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Chronique jeunesse : Ma vie moisie, Dieu et moi, Shirley Banana

Complètement déluré et osé, voici le nouveau roman Pépix d’Emilie Chazerand ! Si tous les orphelinats religieux étaient comme le sien, jamais un enfant ne serait adopté !

Emilie Chazerand est une autrice pour la jeunesse qui a déjà montré tout son talent à travers plusieurs romans : Falalalalalalaaa (Exprim’, Sarbacane) ou encore La fourmi rouge (Exprim’ aussi) ou encore La petite sirène à l’huile ou Le génie de la lampe de poche (Pépix, Sarbacane). Elle écrit aussi bien pour les adolescents que pour les enfants dès 9/10 ans. Son nouvel ouvrage s’adresse d’ailleurs à un jeune lectorat bien qu’on y parle grossesse de femme de foi, extraterrestres lézard et de Dieu qui veux bien s’offrir un jour de congé ! Oui, c’est barré, c’est pour cela qu’on l’aime…

Shirley Banana, orpheline mais relativement heureuse

Oui, son nom est étrange, mais il a un rapport avec un célèbre couple d’humoristes qui jouaient Au plus grand cabaret du monde… Oui, elle est orpheline, mais elle le vit relativement bien car elle est bien entourée, et chacun.e de ses ami.es est pathétique d’une manière attachante et chouette. Que pourrait donc bien vouloir de plus Shirley Banana, orpheline relativement heureuse qui n’a pas franchement envie d’être adoptée ? Et bien justement, elle aimerais bien éviter une punition (justifiée) par exemple. Alors, rien de tel que d’émettre des doutes sur l’existence de Dieu pour… que l’impossible arrive !

Encore plus fou que d’habitude

Je ne pensais pas pouvoir dire ça après avoir lu plusieurs romans d’Émilie Chazerand, mais elle a fait extrêmement fort avec ce texte-ci ! Tout est à la fois génial, osé et burlesque. C’es totalement inclassable, complètement barré et je ne sais même pas si en tant que libraire j’oserais le conseiller. Je pense plutôt mettre un coup de cœur dessus en le laissant se vendre. Mais à l’oral, je pense que c’est assez casse-figure à proposer à des grands-parents qui cherchent des romans de la Comtesse de Ségur…

« Alors, c’est l’histoire d’une gamine orpheline qui fait partie du clan des Malbouffe parce que chacun à un nom associé à une nourriture assez mauvaise pour la santé. Un jour, l’orphelinat religieux qui les élève va devoir fermer ses portes, alors la mère supérieur organise une sorte de grande braderie pour faire vite adopter tous les enfants… Mais ça ne se passe pas comme prévu car Shirley n’a vraiment aucune envie d’être adoptée et tient trop à ses amis pour les quitter. »

Il faut avouer que ça part plutôt mal pour un conseil. Mais je fais le pari que ce roman plaira aux enfants si on le laisse traîner sous leurs yeux et que le petit mot du libraire est assez enthousiaste et explicite.

Alors, ai-je aimé les aventures folles de cette fameuse Shirley Banana ? Oui. Est-ce que je me suis gaussée ? Oui. Est-ce que je le recommande ? OUI ! Mais oubliez tout ce que vous connaissez des traditionnels romans jeunesse. Ici, on a du drôle, du bizarre, de l’irrévérencieux à foison (signature Pépix oblige). C’est un inclassable qui se joue beaucoup de la culture populaire, des jeux de mots et qui offre de nombreuses double-lectures.

En clair, c’est le genre de roman parfait à lire à haute voix car les adultes s’amuseront de découvrir des références leur étant destinées, les enfants quant à eux se régalerons de l’univers complètement fou de l’autrice. En comme, tout le monde a de grandes chances de s’amuser en lisant ce roman, et c’est bien ce qu’on lui demande ! Dès 9/10 ans.

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Chronique Jeunesse : Le Bon Gros Géant (le BGG)

Un classique de la littérature jeunesse à (re)découvrir !

Auteur majeur de la littérature jeunesse, Roald Dahl était extrêmement prolifique : Charlie et la chocolaterie, Sacrées Sorcières, Coup de gigot, Matilda, La potion magique de Georges Bouillon… la liste de ses œuvres est longue ! Et elles sont toutes incontournables. Le BGG (Le Bon Gros Géant) en fait également partie, il vient d’ailleurs d’être récemment adapté au cinéma par Steven Spielberg.

A la découverte d’un nouveau monde… celui des géants !

Avant de vous faire le résumé de cette histoire, faisons les présentations : il y a Sophie, une jeune fille très intelligente qui vit dans un orphelinat, à Londres. Et il y a le BGG, un géant qui vit… au Pays des Géants. Rien ne les prédisposait à se rencontrer, mais le destin en a décidé autrement. Sophie et le BGG vont se rencontrer et vivre une aventure folle impliquant des enfants, d’autres géants, mais également… la Reine d’Angleterre !

Toujours empli d’imagination

Le BGG était l’un des rares romans de Roald Dahl que je n’avais pas lu enfant, c’est maintenant chose faite ! Comme ses autres romans, c’est rempli d’imagination et d’humour. J’adore l’idée qu’a eue l’auteur de tournicoter tous les mots qui passent dans la bouche du BGG : hommes de terre, putréfiant, frambouille… les mots « s’entortillembrouillent » tous avec avec lui !

Ses fautes de prononciation et l’invention constante de nouveaux mots le rendent très attachant. Sous couvert d’être un peu simple, c’est en fait un cœur d’or et un esprit brillant qui se cachent sous ses grandes oreilles…

Bien entendu, la jeune Sophie a également son importance, puisqu’elle fait partie des personnages principaux. Mais c’est celle qui m’a le moins parlé parmi les quelques personnages qui composent le roman.

Comme toujours avec Roald Dahl, on est surpris de chapitre en chapitre et faisons la découverte de personnages inattendus. Le plus charismatique et génial de tous restera pour moi celui de la Reine. Je trouve excellent qu’il ait entreprit de mettre en scène un personnage public de cette envergure. D’autant que les illustrations de Quentin Blake les représentant sont fort réussies.

……

En somme, l’histoire est géniale, l’imagination est au rendez-vous (comme toujours !), c’est un roman parfait à faire découvrir aux enfants dès l’âge de 9 ans. D’un point de vue narratif, c’est l’un des plus créatifs de l’auteur britannique. Le traducteur (Jean-François Ménard, c’est lui qui a traduit la saga Harry Potter en France) a dû beaucoup « s’amuser » à retranscrire les inventions lexicales débridées de Rolad Dahl.

Si vous êtes adultes, c’est aussi à découvrir, il n’y a pas de raison de se priver !

Chronique : Esprit d’hiver

Esprit d'hiverUn huis-clos étouffant à la période soi-disant magique de Noël…

Dernier ouvrage en date de Laura Kasischke, Esprit d’hiver est paru au format poche en octobre 2014. Véritable roman à suspense dans une ambiance des plus étranges, on découvre ici un conte de Noël contemporain aux allures de thriller… Ce roman a reçu le Grand Prix des Lectrices Elle.

Laura Kasischke est une auteur américaine à l’œuvre désormais connue. On lui doit notamment A suspicious river, Les revenants, Un oiseau blanc dans le blizzard ou encore A moi pour toujours. Certains de ses romans ont également étés adapté au cinéma.

Noël n’est pas nécessairement une journée festive…

Tout commence lors du matin de Noël : Holly a dormi plus que de raison et s’est mise en retard pour le repas de Noël. Sa fille Tatiana dort encore, son mari est parti chercher les invités à l’aéroport, d’autres sont en route vers la maison… mais c’est sans compter sur le puissant blizzard qui se lève.

Ce qui devait s’annoncer comme une journée de célébration et de cadeaux en famille va se transformer peu à peu en un huis clos glaçant mélangeant souvenirs lointains et présent. En effet, Holly et sa fille adoptive Tatiana ont une foule de choses à se dire, et les vieilles rancœurs ressurgissent.

Rancœur et désillusions, le duel psychologie mère-fille ne fait que commencer

Que l’on soit adoptée ou non, la relation entre une mère et sa fille est toujours complexe, c’est ici ce que nous dépeint Laura Kasischke avec une grande justesse. Illogisme, jalousies, reproches, cette journée de Noël est un véritable enfer glacé pour Holly.

Mais cette journée de Noël n’est pas la seule qui nous est contée ; nous découvrons également toutes les embûches qu’Holly et son mari ont du affronter avant d’avoir le droit d’amener Tatiana. Ils se sont rendus jusqu’en Russie, par deux fois il y a quinze ans avant d’avoir l’autorisation nécessaire pour emmener leur fille adoptive aux États-Unis.

On découvre également le parcours du combattant des autres familles américaines qui tentent leur chance à l’orphelinat Pokrovka n°2. Certaines scènes sont d’une tristesse qui prend à la gorge.

L’écriture de ce récit atypique est juste parfaite et nous plonge dans une atmosphère des plus singulières. On frise la paranoïa avec des phrases de plus en plus étranges concernant cette journée qui vire doucement au cauchemar. Et vous n’aurez pas de répit : aucun chapitre ne découpe le texte qui se trouve être un bloc compact dont le but est de vous oppresser (ainsi qu’Holly par la même occasion).

Alors quel est le but de Laura Kasischke à travers ce conte de Noël qui n’a rien de magique ? Vous le ressentirez plus que vous ne le saurez, au fil de votre lecture. C’est insidieux, de plus en plus malsain et les hypothèses se multiplient au fil des mystères et incohérences de la narration (coups de fils étranges, mémoire défaillante, culpabilité démesurée concernant des futilités…). Mais c’est pour mieux nous perdre, jusqu’à l’ultime vérité où tout nous est dévoilé abruptement.

 …..

En somme, Esprit d’hiver est un roman court à ne rater sous aucun prétexte. Les dialogues, les descriptions, l’ambiance… tout y est fort, efficace. Ce récit qui se déroule sur une seule journée est lugubre au possible, et ça n’est pas pour déplaire. Si vous aimez les histoires où le lecteur est balloté en tout sens et où la psychologie y a une part importante, n’hésitez plus.

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Chronique Jeunesse : Les malheurs de Millie Plume – Tome 1

Les malheurs de Millie Plume 01Vos enfants sont trop jeunes pour lire du Dickens ? Qu’à cela ne tienne ! Faites-leur donc lire les Malheurs de Millie Plume !

Paru en janvier 2011 en France, Les malheurs de Millie Plume est le premier tome d’une trilogie historique pour la jeunesse. La série est écrite par Jacqueline Wilson, une auteur d’origine anglaise au talent narratif connu et reconnu. On lui doit les titres Soirée pyjama, La fabuleuse histoire de Jenny B., La double vie de Charlotte… et encore une foule d’autres. Nombre de ses ouvrages ne sont pas encore traduits en France tant elle est productive !

En mars 2014, le dernier tome de la série Millie Plume est paru : Millie Plume choisit son destin. Enfin, sachez qu’en Angleterre, Millie Plume est une véritable star : un spectacle lui est entièrement consacré au King’s Theatre d’Édimbourg sous le titre orignal du livre : Hetty Feather (cf affiche en bas d’article).

Un petit bébé fragile aux cheveux de feu…

Quand nous faisons la connaissance de Millie Plume, elle n’est encore qu’un tout petit bébé, mais possède déjà le caractère bien trempé qui la définira plus tard. De tous les bébés de l’orphelinat, c’est elle qui crie le plus fort et le plus longtemps malgré le fait qu’elle soit chétive. Elle est si petite et faible qu’elle est emmenée à la campagne, dans une famille d’adoption, le temps qu’elle grandisse et se remplume.

Ainsi commence la vie ordinaire et à la fois incroyable de Millie Plume : têtue, drôle, téméraire et attachante au possible !

Millie Plume VOUne enfance heureuse dans une famille d’accueil modeste mais aimante

Ainsi la petite Millie passa-t-elle ses cinq premières années dans sa famille d’accueil, avec d’autres enfants de l’orphelinat trop chétifs pour y vivre pour le moment. Mais elle est également entourée des enfants biologiques de ses parents d’adoption, le tout donnant une belle et grande fratrie où rires et larmes se mêlent au quotidien de la ferme.

Bien que petite, Millie possède un esprit des plus vifs et ne rate jamais une occasion de faire une bêtise ou une mauvaise blague à ses frères et sœurs. Rêveuse, elle va faire la rencontre d’un cirque itinérant de passage dans son village et y rencontrer une femme aux cheveux de feu : tout comme elle. La jeune fille n’oubliera jamais cette femme qu’elle sait être sa mère au plus profond d’elle-même…

Mais ces heureuses années en compagnie de Gédéon, Saul et Jem vont avoir une fin : Millie retourne ainsi à l’orphelinat, et c’est un choc pour elle. Tenues uniformes, vêtements qui grattent, nourriture fade… et cela sans compter les jalousies qu’il y a entre les très nombreuses filles de l’orphelinat. L’ambiance qui règne dans l’orphelinat ainsi que son fonctionnement très rigide y sont décrits avec efficacité et simplicité. On s’imagine très bien la monotonie de l’endroit ainsi que les pauvres perspectives qu’on les enfants qui en sortent. En somme, Millie n’a pas finit de lutter à sa manière contre les nombreuses injustices de sa condition d’orpheline… Et l’aventure n’est pas finie pour notre jeune héroïne !

Du Dickens pour la jeunesse accessible et captivant

Entre humour et réalisme dur de la vie à l’époque Victorienne, Les malheurs de Millie Plume est un roman captivant de bout en bout. Notre petite héroïne aux cheveux roux et au tempérament parfois exécrable est malgré tout extrêmement attachante. Impossible de ne pas suivre les pas désordonnés et les coups de tête de Millie pour savoir où tout cela va la mener.

Innocente et pourtant parfois très lucide, ce petit bout de fille aux répliques cinglantes ne pourra que vous faire sourire !

Évidemment, impossible de ne pas penser aux romans de Dickens à travers l’atmosphère du roman, son époque, et les nombreuses péripéties et déceptions de son héroïne. On peut ainsi comparer (dans une certaine limite, bien sûr) ce premier tome à une sorte d’Oliver Twist pour la jeunesse, tout à fait accessible dès l’âge de 10 ans environ.

 ….

En conclusion, ce premier tome de la trilogie tournant autour de Millie Plume est une belle réussite. Jacqueline Wilson a su trouver le dosage parfait pour ne pas faire de son livre quelque chose de misérabiliste et parvient même à nous faire rire de nombreuses fois !

Tout ce que j’aime dans un roman jeunesse s’y trouve : la malice, le quotidien dans son plus simple appareil décrit à un point tel qu’il en est fascinant, le tout avec un soupçon d’aventure débridée. Et surtout, l’époque Victorienne est une source d’inspiration inépuisable pour les auteurs et toujours aussi fascinante pour nous lecteurs !

Millie Plume Theatre

Chronique : Les Orphelines d’Abbey Road – Tome 2 – Le monde d’Alvénir

Les orphelines d'Abbey Road 02Une suite déstabilisante faisant échos aux grands classiques du registre fantastique

Nous retrouvons Joy, Ginger, Margarita et les autres jeunes filles pour une nouvelle aventure beaucoup plus fantastique que la précédente…

Audren, l’auteure de la série, continue à écrire la suite des aventures des Orphelines. Le tome trois de la série est déjà programmé pour septembre prochain.

Incursion en territoire 100% imaginaire

Joy avait déjà pu voir les bribes du monde d’Alvénir en allant chercher un remède pour son amie dans une source magique, mais il s’agit maintenant d’un tout autre voyage.

En effet, la sœur de Lady Bartropp part à sa recherche, cette dernière ayant disparu dans ce monde parallèle et brumeux. Mais les choses vont très vite se compliquer.

A peine arrivée, Lady Bartropp est frappée d’amnésie et Joy se retrouve séparée d’elle. Leur aventure commence mal, et ça n’est pas près de s’arranger quand on lui demande de passer tour à tour les trois épreuves aux intitulés mystérieux…La première d’entre elle consistant à… calambrer.

Mystérieux, illogique et déconcertant

Ce second tome est très différent du premier, où il y avait une progression dans l’arrivée de l’imaginaire. Ici, point de transition, on plonge dans la marmite du surréaliste tout de suite, et cela pendant tout le roman. Déstabilisant, ça l’est en effet, de même que pour nos héros, aussi perdus que nous dans cet univers aux lois aussi étranges qu’incompréhensibles.

On sent les échos d’un univers imaginaire aux références riches, notamment concernant l’œuvre de Lewis Carroll, Alice au Pays des Merveilles ou encore la mythologie grecque.

Ce passage abrupt d’un univers à un autre l’est un peu trop à mon goût. On suit les pérégrinations de nos personnages, mais sans rentrer à fond dans une intrigue aussi prenante que le premier tome.

Mystères, mots inconnus, personnages au comportement étrange, tout cela est voulu et assumé par l’auteur, mais ne permet pas de s’immerger parfaitement dans l’intrigue…

Ce second opus était donc très étrange par rapport au premier, qui avait su doser les genres. On fait une overdose d’imaginaire avec le monde d’Alvénir, trop évanescent, trop étrange, nous laissant sur notre faim. On attend toutefois avec curiosité de voir comment la suite pourra bien être traitée par l’auteur, en espérant que l’équilibre historique/imaginaire sera plus efficace.

4/10

Chronique : Les Orphelines d’Abbey Road – Tome 1 – Le Diable Vert

Les orphelines d'Abbey Road 01Une nouvelle série envoûtante aux héroïnes charismatiques et mémorables dans une Angleterre victorienne.

Audren est une auteure, mais pas seulement de romans. Elle écrit également des pièces de théâtre, des chansons, des scénarios… Elle fait également de la musique et a déjà enregistré plusieurs albums de Pop et Soul Music, elle a aussi créé des musiques pour des jeux vidéos, la télé ou encore le cinéma. Autant dire qu’Audren est une artiste ultra-prolifique.

Dans le domaine de la littérature, elle a notamment écrit : Le paradis d’en bas, Ma grand-mère m’a mordu, et  une foule d’autres encore, tous aux éditions l’Ecole des Loisirs.

Pour sa saga Les Orphelines d’Abbey Road, Audren nous lance dans un univers à la fois historique, baroque mais aussi fantastique. Pour le moment, elle prévoit six tomes au total pour cette série, mais cela peut encore changer.

Dans un orphelinat pas comme les autres…

Bienvenue dans l’orphelinat d’Abbey Road. Ici, la vie n’est pas toujours rose, la discipline y est stricte, parfois même injuste selon les sœurs qui s’occupent des jeunes filles. C’est dans cet établissement partagé entre rigueur et discipline que vit Joy, une des orphelines, avec d’autres jeunes filles aux âges très disparates.

Un peu rêveuse, un peu aventurière, mais surtout curieuse, Joy va découvrir grâce Margarita – une autre des orphelines – qu’il existe un passage secret sous l’abbatiale (l’église d’une abbaye). Où mène-t-il ? Et pourquoi une autre des orphelines, Prudence, n’émet plus un son depuis qu’elle y est descendue ?

Roman historique avec un imaginaire qui prend peu à peu sa place dans l’intrigue, plongez dans le monde des orphelines d’Abbey Road, vous en sortirez différent… et exalté.

Une atmosphère à l’allure gothique et particulière

On pourrait penser que les bonnes sœurs de l’orphelinat remplacent les mères que les jeunes filles n’ont jamais pu avoir… bien au contraire. Dans l’établissement, moins on montre ses sentiments, mieux c’est… Entre secrets d’orphelines et bonnes sœurs qui veillent au grain, les jeunes filles qui vont participer à l’aventure ont intérêt à être prudentes, sous peine de lourdes représailles si elles viennent à être découvertes. D’autant que les mystères autour de l’Abbey s’épaississent au fil des indices…

A la fois roman historique et fantastique, ce premier tome glisse en douceur dans l’imaginaire. On se laisse entraîner avec plaisir dans l’inconnu, sans arrières pensées.

Les personnages sont biens campés, leur répliques réalistes et souvent bien tournées, on se prend à savourer tous les dialogues. Audren a un véritable don pour intéresser son lecteur avec des choses simples à la base, en les transformant et les teintant de merveilleux.

En somme, ce premier opus des Orphelines d’Abbey Road est une franche réussite. L’ambiance qui caractérise ce premier tome mérite une attention toute particulière. On se prend même a vouloir faire partie de l’équipée composée par les jeunes demoiselles du roman ! Si vous avez envie d’un bon roman à l’atmosphère unique, foncez sur cet ouvrage, qui mérite à être connu. On a hâte de découvrir la suite avec le tome deux : Le monde d’Alvénir.

Chronique : Rose et la maison du magicien – Tome 1

rose tome 1Un magnifique livre jeunesse à la croisée des genres entre « Une Petite princesse » de Burnett et « le voleur de Magie »

Rose et la maison du magicien est le premier tome d’une série qui en comptera quatre au total. La courte saga a débuté en 2009 en Angleterre et débarque tout juste en France aux éditions Flammarion.

Dans un orphelinat triste et gris

Rose est une jeune fille comme les autres dans l’orphelinat de St Bridget elle fait les corvées, suis les cours dispensés aux jeunes filles…elle est normale, à un petit détail près : elle sait faire apparaître des images sur les objets brillants. Elle ne sais pas pourquoi ni comment, mais elle le fait. Rose ne sait pas si avoir ce pouvoir est une bonne ou mauvaise chose et dans le doute, préfère le cacher à tous, sauf à sa meilleure amie Maisy, pour qui elle créé des images inventées de ses parents disparus.

Mais un jour, la vie grise et morose de Rose à St Bridget va prendre fin : une petite dame vient un jour et choisi la jeune fille parmi d’autres pensionnaires pour être seconde femme de chambre dans la maison d’un des plus grands magiciens et alchimistes du pays.

Une ambiance romanesque délicieuse…

L’atmosphère du livre fait beaucoup penser aux romans historiques qui se déroulent en Angleterre durant la période du 19ème et du début du 20ème siècle, on pense beaucoup à un roman en particulier celui de Frances Hodgson Burnett : Une petite princesse. Car on y retrouve le même dénuement, simplicité, et persévérance chez les deux héroïnes.

Un des points fort du livre ; l’ambiance feutrée, discrète et parfois acide de l’univers des servantes et femmes de chambre est retranscrite avec beaucoup de réalisme : ragots et rumeurs sur les maîtres de maison, intrigues et jalousies entre servantes… on s’immerge avec délice. Rose et la maison du magicien parcours différents genres littéraires, roman historique, fantastique et policier s’entremêlent pour donner une intrigue simple mais complètement adapté

…avec une magie de plus en plus présente au fils des pages

La magie est quasiment inexistante au tout début de l’histoire, mais au fur et mesure du roman, on apprend par-ci par-là ce qu’est l’alchimie, que fait exactement le maître de Rose, Mr Fountain, pourquoi la magie coûte aussi cher…etc. Il faut souligner une chose appréciable dans ce roman : le côté fantastique est bien dosé et il n’est pas trop imposant au point d’effacer l’histoire elle-même. Espérons que ça soit toujours le cas dans le second tome de la série.

Holly Webb signe donc ici un premier roman très prometteur pour la suite : personnages attachants, narration prenante, c’est un coup de coeur à lire dès l’âge de neuf ans.
Sortie du second tome en novembre, qui s’intitulera « Rose et la princesse perdue ».

9/10

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