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Chronique jeunesse : Wicca – Le manoir des Sorcellage

Un roman qui tente de faire la part belle à l’univers en vogue de la sorcellerie… est-ce que ça la magie prend ?

Marie Alhinho est une autrice pour la jeunesse qui n’en est pas à son premier coup d’essai. En effet, elle a déjà publié chez Poulpe Fiction (la collection de romans pour les 8/10 des éditions Gründ) la série Orphéa Fabula.

Avec Wicca, elle nous propose cette fois une plongée dans l’univers de la magie et de ses nombreux codes. L’illustration de la couverture est signée par la talentueuse Diglee, celles de l’intérieur (tout aussi belles et réussies) sont quant à elles signées par Manon Bucciarelli (elle réalise notamment des couvertures pour les éditions NIL ou encore 10/18, on reconnait immédiatement son trait).

Une pierre disparue, une protection qui faiblit, un manoir en danger

Bienvenue dans la famille Sorcellage, où la magie se pratique aussi couramment que vous allumez votre ordinateur à la maison. La magie imprègne la maison (qui a d’ailleurs son petit caractère) et ce qui l’entoure… Et autant de pouvoir concentré en un espace, cela attire bien des convoitises… C’est pour cela que le manoir des Sorcellage est protégé par un antique cercle de dorderins (galets de granit géants, nommées aussi « pierres sottes »). Et quand l’une des pierres magiques disparaît, c’est tout l’équilibre et la sécurité de la maisonnée qui sont en dangers !

C’est à Avril et son frère Octobre de jouer pour protéger leur maison de tous les nuisibles ayant senti la disparition de la pierre… sans oublier leur meilleure amie Nour, qui ignore tout des pouvoirs magiques de ses deux amis.

Une histoire très classique où l’on peine à rester captivé

Wicca a beau avoir le bon mélange d’ingrédients, la magie ne prend pas. Pourquoi ? De mon point de vue, c’est à cause du côté un peu trop « scolaire » dans le déroulement de l’histoire. Situation initiale, puis élément perturbateur, personnages par trop classiques et assez peu aisés à dissocier car peu de personnalité…

J’ai été déçue d’être déçue. C’est dire à quel point je croyais que j’allais aimer Wicca. Je pensais peut-être découvrir quelques notions de la mythologie wiccane, mais rien (en dehors d’une mention rapide sur le livre des ombres comme étant un ouvrage que tous les sorciers wiccans possèdent et étoffent au fil de leur expérience personnelle – oui, comme dans Charmed)).

L’histoire suit son déroulé très classique, on découvre peu de choses sur l’univers que nous propose l’autrice, et il manque un ciment cohérent qui rendrait le livre vraiment attrayant.

C’est donc une lecture très (trop) classique, même pour les enfants qui aiment le genre fantastique, je pense que cet ouvrage est dispensable. Dommage que le contenu ne soit pas à la hauteur du si joli contenant…

Une des très belles illustrations intérieures de l’ouvrage…

Chronique : Le livre de Saskia – tome 1 – Le Réveil

Le livre de Saskia 01

Un récit pour ado qui séduit vite son lecteur grâce à univers bien pensé et… angélique.

Premier roman de la française Marie Pavlenko, le livre de Saskia est paru aux éditions Scrinéo Jeunesse dont le second tome vient d’ailleurs de paraître. Ce premier opus, qui s’intitule Le Réveil, nous conte l’histoire d’une jeune fille, Saskia, adolescente sans problèmes particuliers, vite attachante qui a été découverte abandonnée en Inde puis amenée en France par sa mère adoptive.

Il y a eu beaucoup de livres sur les anges ces derniers mois chez différents éditeurs : Hush Hush, Halo etc… mais celui-ci mérite une attention particulière.

Dans le quotidien de Saskia

Bonne élève, drôle, heureuse de vivre, Saskia vient de changer d’école pour passer sa terminale à Buffon. Depuis sa plus tendre enfance, elle sait que sa mère n’est pas sa vraie mère et qu’elle a été adoptée, et cela dans d’étranges circonstances.

Quand on l’a trouvée, elle portait déjà bébé cette pierre qui ne la quitte jamais depuis, sans cette dernière elle se retrouve perdue et complètement démunie… et autre chose étrange, ça pierre « chauffe » ou « refroidit » selon les circonstances, comme pour la prévenir d’un danger. Mais elle fait partie de son quotidien, et donc ne s’est jamais vraiment posé de questions la concernant.

Mais un jour où Saskia se retrouve presque seule dans une rame de train et que sa sécurité est en danger, elle croise le chemin de Tod, un garçon mystérieux qui va la sauver. Depuis, ce dernier la suit partout, jusque chez elle. Il est dans le même établissement qu’elle, mais en tant que pion. Tod n’est pas à proprement parler dangereux, mais le fait qu’il suive Saskia partout où elle se rend devient vite très dérangeant pour elle, et sa quête de réponses se trouve devant un mur.

Et la chose va encore se compliquer quand elle va être également suivie par une nouvelle élève qui débarque dans sa classe : Mara.

Tod et Mara la protègent de quelque chose, mais de quoi ?

Un roman fichtrement immersif

Le livre de Saskia est écrit de façon simple, avec un vocabulaire fluide qui fait que l’on entre très vite dans l’intrigue. La première partie du roman est très « banale », mais jamais ennuyeuse, racontant la vie quotidienne de Saskia. Les descriptions des lieux et des personnages sont très bien maîtrisées, facilitant la possibilité de s’attacher à ces derniers. Les mystères n’arrêtant pas de s’ajouter, on ne peu qu’être happé par l’intrigue.

Saskia, qui est loin d’être bête et pleurnicharde comme le sont parfois certaines héroïnes de romans pour ados, on a ici affaire à une héroïne forte qui malgré ses interrogations et ses peurs va au-delà des apparences.

Quand au personnage de Tod, c’est Le beau gosse par excellence, et même s’il en joue, sa beauté ne fait pas tout ; son personnage est extrêmement intéressant et il joue beaucoup de l’ambiguïté avec la pauvre Saskia. Mara, l’antithèse de Tod est également pleine de mystères et peu causante sur la situation elle-même.

La seconde partie du roman est beaucoup plus axée fantastique au fil des pages. Le livre de Saskia aborde ensuite un vocabulaire angélique créé de toutes pièces par son auteure, et ce sans nous perdre en grandes descriptions. Une incursion en terre fantastique réussie donc.

Le seul point noir selon moi est le dénouement de fin du premier tome, où l’on fait certaines révélations et où l’on tombe parfois dans le cliché. Mais le récit reste toutefois assez original dans sa globalité.

Alors, je ne vous en dirais pas plus concernant l’intrigue sous peine de vous gâcher un peu de plaisir, le mieux serait encore que vous lisiez le livre de Saskia. Pour son originalité, son écriture et pour ses héros à la personnalité bien campée. Et puis, c’est aussi la preuve si il en est besoin que le fantastique français a de beaux jours devant lui. Vivement la suite avec le tome deux : L’épreuve.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF