Chronique : Les filles ne mentent jamais

Les filles ne mentent jamais

Des histoires de vies poignantes qui offrent un autre regard sur les cités françaises… et leurs habitants.

 Publié dans la collection pour ados Exprim’, Les filles ne mentent jamais est le premier roman de Flo Jallier. Avant d’être auteur, Flo Jallier exerce le métier d’animatrice dans une école élémentaire ; elle a également été batteuse et chanteuse.

Et comme dans chaque roman Exprim’, le lecteur a le droit à la bande-son du livre, à faire tourner pour se mettre parfaitement dans l’ambiance…

Quatre histoires de vie à différents moments clés

Tout commence avec l’arrivée de Katérina à l’école primaire du coin. Blonde, rayonnante, cette dernière fascine tous les enfants de sa classe par son accent et son apparence, en particulier Marie-Jo. C’est ainsi que dans les récréations et les sorties d’écoles, les enfants se sont liés d’amitié : Marie-Jo (la première plume de ce récit à quatre voix), Fatou, Katérina et Nadia, mais aussi d’autres, qui se sont ajoutés à la troupe. Des moineaux de téci, comme elle les appelle Nadia.

La construction de ce roman est simple, Marie-Joe, qui vient de Guadeloupe, nous conte leur enfance et la façon dont ils ont évolués jusqu’au collège, il s’agit d’un des récits les plus longs.

Ensuite vient le tour de Nadia, d’origine arabe, un peu intello, très littéraire. Elle vit avec le rythme de ses poèmes dans la peau, trouvant toujours des expressions courtes et percutantes sur son environnement.

Puis Fatou entre en scène, dans leur enfance, elle a toujours été celle dont ont se moque un peu. Grosse, bégayante, mal dans sa peau… son avenir s’annonçait encore moins reluisant que celui des autres…

Enfin, le récit ce termine avec le très court récit concernant Katérina. Clôturant un roman pour le moins bouleversant dont certaines scènes resteront ancrées dans l’esprit de nombreux lecteurs.

« On a beau avoir toutes les potentialités pour s’en sortir, vivre en banlieue relève déjà de la tragédie grecque » – Nadia

Un roman marquant sur les « chances » données aux habitants de citées

Ce roman coup de poing est également très politique. Dénonçant le « mal des banlieues » et leur chances de réussite qui n’en sont pas. Souvent, ceux qui sont nés en banlieues y restent, car pas assez d’argent, pas d’évolution, pas de travail…

Alors, oui, ce roman montre une réalité peu plaisante, mais nécessaire à voir pour s’éveiller.

Bien qu’une scène en particulier ne semble pas très sensée (je pense à la scène entre Katérina et Marjo suite à leur partie de cache-cache), le reste est diaboliquement réaliste.

Comment ne pas se sentir oppressé quand on lit les lignes pleine de vies de Nadia et quand ont découvre ensuite jusqu’à quoi la « protection » de son honneur par son frère va la mener.

En réalité, vous le verrez, ce ne sont pas nécessairement ceux que l’on pensait les plus doués qui vont s’en sortir… une illustration dramatique de l’humour noir de la vie…  Les filles ne mentent jamais n’est pas une lecture que l’on peu qualifier de facile, elle n’offre pas du tout cuit à ses lecteurs et leur demande de se faire une opinion, de réfléchir par eux-mêmes.

8/10

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Laisser un commentaire