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Chronique Jeunesse : SOS Créatures fantastiques – Tome 1 – Le secret des petits griffons

Le premier tome d’une série alliant humour, aventure et fantastique par l’une des autrices des Royaumes de Feu et de La Guerre des Clans, rien que ça !

Pour ceux et celles qui aiment les animaux, qui se rêvent déjà vétérinaires mais qui aiment aussi l’imaginaire, voici SOS Créatures Fantastiques. Le parfait compromis entre magie et animaux est réunit ici pour les jeunes lecteurs dès l’âge de 10 ans environ, voir 9 pour ceux qui sont déjà bien accros à la lecture.

Pour ceux qui ne connaissent pas Tui T. Sutherland, sachez qu’il s’agit de l’autrice de la saga à succès Les Royaumes de Feu (qui comprend déjà dix tomes, et c’est n’est pas terminé…). Elle est également la co-autrice de La Guerre des Clans, l’un des plus gros succès de la littérature jeunesse qui dure depuis plus de 15 ans avec plus d’une trentaine de tomes parus. Le nom de l’auteur de La Guerre des Clans est Erin Hunter, me direz-vous, mais il s’agit d’un pseudonyme qui réunit en réalité deux écrivains, dont Tui T. Sutherland.

La saga SOS Créatures Fantastique est quant à elle écrite par Tui T. Sutherland et sa sœur, Kari.

Un nouveau monde s’ouvre à nous…

Vous pensiez que toutes ces légendes et ces mythes sur les sirènes, les dragons ou les vodianoï n’étaient que des histoires ? Des récits distrayants pour faire un peu rêver les enfants ?

Et si au contraire ces histoires étaient réelles ? C’est l’incroyable découverte que va faire le jeune Logan. En la personne d’un petit griffon tout mignon caché sous son lit, Logan va découvrir qu’un monde entier et méconnu s’ouvre à lui… Ce griffon est le membre d’une portée nombreuse, et il va falloir tous les retrouver. Si l’un des griffons tombe entre de mauvaises mains, c’est l’avenir de la Ménagerie qui risque de basculer…

Qu’est-ce donc que cette ménagerie ? C’est l’espace protégé où vivent des centaines de créatures fantastiques bien sûr !

De l’aventure, de bonnes idées, et des légendes remises au goût du jour

Ce premier tome d’une nouvelle série est une vraie réussite. Tout y est très cadré, classique certes, mais c’est si bien amené que l’on tombe sous le charme en peu de pages.

Ces petits griffons sont certes attendrissants, mais c’est surtout toutes les autres créatures de la Ménagerie qui sont fascinantes. Et chose plaisante, on y découvre certaines créatures beaucoup moins connues que les dragons ou les sirènes…

L’alchimie fonctionne à merveille entre le jeune Logan et ses nouveaux mystérieux amis en charge de la Ménagerie. Le ton usité est très souvent celui de l’humour mais l’aventure n’est jamais bien loin…

Dans un certain sens, cette série m’a fait penser à une autre que j’adore : Pip Bartlett. C’est une série en deux tomes qui raconte la vie d’une jeune fille qui a le pouvoir de parler aux créatures fantastiques. Au choix, j’avoue préférer Pip Bartlett par rapport à SOS Créatures Fantastiques pour la simple raison que la série est plus originale, le ton plus vif et un peu irrévérencieux.

Car c’est à la fois une qualité et un défaut que d’avoir un texte très cadré, très « scolaire ». Il n’y a guère de surprises, et même si les personnages sont très attachants et l’histoire plaisante.

Ce roman a donc les qualités de ses défauts : plaisant, drôle, mignon, mais ultra classique, sans rien qui dépasse… Mais cela ne m’a à aucun moment empêchée de passer un excellent moment de lecture ! Ce sera donc la lecture parfaite pour les jeunes lecteurs de 9/10 ans, car il y a tout pour leur plaire.

Chronique : Kaleb la trilogie

Une histoire dont le héros est vraiment mauvais, c’est possible ?

Kaleb est une trilogie écrite par l’autrice Ingrid Desjours. Mais à la parution du premier tome en 2012, nous ne savions pas que c’était elle. Sous le pseudonyme de Myra Eljundir, elle a écrit sa série, avant de révéler quelque temps plus tard qui se cachait derrière cet étrange nom.

Ingrid Desjours est avant tout connue pour ses nombreux polars : Tout pour plaire, Sa vie dans les yeux d’une poupée. Assez trash, brutaux et malsains. Avec Kaleb, elle signe donc la suite logique de son œuvre mais à destination des ados cette fois-ci !

Un antihéros séduisant sur le papier

Kaleb est un adolescent qui a toujours été charismatique, beau, séduisant, persuasif… Mais depuis quelque temps, il sent qu’il peut manipuler les gens qu’il croise à sa guise. Les convaincre très facilement, leur faire faire ce qu’il désire…

Le jeune homme l’ignore encore, mais il n’est pas comme tout le monde. Et ses étranges capacités vont aller crescendo, bousculant sa vie, sa famille, son avenir. Et quand Kaleb découvre peu à peu l’étendue de ses pouvoirs de persuasion, il va bien évidement être tenter d’en profiter, quitte à basculer du mauvais côté.

Mais qui a peiné à me séduire dans la durée d’une trilogie

La promesse de la saga Kaleb est simple : Un antihéros mauvais au possible, aux pêchés innommables qui peu à peu devient de moins en moins récupérable.

La Collection R a même mis une phrase d’accroche à chacun des tomes pour accrocher encore plus le lecteur potentiel avec cette promesse : « C’est si bon d’être mauvais » pour le premier ou encore « Tout est bien qui finit mal » pour le troisième opus.

Mais pour moi, cette invitation à découvrir un personnage malsain et déviant n’est pas là… Après avoir lu les trois tomes, c’est au final le tout premier qui m’a paru le plus sympathique.

Malgré quelques gros stéréotypes qui font un peu mal – un militaire forcément brutal et ostensiblement méchant, une jeune femme douce et fragile qui appelle à ce qu’on la détruise – c’était assez original.

Cependant, Kaleb a beau être un électron libre dangereux et égoïste, il n’est pas mauvais pour moi. Dans les jeux de rôle, il serait qualifié de chaotique neutre, rien de plus. C’est surtout cela qui m’a déçue.

J’ai déjà lu des romans vraiment sombres, où les personnages emblématiques de l’ouvrage sont réellement mauvais ou malsains (L’enfant nucléaire en reste le parfait exemple), et ici ce n’est pas le cas. Et cela d’autant plus qu’on sait assez vite qui va dans quel camp… et qu’il n’y a guère de revirements.

Ainsi, malgré un premier tome bien construit, la suite de la trilogie Kaleb est beaucoup plus classique. J’ai cependant beaucoup aimé la lecture du Livre du Volcan qui parsème l’intégralité du troisième tome. Ce chevauchement entre les époques et la genèse de l’univers de Myra Eljundir était bien trouvé, et bien fait. C’est dommage que toutes ces bonnes idées aient été concentrées dans le dernier tome… car on entrait de plain-pied dans une intrigue plus fouillée, plus dense.

D’autant que de mon point de vue, le final n’est pas à la hauteur de développement. Il est même très capillotracté… Je n’ai pas du tout réussi à être transportée par la conclusion, si pleine d’enjeux en théorie. Mais surtout, c’est beaucoup trop manichéen ! Il y a des tentatives de sortir du tout noir ou du tout blanc, mais elles sont assez fades.

C’est donc avec déception que je ressors de la lecture de la trilogie Kaleb. J’en avais entendu beaucoup de bien, mais j’en retire peu de choses positives… Une écriture qui se veut incisive et crue, mais qui au final donne un rendu peu convainquant. Des personnages cousus de fil blanc ou pas assez travaillés pour qu’on s’en imprègne…

Dommage car j’aime en général ce que concocte la Collection R, qui se loupe rarement à mes yeux.  

Chronique : La fille qui tressait les nuages

Un magnifique roman à l’univers extrêmement onirique où les corbeaux volent la tête en bas…

Second roman de l’autrice Céline Chevet, La fille qui tressait les nuages est paru aux éditions du Chat noir en été 2018. Entre douceur et tragédie, on y découvre l’histoire d’une famille marquée par les drames…

Un mystère qui demeure…

Julian est atterré par la mort de la sœur de son meilleur ami. En effet, elle est morte de façon abrupte, et il en était très amoureux… Malheureusement, cette histoire d’amour ne verra jamais le jour, et nous allons plutôt nous intéresser à ceux qui restent.
Julian, le bon ami de la famille, Souichiro, le frère de la défunte jeune fille, et Akiko, d’une discrétion maladive et camarade de classe des deux garçons. En plus d’être discrète, elle est également d’une curiosité maladive qui va la conduire à découvrir certains secrets de la famille de Souichiro… Pour le meilleur et pour le pire !

Une intrigue réussie et surtout, un bel univers narré avec talent

Plus que son histoire, c’est surtout le style de ce roman qui reste mémorable. Il a beau avoir été écrit par une autrice française, cette dernière a réussit à prendre à son compte le style d’écriture des romans nippons. A la fois pudique et parfois terrible, on navigue entre émerveillement et frissons dans cette histoire qui devient de plus en plus étrange au fil des découvertes d’Akiko.

On retrouve également l’importance pour les événements passés que revêt la culture japonaise. De même, Céline Chevet nous entraîne dans une intrigue mâtinée de légendes (inventées ou non) et d’obscurs secrets de famille… Impossible d’en dire plus, le reste serait trop facile à deviner, mais ce mélange entre fantastique et traditions est savamment mené.
De plus, tout au long de ce beau roman, vous aurez plusieurs révélations d’assez grande envergure, notamment une qui va radicalement changer votre façon de le lire! (et vous obligera peut-être à relire certains passages clés).

Enfin, la particularité de ce roman, c’est aussi ses petites touches d’onirisme bien disséminées. Avec ses avions en papier qui jamais ne touchent le sol et autres faits farfelus alors que tout le reste est normal, ça m’a fait penser au roman Les mots bleus de Félicie de Natalie Lloyd (éditions du Seuil Jeunesse).

Ainsi, ce roman est une très belle découverte. Je dirais même une double découverte car c’est un superbe roman et une autrice de qualité que j’ai ainsi découvert. J’ai hâte de lire d’autres romans de Céline Chevet, si ils sont aussi bons que La fille qui tressait les nuages, ça risque d’être génial !

Une des magnifiques illustrations de Mathew Meyer, un illustrateur de talent qui s’est spécialisé notamment dans les yôkai. (site ici : http://matthewmeyer.net). Je trouve que son univers colle parfaitement au roman de Céline Chevet.


Chronique Jeunesse : Mémé Dusa

Mémé DusaSi votre famille vous cache votre grand-mère depuis de nombreuses années, c’est qu’il y a anguille sous roche… ou plutôt serpent !

Anne Schmauch, auteur jeunesse de son état, arrive dans la collection Pépix de Sarbacane avec Mémé Dusa ! Et pour illustrer le tout, l’illustratrice Katherine Ferrier est là également (c’est elle qui dessine les bd Hôtel étrange !).

Mémé Dusa, c’est l’histoire d’Hélène et de son grand frère Hector qui vont ENFIN rencontrer leur grand-mère durant les vacances… Mais il semblerait qu’elle ne soit pas très commode… et c’est le moins que l’on puisse dire !

Famille et mythologie ne font pas bon ménage

Quand ils prennent le train pour aller voir leurs grands-parents pendant les vacances, Hector et Hélène ne se doutent pas une seule seconde de tout ce qu’ils vont vivre. Personne à part eux ne pourra prétendre avoir passé pareilles vacances… Et pour cause, c’est en pleine Grèce Antique que nos deux héros vont débarquer ! Épopée mythique et folle garantie !

Mémé Dusa insideInattendu et fun !

A peine commencée, l’aventure nous prend pour nous emmener loin dans l’imagination d’Anne Schmauch et ne nous lâche plus. Vous croiserez pêle-mêle : Cerbère, Ulysse, un cyclope, Charon, Hadès… et autres personnages emblématiques de la mythologie grecque.

Tout cela sans oublier la fameuse grand-mère de nos deux héros : Mémé Dusa. Avouons que l’on peut décerner une mention spéciale pour la trouvaille du titre dont le jeu de mots est parfait (la couverture colle également à merveille).

En lisant ce nouveau Pépix, vous découvrirez la mythologie sous un jour inédit… et c’est ainsi que l’on découvre qu’Ulysse est un superbe lâche/menteur/manipulateur ! Et évidemment, Mémé Dusa est également un personnage de choix aux goûts pour le moins particuliers : outre l’art de la sculpture, elle adore les pizzas quatre fromages !

L’ambiance générale de l’ouvrage est top : on se sent tout de suite happé par l’histoire. Les dialogues sont amenés naturellement, de même que les très nombreuses vannes mutuelles entre Hélène et Hector.

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En somme, Mémé Dusa est un bon petit Pépix comme on les aime. Il recèle tous les éléments d’un bon roman jeunesse, et le tout fonctionne très bien. On pourrait se prendre à rêver d’un Pépix similaire avec la mythologie égyptienne… ce serait génial ! En tout cas, l’idée est là, et on la verrait bien déclinée dans le futur à d’autres mythes et légendes…

On espère donc revoir le duo Anne Schmauch/Katherine Ferrier pour de nouvelles aventures… épiques !

Chronique : L’œil de Chaac

L'oeil de ChaacLes légendes Mayas sont dangereuses et cruelles… et ceux qui y croient encore plus.

Premier roman de l’auteur française Emma Lanero, L’oeil de Chaac est paru en février dernier aux éditions Gulf Stream dans l’excellente (et détonante) collection Électrogène. L’histoire est celle d’une quête autour d’un objet étrange et mystique qui date de l’ère des Mayas sinon plus… Mêlant fantastique, légendes et réalisme âpre, cette lecture est aussi inclassable qu’originale.

Des destins liés malgré eux autour d’un objet aux pouvoirs effrayants

Un jeune irlandais tombé dans la délinquance, une jeune femme tatouée sur l’intégralité de son corps qui possède une aura mystique, un chercheur spécialisé dans le passé des Mayas, un barman qui tien son échoppe modeste en pleine jungle…

Mais qu’ont-ils tous en commun ? Rien à priori, mais pourtant, quelque chose d’étrange et de singulier va les réunir : la sphère. Il semblerait que ce soit Chaac, (le dieu de la pluie chez les Mayas) qui l’ait envoyée sur Terre dans un but bien précis… Il est question de catastrophes naturelles, de notre humanité décadente et de son devenir, et aussi d’un long voyage pour éprouver sa valeur au travers d’épreuves…

Une aventure pleine d’action… et de mysticisme

Dans cette histoire, les personnages ne sont pas nécessairement attachants, mais singuliers. Uniques par leur passé marqué, à nul autre pareil à cause de leurs caractéristiques rares. Ici, vous ne suivrez pas de héros charismatiques, mais juste des hommes et des femmes ayant eu la « chance » d’entrevoir autre chose, de percevoir que tout n’est pas fait de ce que l’on voit…

L’histoire est quant à elle très classique, mais son traitement lui, l’est beaucoup moins. ici, on découvre la misère d’un pays, le symbolisme d’un peuple disparu (que l’on aurait aimé découvrir bien plus au travers de cette histoire). Rien n’est édulcoré, tout est vrai, vif, violent. Les symboliques y sont nombreuses, je suis d’ailleurs persuadées que j’ai dû en louper certaines qui m’auraient aidée à comprendre mieux le parcours de chacun. J’aime l’idée qu’il y ait des messages cachés et une sémiologie dense dans un ouvrage…

L’écriture à beau être facile d’accès, elle est toutefois lente, lourde, à l’image de la chape de plomb qui sévit dans les pays du sud tels que le Guatemala ou le Venezuela, où se déroule l’intrigue. On se sent pris dans une torpeur étrange, une lenteur hypnotique même parfois.

C’est assez paradoxal, surtout quand on constate que l’ouvrage se lit au final assez vite, mais j’ai pris mon temps pour le lire. Je ne pense pas que L’oeil de Chaac fasse partie de ces romans qui se dévorent, mais plutôt de ceux qui se découvrent peu à peu, d’où cette perception de lenteur tirée  de cette expérience de lecture.

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C’est un ouvrage à conseiller à ceux qui veulent découvrir une autre littérature (ado ou non). Une lecture moins facile qu’à l’accoutumée, plus creusée et qui n’est pas là pour nécessairement plaire au lecteur, mais pour lui faire vivre une expérience de lecture différente.

L’oeil de Chaac est ainsi une lecture totalement inclassable, très instructive (on apprend une foule de choses, mais on aurait aimé en apprendre encore bien plus !) aux personnages forts et à l’action vibrante. Parfait pour le dépaysement et la découverte totale. Une chose est certaine, ça ne plaira pas à tout le monde, mais ça vaut la peine de tenter l’expérience. Dès 15 ans minimum.

Chronique Jeunesse : Marjane et le sultan

Marjane et le sultanUn roman pour la jeunesse aux élans féministes sur fond d’Orient… captivant !

Petit nouveau aux éditions Talents Hauts dans la collection engagée Livres et égaux, Marjane et le sultan est un roman destiné aux 9/11 ans environ. Son auteur, Agnès Laroche, est connue pour ses très nombreux romans destines à la jeunesse : Le fantôme de Sarah Fisher (Rageot), Cœur de vampire (Rageot) ou encore Charly et Moi (Auzou).

Une loi qui dépossède les femmes de tous leurs biens…

Dans le monde de Marjane, dans le sultanat d’Aroum à l’aube du XXème siècle, une loi stipule qu’une femme ne peut posséder aucun bien en son nom propre. Si elle n’a ni père ni mari pour la gérer, une femme ne peut donc prétendre à rien. Et malheureusement pour la jeune Marjane, cette situation risque bien devenir réalité pour elle… Tout pourrait lui être retiré : sa maison, et surtout l’atelier de son père qu’elle gère avec talent depuis quelques années maintenant.

Elle qui a eu la chance d’avoir un père qui ne l’a jamais forcée à se marier, elle va devoir réviser ses plans quand se dernier lui apprend qu’il lui reste peu de temps à vivre. Marjane va devoir trouver un mari, et très vite… A moins que la jeune femme n’ait pas à s’adapter à la loi et demande au sultan de la changer !

Une idée osée et brillante, mais sera-t-elle réalisable ?

Ou comment la quête d’un hypothétique tapis volant peut-elle faire avancer la cause des femmes

Nous ne vous en dirons pas plus sur l’intrigue générale de ce récit dynamique et captivant dès les premières pages, mais sachez qu’il sera également question d’un poème et d’un tapis volant !

Pour ce qui est du récit dans son ensemble, on ne peut qu’adhérer à ce roman aux chapitres courts et efficaces. La jeune Marjane est comme on les aime : battante, motivée et forte. Son aventure est ainsi aussi captivante que son héroïne. Les dialogues sont très vivants, bien écrits, et le tout a pour effet de rendre la lecture extrêmement aisée. Il y a également quelques petits retournements de situation attendus quand on est un lecteur adulte, mais les plus jeunes se laisseront facilement happer par ces quelques surprises concoctée par Agnès Laroche.

Roman politique teinté d’aventure, Marjane vous séduira certainement par sa fougue et sa volonté inébranlable de faire bouger les choses… quitte à harceler le sultan de son pays pour obtenir ce qu’elle souhaite !

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Les éditions Talents Hauts on ainsi fait un choix parfait en publiant ce court roman qui a tous les éléments pour plaire aux lecteurs. Férus d’aventure et de récits qui font réfléchir sur notre société (ou ce qu’elle a été), ce livre est pour vous ! Dès 9 ans environ.

Chronique : Les mots bleus de Félicie

Les mots bleus de FélicieUn récit à la narration poétique et surprenante… étourdiffant !

Premier roman de la jeune auteur américaine Natalie Lloyd, Les mots bleus de Félicie est paru aux éditions du Seuil en juin dernier. L’ouvrage est paru  sous le titre A Snicker of Magic aux Etats-Unis. Très poétique, le récit mêle magie et amour des glaces sucrées… le tout avec pour fond une famille qui baroude de villes en villes.

Quand les mots du quotidien prennent vie

Félicie est une jeune fille à la famille spéciale : sa mère ne se sentant nulle part chez elle, cette dernière brinquebale la jeune fille et sa sœur de villes en villes sans jamais réellement se poser. Cette vie qui semble être une sorte de road-trip sans fin n’est cependant pas du goût de Félicie qui ne rêve que d’une chose : avoir un vrai chez-soi.

Alors quand la petite famille débarque à Midnight Gulch – la ville où est née la mère de Félicie – la jeune fille sent que cet endroit pourrait bien être celui ou tout le monde s’épanouirait… Mais sa mère a encore la bougeotte et il va être difficile de la convaincre de se poser définitivement, alors comment faire ?

Ah, et dernière chose et pas des moindres : Félicie voit les mots qui nous entourent et les collectionne. Elle garde dans son carnet les plus beaux mots qui l’entoure : devenant, été, curieuse, bulle…. Les mots sont vivants, et ils ont du pouvoir, en particulier grâce à Félicie. Et de la magie, il va y en avoir à Midnight Gulch !

« On dit que certains villageois pouvaient attraper des étoiles dans des bocaux à confiture : que d’autres chantaient jusqu’à déclencher un orage ou faisaient pousser des tournesols en dansant. Certains savaient incorporer la magie dans une tarte, faire qu’on tombe amoureux ou qu’on se souvienne d’une chose agréable, ou bien qu’on oublie une chose désagréable. Certains étaient des magiciens de la musique… »

Voici ce à quoi vous devez vous attendre : une prose poétique ou la magie flotte dans l’air !

Les mots bleus de Félicie vo A snicker of magicLa beauté des mots et l’amour des glaces à l’honneur

Inclassable : c’est le premier mot qui vient à l’esprit à la lecture de cet ouvrage. En effet, Les mots bleus de Félicie traite de beaucoup de choses, le tout dans une atmosphère emplie d’une douce magie.

Nous suivons le cheminement de Félicie à travers l’histoire de Midnight Gulch. Tous les secrets de l’endroit ainsi que ses mythes vont se révéler à elle, en particulier la légende des frères Loqueteux. Les deux frères et leur combat auraient causé la disparition de toute la magie au sein de la petite ville. Mais en quoi tout cela pourrait-il bien être lié au désir de Félicie d’avoir un vrai foyer ? La réponse est là, tout près, et elle est pleine de bon sens et de tendresse.

Le pouvoir des mots est la clé de ce récit : Félicie voit les perçoit comme personne : bondissants, dégoulinants, colorés, explosifs… chacun a des mots qui lui collent à la peau de façon différente. En quand on parle de pouvoir, c’est dans tous les sens du terme : magiques, mais aussi suggestifs.

Enfin, on appréciera grandement la partie merveilleuse et culinaire du récit avec les glaces magiques aux parfums poétiques. Fondant caramel à tomber de Virgile, Avocat a beurre de Bobby ou encore Assortiment au potiron de tante Ruth… Tous ces parfums ont étés créés par les habitants de Midnight Gulch et ont un reliquat de magie : certaines glaces permettent même de se souvenirs de certains épisodes de son passé.

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Pour conclure, ce titre est original et parfois même déstabilisant. Les mots de Félicie est beau et tendre à la fois. Etrange et merveilleux aussi… à lire comme une curieuse gourmandise littéraire et une expérience à tenter. Dès l’âge de 13 ans environ, pas avant car certains passages sont tout simplement trop abstraits.

Actualité éditoriale : Les nouvelles parutions de la collection Macadam !

Au programme pour les mois d’avril, mai et juin prochain, la collection pour adolescents de chez Milan a concocté de belles nouveautés pour les lecteurs. De l’anticipation, du thriller psychologique, du roman social et du fantastique… un beau programme s’annonce ! Voici notre sélection des titres qui ont attisé le plus notre intérêt dans la collection Macadam.

Atlantide 01 le code perduAtlantide – Tome 1 – Le code perdu de Kevin Emerson :

Bienvenue sur notre Terre, dans un futur lointain, en 2086. Brûlée et détruite par les radiations solaires, tout ce que nous connaissions de notre belle planète n’existe plus… Mais il reste encore les biodômes, réservés à quelques rares chanceux dont va faire partie notre héros, Owen.

La série Atlantide est une trilogie traduite de l’américain qui vient tout juste de paraître chez Macadam le 9 avril dernier. Le dernier tome de la série arrivera d’ailleurs aux États-Unis le 26 août 2014. Cette nouveauté dont l’histoire prend un départ classique semble toutefois prometteuse. Espérons que le traitement de cette série d’anticipation sera intéressant et même fascinant ! Affaire à suivre bientôt sur le site par le biais d’une chronique.

Quatrième de couverture : L’action se passe dans un futur lointain. Owen a été sélectionné pour aller à Eden West, l’un des biodômes dans lesquels on peut vivre comme avant. Avant que le soleil ne devienne un ennemi mortel et que des millions d’humains ne meurent à cause de ses radiations. Pour lui, qui a toujours vécu sous terre, c’est une expérience formidable. II se fait vite de nouveaux amis : Lilly, Evan, Alyah et Marco. Ensemble, ils découvrent qu’ils ont été cryogénisés avant la grande catastrophe qui a rendu la Terre inhospitalière.

Mais Owen se révèle être plus que ça. Des visions le mettent sur la piste des Atlantes, un groupe d’humains dotés de super-pouvoirs, à qui il est relié. Les Atlantes avaient découvert un immense secret de l’Univers et réussi à plier la nature à leur volonté, provoquant ainsi une grande catastrophe qui avait failli mener le monde à sa perte. Aujourd’hui, des humains sont sur le point de redécouvrir ce grand secret et de l’utiliser dans le même but…

L'élite 01 RésilienceL’élite – Tome 1 – Résilience de Joëlle Charbonneau

Attention, futur succès, en tout cas le résumé est très accrocheur et nous fait déjà très envie ! Le livre arrive en librairie le 14 mai prochain. A situer entre le thriller et le roman d’anticipation, des adolescents doivent passer Le Test, une épreuve qui définira leur avenir et qui fera d’eux des personnes mortes ou vives…

Le résumé du roman fait penser à un croisement entre Divergent et Nox où la culture n’est réservée qu’à une élite (pour le côté Nox d’Yves Grevet). Pour le côté faisant penser à Divergent, c’est surtout la phase psychologique et vitale du Test qui nous évoque cette série maintenant bien connue.

Pour ne pas vous en révéler (beaucoup) trop sur l’intrigue de cette nouvelle série, j’ai pris la liberté de tronquer la quatrième de couverture du roman, il serait dommage de se gâcher la surprise ! Le livre est à paraître le 14 mai prochain en France.

Aux États-Unis, la série s’intitule The Testing, et oui malgré un nom très francophone, Joëlle Charbonneau est américaine ! Il s’agit d’une trilogie. Les couvertures américaines sont très belles mais ressemblent beaucoup à ce qui se fait en ce moment en terme de couvertures de romans dytopiques (un logo accrocheur en guise de couverture) : Legend, Hunger Games, Divergent… La couverture française est pour le coup très différente et intrigue à sa façon. Pour patienter, voici ci-dessous la quatrième de couverture de ce premier tome.

L'élite 01 The TestingQuatrième de couverture : La Terre ne ressemble plus à la planète sur laquelle nous vivons. Les Sept Guerres en ont détruit la quasi-totalité, et les hommes essaient de la reconstruire. C’est dans cet environnement que vivent Cia et sa famille. À 16 ans, la majorité des adolescents doivent trouver un travail. Les autres, l’élite, sont choisis pour le Test. L’épreuve suprême. Un test ultime qui promet l’entrée à l’université pour les gagnants. Ou plutôt pour les survivants… Cia et trois autres jeunes de sa promotion sont choisis pour participer au Test.

Mais son père, qui a eu la chance de faire des études supérieures, la met en garde : aucun de ceux qui ont passé le Test ne se souvient de cette expérience ; par contre, tous font des cauchemars très violents qui semblent aussi très réels… Dès le début du Test, Cia comprend qu’elle ne peut faire confiance à personne…

On a hâte !

Et puis aprèsEt puis après ? de Katie Williams

Paru aux États-Unis en mai 2013, le titre original de ce one-shot est Absent. Entre le thriller et le récit fantastique, nous suivons les pas du fantôme d’une adolescente tombée du toi du lycée pour une raison inconnue… à elle de mener l’enquête !

L’argumentaire est court mais il sait attiser l’intérêt du potentiel lecteur, c’est donc avec impatience que nous attendons de découvrir la teneur de ce roman pour adolescents à la fois psychologique et policier. L’histoire n’est pas sans rappeler un autre roman où l’intrigue de départ était semblable : il s’agit de Reste avec moi de Jessica Warman dans la collection Territoires. Quoi qu’il en soit Et puis après ? est à paraître le 4 juin prochain en France, et on a hâte d’en lire les lignes !

Quatrième de couverture : Ce jour-là, un terrible accident se produit au lycée : Paige chute du toit. Un terrible et incompréhensible accident. Dès lors, Paige est contrainte d’investir les lieux sous l’apparence d’un fantôme. Très vite, une rumeur la concernant se propage parmi les lycéens : Paige s’est suicidée. Paige sait que c’est faux. Par tous les moyens, elle va devoir rétablir la vérité…

Chronique jeunesse : Sakuya, la princesse des fleurs de cerisiers

Sakuya princesse des fleurs de cerisiersUne terrible et belle histoire d’amour issue d’une légende du Japon

Paru en septembre 2012 dans la collection Perles du ciel aux éditions Chan-Ok, Sakuya reprend une légende japonaise en l’adaptant à de jeunes lecteurs.

L’adaptation et le travail de réécriture est assurée par Céline Lavignette-Ammoun, qui est éditrice de manuels scolaires et a déjà écrit Les étoiles amoureuses chez Chan-Ok. L’illustration est quant à elle réalisée par Claire Degans à qui l’on doit l’illustration de très nombreux albums jeunesse : Comptines et berceuses des rizières, L’arbre à pluie, La fille d’or et de cendres

Sympathique… mais on reste sur sa faim

La jeune Sakuya était la princesse des fleurs de cerisiers, sa soeur Iwanaga était quant à elle la déesse des rochers. Un jour où Sakuya se baladait au pied du Mont Fuji, elle fit une rencontre qui bouleversa son existence : Ninigi, le petit-fils de la reine du soleil et des plaines célestes. A peine né, leur amour est indestructible, mais c’était sans compter sur la jalousie innée d’Iwanaga, cette dernière va tout tenter pour séparer les deux tourtereaux, même après leur mariage, alors que Sakuya attend l’arrivée d’un enfant…

L’idée d’adapter pour les jeunes lecteur un conte d’origine japonaise est louable et même bonne, cependant l’histoire n’est pas assez mise en valeur. On aurait aimé un peu plus de texte (cela aurait pu être possible même si c’est un ouvrage jeunesse) et d’éléments sur la culture nippone.

Et on aurait également apprécié ne pas rencontrer certaines phrases très fleur bleue du type « Coup de foudre, coup d’amour » ou encore « Coup de foudre, amour passion » qui coupent le texte dans son élan narratif. Le reste du texte ne possède cependant pas ce genre de défaut et rempli son office.

En ce qui concerne les illustrations, elles sont très belles, épurées et sont en parfait accord avec l’univers et l’esprit du conte. A la fois douces et évanescentes, les dessins nous permettent de retrouver avec simplicité un univers japonisant.

En conclusion Sakuya est un bel album, mais qui manque de poésie et d’émotion. Joli, sympathique, mais pas mémorable…

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les contes de l’ère du Cobra – tome 1 – Les amants

Contes de l'ère du Cobra 01

Sublime et envoûtant, la bande-dessinée dans toute sa noblesse.

Publié en avril dernier aux éditions Glénat, le premier tome du diptyque des Contes du Cobra nous offre une bande-dessinée haute en couleurs et aux traits bien campés et très expressifs.
Le tout étant entièrement réalisé par Enrique Fernandez, qui a déjà de très belles œuvres à son actif, notamment : Le Magicien d’Oz (trois tomes parus chez Delcourt), ou encore L’île sans sourire (one-shot paru chez Drugstore).

Une ambiance digne des contes des mille et une nuits…

Dès la première page, les Contes nous transportent dans une ambiance orientale et hypnotique. Dans des temps immémoriaux où romance et guerre étaient monnaie courante se trouve un couple ; de ceux qui sont indestructibles malgré les épreuves.
Ainsi découvre-t-on Sian et Irvi. Elle est promise à un triste sort en tant que courtisane d’un riche homme, Irvi lui, n’est pas riche, mais c’est un talentueux jeune homme qui peut se faufiler dans les lieux les mieux gardés du pays… et il est amoureux de Sian.

Autant le dire tout de suite, on est très vite séduit. Car outre le fil rouge de cette histoire qui est la romance emplie d’obstacles d’Irvi et de Sian, d’autres récit l’entoure et la magnifie.

Un graphisme sublime au service d’une histoire simple… mais magistrale.

La première chose qui retient l’attention du lecteur à l’ouverture de cette bd, c’est la chaleur des couleurs, leur façon de nous capitonner dans un cocon d’esthétisme dont ont a guère envie de ressortir.
Les traits et expressions des personnages sont très caractéristiques, rendant leur reconnaissance très aisée. Ils ont les trais très anguleux, rendant le graphisme général de cette bd très original, et surtout beau.

Tapissé de très nombreux personnages secondaires, vous aurez l’embarras du choix aux vues des nombreuses personnalités ici décrites.
Entre le voleur saltimbanque au grand cœur, le comédien itinérant qui ne vit que pour la scène et son public, ou encore le terrible Taureau, personnage malfaisant dont on peut mettre en doute l’humanité… Chacun a une histoire qui les rend définitivement réalistes et proches de nous… pour le meilleur et pour le pire.

Vous l’aurez compris, cette bd est une pépite qui regorge de beauté, de beaux sentiments et qui nous laisse un goût d’exotisme et de rêverie une fois achevée.
Nous attendons donc de pied ferme le second (et déjà) dernier tome de cette brève série, prévue pour le 25 septembre.

Contes de l'ère du Cobra 02 inside

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TRANCHE d´ÂGE :