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Chronique ado : L’affaire Jennifer Jones

Grand classique contemporain de la littérature ado, ce roman a de quoi intriguer, voir choquer. Son histoire ? Celle d’un groupe de petites filles parties s’amuser au bord d’un lac, mais à leur retour, il y en avait une en moins…


L’affaire Jennifer Jones est paru aux éditions Milan dans la percutante collection Macadam en 2006. Dès sa parution, il est devenu un indispensable de tout rayon ado.

Comment de (ré)adapter à un monde dont on ignore tout ?

Jennifer Jones est une jeune femme qui découvre le monde extérieur avec curiosité et appréhension. Elle a purgé sa peine pour meurtre, car oui, c’est elle qui a tué sa camarade alors qu’elle avait à peine une dizaine d’années. Une enfant qui a tué une autre enfant, ça paraît incroyable, et pourtant c’est arrivé.


Mais même les pires crimes méritent d’être lavés si la peine a été purgée. C’est le cas de Jennifer Jones qui découvre la vie en société. Sa remise en liberté va défrayer la chronique et les journalistes vont tout faire pour la retrouver et avoir l’exclusivité… Mais Jennifer Jones n’existe plus, car avec sa peine, la jeune femme a droit à une nouvelle vie, une nouvelle identité et un nouveau départ. Mais y a-t-elle vraiment droit ? L’opinion publique va-t-elle juger bon de laisser Jennifer vivre sa vie, elle qui a brusquement stoppé celle d’une fillette de son âge ?

Un roman social noir et passionnant

L’ouvrage a beau être référencé en littérature ado, il peut se lire parfaitement par des adultes. C’est un très bon thriller psychologique qui nous raconte la vie d’une meurtrière après qu’elle ait purgé sa peine. On y parle réinsertion, seconde chance (et l’idée d’une seconde chance existe-elle aux yeux du tribunal de la bien-pensance ?), fuite en avant et droit au bonheur.

Jennifer Jones et son lourd passif sont passionnants. Vous aurez également le droit aux explications de ce qu’il s’est passé autour du fameux lac. Mais plus qu’un bon roman noir à suspense, L’affaire Jennifer Jones est un fabuleux roman social. Par de nombreux aspects, il m’a fait penser à l’oeuvre réaliste et documentée de Kerry Hudson. La pauvreté, le fait de devoir survivre aux échecs répétés de ses parents, la mère toxique, manipulatrice, qui traine son enfant dans de nouvelles « maisons » à chaque nouveau petit copain…

J’ai trouvé qu’il y avait un réel écho entre le roman d’Anne Cassidy et le travail de Kerry Hudson. Avant même que ce roman soit un thriller ou un polar, c’est avant tout un terrible portrait de l’Angleterre et de ses laissés pour compte. Pour Kerry Hudson, c’était plus précisément dans l’Ecosse des années 80. On y retrouve les même luttes, les mêmes thématiques et des personnages ballotés et malmenés par la vie. A plus d’un titre, Jennifer Jones est en fait tout autant bourreau que victime…

Mais je m’égare, et il est temps pour moi de laisser se terminer cette chronique. Il n’y a que deux choses à retenir : c’est un roman marquant et fulgurant. Et c’est bien plus qu’un « simple » polar, ce roman est une véritable analyse de la société et de ses dysfonctionnements.


A quand une sortie poche chez les adultes pour ce titre ? Je suis certaine qu’il trouverait son public et irait parfaitement à côté des romans sociétaux de Kerry Hudson par exemple.

Chronique ado : Le contrat Dorian Gray

Et si vous pouviez-vivre jusqu’à vos soixante-dix ans tout en gardant la force et la beauté de vos vingt ans ? Signeriez-vous le Contrat Dorian Gray ?

Paru le 8 juin 2022 en librairie, Le contrat Dorian Gray est une dystopie française parue chez Milan. L’intrigue nous offre à découvrir une société où il est possible de garder ses 20 ans… jusqu’à la mort. Mais la contrepartie pour signer le Contrat Dorian Gray pose question à une minorité de libres penseurs.

Ne jamais ouvrir sa porte aux inconnus

Le contrat Dorian Gray est simple, vous pouvez choisir de le signer ou non. Si vous le faites, vous gardez l’apparence et les capacités physique de vos vingt ans jusqu’à vos soixante-dix ans.
Une fois que vous atteignez les soixante-dix ans, vous mourez. Vous tombez en poussière en à peine une minute. Mais vous aurez eu une vie bien remplie, et surtout vous aurez été utile à la société jusqu’au bout.

On le lui a dit maintes et maintes fois, mais Morane n’en a cure…. Il ne faut pas qu’elle ouvre la porte de la maison, sous aucun prétexte. Pourtant, c’est ce qu’elle va faire en recueillant une jeune femme de son âge, blessée et poursuivie par des inconnus. Ouvrir cette porte va avoir des répercussion terribles sur la vie calme et tranquille de Morane, qui vivait à l’écart de la société. C’est le début pour elle d’une course contre la montre et contre un groupuscule qui semble penser qu’elle a la solution pour prolonger le Contrat Dorian Gray. Mais est-ce vraiment le cas ?

Un roman haletant, vraiment ?

J’étais fort emballée lors de la sortie de l’ouvrage car je suis très friande de dystopies, d’autant que ça faisait longtemps que je n’en avait pas lue une. Ce roman étant un gros enjeu des éditions Milan, j’ai foncé tête baissée dans l’ouvrage, malgré la couverture que je ne trouve guère engageante.

Règle 12 : Les seules personnes qui pourront avoir accès à des soins médicaux seront les enfants avant leur traitement, et uniquement si leur état de santé laisse supposer qu’ils seront au meilleur de leur forme lorsqu’ils atteindront l’âge de vingt ans.

Et malheureusement, j’ai été déçue. Là où le roman est présenté comme haletant, on a surtout une suite de courses-poursuites parsemées de quelques révélations. Lesdites révélations étant pour la plus grande part assez prévisibles…

La société imaginée par l’autrice a beau se tenir, elle manque de corps. Ce fameux contrat Dorian Gray que certains tentent à tout prix de prolonger est un postulat intéressant, mais j’ai trouvé la mise en oeuvre laborieuse. Tout la société est basée sur ce contrat que l’écrasante majorité de la population a signé, mais il manque une articulation fluide à tout cela.
Oui, certains en veulent toujours plus, mais ça n’a rien d’extraordinaire que de découvrir cela. On parle de corruption, mais c’est assez peu développé malheureusement. Et surtout, c’est très manichéen… J’ai trouvé que tout cela manquait de subtilité. Dans le même genre, mais en beaucoup mieux selon moi, j’ai trouvé La déclaration bien plus puissant.

La seule chose que j’ai trouvé intéressante et qui aurait pu être creusée plus amplement, c’est le traitement que la société réserve à ceux qui n’ont pas signé le contrat. Ils sont totalement mis à l’écart et traités comme des pestiférés. La vieillesse fait peur, elle est même perçue comme contagieuse… Une extension malsaine de ce que notre société prône déjà : la beauté et la jeunesse, toujours, tout le temps. Pas de place pour quoi que ce soit d’autre.

Ainsi donc, Le contrat Dorian Gray pourra peut-être plaire à celleux qui n’ont lu que très peu de dystopies, pour les autres, passez votre chemin. C’est trop peu élaboré pour convaincre des lecteurs assidus… Dès 13 ans environ.

Règle 35 : Une fois leur contrat signé, les nouveaux Dorian Gray seront entièrement responsables de leurs actes. Un couvre-feu sera instauré pour la sécurité des jeune qui n’ont pas encore reçu le traitement, afin de les protéger d’éventuels individus malintentionnés.

Règle 103 : Ceux qui refuseront de signer le contrat devront apprendre à se débrouiller par leurs propres moyens. Il leur sera aussi demandé de ne pas imposer la vision de leurs physiques défaillants au reste de la société.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique album jeunesse : Qui est le coupable ? – Le manoir

Un concept de livre-enquête absolument génial dans sa mise en œuvre ! Entre le jeu Qui est-ce et l’album policier pour les enfants dès 8 ans.

 La collection Qui est le coupable ? publiée chez Milan arrive avec son quatrième titre, et cette fois rendez-vous dans un manoir !

Écrit par Pascal Prévot et illustré par Aurore Damant, voici donc 15 enquêtes à découvrir avec à chaque fois son coupable… Saurez-vous le démasquer grâce aux cases de la couverture qui s’ouvrent et se ferment à volonté ?

Une idée de livre géniale, inventive et motivante !

Alors que le premier ouvrage de la collection Qui est le coupable ? est paru en octobre 2015, ce n’est que maintenant que je découvre cette série d’ouvrages ! Et pour avoir testé celui qui vient de sortir sur le thème du manoir (ave fantômes, vampires, armures hantées et monstres à la clé), je peux vous assurer que c’est absolument génial.

C’est inventif, malin, ludique, très bien mis en œuvre. J’ai testé toutes les enquêtes, et elles sont vraiment bien réalisées ! En une double-page seulement, vous découvrez une enquête complète : un mystère à élucider, et des témoins qui peu à peu vous aident à éliminer les suspects… jusqu’à ce qu’il ne vous reste qu’un seul coupable potentiel ! La conclusion de chaque mystère vous révèle enfin le coupable, pour vérifier que vous êtes bien sur le bon personnage.

Qui est le coupable – Couverture avec les petits volets amovibles.

Il y a des traces de pas dans la boue… cela ne peux donc pas être un fantôme, mais peut-être est-ce l’armure ? Vous voyez comment ça fonctionne ? C’est simple, on fait appel aux capacités de réflexion et de déduction des enfants pour trouver le fautif.

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En somme, Qui est le coupable ? est une série d’albums interactifs géniaux. Il faut absolument que vous découvriez ces livres. Ils sont très malins, donnent envie de lire et attisent la curiosité des jeunes lecteurs ! C’est dès l’âge de 7/8 ans environ, et il y a d’ores et déjà quatre ouvrages avec quatre thèmes différents : L’école, le manoir, le château, et les pirates !

Un grand bravo aux auteurs pour cette série de livre, pour mois, c’est un véritable coup de foudre. Je ne me lasse pas de les conseiller à la librairie depuis que je les connais, et les clients en sont très contents, que demander de plus ? D’autres albums dans la même série !

Chronique jeunesse : Princesse Henriette – Tome 1 & 2

Un livre entre le roman et la bande-dessinée qui dépoussière les romans d’aventures !

Les deux premiers tomes de la série Princesse Henriette sont chroniqués dans cet article, il s’agit du tome 1 – Princesse au bois mordant et du tome 2 – Le bal des douze souris.

Princesse Henriette est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse. Il y a du texte, certes, mais la part d’images est également très importante. Les deux premiers tomes sont sortis en août 2017, et le troisième vient de sortir en mars 2018. Au États-Unis, il y a déjà 6 tomes de parus ! En France, ce sont les éditions Milan qui publient la série.

Une princesse à la rescousse !

Princesse Henriette de la Grignote est loin d’être une princesse comme les autres. Elle déteste les cours de maintien, préfère une bonne épée à un thé entouré de biscuits et adore faire des courses de caille… Autant dire que l’on est très loin de l’image stéréotypée de la princesse à sauver !

Et ce n’est que le début. Car sachez que la Princesse Henriette a été victime d’une terrible malédiction qui tant qu’elle ne sera pas réalisée la rend immortelle. Alors elle s’en donne à cœur joie : plongeons à des hauteurs vertigineuses, combats à l’épée, sauvetages de princesses et de princes… Henriette est une véritable casse-cou.

C’est ainsi qu’un royaume en danger a besoin de son aide, et qu’elle va se jeter à corps perdu dans l’aventure…

Drôle et inattendu, un futur incontournable de la littérature jeunesse

ENFIN un roman jeunesse qui s’assume et qui est explicitement féministe ! Rien que pour cela, j’adore Princesse Henriette. Elle sauve des princes et des royaumes entiers, elle n’a pas froid aux yeux et se bat pour ses idéaux… en bref, elle me plait.

L’autre point fort de cette série jeunesse (j’ai lu les deux premiers tomes pour le moment), c’est qu’elle se joue des contes de fées. Ursula Vernon utilise tous les grands contes pour enfants et les refait à sa façon pour nous offrir un dépoussiérage fabuleux.

Dans le premier tome, c’est le conte de La belle au bois dormant qui est revu et corrigéet qui devient Hamster au bois mordant. Dans le second, c’est Le bal des douze princesses (un conte de fées allemand un peu moins connu) qui se transforme en Le bal des douze souris.

Mon dernier argument en faveur de cette série, c’est son aisance à la lecture. Les chapitres sont très courts, le texte aéré, les dessins nombreux… de quoi rassurer ou motiver les jeunes lecteurs et lectrices !

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La conclusion est bien simple : la série Princesse Henriette est un véritable coup de cœur. Les histoires sont dynamiques, drôles, sont bourrées de références (aussi bien pour les enfants que pour les adultes – notamment quand on voit un personnage lire Fée Actuelle).

Et autre point très positif, les ouvrages sont magnifiques ! Dans un format intermédiaire, couverture cartonnée et brillante (il y a quelques paillettes), la collection est superbe et très robuste. De quoi les lire, et les relire… !

J’ai donc hâte de lire le troisième tome de la série : Ratponce. Je vous laisse deviner de quel conte s’inspire ce nouvel opus…

Chronique : Autopsie – Tome 1 – Whitechapel

L’histoire de Jack l’éventreur revue et corrigée avec talent… Le tout dans une ambiance des plus réussies et de nombreuses références cachées…

Premier tome d’une nouvelle série destinée aux adolescents (mais pas seulement), AutopsieWhitechapel nous fait découvrir autrement le mythe de Jack l’éventreur… mais pas seulement !

Il s’agit du premier ouvrage de Kerri Maniscalco à sortir en France et on espère vivement voir la suite sortir chez nous prochainement…

L’ouvrage est paru chez Milan, avec une couverture des plus captivantes et terriblement explicites réalisée par Guillaume Morellec.

Une apprentie médecin-légiste à l’époque victorienne

Etre une femme curieuse des sciences et plus particulièrement des cadavres est une « qualité » peu répandue pour l’époque… Et surtout extrêmement mal vue. C’est pourtant la passion d’Audrey Rose, qui assiste son oncle dans l’étude des dépouilles, au service des forces de police. Mais depuis peu, les morts pleuvent à Londres, et Audrey Rose tente par tous les moyens de trouver le point commun entre toutes ces femmes tuées froidement… tout en faisant fi du danger pour elle-même et ses proches.

Un roman historique passionnant et bien campé

Dès les premières pages, on est plongé dans l’ambiance morbide et sombre de ce roman pas comme les autres. Pour un roman destiné aux ados, il est très noir ! Et ce n’est pas pour déplaire, bien au contraire.

L’héroïne, Audrey Rose, est indépendante, volontaire, et se bat coûte que coûte pour garder la mainmise sur sa vie malgré la surprotection de son père et de son frère… mais c’est loin d’être un acquis. Elle se bat tous les jours pour avoir le droit de continuer à disséquer et apprendre les différentes méthodes d’analyse des cadavres avec son oncle.

Outre la partie polar et suspense, vous découvrirez également un mélange de genres inattendu, mais je ne vous en dit pas plus pour vous préserver la surprise ! Et malgré le fond très sombre de cette sordide histoire, il y a même une légère romance (très plaisante).

Autre fait plaisant, Kerri Maniscalco fait de nombreux clins-d’œil à la littérature du 19ème siècle. C’est amené de façon subtile et fort intéressante, ce qui laisse présager de nombreuses autres références dans les tomes à venir…

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Alors, qui est le fameux Jack L’éventreur de cette histoire qui s’inspire très librement des faits historiques ? A vous de le découvrir en lisant Autopsie – Whitechapel !

C’est un roman enlevé, intelligent, parfois drôle dans ses dialogues (qui nouent suspense et romance), et très sombre… Ce mélange détonnant est très efficace et ne donne qu’une seule envie, lire la suite qui sera elle aussi truffée de références littéraires classiques/gothiques, je l’espère !

A découvrir dès l’âge de 15 ans minimum, mais je pense que les adultes eux-mêmes pourront apprécier ce très bon roman. A classer juste à côté de Petits Meurtres à Mangle Street pour ceux qui aiment les polars victoriens.

Pour aller plus loin :

Le site de l’illustrateur de couverture (il est extrêmement doué), Guillaume Morellec : http://guillaumemorellec.com

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2017 – Albums Jeunesse

Voici venu le temps des listes de Noël ! Comme tous les ans, pour la troisième fois, voici mes suggestions de cadeaux livresques. Attention, ce sont tous d’immense coups de cœur, et je nie toute responsabilité dans vos dépenses de Noël….

Ils ont tous été testés et approuvés par de nombreux clients à la librairie, donc vous pouvez y aller les yeux fermés (ou presque, il faut quand même que vous admiriez les ouvrages).

Voici donc la sélection des albums pour les enfants, de 2 ans jusqu’à 6 ans environ ! Au programme, des histoires toutes mignonnes, un repas avec des méchants, un livre/enquête et un magnifique imagier, et d’autres choses encore !

Dou et son doudou – Johan Leynaud – Sarbacane

Voici un nouveau petit héros pour les enfants dès l’âge de 2 ans environ… voici Dou ! C’est un ornithorynque, tout mimi, tout doux, que l’on a envie de câliner. L’histoire de Dou et son doudou est simple : Dou doit aller au lit, mais il ne pourra jamais s’endormir sans son doudou ! Et c’est ainsi que Dou va mettre sans dessus dessous sa chambre pour trouver le fameux doudou… le trouvera-t-il ? Où était-il donc ?

Si vous cherchez une histoire mignonne et douce pour les enfants dès l’âge de 2 ans, cet album tout-carton est parfait ! Les dessins de Johan Leynaud sont aussi simples que doux, les couleurs pastel ajoutent au côté reposant de l’histoire… C’est une petite réussite !

Et la très bonne nouvelle, c’est que Dou et son doudou est le premier ouvrage d’une série… le second est à paraître en janvier, toujours aux éditions Sarbacane.

Imagier caché – Véronique Joffre – Éditions Thierry Magnier

Si vous cherchez un joli imagier pour les petits dès l’âge de 2 ans et des poussières (sous surveillance !), Imagier caché sera le livre idéal. A la fois imagier, petit bestiaire, livre animé (avec des volets à soulever – d’où le besoin de surveillance, sinon il sera en miettes !), c’est un magnifique album. Les feuilles sont cartonnées, vous trouverez un petit volet à soulever à chaque page, les dessins sont très esthétiques, épurés… En bref, c’est un album beau et original à offrir aux enfants !

Pour ceux qui tomberaient sous le charme de cet album, sachez qu’il y en a d’autres dans la même collection qui sont tout aussi beaux : Imagier mouvementé et Imagier mouillé.

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Le festin des affreux – Xavier Salomó – Seuil Jeunesse

Voici un magnifique album jeunesse pour les enfants dès l’âge de 4/5 ans ! Au menu, une histoire de monstres qui vont manger à l’Asperge Pourrie… un restaurant de renom pour les monstres. Chacun a un plat bien spécial, et bien immonde à manger pour nous humain. Certains mangent des mets pourris, d’autres adorent compléter leur repas d’asticots bien croustillants….

Au repas, vous rencontrerez une momie, un loup, une sorcière, un fantôme (qui a de la Dame Blanche en dessert, je trouve ça génial !). Mais, un petit garçon va s’inviter au repas ! Et son menu à lui a de quoi effrayer le pire des affreux… avec au menu des spaghettis, un hamburger et autres régals que les humains adorent !

Cet album est un véritable coup de cœur à lire sans modération aux enfants ! Vous avez un volet à soulever pour chaque monstre (une cloche cachant leur repas) et un descriptif du menu très… détaillé. Les dessins sont superbement fouillés, l’histoire est drôle, l’album est donc un incontournable à avoir dans sa bibliothèque !

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Je ne suis pas ta maman – Marianne Dubuc – De la Martinière Jeunesse

Énorme coup de cœur pour cette histoire douce et tendre d’un écureuil qui découvre une boule étrange et pleine de piquants devant sa maison… et qui éclot ! Dedans, un étrange bonhomme tout poilu et très attachant qui pense que l’écureuil est sa maman.

C’est ainsi que débute une très belle histoire d’amour filial et d’amitié qui sort des sentiers battus. Adapté dès l’âge de 4 ans environ. Vous pouvez retrouver la chronique complète et des photos de l’intérieur de l’album dans le lien ci-dessous.

Yokai ! – Le monde étrange des monstres japonais – Fleur Daugey et Sandrine Thommen – Actes Sud Junior

Si il y a bien un album documentaire qui m’a tapé dans l’œil cette année, c’est celui-là. En grande fan de littérature nippone et de culture japonaise au sens large, je ne pouvais pas passer à côté… Illustrations sublimes, présentation agréable et très intéressante, mythes et croyances japonaises expliquées, tout y est.

Si vous connaissez un enfant (ou même un adulte) passionné de contes et de légendes, le pays du soleil levant en a des milliers. Saviez-vous par exemple qu’il existe quasiment un yokai pour chaque objet du quotidien ? De la tasse de thé en passant par les sandales ou un meuble, tout peut se transformer en yokai si l’objet est délaissé ou malmené et qu’il a plus de cent ans.

Cet album documentaire est donc une idée de cadeau idéal à faire aux enfants dès l’âge de 9 ans environ. Il a le mérite de nous apprendre une foule de choses tout en nous fascinant par ses dessins à la fois mystérieux et réalistes.

Une histoire d’amour – Gilles Bachelet – Seuil Jeunesse

Le dernier Gilles Bachelet est arrivé, et comme d’habitude, il ne manque pas de créativité ni d’imagination ! Cette fois-ci, l’histoire est celle de Georges et Josette, deux gants en plastique qui vont tomber amoureux à la piscine (comprendre le lavabo, quand on fait la vaisselle). Découvrez leur vie commune au travers de ses hauts et ses bas, des enfants et des bobos (il n’y a que la scène où l’on découvre que Georges a trompé Josette qui m’a laissé perplexe car je la juge inutile pour la construction de l’histoire…). Bref, la vie de tous les jours transposée avec des gants très attachants !

Comme toujours, les dessins de Gilles Bachelet sont extraordinaires. Inventifs, regorgeant de détails, impossible de ne pas tomber sous le charme… Et à force de le lire et de le relire, vous découvrirez des références que vous n’aviez pas vues avant. Il y a même des clins d’œil faits à ses anciens ouvrages. Dès 5 ans.

Qui est le coupable ? – Le manoir – Aurore Damant et Pascal Prévot – Milan

Dans le genre livre-enquête qui fait participer les enfants à fond, la collection Qui est le coupable ? chez Milan est géniale ! Le concept est simple et fait beaucoup penser au jeu Qui est-ce ? En deux pages seulement, vous devez trouver qui a commis un méfait ! 15 personnages sont des coupables potentiels, et si vous êtes bien attentif, vous pourrez deviner qui se cache derrière chaque forfait ! (il y a la solution à la fin de chaque mini enquête). Personnellement, j’ai testé le manoir, mais il y a aussi l’école, les pirates ou encore le château.

C’est simple, bien mené, et c’est adapté au enfants dès l’âge de 6/7 ans environ (avec un peu d’aide), et cela jusqu’à 9 ans. Et dernière petite info qui est un vrai plus : chaque personnage peut être caché par un petit volet intégré à la couverture. Ainsi, quand vous éliminez un suspect, il n’est plus visible ! (comme dans le Qui est-ce ?). Le concept est donc aussi simple qu’efficace et demande aux lecteurs de faire preuve d’attention. C’est excellent et c’est à offrir aux enfants sans réserve. C’est l’un de mes albums préférés de cette année.

Chronique : Les Chiens

Un roman haletant et terrifiant de réalisme

Récit à connotation hautement autobiographique, Les Chiens nous conte l’histoire d’un jeune homme et de sa mère qui fuient un père/mari violent faisant tout pour les retrouver… Angoissant et captivant, bienvenue dans l’univers d’Allan Stratton. Outre le réalisme profond de l’histoire, vous trouverez également une partie fantastique pour corser le tout… Ce roman est d’ailleurs si ancré dans le passé traumatisé de l’auteur qu’il l’a dédié à Alex, son beau-père, qu’il nomme « le meilleur papa du monde ». Allan Stratton a précédemment écrit un autre roman : Le Secret de Chanda.

Un quotidien crispant et constamment sur le fil…

Pour Cameron et sa mère, il n’y a aucun endroit sûr où que ce soit dans le pays. Ils fuient de ville en ville, jamais assez longtemps pour s’attacher… Se fixer, c’est se mettre en danger, et ça, Cameron et sa mère l’ont bien compris. Mais il se pourrait que cette course-poursuite prenne fin grâce à la bourgade du Creux du Loup… L’endroit est si paumé qu’il est impossible d’être suivi jusqu’ici, même quand on est un psychopathe violent et insatiable comme le père de Cameron… Serait-ce le début d’un renouveau pour la petite famille qu’ils composent à eux deux ?

Mais il semblerait que le Creux du loup recèle d’autres dangers pour Cameron et sa mère… la maison dans laquelle ils vivent donne des sortes d’hallucinations visuelles et auditives à Cameron… Et cerise sur le gâteau, son intégration au collège de la ville ne se passe pas très bien… Que se passe-t-il dans l’étrange et branlante maison ? Cameron a-t-il des hallucinations ou autres chose ? Et qu’est-ce que le voisin, Mr Sinclair cache-t-il ?

Efficace et crispant comme il faut

Peut-être cela tient-il au fait que l’auteur a vécu une partie de ce qu’il écrit, quoi qu’il en soit, son écriture et son histoire sont captivants. Les phrases sont très courtes, incisives, directes. Les descriptions très factuelles, voir cinématographique. On est immédiatement dans l’ambiance, et on voit très bien ce que veut die Cameron quand il décrit la maison dans laquelle ils vivent comme étant tout droit sorti d’un film d’horreur.

Outre l’ambiance mortifère voir carrément flippante de son nouveau lieu de vie, Cameron cogite toujours à cent à l’heure à propos d’une foule de choses : son intégration dans la nouvelle ville, son père qui use de toutes les astuces pour les retrouver (Facebook, bouche à oreille, anciens amis et écoles…).

L’emprise psychologique qu’a le lieu sur Cameron se raffermis au fil des chapitres à un point tel que l’on se met à douter de tout et de tout le monde. Le voisin étrange, le camarade de classe harceleur et un peu violent, le nouveau copain de sa mère… tout participe à sa sensation d’enfermement. Et nous devenons peu à peu aussi paranos que notre jeune narrateur.

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Si vous êtes à la recherche d’un bon thriller fantastique/psychologique adapté dès l’âge de 15 ans, ne passez pas à côté des Chiens. Âmes sensibles, s’abstenir, certaines scènes sont terrifiantes de réalisme, et c’est peut-être ça, le plus inquiétant. Non pas les éléments fantastiques, mais le réalisme poussif du récit par certains aspects.

Avec ce titre, la collection Macadam confirme qu’elle est toujours dans la course et continue à surprendre par des publications efficaces et originales.