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Chronique YA : La trilogie Le chaos en marche

Paru en France en 2009, le premier tome de La Voix du couteau a lancé une série qui fut rapidement érigée au rang de classique contemporain. Patrick Ness est un auteur d’origine anglo-américaine qui a déjà quantité d’ouvrages à son actif. Il a notamment écrit Quelques minutes après minuit (basé sur les écrits préparatoires de Siobhan Dowd) qui fut adapté au cinéma. Il a également écrit Libération (2018) ou encore Burn en 2020 (PKJ).

Une idée originale jamais lue auparavant

Imaginez un monde où toutes les pensées qui vous traversent l’esprit volent dans les airs et parviennent jusqu’à vos voisins, vos amis, les passants… tout le monde. On appelle cela le Bruit. C’est dans ce monde déstabilisant que vit le jeune Todd Hewitt. Il a treize ans et il est le dernier « enfant » du village de Prentissville, toutes les femmes et les enfants ayant disparus il y a longtemps. Il ne le sait pas encore, mais son destin va basculer : dans cette bourgade où vivent exclusivement des hommes qui entendent toutes les pensées des uns et des autres, difficile de garder un secret. C’est pourtant ce que Todd va devoir faire si il tient à préserver les apparences…

Une dystopie passionnante

Le premier tome du Chaos en marche est terriblement original : un monde au fonctionnement unique causé par le Bruit. Un jeune héros dépassé par ses découvertes et qui grandit malgré lui à force d’enchainer les erreurs de jugement. On retrouve dans La voix du couteau tous les éléments de la dystopie young-adult : un héros/narrateur jeune, un monde hostile aux subtilités nombreuses que l’on découvre peu à peu de façon glaçante et une quête de vérité, de justice.

Todd est un héros intéressant, mais ce n’est au final par le plus passionnant des personnages de cette trilogie pour moi. Je ne vous en dis pas plus par risque de vous gâcher une bonne partie de l’intrigue. Cependant, pour moi Todd n’est pas le plus original des héros dans ses actions ou sa façon de penser les choses. Il est courageux, certes, mais est un peu trop centré sur sa petite personne, même dans des moments terribles. Mais Patrick Ness sait faire évoluer ce héros ordinaire pour le rendre plus crédible et moins « pur ».

Non, le plus intéressant dans cette trilogie, c’est la façon qu’a Patrick Ness de manipuler les actes de certains personnages pour les rendre ambigus. Il arrive à complexifier ce qui paraît aux abords simple. Ici, rien n’est manichéen même si ça y ressemble au début. Plus on avance dans la trilogie plus les frontières entre bien et mal se mélangent jusqu’à se dissoudre… Et je pense que c’est justement cela le message de Patrick Ness : jusqu’à quel point peut-on faire du mal en ayant des buts louables ? Une guerre est-elle bonne juste parce qu’elle est censée sauver plus de vies que de morts causées ?

Il y a énormément de réflexions sur la justice, l’égalité et la liberté. Le second tome fut pour moi le meilleur, car on voit peu à peu ce que de belles paroles peuvent faire comme tort. Comment avance doucement la perte des libertés sans même qu’on s’en rende compte tant c’est pernicieux. C’est malheureusement d’actualité dans certains pays actuellement (ça fait écho à ce qui se déroule en Afghanistan par certains aspects, ça fait froid dans le dos).

A partir du second tome, on change de style de narration, basculant entre plusieurs narrateurs. Le changement à lieu à chaque nouveau chapitre et nous permet d’en apprendre beaucoup plus sur certains aspect de la vie à Nouveau Monde (nom de la planète).

Pour ce qui est du troisième opus, il est pour moi moins passionnant car je n’y ait pas retrouvé l’originalité des deux précédents ouvrages. La narration change de voix à chaque chapitre comme dans le second tome, mais ce n’est pas suffisant pour tenir le lecteur. L’histoire devient beaucoup plus classique avec un fond guerrier qui va persister tout au long du roman. C’est dommage d’avoir perdu cette flamme originale et de basculer dans un final beaucoup plus classique… Cela m’a quelque peu laissée sur ma faim car j’attendais quelque chose de bouleversant. A tel point que je n’ai pas su être franchement touchée par certaines scènes car trop prévisibles…


Il fallait bien évidemment que Patrick Ness trouve une conclusion à cette trilogie. Tout ce que je sais, c’est que les deux premiers tomes ne sont que successions d’action de révélations fracassantes. Le troisième tome sert à boucler le tout de façon réussie mais un peu trop convenue et précipitée à mon goût.

Ainsi la trilogie du Chaos en marche est une réussite malgré quelques inégalités de qualité au fil des tomes. Il faut la lire pour découvrir un univers d’une originalité redoutable, une dystopie sombre et cruelle jamais faite auparavant. La série est lisible dès l’âge de 14/15 ans environ et sera tout à fait lisible par des adultes férus de sf et de suspense. D’ailleurs, Gallimard a sorti la trilogie à la fois chez Gallimard Jeunesse/Pôle Fiction et FolioSF, preuve en est que le public pour cette œuvre est large. Belle découverte à vous.

Mini-chroniques jeunesse #4 : Du fantastique, de la sf et de l’Histoire… de quoi s’évader !

Ils sont beaux, ils sont frais (ou presque), voici mes dernières lectures dans la catégorie des romans jeunesse ! Au programme, de l’aventure qui nous fera traverser les mondes connus, l’histoire véritable de l’ourse qui a inspiré l’auteur de Winnie l’ourson, ou encore les aventures d’une minuscule souris. Préparez-vous à une sélection avec uniquement des lectures qui m’ont plu (pour une fois).

Wilma la vampire – Chrysostome Gourio – Sarbacane, collection Pépix

Peut-être que le nom de l’auteur vous dit quelque chose ? Si c’est le cas, c’est bien normal car j’ai déjà eu l’occasion de chroniquer l’un de ses roman : Rufus le fantôme ou la grève de la Mort. L’histoire de Wilma la vampire s’inscrit dans le même univers et on va même avoir le plaisir de revoir ce fameux Rufus si attachant !


L’histoire de Wilma est celle d’une jeune vampire qui vient tout juste de déménager, elle habite désormais dans le cimetière où vis Rufus. Avant, elle était dans les forêts denses de Transylvanie, dans les Carpates.

L’aventure va commencer dès lors que l’on apprend le décès terrible de Lemmy, chanteur star du groupe Mordörhead (j’adore le jeu de mots). La petite vampire va tout faire pour tenter de sauver ce qui aurait dû être le concert du siècle.

Ici, pas besoin d’avoir lu les aventures de Rufus pour apprécier pleinement celles de la jeune Wilma ! J’ai trouvé ce deuxième ouvrage de l’auteur encore plus créatif et osé que le premier – dans le bon sens du terme.
En effet, le côté plaisant du roman réside dans l’idée d’intégrer beaucoup de clins-d’oeil et références tout au long du roman. Et elles ne sont pas toutes à destination des enfants, qui ne connaissant pas tous le célèbre groupe de rock dont est inspiré Mordörhead.


Pour ce qui est des références pour les enfants, la plus géniale de toutes restera très certainement celle de la Gurty transformée en cerbère (image ci-dessus) pour l’occasion ! Elle est terrifiante avec ses trois têtes féroces… et ses prouts qui le sont plus encore.
Mais il y a un autre personnage génial qui s’invite également, c’est celui de l’ange gardien de Carambol’Ange issu d’un roman Pépix écrit par Clémentine Beauvais !
Avec des guests pareils, impossible de ne pas sourire… Et si les enfants ne les connaissent pas, ce sera pour eux l’occasion de les découvrir si ils sont intéressés.
Tout cela sans parler des petites mentions discrètes de quantité d’autres romans Pépix : L’ogre au pull vert moutarde ou encore La Sorcitresse sont également mentionnés.

Il y a également toute une partie du roman qui se déroule dans les Enfers, donc c’est l’occasion pour les enfants de découvrir la mythologie d’une façon beaucoup plus fun.

Entre références à la culture pop (dont une à G. Lockhart et son Voyages avec les vampires) et humour décalé très Pépixien, les aventures de Wilma sont un régal… Et encore plus pour qui sait lire entre les lignes !

Winnie et la Grande Guerre – Lindsay Mattick & Josh Greenhut – L’école des Loisirs, collection Neuf

Voici l’histoire incroyable, véridique et documentée d’un ourson venu du Canada qui va traverser l’Atlantique avec des troupes canadienne en direction de l’Europe pour affronter la Grande Guerre. Véritable mascotte de sa troupe, cet ourson a eu une vie incroyable et bien remplie…

Cette histoire, c’est plus que le parcours réel et fascinant d’un ourson, c’est également celle de Harry Colebourn, arrière grand-père de Lindsay Mattick. Elle a réalisé un véritable travail de fourmi et d’historienne pour regrouper toutes les traces du parcours unique de duo que formaient Harry et Winnie.
Vous trouverez même en fin d’ouvrage quelques rares photos glanées, ainsi qu’une statue immortalisant l’amitié incroyable du jeune soldat et de l’ourson que vous pouvez retrouver à Londres et à Winnipeg.

Pour ceux et celles qui aiment l’Histoire et les animaux, Winnie et la Grande Guerre me paraît tout indiqué. Surtout que toute une partie du roman est narrée du point de vue de l’ourson. Démuni et apeuré au début du roman, on va le voir peu à peu prendre confiance et s’épanouir grâce à Harry et sa bienveillance.
Winnie va également être un incroyable atout pour le moral des troupes en partance pour l’Europe. Les conditions sont difficiles et même exécrables, mais la présence de l’ourson va leur mettre à tous du baume au coeur…

Ainsi, cette lecture était très plaisante, et je suis persuadée qu’elle a déjà su trouver son public. L’ouvrage sera parfait pour les lecteurs et lectrices à partir de 9/10 ans, d’autant qu’il y a de très jolies illustrations qui parsème le texte joliment…

Meurtres dans l’espace – Christophe Lambert – Syros, collection Mini Syros PLUS

Parfait court roman pour initier les 9/11 ans au policier ET à la science-fiction, Meurtres dans l’espace est une petite réussite. Intrigue efficace et bien ficellée, huis-clos intersidéral glaçant comme il faut… on est dans l’ambiance en très peu de pages. Et ça tombe bien, puisque l’ouvrage ne fait que 130 pages.

On y fait la connaissance de la jeune Alexia, 13 ans, elle vit dans le Space Beagle II, un vaisseau spatial. Ses parents sont des scientifiques de haut niveau, de même que toutes les personnes vivant à bord.
Le problème, c’est que depuis la mort d’un des membres de l’équipage, la tension est à son comble et que rien ne semble pouvoir la faire retomber… Surtout depuis que l’équipage a fait une terrible découverte à propos des conditions du voyage de retour vers la Terre…

C’est dans ce contexte extrêmement tendu et dangereux qu’Alexia va tenter d’élucider le mystère de cette mission spatiale qui tourne peu à peu au cauchemar. C’est efficace, en peu de pages les lecteurs seront plongés dans l’intrigue, c’est une certitude !

L’ouvrage a beau être court, il ne manque pas de cohérence et toutes les réponses à nos nombreuses questions trouverons leurs réponses, et cela jusqu’à la dernière page.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture, je ne puis que vous la conseiller vivement pour initier les plus jeunes à deux genres littéraires peu exploités pour cet âge là (surtout les 9/10 ans).

Sidonie Souris – Clothilde Delacroix – L’école des Loisirs, collection Moucheron

Si vous ne connaissez pas encore la patte toute mignonne de Clothilde Delacroix, Sidonie Souris est l’occasion pour les tous jeunes lecteurs de la découvrir ! Elle a déjà plusieurs albums jeunesse tout aussi mignons à son actif, dont certains mettent en scène des lapins, des loups, des chats… Elle aime tous les animaux, et ça se voit au travers de son œuvre ! (elle adore aussi les lutins, qu’elle a mis en scène dans un MAGNIFIQUE album jeunesse).
Ici, nous suivons le premier petit tome des aventures de Sidonie, une petite souris qui manque d’inspiration pour écrire et qui va partir à l’aventure pour remplir à nouveau son imagination. Et ça fonctionne !

Ce petit roman est un réussite et plaira aux tous premiers lecteurs de niveau CP. Sidonie n’est d’ailleurs pas en reste car un second volume de ses courtes aventures vient tout juste de sortir en mars 2021 : Sidonie & Petit-Bec. Pas d’ordre de lecture, laissez les jeunes lecteurs découvrir Sidonie dans l’ordre qu’il leur plaît !

Chronique : Made in Gangnam

Une plongée sombre et fascinante dans l’élite coréenne et son impunité

Premier ouvrage de Ju Won-kyu à paraître à France, Made in Gangnam est un roman aux allures de polar sociétal. Il est paru aux éditions Picquier en mai 2021.

Pour écrire ce roman, l’auteur à infiltré l’un des nombreux clubs huppé de la capitale coréenne. Ce qu’il y a découvert lui a donné une matière fascinante et terrifiante pour ce texte inspiré donc de faits réels.

Un massacre dans un hôtel encore non inauguré

Tout débute avec une scène de crime aux nombreuses victimes, dont certaines très célèbres. Que s’est-il passé lors de cette soirée de débauche ? Impossible de le savoir, mais il est du devoir du planificateur d’entrer en scène. Son but ? Offrir une mort acceptable aux yeux du public afin de cacher la terrible et sale réalité des soirées VIP où absolument tout peut se passer…

Bienvenue dans le quartier de Gangnam qui le jour est une fourmilière d’hommes d’affaires pressés et se transforme la nuit en terrain de débauche sans aucune limite.

Un pan de la société coréenne qui ne cesse de surprendre

Comme toujours avec la Corée, ses nombreuses spécificités sociales ne cessent de captiver. Ici, c’est le monde feutré et dangereux de la nuit chez les ultras privilégiés qui est analysé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est aussi fascinant qu’étonnant. Voir dérangeant.

Ju Won-kyu nous initie à un univers que l’on ne soupçonne même pas et dont les codes ne sont maîtrisés que part une minuscule partie de la population qui s’élève au-dessus du commun des mortels.

Cette société fermée et élitiste est terrible avec les femmes, considérée comme de vulgaires objets. Tout au long de ce roman noir, on découvre à quel point elles n’ont absolument aucun droit sur leur corps ni même sur leur vie… Et à quel point leur métier est terriblement dangereux. Elle sont soumises aux moindres caprices des stars ou hommes d’affaire pour qui elles offrent leurs charmes. Et même si elles sont consentantes, il réside une forme de torture et de soumission terribles qu’elle se doivent de subir.

C’est donc au travers de deux personnages phares diamétralement opposés que nous découvrons peu à peu le système qui sévit dans le microcosme qu’est Gangnam.

L’un est un planificateur, il modèle à sa guise la réalité de la mort de ses clients pour la rendre entendable à tous.

L’autre est Jae-myeong, un policier qui n’a pas la noblesse de sa fonction. Accro au jeu, pétri de défauts qui le font plonger un peu plus dans l’addiction… Il est superstitieux au point de croire que coucher avec une prostituée avant de jouer lui portera chance. Mais ça ne lui donne que plus de dettes encore, et son salaire ne pourra jamais combler le gouffre financier qui se profile. Sauf si il monnaie le fait de fermer les yeux sur certaines affaires gênantes.

Ces deux hommes diamétralement opposés sont très complémentaires et nous aident à mieux comprendre les grands paradoxes de ce quartier. Si dynamique le jour et brûlant la nuit.

Le Gangnam nocturne est pourri jusqu’à l’os, et cela encore plus que ce que l’on croit quand on découvre qu’un planificateur est capable de plus de cœur qu’un flic endetté du district. C’est pourtant bien ce qu’il se passe ici, où tout ce qui touche de près ou de loin Gangnam semble étendre son influence malsaine…

Ainsi ce roman noir est une incursion instructive et passionnante dans un des quartiers les plus chauds de la capitale sud-coréenne. Dès que l’on bascule dans la face nocturne de Gangnam, tout se transforme, et pas nécessairement en bien…

On aurait aimé en savoir encore plus sur ce monde si particulier et déconnecté que l’auteur nous fait découvrir au travers de son expérience d’infiltré. Peut-être dans un prochain roman ?

La petite remarque en plus : Saluons la très belle couverture réalisée qui fait penser à Inception. Je la trouve très originale et réussie.

Chronique : Les meurtres de Molly Southbourne

Une novella glaçante et géniale dans le plus pur style du roman d’horreur fantastique

Paru aux éditions Le Bélial’, Les meurtres de Molly Southbourne est une novella (ou court roman) de Tade Thompson. Ce court texte est parfait pour découvrir le style incisif et mémorable de son auteur…

Qui est Tade Thompson ? C’est avant tout l’auteur de la trilogie de SF Rosewater parue chez J’ai Lu dans la collection Nouveaux Millénaires. Outre son travail d’écrivain, il exerce en tant que psychiatre, dans le sud de l’Angleterre.

Ne jamais saigner sous peine de tout perdre

Très jeune déjà, Molly comprend qu’elle ne doit jamais saigner. Jamais.

Si elle saigne quand même, que ce soit d’une coupure, ou une éraflure même superficielle, elle doit mettre une compresse puis la brûler. Et vérifier que tout part en cendres. Sinon… le pire peut survenir pour elle et sa famille…

 Aussi étrange que génial

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas eu le plaisir de lire un roman de pure veine fantastique/horreur/science-fiction qui soit aussi génial.

Simple, immédiatement compréhensible bien que très mystérieux, on suit la vie millimétrée de la jeune Molly. Impossible pour elle de déroger à ces étranges règles, même dans un esprit de rébellion… les conséquences sont si terribles que c’en devient impossible.

La narration est nette, tranchée, chirurgicale. Elle m’a fait pensé à du Richard Matheson, que j’adore. Tade Thompson ne s’embarrasse pas de style, ce qui rend le texte encore plus nerveux. Et c’est ainsi qu’en très peu de pages, on se lance dans l’histoire un peu folle mais géniale de Molly Southbourne.

Je ne vous développerais pas plus l’intrigue pour des raisons évidentes. Mais c’est incroyable tout ce que l’auteur a réussit à développer en aussi peu de pages (à peine 100). Un univers d’anticipation alternatif où l’indice de fécondité est tombé au-dessous de 0.5 enfant par femme. En cent pages, il réussit également à nous conter toute l’enfance et une partie de la vie d’adulte de Molly.

Et en plus de tout cela, il réussit à y ajouter une intrigue plus vaste qui dépasse l’existence seule de Molly… c’est une réussite totale.

Si vous êtes à la recherche d’une pépite de l’imaginaire, la voici. Un roman coup de poing qui se lit d’une traite. Une histoire menée à la perfection… et un personnage fascinant. La recette fonctionne.

A tel point que cette histoire va être adaptée au cinéma, et qu’un deuxième tome sort très bientôt (annoncé pour mai, si le Covid-19 le permet) en librairie : La survie de Molly Southbourne. Une chose est certaine, ça va être explosif.

PS : Petit bonus sympathique, à la fin de l’ouvrage vous trouverez une interview très intéressante de Tade Thompson. Elle permet d’en apprendre plus sur la démarche de l’auteur et son œuvre au sens large.

La magnifique couverture de ce second opus des aventures de Molly. Signée comme toujours Aurélien Police.

Chronique : Dans les angles morts

Un roman d’ambiance dense et prenant aux allures de polar…

Premier roman d’Elizabeth Brundage à paraître en France, Dans les angles morts est un livre à part. Paru en janvier 2018 chez Quai Voltaire, l’ouvrage est à la fois un roman noir, un polar à haute teneur psychologique et un magnifique portrait de l’Amérique rurale des années 70/80. Bienvenue donc dans la petite ville de Chosen…

Un terrible meurtre à la hache 

Tout débute avec un mari paniqué qui vient de découvrir le cadavre de sa femme dans son lit, une hache en pleine tête. Qui a bien pu commettre un crime aussi terrible et violent ? Pour quels motifs ? Et dire que leur fille Franny est restée pendant des heures dans la chambre d’à côté, si proche du cadavre de sa mère…

C’est ainsi que l’on part à la découverte du couple que formaient Catherine et George, des relations qu’ils avaient avec leurs proches, leurs collègues… et comment un tel drame a pu se nouer. Hautement psychologique, regorgeant de portraits humains fascinants, Dans les angles morts est un roman parfait et captivant…

Bienvenue dans la petite ville de Chosen…

Chosen : cette ville, Catherine n’a jamais désiré y vivre, et encore moins habiter dans la maison que George leur a trouvée pour eux et leur fille Franny. Surtout quand on connaît le terrible passif de la famille qui y a vécu avant eux. Comme si le malheur était attiré par cette vieille ferme solide mais singulière…

On commence donc à découvrir Chosen, ses habitants, le couple George/Catherine, les mécanismes qui constituaient leur quotidien, leurs habitudes… et leurs travers.

Dans cet ouvrage, que l’on peut assimiler à du roman noir (pas franchement du polar ni du policier), la psychologie des personnages est absolument primordiale. Ils sont d’une profondeur insondable, complexes… vivants. On découvre leurs aspirations, leurs regrets, leurs rancœurs… et peu à peu, un portrait se brosse.

On navigue alors entre le monde professoral et artistique de George et celui beaucoup plus terre à terre de Catherine, qui gère le plan domestique. On alterne également entre l’année 1978, où les Hale habitaient encore leur ferme laitière avant de faire faillite et 1979, quand les Clare se sont installés.

L’un des points les plus positifs de ce roman dense mais fluide, ce sont ses personnages. Ils sont extrêmement précis et clairs dans notre esprit quand on lit leurs descriptions, leurs perceptions… Chacun est minutieusement décrit, chacune de leur pensée décryptée, expliquée, ce qui les rend terriblement réalistes. Parmi les plus touchants, on peut citer la fragile Willis, le charismatique Eddy, et la petite Franny… Ils sont uniques et terriblement touchants.

Et sans parler d’attachement, la complexité de ce qu’il se passe dans la tête de George et de Catherine est également magnifiquement bien pensé. On monte crescendo en puissance, avec de petits détails, puis peu à peu d’autres choses sont amenées et on en vient presque à trouver tout ce que nous écrit Elizabeth Brundage « normal » et logique… malgré tous ses aspects terrifiants.

……

Pour ceux qui aiment les romans d’ambiance où l’on peut se faire hypnotiser par certains personnages (je pense aux superbes frères Clare en écrivant ces lignes…), Dans les angles morts est pour vous. Mélange de genres, flirtant parfois avec l’étrange (quelques lignes à peine sur 530 pages !).

C’est une très belle escapade dans l’Amérique profonde et rurale des années 70 qui ne vous laissera pas indifférent.

Chronique : Une enquête à la Belle Époque – Tome 1 – La lettre froissée

Une enquête à Cannes dans les années 1880, ça vous tente ? Ce roman se déroulant à la Belle époque est fait pour vous !

Alice Quinn est une auteure française à l’œuvre très variée. Elle a déjà écrit quantité de romans papiers et numériques. Avec La lettre Froissée, elle signe une nouvelle saga de romans policiers à teneur historique prenant place dans Cannes. Une ville qui déjà à l’époque été prisée par les plus aisés…

La mort étrange d’une femme de chambre…

Tout commence avec la mort abrupte d’une jeune femme. Elle meurt à quelques pas de son lieu de travail : l’Hôtel Beau Rivage. Mais ce n’est que le lendemain que son corps froid est découvert, laissant le mystère planer sur sa mort…

Parallèlement à cette mort – ou ce meurtre ? – on découvre une jeune femme qui cherche du travail. Presque n’importe lequel… On voit à ses airs et son allure qu’elle est issue de la haute bourgeoisie, mais elle semble avoir perdu tous ses privilèges… C’est ainsi qu’elle toque à la porte de Lola Deslys, une courtisane.

Comment ces deux faits diamétralement opposés vont-ils pouvoir se trouver réunis au sein d’une intrigue maîtrisée ? Vous le saurez en lisant La lettre froissée, un roman historique qui a su me plaire par bien des aspects…

Une histoire fort bien construite, des personnages vivants et engageants

Je l’avoue, au début de ma lecture j’étais assez sceptique à propos de ce roman. L’argumentaire avait beau être tentant, je n’aimais guère la couverture, et j’avais peur que le contenu du livre ne me plaise que moyennement.

Mais tous ces à-priori ont vite été balayés en quelques chapitres ! Car il faut bien reconnaître que tout se met en place rapidement et que les personnages sont efficaces dans leur façon d’être et d’agir.

On y croise Guy de Maupassant, mais également quelques personnages issus de la Couronne britannique ayant réellement existé. Avoir fait se croiser personnages fictifs et réels historiquement parlant est très malin. Cela ajoute un vrai plus à l’histoire, la rendant plus crédible, plus solide.

Et en ce qui concerne Maupassant, c’est un personnage très important dans l’histoire, on le voit énormément. Et on découvre également comment son œuvre a été reçue à l’époque, notamment pour son roman Une vie, qui a été interdit dans les gares car trop osé pour tomber entre les mains des demoiselles. Il y a aussi de nombreuses références à son roman Bel-ami, qui est en cours de correction au moment où nous lisons le roman.

Ainsi, La lettre froissée réunit de très nombreuses qualités : plusieurs mystères à résoudre : un meurtre, une héroïne dans une situation délicate (financièrement et socialement), un orphelinat qui voit ses jeunes pensionnaires mourir d’un mystérieux mal… Tout est parfait pour passer un bon moment de lecture ! Et c’est tout à fait le cas malgré quelques petits creux où le temps s’étire un peu parfois, notamment à la fin du roman.

….

J’ai personnellement beaucoup aimé le duo original, drôle et fringuant que forment Lola Deslys et Miss Gabriella Fletcher. Elles sont totalement surprenantes et géniales sous bien des aspects. C’est donc une très bonne équipe de choc qui s’est formée dans ce premier tome, et je serais curieuse de découvrir le second quand il sortira. Vous aurez une réponse à tous les mystères posés dans ce premier tome, Alice Quinn réussissant le difficile exercice de tout expliquer et connecter de façon cohérente dans son intrigue.

……

Petite remarque subsidiaire : A la lecture de La lettre froissée, je suis tombée sur différentes expressions telles que « C’est trop bath ! » ou encore « ça me botte ». J’ai été très surprise de tomber sur ces phrases, que je jugeais totalement anachroniques !

Mais en réalité il n’en est rien. Pour la petite info, « C’est bath » ne vient pas des années 1970/80 comme je le croyais mais trouve sa source au XIXème siècle, dans l’argot.

Pour « ça me botte », que je pensais venir du XXème, l’expression trouve son origine vers 1850 (notamment avec Flaubert qui serait l’un des premiers à l’utiliser).

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Chronique : Autopsie – Tome 1 – Whitechapel

L’histoire de Jack l’éventreur revue et corrigée avec talent… Le tout dans une ambiance des plus réussies et de nombreuses références cachées…

Premier tome d’une nouvelle série destinée aux adolescents (mais pas seulement), AutopsieWhitechapel nous fait découvrir autrement le mythe de Jack l’éventreur… mais pas seulement !

Il s’agit du premier ouvrage de Kerri Maniscalco à sortir en France et on espère vivement voir la suite sortir chez nous prochainement…

L’ouvrage est paru chez Milan, avec une couverture des plus captivantes et terriblement explicites réalisée par Guillaume Morellec.

Une apprentie médecin-légiste à l’époque victorienne

Etre une femme curieuse des sciences et plus particulièrement des cadavres est une « qualité » peu répandue pour l’époque… Et surtout extrêmement mal vue. C’est pourtant la passion d’Audrey Rose, qui assiste son oncle dans l’étude des dépouilles, au service des forces de police. Mais depuis peu, les morts pleuvent à Londres, et Audrey Rose tente par tous les moyens de trouver le point commun entre toutes ces femmes tuées froidement… tout en faisant fi du danger pour elle-même et ses proches.

Un roman historique passionnant et bien campé

Dès les premières pages, on est plongé dans l’ambiance morbide et sombre de ce roman pas comme les autres. Pour un roman destiné aux ados, il est très noir ! Et ce n’est pas pour déplaire, bien au contraire.

L’héroïne, Audrey Rose, est indépendante, volontaire, et se bat coûte que coûte pour garder la mainmise sur sa vie malgré la surprotection de son père et de son frère… mais c’est loin d’être un acquis. Elle se bat tous les jours pour avoir le droit de continuer à disséquer et apprendre les différentes méthodes d’analyse des cadavres avec son oncle.

Outre la partie polar et suspense, vous découvrirez également un mélange de genres inattendu, mais je ne vous en dit pas plus pour vous préserver la surprise ! Et malgré le fond très sombre de cette sordide histoire, il y a même une légère romance (très plaisante).

Autre fait plaisant, Kerri Maniscalco fait de nombreux clins-d’œil à la littérature du 19ème siècle. C’est amené de façon subtile et fort intéressante, ce qui laisse présager de nombreuses autres références dans les tomes à venir…

…..

Alors, qui est le fameux Jack L’éventreur de cette histoire qui s’inspire très librement des faits historiques ? A vous de le découvrir en lisant Autopsie – Whitechapel !

C’est un roman enlevé, intelligent, parfois drôle dans ses dialogues (qui nouent suspense et romance), et très sombre… Ce mélange détonnant est très efficace et ne donne qu’une seule envie, lire la suite qui sera elle aussi truffée de références littéraires classiques/gothiques, je l’espère !

A découvrir dès l’âge de 15 ans minimum, mais je pense que les adultes eux-mêmes pourront apprécier ce très bon roman. A classer juste à côté de Petits Meurtres à Mangle Street pour ceux qui aiment les polars victoriens.

Pour aller plus loin :

Le site de l’illustrateur de couverture (il est extrêmement doué), Guillaume Morellec : http://guillaumemorellec.com

Chronique : La Faucheuse – Tome 1

Ce roman destiné aux adolescents n’est ni plus ni moins qu’une révélation. Neal Shusterman nous avait déjà habitué à d’excellents romans, mais avec La Faucheuse il atteint son paroxysme. Tout est mythique dans ce livre : l’intrigue, le système imaginé, les personnages, les répliques… UN GRAND MOMENT DE LA LITTÉRATURE DE L’IMAGINAIRE (ados, ou non).

Neal Shusterman est un auteur que j’adore depuis de très nombreuses années. Sa saga Les fragmentés avait été pour moi une révélation. C’était beau, fort, marquant… Je ne pensais pas que cet auteur réussirait à réitérer l’exploit, et c’est pourtant ce qu’il a fait avec La Faucheuse

Le glanage, une nouvelle façon de mourir pour remplacer la mort naturelle

L’homme a défié la nature. Il ne peut plus mourir, se rajeunissant régulièrement. Les grands-parents ont à nouveau des enfants, parfois en même temps que les leurs, devenus grands. La technologie a supplanté tous les problèmes liés à la mortalité. Le suicide n’existe plus, les accidents mortels non plus… l’homme a éradiqué la mort.

Mais ce bénéfice incroyable pour l’humanité a ses travers : la population mondiale est bien trop importante du point de vue des ressources. La planète à ses limites, et malgré la gestion parfaite de l’IA surpuissante qu’est le Thunderhead, il est nécessaire de limiter la population humaine. Le concept de mort n’existant plus, il y a désormais le glanage.

Seuls les Faucheurs sont habilités à glaner. Pour se faire, ils doivent respecter de nombreux quotas, être totalement impartiaux, ne jamais pencher vers quelque idéal que ce soit…

Un exercice difficile, c’est pour cela que le recrutement des faucheurs est extrêmement pointu. Comme vous allez le voir pour Citra et Rowen, deux adolescents qui n’ont rien demandé et qui n’ont absolument pas souhaité être apprenti-Faucheurs : ça tombe bien, c’est le premier critère pour en devenir un. Mais il n’y a qu’une seule place de Faucheur à prendre… Et si ils prenaient goût à leur apprentissage ?

Une TUERIE

C’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire La Faucheuse. Ce roman est d’une telle densité, d’une telle intelligence, que les superlatifs manquent. C’est fin, malin, les dialogues sont d’une justesse inouïe…

Et dès le début, on est pris par la scène d’ouverture. Elle est d’une sobriété et d’une violence extrêmement percutante. C’est paradoxal, mais c’est l’image exacte que m’ont donnée les premières pages de ce roman totalement inclassable.

Les deux apprentis-faucheurs, Citra et Rowan sont géniaux. Extrêmement attachants, terriblement influençables et pourtant si déterminés, ils sont un concentré de fragilité et de force.  Chacune de leurs réflexions, buts, sont terriblement humains, même dans les pires situations. Mais il y a encore mieux qu’eux : Maître Faraday. Sa droiture et son dévouement pour son travail en fait un modèle pour ses pairs. Il manie les armes tout comme sa langue avec dextérité… C’est l’un de mes personnages préférés.

Tout au long de ce roman de plus de 500 pages (que l’on ne voit pas défiler), nous découvrons les différent « types » de Faucheurs, et comment donner la mort peut devenir un art… Certains y excellent, d’autres n’y voient qu’un moyen d’assouvir des travers malsain. Car les Faucheurs ont un code d’honneur, et il est très intéressant. Vous aurez tout le roman pour découvrir les différents « courants de pensées » des Faucheurs.

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Mélangeant philosophie, réflexion, action, suspense, La Faucheuse est un roman qui détonne à tous les niveaux. Parfait pour ceux qui souhaitent s’attacher comme jamais à des personnages charismatiques que l’on a envie de suivre jusqu’à la mort…

Chronique : La menace

Un roman qui réunit tous les éléments pour créer une atmosphère angoissante : une maison isolée potentiellement hantée, un mariage tout neuf, et un beau-fils qui a d’étranges visions morbides. Le décor est planté.

S.K. Tremayne est un auteur de nationalité anglaise. En France, nous le connaissons pour son précédent roman, qui avait connu un succès non négligeable : Le doute. Avec La menace, S.K. Tremayne récidive dans le genre haletant et mystérieux sur fond de drame familial. L’ouvrage est paru le 2 mars dernier aux Presses de la Cité.

Pour aller plus loin : Saviez-vous que le nom de S.K. Tremayne est en réalité le nom de plume de Sean Thomas, auteur et journaliste de métier ? Il écrit également sous le pseudo Tom Knox.

Une magnifique demeure au pied des mines, au cœur des Cornouailles

Rachel vient d’épouser David, un homme aussi séduisant et charismatique que riche. Son métier d’avocat lui permet de vivre extrêmement bien. C’est ainsi que Rachel emménage dans ce qui sera sa nouvelle demeure : un sublime manoir. Elle y vivra avec sa belle-mère, son beau-fils et une domestique. David, de par son métier très prenant, ne sera là que les week-ends, mais Rachel a de quoi s’occuper avec la restauration de la demeure…

Mais une sombre menace plane sur Rachel et Jamie, son beau-fils. L’ombre de Nina, la première épouse de David plane sur leur bien-être et celui de toute la maisonnée. Nina est morte dans d’étranges circonstances un soir de Noël, et il semblerait que toute la lumière n’ai pas été faite sur sa disparition… C’est ainsi que Rachel fouille le passé… qu’elle n’aurait peut-être jamais dû remuer.

Un roman sombre et anxiogène à l’ambiance efficace

La menace porte extrêmement bien son nom, encore mieux que le titre original du roman – The Fire child. L’ambiance de la nouvelle demeure de Rachel a tout pour créer un sentiment d’oppression : sa taille immense, son isolement, ses nombreuses pièces à restaurer qui peuvent avoir une allure glauque…

A cela s’ajoute l’étrange relation qui lie Rachel et son beau-fils, Jamie. Le petit garçon a de sombres visions, et plus le jour de Noël approche, plus ses prédictions sont terribles.

Vous pensez que c’est tout ? Et bien non. Il y a également le décor de fond : les Cornouailles. En effet, la maison est située en plein cœur de nombreux terrains d’exploitation miniers. Ces dernières recèlent en leur sein des centaines de morts, le métier de mineur étant mortellement dangereux. Mais ces mines recèlent également le corps de Nina, la première femme de David… C’est ainsi que tout concoure à une atmosphère extrêmement anxiogène, et à ce niveau là, ça fonctionne très bien.

Mais en ce qui concerne l’intrigue, j’ai été moins transportée et convaincue. Impossible d’éventer LE secret qui fait toute l’histoire, mais à sa découverte j’ai été quelque peu déçue. Je m’attendais à quelque chose de plus fort, de plus crédible. Or, la solution apportée par l’auteur est un peu trop hasardeuse… et statistiquement peu probable malgré sa tentative de justification. C’est dommage car le climat créé par S.K. Tremayne est mené de main de maitre.

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Ainsi, c’est un avis mitigé pour La menace. La mécanique de l’intrigue est très bien menée. L’ambiance sombre à souhait est parfaite, mais la conclusion finale n’est pas à la hauteur du roman dans son ensemble. Dommage car c’est tout de même un bon page-turner, on meurt d’envie de connaître le dénouement de cette sombre histoire…

AUTEUR :
GENRE : Policier
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : A Good Girl

Un thriller psychologique mené efficacement qui vous réservera quelques belles surprises…

Premier roman de l’auteure américaine Amanda K. Morgan à paraître en France, A good girl vient de paraître aux éditions Lumen. Elle s’est taillé une réputation dans le monde du thriller young-adult.

Une gentille fille bien comme il faut…

« Riley Stone est la perfection incarnée (demandez autour de vous)». Ainsi commence A good girl. Et c’est au quart de tour que commence le roman, écrit du point de vue de la fameuse jeune femme à qui tout réussit : Riley Stone.

Entrecoupé de faits à son propos qui nous éclairent sur sa vie, son parcours, ses projets, voici l’histoire inattendue de Riley : parfaite en surface mais qui cache beaucoup au-dessous…

Un thriller qui réussit à surprendre !

Riley Stone est donc une jeune fille parfaite : bonne élève, douce, attentionnée, toujours prête à faire une collecte de fonds pour une cause perdue. Et elle excelle dans toutes les matières… dont une en particulier qui la passionne : le français. Ou plutôt devrait-on dire, Riley Stone est fascinée par son professeur de français… qui est marié, mais qui semble lui faire de nombreux signes très équivoques.

Quand on a lu pas mal de thrillers (qu’ils soient à destination des ados ou non), on voit venir pas mal de choses : l’intrigue, le comportement des potentiels suspects, etc.

Mais dans A good girl, je l’avoue, j’ai tout de même été surprise. La fin est diabolique et surprenante ! A tel point qu’une seconde lecture peut être effectuée pour voir tous les éléments s’imbriquer jusqu’au final…

J’ai beaucoup pensé aux romans de Cat Clarke (Confusion, Cruelles ou encore Revanche) en lisant A Good Girl. Même tension psychologique, même jeu de dupe, mêmes confusions et volonté de parfois perdre son lecteur jusqu’à l’ultime fin.

La tension monte peu à peu, on dévore au très rapidement les quelques 370 pages que constituent le roman. C’est si bien ficelé que peu à peu, on se laisse prendre au jeu de la séduction… tout comme Riley Stone !

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Impossible de développer plus cette chronique sous peine de spoiler (ou de divulgacher comme on est censé le dire en français). Ce je peux vous en dire, c’est que A good girl est un très bon thriller psychologique. Qu’il peut se lire dès l’âge de 14/15 ans environ, qu’il vaut le détour et qu’il vous réserve une belle surprise.