtres, et même le papier peint à l’intérieur de la maison. La seconde « scène » incontournable de ce livre est le final : l’arc-en-ciel de cartes qui tourne autour d’Alice. Il y a moins de travail que sur la maison du lapin blanc, mais l’effet n’en reste pas moins saisissant et magnifique.

Adapté dès l’âge de sept ans, cette version d’Alice est à avoir dans sa bibliothèque, que l’on soit adulte ou non, pour sa beauté aussi bien au niveau des illustrations que des animations.

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Photos : Bibliothèque de Glow : tous droits réservés