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Mini-chroniques jeunesse #6 : Des enfants très normaux bien qu’uniques et un chat vraiment très particulier

Voici quatre romans jeunesse que j’ai pu découvrir il y a quelque temps, ils ne sont pas tous bons ni même originaux, mais certains feront passer un bon moments aux enfants ! Pour les autres, passez votre chemin…

Kid Normal – Tome 1 – Greg James & Chris Smith – Poulpe Fiction

Kid Normal est l’histoire d’un jeune homme extraordinaire par sa… normalité. Pourquoi un tel surnom ? Tout simplement parce que Murph, le fameux garçon dont il est question dans cette histoire a intégré une école bien spéciale. Sur un terrible malentendu, sa mère a réussit à l’inscrire dans une école qui forme les futurs supers-héros. Sauf que Murph n’a aucune cape (nom des super-pouvoirs) et ne va pas faire illusion bien longtemps… En parallèle à son histoire, nous allons faire la connaissance d’un homme malfaisant qui va faire une grande et terrible avancée scientifique…

Ce premier tome de Kid Normal est bien sympathique, j’ai tout particulièrement apprécié la première partie du roman. Ensuite, c’est beaucoup plus prévisible mais ça reste agréable à lire. Mais l’idée de base du roman est très plaisante et c’est fort dommage d’ailleurs que les éditions Poulpe Fiction n’aient pas publié la suite de la série en France… Cela n’a pas du fonctionner assez pour la sortir, à tel point d’ailleurs que ce premier tome lui-même est épuisé. Vous ne le trouverez que d’occasion. C’est fort dommage, pour une fois qu’il y a une série jeunesse qui sort un peu du lot à mes yeux… La surproduction est telle qu’il y a beaucoup d’histoires qui se ressemblent, celle-ci avait le mérite de détonner légèrement.
Si vous avez l’occasion de tomber dessus, c’est adapté dès l’âge de 9/10 ans environ.

Le power contrôler – David Baddiel – Seuil Jeunesse

Et si une manette de jeux-vidéo permettait de contrôler totalement quelqu’un de le rendre super doué en combat ou en foot ? C’est le cas du mystérieux Power contrôleur, que Fred et Ellie vont recevoir chez eux. Ils découvrent rapidement tous les pouvoirs qu’elle peut leur octroyer et décident de changer ce qui leur déplaît chez eux… Mais jusqu’à quel point ? Et est-ce encore eux une fois qu’ils sont « upgradés » par le power contrôleur ?

J’aurais pu classer cet ouvrage dans le mini-article dédié aux enfants impertinents, mais je me suis finalement ravisée. En effet, ils sont d’une familiarité terrible avec leurs parents, j’ai trouvé ça assez dérangeant. Ils leurs parlent mal, et surtout, ne les appellent que par leurs prénom. Jamais de « papa » ou de « maman », et je trouve ça franchement bizarre et déplaisant. Je n’ai toutefois pas mis ce roman dans la thématique enfants impertinents car ils n’ont qu’assez peu d’interactions avec leurs parents. Le roman est surtout concentré sur leur scolarité, leurs amis, leurs ennemis et les problématiques que l’on rencontre à cet âge. Ce n’est donc qu’un petit aspect de l’ouvrage qui les rend impertinents.

L’aventure que vivent Ellie et Fred est sympathique et à le mérite de montrer une jeune fille qui aime les jeux-vidéos et qui y excelle, et ça fait plaisir. C’est Ellie qui est au commande car elle est bien meilleure que son frère dans la maîtrise de la manette ! L’idée de la manette pour contrôler les gens (avec leur accord) est sympathique, mais l’auteur n’a pas su la transformer en quelque chose de captivant. Ainsi, l’histoire est des plus classiques et un brin trop manichéenne… C’est dommage, car ça partait plutôt bien ! Encore un livre qui densifie l’offre sans rien lui apporter réellement. Dès 10 ans.

Le creux des maths – Christine Avel – L’école des Loisirs, collection Neuf

Paru en 2012, Le creux des maths est un court roman très attendrissant et original. On y suit le jeune Abel, qui contrairement à tous les membres de sa famille n’aime pas les mathématiques. Pire, il n’y comprend rien. Sa mère vient d’avoir la médaille Fields (sorte de Prix Nobel de mathématiques décerné tous les quatre ans – pour information, il n’existe pas de Prix Nobel dans les sciences mathématiques), ses frères sont des génies des maths alors qu’ils sont plus petits que lui…
D’ailleurs, en parlant de ses frères, c’est grâce (ou à cause, tout dépend) à eux qu’Abel va avoir le droit de voyager une semaine entière en Finlande. Il va avoir l’opportunité d’échanger avec l’un des plus grand mathématiciens au monde. Bonne chance à lui pour donner le change… Il fait semblant d’être abonné au magazine Tangente, fait croire au scientifique qu’il est extrêmement au fait des mathématiques, mais il devient difficile de donner le change.

J’ai beaucoup aimé ce très court roman destiné aux 9/10 ans. Il est à la fois amusant et assez original. On y découvre la Finlande et ses nombreux attraits au travers des yeux d’un enfant. Et surtout… cette histoire est assez surprenante, on ne sait quel tournant l’autrice va faire prendre à son roman, et c’est très bien trouvé !
Mais d’où vient donc cet étrange et joli titre ? Là où toute la famille d’Abel a la bosse des maths, le jeune homme a tellement peu de capacités dans cette matière qu’ils disent qu’il a un creux des maths. Bien trouvé, n’est-ce pas ?

Je vous conseille donc vivement ce roman, parfait pour découvrir une histoire d’amitié improbable et qui fait comprendre qu’il est nécessaire de trouver sa propre voie. Et pas celle que les autres voudraient que vous empruntiez… !

Wondercat – Tome 1 – Un chat bleu très très spécial – Audren – Albin Michel

Voici l’histoire d’un chat bleu qui a élu domicile dans une famille qui ne se lasse pas de ses nombreuses particularités… Outre son étrange couleur qui semble ne pas vouloir partir malgré de nombreux bains, il semblerait que ce chat aie des pouvoirs. C’est ainsi que le nom de Wondercat lui est donné ! Mais quels sont ses pouvoirs ? Si je vous dis qu’il peux envoyer des sms par la pensée vous y croyez ?

Wondercat est le premier tome d’une petite série jeunesse parue il y a de nombreuses années chez Albin Michel Jeunesse. Je dois avouer ne pas avoir été particulièrement touchée ni intéressée par les aventures de ce « super chat ». L’écriture ne m’a pas emballée, et surtout, ce chat est assez agaçant et loin d’être attachant pour moi. Malgré son côté petit dictateur, la famille qui s’en occupe l’adore et va vivre un folle aventure pour le garder !
Personnellement, ça n’a pas pris du tout, que ce soit au niveau de l’histoire ou du style, les aventures de Wondercat n’ont tout simplement pas su me plaire… Dès 8 ans.

Chronique : C’est comme ça que je disparais

Une bande-dessinée très touchante et réussie sur le sujet de la dépression et du mal-être.

Mirion Malle est une autrice et bédéiste française installée au Canada. Cela se voit dans son travail puisqu’elle utilise les termes et habitudes québécois dans les dialogues entre ses personnages.
C’est comme ça que je disparais est une bande-dessinée parue en 2020, son titre est tiré d’une chanson du groupe My Chemical Romance : This Is How I Disapear.

Un passage à vide qui dure, est-ce encore un passage à vide

Clara est une jeune femme québécoise qui a une vie tout à fait normale bien qu’un peu fade. En réalité si on souhaite être honnête ce n’est pas sa vie qui est fade, mais ce qu’elle ressent. Clara n’arrive pas à aller bien, même quand elle est entourée d’amis et de gens qu’elle aime. Ce sentiment de mal-être la poursuit tout le temps, à chaque minute, chaque instant de sa vie qu’elle juge insignifiante. Et si elle disparaissait ? Manquerai-t-elle vraiment à quelqu’un ?
Dans ces moments de dépression intenses, rien ne semble pouvoir sauver Clara à moins qu’elle réussisse à surmonter son mal-être pour le partager avec ses proches…

Un ouvrage touchant et perturbant car criant de vérité

« Un mauvais rêve.
Pour celui qui se trouve sous la cloche de verre,
vide et figé comme un bébé mort,
le monde lui-même n’est qu’un mauvais rêve.
Un mauvais rêve.
Je me souvenais de tout. »

Cet extrait de La cloche de détresse de Sylvia Plath, une poétesse connue en partie pour s’être suicidée en mettant sa tête dans le four de sa gazinière, donne immédiatement le ton.

Si vous n’allez pas bien en ce moment, cette bd peut à la fois vous montrer le pire de ce qu’on vit lors d’une dépression, mais également quelques pistes pour s’en sortir. Clairement, cette bd n’est pas très positive, et son héroïne Clara traverse tout au long de l’ouvrage des moments difficiles. Ce sont de véritables montagnes russes émotionnelles que cette lecture, alors accrochez-vous car il faut vraiment être en empathie avec Clara.
Celleux qui ont déjà traversé une dépression reconnaîtrons nombre de mécanismes : perte d’énergie, de motivation, batterie sociale à plat, goût de rien… Je trouve que cette bd peut alerter ou faire office de prévention pour mieux comprendre comment fonctionne ce mal-être si particulier. C’est dur, mais nécessaire.

Ainsi, cette bd est touchante bien qu’assez difficile à lire car forte en émotions, surtout si l’on a traversé une dépression ou si l’on est en plein dedans. Mais c’est aussi très parlant et réaliste et donc tout à fait à propos, y compris si l’on est dans l’entourage d’une personne dépressive.

Sans être un ouvrage de prévention, cette bd pourra être utile de bien des manières à celles et ceux qui la lirons. Dans le même genre, je vous conseille également le roman graphique Ça va aller paru chez Hachette. Plus explicatif et didactique, non dénué d’humour et tout aussi efficace sur le sujet pour aider à rebondir et comprendre.

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Chronique Jeunesse : Journal d’une sorcière

Un ouvrage de fonds à découvrir absolument ! Entre roman historique et récit d’aventure, découvrez le cheminement risqué d’une jeune fille au 17ème siècle qui tente de s’émanciper alors que tout ce qui est différent est apparenté au diable.

Celia Rees est une autrice anglaise qui a connu un succès incroyable avec son roman Journal d’une sorcière, paru en 2002 en France. Cet ouvrage est d’ailleurs le seul d’elle qui soit encore disponible et commandable en librairie (nous sommes en juillet 2023 lorsque j’écris ces lignes). Elle a par ailleurs écrit d’autres romans historiques : La balade de Sovay, Vies de sorcières ou encore Illyria (tous parus au Seuil Jeunesse).

Fuir à tout prix un destin funeste

La jeune Mary vient de voir sa grand-mère exécutée presque sous ses yeux pour sorcellerie. Bien qu’elle ne soit pas en danger immédiats, il est clair que la vindicte populaire s’en prendra certainement à elle avec le temps… C’est ainsi que Mary, aidée d’amies de sa défunte grand-mère va trouver place à bord d’un bateau en partance pour le Nouveau-Monde. Mais là où l’on pourrait croire que tous les possibles s’ouvrent à Mary en quittant l’Angleterre puritaine, il n’en est rien. Dès qu’elle pose un pied à bord du navire, elle sait qu’elle devra rester méfiante durant toute la traversée… et au-delà.

Un magnifique portrait de jeune fille combative et libre

Malgré un titre très « magique », il n’est pas réellement question de sorcières et de formules étranges. Non, Journal d’une sorcière est un texte qui dénonce la bien-pensance religieuse ainsi que la persécution subie par de nombreuses femmes au 17ème siècle (mais pas seulement). En effet, toute femme qui était un peu trop libre, qui se baladait en forêt, ou encore qui n’avait pas de mari devait forcément folâtrer avec le Diable en personne. C’est ainsi que Mary, en ne se faisant pas les bonnes relations ou en montrant simplement son désaccord par moments risque sa vie. Cela peut sembler totalement disproportionné, mais c’est pourtant vrai, et d’autant plus à l’époque où évolue la jeune fille.

Ce roman est d’une intelligence rare, il décrit avec subtilité les conditions très coercitives dans lesquelles vivent les femmes jugées trop libres. Mais il dénonce également comment les Anglais qui arrivent dans le Nouveau Monde se sont peu à peu approprié les terres des natifs, les indiens. Refoulés de leurs propres terres, mis à la marge et jugés durement puis tués, voilà le destin de ceux qui ont aidés les colons à s’installer.

Tout cela, Celia Rees le décrit à la perfection dans son roman aux allures de journal intime. Le ton n’est jamais accusateur, Mary n’étant pas non plus dans une posture victimaire. La jeune fille tente de trouver sa voie au travers de tous les écueils que l’on dresse sur son chemin. Même si cela n’est jamais dit, c’est le statut de femme libre qui fait peur aux hommes, se servant de la religion comme prétexte pour les ostraciser et/ou les éliminer.

Journal d’une sorcière est si bien fait que l’on croirait réellement tenir entre les mains le témoignage d’une jeune fille tentant de survivre de ce monde pieux. Pour ajouter à la confusion, l’autrice a eu l’idée géniale de mentionner que ce journal a été trouvé, caché dans une couverture en patchwork datant de l’époque coloniale. Et à la fin de l’ouvrage, elle ajoute le doute en enjoignant les lecteurs à la contacter s’ils ont plus d’information sur la narratrice de ces feuillets : Mary Newburn. Il y a même une adresse mél !

Après lecture, je comprends pourquoi Journal d’une sorcière est devenu un livre de fonds en librairie (bien qu’oublié de nos jours). Il a toutes les qualités d’un grand classique : ingénieux, poussant à la réflexion ceux qui le lirons, et documenté, le tout avec une narration captivante !
A découvrir dès l’âge de 13 ans environ. Parfait pour celles et ceux qui aiment les romans historiques plus vrais que nature.

Chronique jeunesse : Ma vie moisie, Dieu et moi, Shirley Banana

Complètement déluré et osé, voici le nouveau roman Pépix d’Emilie Chazerand ! Si tous les orphelinats religieux étaient comme le sien, jamais un enfant ne serait adopté !

Emilie Chazerand est une autrice pour la jeunesse qui a déjà montré tout son talent à travers plusieurs romans : Falalalalalalaaa (Exprim’, Sarbacane) ou encore La fourmi rouge (Exprim’ aussi) ou encore La petite sirène à l’huile ou Le génie de la lampe de poche (Pépix, Sarbacane). Elle écrit aussi bien pour les adolescents que pour les enfants dès 9/10 ans. Son nouvel ouvrage s’adresse d’ailleurs à un jeune lectorat bien qu’on y parle grossesse de femme de foi, extraterrestres lézard et de Dieu qui veux bien s’offrir un jour de congé ! Oui, c’est barré, c’est pour cela qu’on l’aime…

Shirley Banana, orpheline mais relativement heureuse

Oui, son nom est étrange, mais il a un rapport avec un célèbre couple d’humoristes qui jouaient Au plus grand cabaret du monde… Oui, elle est orpheline, mais elle le vit relativement bien car elle est bien entourée, et chacun.e de ses ami.es est pathétique d’une manière attachante et chouette. Que pourrait donc bien vouloir de plus Shirley Banana, orpheline relativement heureuse qui n’a pas franchement envie d’être adoptée ? Et bien justement, elle aimerais bien éviter une punition (justifiée) par exemple. Alors, rien de tel que d’émettre des doutes sur l’existence de Dieu pour… que l’impossible arrive !

Encore plus fou que d’habitude

Je ne pensais pas pouvoir dire ça après avoir lu plusieurs romans d’Émilie Chazerand, mais elle a fait extrêmement fort avec ce texte-ci ! Tout est à la fois génial, osé et burlesque. C’es totalement inclassable, complètement barré et je ne sais même pas si en tant que libraire j’oserais le conseiller. Je pense plutôt mettre un coup de cœur dessus en le laissant se vendre. Mais à l’oral, je pense que c’est assez casse-figure à proposer à des grands-parents qui cherchent des romans de la Comtesse de Ségur…

« Alors, c’est l’histoire d’une gamine orpheline qui fait partie du clan des Malbouffe parce que chacun à un nom associé à une nourriture assez mauvaise pour la santé. Un jour, l’orphelinat religieux qui les élève va devoir fermer ses portes, alors la mère supérieur organise une sorte de grande braderie pour faire vite adopter tous les enfants… Mais ça ne se passe pas comme prévu car Shirley n’a vraiment aucune envie d’être adoptée et tient trop à ses amis pour les quitter. »

Il faut avouer que ça part plutôt mal pour un conseil. Mais je fais le pari que ce roman plaira aux enfants si on le laisse traîner sous leurs yeux et que le petit mot du libraire est assez enthousiaste et explicite.

Alors, ai-je aimé les aventures folles de cette fameuse Shirley Banana ? Oui. Est-ce que je me suis gaussée ? Oui. Est-ce que je le recommande ? OUI ! Mais oubliez tout ce que vous connaissez des traditionnels romans jeunesse. Ici, on a du drôle, du bizarre, de l’irrévérencieux à foison (signature Pépix oblige). C’est un inclassable qui se joue beaucoup de la culture populaire, des jeux de mots et qui offre de nombreuses double-lectures.

En clair, c’est le genre de roman parfait à lire à haute voix car les adultes s’amuseront de découvrir des références leur étant destinées, les enfants quant à eux se régalerons de l’univers complètement fou de l’autrice. En comme, tout le monde a de grandes chances de s’amuser en lisant ce roman, et c’est bien ce qu’on lui demande ! Dès 9/10 ans.

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Chronique YA : No sex club

Un roman totalement d’actualité et nécessaire qui parle sans complexes de sexualité, d’aromance et d’asexualité ! Le roman que tout adolescent.e d’aujourd’hui a besoin de lire pour mieux se comprendre et accepter les autres.

Betty Piccioli est une autrice française, elle écrit aussi bien pour les ados que les adultes. No Sex Club n’est pas son premier roman, loin de là. Avant cela, elle a écrit notamment : Robustia (Scrinéo), Chromatopia (Scrinéo), Urbex mortel (Rageot), ou encore Les demoiselles d’honneur préfèrent les kilts (auto-édité). En regardant ses romans, on peut voir qu’elle s’adonne à beaucoup de genres différents : romance, roman pour adultes, fantasy, roman ado réaliste, thriller…

No Sex Club est un roman paru chez Slalom paru en juin 2023.

Un club pour réunir celleux qui n’ont pas encore sauté le pas

Quand on est au lycée, le sujet du sexe est récurrent pour ne pas dire omniprésent. Tout ce que l’on dit, fait, pense, est scruté, décortiqué jusqu »à la lie. Mais au final, il n’y a que deux camp : ceux qui l’on déjà fait, ceux qui savent, et les autres, qui sont vierges par choix ou par défaut. Cela est assez binaire et ne prend pas en compte – entre autres – celleux qui n’ont tout simplement pas de désir sexuel ou qui ne sont pas attirés par une quelconque histoire d’amour.

C’est dans ce contexte très ancré dans les problématiques quotidienne des lycéens que se déroule No Sex Club. On y suit Alan, gay et vierge, ainsi que Tilda, vierge, et Acérola qui s’affiche clairement comme asexuée. Les trois amis vont créer un peu malgré eux un club destiné à affirmer sa sexualité… ou son absence de sexualité. Et oui, pourquoi serait-il indispensable d’avoir couché pour être accepté ou être populaire ? Est-ce que faire l’amour nous rend vraiment différent aux yeux des autres ?

Ils ne le savent pas encore, mais ce petit club qui ne réunit qu’eux trois au début va vite prendre une ampleur qui les dépasse… Surtout quand les préjugés et la jalousie s’en mêle, le tout sur fond de réseaux sociaux.

Le drapeau pansexuel, fièrement arboré sur un badge par Acérola

Un roman utile, nécessaire et à diffuser

Nous vivons une époque où la parole se libère sur les différentes façons de vivre sa sexualité (ou son absence), de même que le sujet du genre est de plus en plus traité et expliqué. Mais pour beaucoup – moi comprise – tout n’est pas toujours clair, d’autant qu’il y a mille et une manières de vivre sa sexualité. No Sex Club est là pour vous aiguiller et mieux comprendre certaines orientations sexuelles, tout cela sans faire culpabiliser, à aucun moment.
C’est clairement le genre d’ouvrage parfait à découvrir quand on entre au lycée et qu’on se pose des questions sur soi-même et ce qui nous entoure. En fait, tout ado un peu curieux de soi et des autres y trouvera son compte.

Ne vous méprenez pas sur le titre de l’ouvrage. Au début, en voyant ce titre d’ouvrage dessiné en gros à la craie, j’ai cru que le sujet de l’ouvrage était sur l’abstinence. Je pensais qu’il était question de virginité, de sexualité uniquement après mariage et de sacro-sainte abstinence. Il n’en est rien. Malgré le titre qui peut sembler très puritain, No Sex Club prône la liberté de ne pas vouloir coucher et non pas la virginité. Cet amalgame que j’ai fait, de nombreux personnages du roman vont d’ailleurs le faire, mettant à mal l’existence même du club.

Certains passages sont légèrement didactiques, ce qui manque parfois un peu de fluidité, mais la lecture de No Sex Club reste très agréable. Par contre je trouve qu’une double-page en couleur expliquant les différents codes graphique de chaque drapeau LBTQIA+ aurait été bienvenue. Il y a tellement de couleurs et de symboliques différentes qu’il est dur de s’y retrouver dans toutes les variations possibles de la sexualité !

J’ai beaucoup aimé ce roman ado pour de nombreuses raisons. Tout d’abord pour ses valeurs saines qui poussent les lecteurs.ices à s’interroger sur leurs propres motivations. Ensuite, pour son inclusivité et sa pédagogie. Enfin, pour ses personnages crédibles qui font des erreurs mais qui se relèvent après chacune d’elle. Ils sont vrais, crédibles et on a envie de les suivre dans leur démarche de légitimer le fait de ne pas vouloir faire l’amour pour s’intégrer, mais quand on se sent prêt.

Ainsi, ce roman inclusif et réaliste saura ravir celleux qui se cherchent ou tout simplement qui ont envie d’une bonne histoire dans la vibe de Sex Education ! Frais et divertissant tout en étant instructif. Il serait parfait en complément d’un cours d’éducation sexuelle !

PS : On appréciera également les nombreuses références cinématographiques et littéraires qui parsèment le roman. Grâce à ce roman, j’ai vu Lady Bird (que j’ai adoré) et j’ai rajouté à ma liste Loveless d’Alice Oseman.

Chronique YA : Une nuit de mon enfance

Un roman ado à suspense où les souvenirs ne sont pas forcément ceux que l’on a cru en retenir dans l’enfance… Une plongée effrayante dans les réminiscences du passé.

Gaël Aymon est un auteur pour la jeunesse à l’œuvre reconnue. Il a notamment écrit l’un de mes romans favoris : Et ta vie m’appartiendra, une fabuleuse et terrible réécriture de La peau de chagrin de Balzac pour les ados.
Il a également été nominé pour le prestigieux Prix Mondial ALMA Astrid Lindgren Memorial Award. L’équivalent du Prix Nobel de Littérature en jeunesse !

Avec Une nuit de mon enfance, il revient au genre du thriller et du suspense avec une sombre histoire passée qui remonte à la surface. L’ouvrage est paru en juillet 2023 aux éditions Nathan.

Les souvenirs s’effacent, se transforment ou nous hantent…

Pour Aurore, c’est un peu des trois à la fois. Elle ne se rappelle pas de tout ce qui l’a traumatisée quand elle avait 6 ans, mais une chose est certaine, ça a gâché sa vie. Son erreur de jugement et regard naïf d’enfant on tué quelqu’un.

Comment grandir et vivre avec le poids d’une vie sur la conscience ? Comment se construire et oublier ? Aurore n’y arrive pas et vit avec cette culpabilité depuis plus d’une dizaine d’années maintenant. Mais quand une personne de ce terrible passé rejaillit dans son quotidien, tout remonte. Y compris des choses dont elle n’avait pas conscience à l’époque, l’obligeant à revoir ce traumatisme à travers un autre prisme…

Un roman efficace pour tous les amateurs de secrets de famille

Si vous aimez les romans à chute tels que Nous les menteurs ou encore Qui Ment ? Une nuit de mon enfance pourrait vous plaire car il a un point commun avec les deux ouvrages mentionnés : on ne le lâche pas. On sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche dans l’histoire du passé d’Aurore, on le sait même avant elle. Cette nuit terrible au bord d’un lac n’est cependant contée que de son point de vue, donc biaisé. Tout ce qui a trait à l’eau ou aux poissons la taraude, la terrifie, fait remonter en Aurore le pire. Ainsi, dès qu’elle s’approche d’une berge de la Seine, elle se sent mal, alors ne parlons même pas d’y tremper un bout d’orteil (chose qu’elle va être obligée de faire à un moment). Toute sa vie est une sorte de fuite pour ne plus penser à cet événement et en même temps le comprendre pour passer à autre chose.

Peu à peu, on voit des choses qu’Aurore ne voit pas ou n’a pas voulu saisir, et le lecteur se fera un tableau d’ensemble peut-être même avant elle. La construction du roman est en ce sens très réussit car Gaël Aymon joue avec habileté sur les perceptions et les traumas. Cependant, je n’ai pas eu un coup de cœur comme pour Et ta vie m’appartiendra.

Oui, j’ai été happée du début à la fin, mais pas avec autant d’efficacité que dans la réécriture du classique de Balzac. Il m’a manqué un je ne sais quoi pour rendre l’ouvrage vraiment captivant. Peut-être que les choses sont devinables par le lecteurs un peu trop en avance par rapport à Aurore ? De plus, le personnage mystérieux de Trevor m’a mise mal à l’aise. Insaisissable et malaisant, il m’a paru trop antipathique pour mériter autant de bienveillance de tout son entourage. En cela, il y a un certain déséquilibre qui pour moi fait que ça n’a pas entièrement pris.

Alors, que vaut Une nuit de mon enfance ? Je pense que c’est un bon thriller pour ado qui fonctionne plutôt bien. Il m’a cependant manqué un petit quelque chose indéfinissable pour réellement aimer, mais ça fonctionne. La preuve, je l’ai lu en une journée ! Un roman parfait à proposer à celleux qui aiment le suspense, les secrets de famille et les histoires sombres… Dès 14/15 ans.

Chronique roman jeunesse : Violette Hurlevent – Tome 1 – Violette Hurlevent et le jardin sauvage

Paru en 2019 aux éditions Sarbacane, Violette Hurlevent est un beau petit pavé de plus de quatre-cent pages qui nous plonge dans un univers onirique. Pas toujours facile d’accès, mais très beau, Violette Hurlevent s’adresse aussi bien aux adultes qu’à un public plus « jeunesse ».
Il s’agit du premier ouvrage créé conjointement par Paul Martin et J-B Bourgois, et il est de toute beauté.

Si vous souhaitez voir l’article de la soirée de lancement de l’ouvrage, c’est par ici ! Vous pourrez y découvrir les magnifiques travaux préparatoires des auteurs, ainsi que leurs magnifiques carnets de croquis !

Dans un jardin aux propriétés magiques pour fuir la dureté du quotidien

La jeune Violette Hurlevent vit dans une maison dotée d’un grand jardin. Un immense jardin. Tellement grand qu’il est un monde à lui tout seul… Et une fois qu’elle va y plonger, c’est une quête gigantesque qui va tomber sur ses frêles épaules…

Une quête aux allures de légende.

Un roman dense et beau qui est cependant difficile à classer

J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce roman atypique tant par son fond que par sa forme. Les auteurs puisent dans quantité d’œuvres de tous types et de tous genres, c’est un plaisir de repérer les nombreux clin-d’oeil. Princesse Mononoké, Alice au pays des merveilles, Max et les Maximonstres, Les Hauts de… Hurlevent pour les plus évidents. Mais il y a encore quantité d’autres références faites tout au long de l’ouvrage…

L’histoire de Juliette et de son récit initiatique (pour fuir une dure réalité) est très belle. On plonge entre onirisme et fantastique en découvrant une mythologie créée de toutes pièces par les auteurs. Les créatures, les légendes, les lieux… tout est inventé par le duo d’auteurs, et c’est extrêmement dense.

Malgré cet univers riche et une histoire très belle, j’ai parfois eu du mal avec les aventure de la jeune Violette car on se perd parfois dans un trop-plein. Trop d’histoires gigognes (des histoires dans une histoire), trop de possibilités explorées mais pas toutes traitées à fond (et c’est normal, il y en a tant !), trop d’enchaînement d’aventures que ça en devient peu digeste… Le dernier tiers fut pour moi assez long à lire et je pense que l’histoire aurait gagné à être légèrement plus concentrée. Mais l’onirisme ne va pas sans une partie contemplative, c’est un difficile équilibre.

De plus, je me pose sincèrement la question du lectorat. C’est en effet lisible par de jeunes lecteurs, mais pas aussi jeunes que ce que souhaiterais l’éditeur. En effet, l’ouvrage est très hybride et il est difficile d’en déterminer vraiment la cible selon moi. En tant que libraire et lectrice, je le positionne pour les 12/13 ans minimum. Mais dans son aspect, il fait plus « jeunesse » et je pense qu’il peut y avoir confusion quant au lectorat qui pourrait faire penser que ce texte est accessible dès 10 ans par exemple.

C’est pourquoi je suis assez dubitative sur l’ouvrage en tant que libraire (pas en tant que lectrice !) : l’ouvrage fait trop jeunesse pour les lecteurs de 12/13 ans et il est trop complexe pour ceux qui auraient un intérêt pour le lire… Donc pour moi, il y a paradoxe.

Ainsi Violette Hurlevent est un très bel ouvrage à tous points de vue (fabrication, mise en page, texte, message…), mais il est parfois un peu difficile à appréhender. Et surtout, il n’est pas évident de cerner à qui il saura plaire car il y a un réel écart entre son esthétique et le public potentiel de l’ouvrage…


Pour moi, c’est l’ouvrage idéal à découvrir quand on est un adulte passionné par la culture jeunesse sous toutes ses formes.

Le second tome des aventures de Violette Hurlevent

Chronique : Légendes & Lattes

Du café d’origine gnome, une orc en reconversion, un café aux effluves douces et bienveillantes… la cosy fantasy a de beau jours devant elle avec un roman pareil !

Travis Baldree est un auteur américain, il a écrit le phénomène fantasy Légendes & Lattes durant le confinement de 2020. Dès sa sortie, l’ouvrage a été très remarqué et a connu un succès fulgurant. En France, ce sont les éditions Ynnis qui publient l’ouvrage, sorti en mai 2023.

Une orc chasseuse de primes qui se converti en commerçante

Viv est une orc tout ce qu’il y a de plus classique : imposante, musclée, capable de sortir les crocs si le besoin s’en fait sentir… Et c’est ce qu’elle a fait durant de longues années avec ses camarades d’infortune, à chercher un quelconque trésor ou à traquer untel contre une rondelette récompense. Mais cette fois-ci, Viv a décidé de raccrocher les gants. Elle quitte la petite équipe de mercenaire avec qui elle a fait les quatre coups pour ouvrir un café dans une ville modeste mais dynamique.

Mais une orc a-t-elle un avenir comme commerçante ? Les aprioris ne sont-ils pas trop lourds ? Et puis, comment va-t-elle pouvoir vivre d’un commerce dont les gens ignorent tout ? Car il faut savoir une chose, c’est que le café est une denrée gnome totalement méconnue dans le coin…

Un roman doux et réconfortant comme un bon feu de cheminée

Le sous-genre si particulier de la cosy-fantasy déferle enfin en France, et c’est un réel bonheur de lecture ! Si vous ne connaissez pas encore la nuance de cette branche de la fantasy, il s’agit d’intrigues prenant place dans un univers classique de fantasy (avec con lot de créatures telles que dragons, orcs, fées, etc.) mais sans le côté épique.

Vous ne verrez pas de grandes batailles, ni même de grandes machinations entre deux puissants royaumes. La cosy-fantasy (ou fantasy confortable) se concentre avant-tout sur les relations entre les personnages, leur psychologie, le tout dans une ambiance réconfortante. J’ai aussi remarqué qu’il y a souvent un breuvage dans les ouvrages de ce type : thé magique, potions, café… Cela ajoute au côté réconfortant et apaisant de l’ouvrage.

Légendes & Lattes en est le plus parfait exemple mais il y a d’autres ouvrages du même genre qui arrivent en France depuis quelques mois.
Par exemple : La société très secrète des sorcières extraordinaires (Lumen), Sorcery of Thorns (Big Bang), Du thé pour les fantômes (Denoël) et d’autres encore qui vont débarquer sur les tables des librairies françaises.

Pour en revenir à Légendes & Lattes, outre le fait qu’il est un parfait portrait de ce qu’est un roman de fantasy confortable, c’est avant tout un réel plaisir de lecture. Très enveloppant dans la façon dont tout évolue doucement, se construit, Viv développe ses amitiés en même temps qu’elle construit peu à peu son café. Elle s’entoure des bons éléments, dont chacun apporte sa pierre à l’édifice : un souriceau créatif et doué de ses mains, une succube qui sait négocier et possède l’esprit commerçant, un fermier qui aime chanter… Vous verrez, tout prend place doucement, mais sûrement.

Ce roman se lit tout doucement, je vous déconseille de le dévorer sous peine de frustration intense. Comme un bon café, il se savoure par petites gorgées, par peur de le terminer trop vite. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une excellente dégustation…

PS : Un préquel de Légendes & Lattes va sortir fin 2023 aux Etat-Unis, il semblerait que cette fois-ci on soit dans un univers de bibliothèques poussiéreuses. Vivement sa sortie en France ! Cf couverture ci-dessous.

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Chronique ado : Il était ma légende

Connaissez-vous la collection de novellas YA Court Toujours chez Nathan ? Si ce n’est pas le cas, Il était ma légende est l’occasion de découvrir un format ultra-court. Leur particularité est d’être peu chers (8 €) et d’être disponibles en format audio et numérique simultanément. Trois façon de découvrir des textes brefs et efficaces.

La collection lance son premier ouvrage de fantasy avec une novella d’Estelle Faye, référence francophone dans l’imaginaire. L’autrice a déjà écrit quantité d’ouvrages (re)connus : Porcelaine (Les moutons électriques), Un éclat de givre (Actusf/Folio SF), Le dernier Drakkar (Scrinéo), la série Les aventures d’Alduin et Léna (Nathan)… Il était ma légende est paru en juin 2022 en librairie.

Un héros pour tous qui tombe peu à peu dans l’oubli…

Elok d’Endar est une légende vivante : il a sauvé des milliers de vie en réussissant là où tous avaient échoué : fédérer un royaume divisé face à un ennemi commun. Grâce à lui, les démons d’ombre ont été éradiqués. Notre narrateur – le fils du roi de la cité d’Orian – veut tout faire pour rencontrer son héros et quitte richesse, confort et stabilité contre l’avis de tous.
Mais l’aura de guerrier légendaire qui entourait Elok semble s’être dissipée et beaucoup le moquent maintenant que tout danger est écarté… en apparence.

La fantasy au format ultra-court

Difficile de construire une intrigue solide, efficace et créative en aussi peu de pages (à peine une cinquantaine). L’avantage, c’est que l’on taille immédiatement dans le vif du sujet avec une introduction qui intrigue et tient en haleine jusqu’au bout.

Ainsi, j’ai trouvé cette histoire efficace et plaisante même si ce n’est pas un coup de cœur. Je trouve que c’est une bonne façon de découvrir le format novella et la fantasy au passage. Un peu comme la collection Une heure-lumière au Bélial, mais version ado.

On appréciera avant tout le soin apporté par Estelle Faye à son univers glacé. Elle aime le froid mordant dans ses ouvrages, et ça se voit ! C’est dépeint avec efficacité, sans lourdeurs et on s’y croirait. Cependant, l’ouvrage a les défauts de ses qualités : c’est un peu court pour installer un univers et des personnages plus fouillés. Il est donc un peu trop facile de deviner les secrets d’Elok. Mais peut-être est-ce parce que j’ai lu pas mal d’ouvrages que maintenant je suis plus difficile à surprendre et plus difficile tout court.

Il était ma légende est donc une expérience de lecture intéressante, je lirais certainement d’autres ouvrages de la collection Court Toujours si Nathan poursuit l’expérience en fantasy. A découvrir dès l’âge de 13 ans environ.

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Chronique Jeunesse : Nils & Zéna – Tome 1 et 2

Une trilogie de romans noirs pour la jeunesse, Nils & Zéna sont dans la place !

Parue en 2017, la série de romans jeunesse Nils & Zéna est sortie chez Pépix. Il s’agit d’une trilogie de romans policiers qui font partie de la très réduite collection Pépix Noir.

Un duo improbable et atypique

Nils est un crack en informatique, très renfermé sur lui-même, sa rencontre avec Zéna va le changer. Zéna est une adolescente très vive d’esprit dotée d’une mémoire photographique elle a pour animal de compagnie un corbeau acariâtre.
A eux deux, ils peuvent tout faire ou presque ! Et justement, leur quartier va bientôt avoir besoin de leur courage et de leur vivacité d’esprit. Il semblerait que quelque chose se trame dans leur ville, mais impossible d’en savoir plus… tout ce que l’on sait, c’est que le manoir abandonné du coin vient mystérieusement d’accueillir un nouveau propriétaire…

Sympathique pour qui souhaite découvrir le genre policier

Nils & Zéna, c’est le genre de série idéale pour faire découvrir un genre pas si usité que cela en jeunesse : le policier pur. Oui, il y a quantité de romans qui mélangent enquête et mystères dans une ambiance relativement familière, rassurante. Ici cependant, on est dans du vrai premier polar avec une histoire relativement réaliste (ou presque) et assez sombre, ce qui est rare en jeunesse pour les 9/11 ans.


Il est ici question de harcèlement, de menaces, de pauvreté (Nils est issu d’une famille qui n’a quasiment aucun moyens financiers), de différence et de dealers (de vêtements !) qui effrayent le quartier. On est donc bien loin d’une ambiance Club des Cinq ou Alice Détective ! Le tout se déroule dans une atmosphère très urbaine, entre résidence pavillonnaire un peu à l’écart et grandes barres d’immeubles. D’où le fait que je pense que ce genre de roman noir est assez rare en littérature jeunesse. Il fallait essayer, mais je ne suis pas certaine que cela ait fonctionné car la collection Pépix Noir référence très peu d’ouvrages.

Personnellement, j’ai trouvé ces deux premier tomes intéressants, mais je n’ai pas été prise par l’élan général de l’intrigue. En effet, je trouve qu’il y a un écart très creusé entre l’âge ciblé et les thématiques. Nils & Zéna est relativement violent, avec des scènes parfois un peu brutales (enlèvement, séquestration, menaces, animal tué…) qui créent un décalage entre le contenu et l’âge ciblé. D’où peut-être le fait que la série n’ai pas pas franchement trouvé son public ? (je n’ai aucun chiffre de vente, c’est uniquement une supposition et un ressenti de lectrice).
Je comprends que l’autrice et l’éditeur aient eu envie de proposer autre chose, un texte plus sombre, plus mature que ce que l’on voit en jeunesse habituellement. Une idée louable, mais il semblerait que cet essai ne soit pas concluant.

Ainsi, Nils et Zéna est une série qui se lit vite et qui se veut efficace, ce qu’elle est. Cependant, je n’ai pas réussit à franchement apprécier l’intrigue et je m’arrête à la lecture des deux premiers tomes sur trois. Les romans font passer un bon moment de lecture, mais sans éclat, mais il n’est pas facile de sortir du lot tant la production est titanesque chez les 8/11 ans !

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