C’est l’événement de la rentrée ado 2015 : U4. Une série de quatre romans écrits à quatre mains par des auteurs jeunesse et ado français reconnus pour leur travail et leurs œuvres. Une série écrite à quatre, c’est du jamais vu sur la scène éditoriale… d’autant plus qu’ils sortent en simultané le 27 août 2015 !
Tout a commencé lors d’un salon littéraire, Yves Grevet (Méto, Nox), Florence Hinckel (#Bleue, Mémoire en mi, Hors de moi), Vincent Villeminot (Instinct, Réseaux) et Carole Trébor (Nina Volkovitch) se sont lancé le pari d’écrire à quatre… pour plaisanter au début, mais le projet a très rapidement été concrétisé. Et au vu du travail de chacun, cette série va faire d’énormes vagues !
Les auteurs avaient particulièrement à cœur de travailleur avec leurs éditeurs respectifs à savoir Nathan et Syros, ce sont ainsi des livres coédités qui vont paraître sous le nom de Syros/Nathan.
Mais alors U4, qu’est-ce que c’est ?
Ce sont quatre romans qui se lisent tous indépendamment et écrit de quatre points de vues très différents, tous à la première personne. Tout commence au mois de novembre, en Europe. Cela fait une dizaine de jours que le virus U4 sévit. Les morts se comptent par millions… et seuls les adolescents entre 15 et 18 ans semblent y survivre (ainsi que quelques rares et riches adultes).
A priori, nos quatre personnages n’ont rien en commun : l’un vit à Marseille, l’autre en Bretagne, l’une encore à Lyon ou encore à Paris. Et pourtant… ils jouent tous à un jeu en ligne nommé Warriors of Time. Et tous reçoivent un étrange message du jeu-vidéo qui leur annonce qu’ils peuvent peut-être empêcher la catastrophe biologique d’arriver en allant dans le passé s’ils se rendent à Paris avant le 24 décembre prochain.
C’est ainsi que Koridwen (de Bretagne), Yannis (de Marseille), Jules (de Paris) et Stéphane (de Lyon) décident d’aller au point de rencontre… mais pour des raisons extrêmement différentes. Chacun va faire des rencontres uniques et arrive avec un lourd passé.
Comment écrire à quatre mains ?
Les auteurs (cf photo ci-contre) l’avouent eux-mêmes : U4 a été aussi plaisant à créer que complexe à mettre en place. Ils s’étaient posé de nombreuses contraintes : calendaires, météorologiques, rédactionnelles (comme le temps présent et à la première personne qui devait être utilisé par tous pour plus de cohérence)…
De plus, ils s’étaient mis d’accord pour que leurs romans fassent tous à peu de choses près la même taille (un peu plus de 400 pages tout de même !), il y avait donc également une contrainte de densité de texte.
Au début de l’aventure, chacun a écrit le premier tiers de son roman tout seul, puis quand est venu le moment d’entrecroiser les personnages et leurs bagages, la donne a changé. Ils se sont d’ailleurs réunis tous les quatre dans un maison d’auteur à Marseille pendant une semaine et ont échangé pendant des heures sur le moindre détail. En somme, écrire à quatre mains, c’est mettre quatre fois plus de temps (voire d’avantage !) pour écrire, d’autant que la perception du personnage de chacun n’est pas évidente à retranscrire pour l’autre, surtout quand ils se rencontrent (vous me suivez ?). Et le moindre petit objet peut prendre toute son importance, tout dépend de qui décrit la scène…
Pourquoi un univers post-apocalyptique ?
Il y a plusieurs raisons avancées par les auteurs. L’une d’elle est qu’en effet, le post-apocalyptique séduit toujours son public. Personnellement, j’adore voir se débrouiller des ados qui sont dans la mouise jusqu’au cou… Alors quand il y a un virus mortel qui sévit, pas d’eau potable ni électricité et qu’une aventure aux allures de road-trip nous est promise on ne peut qu’être impatient de voir ce que ça va donner sur le fond.
L’autre raison est assez simple, mais il fallait y penser. Chacun des auteurs d’U4 a son propre univers de prédilection, Carole Trébor est plus sur de l’historique, d’autres sont plus sur la psychologie etc. Le plus simple pour avoir des bases d’écritures communes était de tout détruire. En effet, avoir des ruines pour décor facilite les choses.
….
Vous l’aurez compris, U4 est un bel enjeu éditorial qui mérite qu’on s’y intéresse fortement tant pour son intrigue accrocheuse que pour le nom des auteurs qui l’ont créé. C’est tout simplement exceptionnel de voir un tel projet éditorial et humain voir le jour et je suis totalement enthousiaste à l’idée de découvrir ce nouvel édifice littéraire.
Les chroniques sont à venir prochainement sur le site, et n’oubliez pas la date fatidique : le 27 août 2015 !
- La chronique concernant Koridwen est d’ores est déjà disponible ici.
- La chronique de Stéphane est ici.