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Chronique Jeunesse : Raymond le démon – Tome 1 – Où est le mal ?

Avez-vous déjà lu le journal intime d’un démon pour enfants ? Quand ce sera fait vous allez avoir peur que Raymond réussisse à avoir sa promotion…

Luc Blanvillain est un auteur qui s’est installé dans le paysage éditorial français depuis une bonne petite dizaine d’années. Il écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les ados sans oublier les adultes. Il écrit énormément, je suis donc loin d’avoir lu tous ses ouvrages… Mais à chaque fois, je tombe sous le charme de son humour décapant et de son écriture toujours très juste. Le journal de Raymond le démon ne fait pas exception…

Parmi ses précédents romans, je peux notamment vous citer Crimes et jeans slims, un excellent roman policier pour la jeunesse qui ne manque pas d’humour. Ou encore Journal d’un nul débutant, absolument charmant comme j’aime… Cette fois-ci, avec Raymond, vous allez avoir de belles surprises… ! Vous avez déjà lu le journal intime d’un démon, vous ?

Une promotion à la clé…

Raymond est un démon… démoniaque. Rien de lui a encore résisté, et une belle carrière est en train de s’esquisser pour lui. C’est d’ailleurs le moment pour lui de faire un coup de maître afin d’avoir LA promotion dont il rêve depuis des millénaires. En effet, être démon pour enfants n’est pas très excitant ni épanouissant… Mais s’il réussit à mener sur la mauvaise pente la jeune Anne-Fleur Berzingue, il deviendra démon pour dictateurs et autre personnages détestables. Le rêve donc.

Mais ce dont il ne se doute pas encore, c’est que cette très chère Anne-Fleur est ADORABLE. Elle ne pense jamais à mal, aime son prochain et serait prête à tendre l’autre joue si elle était giflée… Autrement dit, Raymond a un problème de taille avec elle. Il va donc tout mettre en œuvre pour que la parfaite jeune fille se transforme en véritable rebelle et plus encore…

Une réussite hilarante !

Encore une fois Luc Blanvillain réussit à me faire rire et à créer une histoire originale, ce qui n’est pas chose aisée en jeunesse. Beaucoup de choses ont été faites, mais cette idée de démon pour enfants en attente d’une promotion est fort bien trouvée. Et tout aussi bien développée.

J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce premier tome des aventures de Raymond (la suite est prévue pour l’été 2022). Les dialogues sont savoureux et ne manquent pas de piquants… Et surtout, l’auteur réussit à bien mener sa barque et à surprendre ses lecteurs au fil de l’intrigue. C’est très bien joué… J’ai adoré.

Il y a toujours ce savant mélange entre écriture travaillée et humour très piquant, c’est devenu pour moi la signature des romans de Luc Blanvillain. De l’humour, de la tendresse et toujours une plume travaillée tout en sachant s’adresser à un jeune public (ne pas prendre les jeunes lecteurs pour des idiots en les infantilisant par exemple).
Pour moi, cet ouvrage est à classer pile entre La troisième vengeance de Robert Pouttifard de J.C. Mourlevat et Les Willoughby de Lois Lowry pour ce qui est de l’humour débordant.

Difficile de rentrer plus dans le détail sous peine de trop en dire, je vous demande juste de me faire confiance, ce petit roman est une réussite. Il s’adresse aux lecteurs et lectrices dès l’âge de 9 ans jusque 11 ans environ. Et en tant qu’adulte, j’ai passé un excellent moment, alors je gage que ce sera le cas aussi pour les enfants ! Alors vivement la suite…

Chronique : J’ai avalé un arc-en-ciel

Un roman assez drôle et frais sur l’adolescence… et les milliers de questions qui traversent l’esprit à cet âge là !

Erwan Ji est un auteur français. Non, en fait, il est même plus que ça : il est Breton ! Il s’agit de son tout premier roman et il vient de paraître en mars 2017 chez Nathan. Avec cet ouvrage, vous allez découvrir la vie d’une adolescente normale dans un campus aux États-Unis : ses amitiés, ses amours, ses questionnements… la vie tout simplement !

Bienvenue chez Puce !

Ou Capucine. Car en fait, Puce n’aime pas vraiment qu’on l’appelle Capucine, car elle n’est pas « une plante herbacée » mais une « homo sapiens femelle de dix-sept ans ». Elle vit aux Etats-Unis, dans un cadre scolaire très privilégié (ce dont elle est consciente) et profite de la vie à 100%. Car quand on est en plein dans l’adolescence, il y a une foule de chose qui occupent l’esprit !

Ce roman, c’est l’histoire d’une fille positive, vivante, nature et drôle et de ses nombreux questionnements sur la vie.

Un roman drôle et efficace

Si vous cherchez un roman ado simple et qui se lit aisément, c’est le livre parfait. Ecrit sous forme de journal intime au jour le jour, nous découvrons le blog de Puce, que personne dans son entourage ne connaît puisqu’elle le rédige en français !

Puce étant franco-américaine, elle est donc bilingue, et cela se ressent dans sa narration aux très nombreux anglicismes. Parfois c’est utile et intéressant, et parfois, ça fait un peu trop donneuse de leçons… J’ai eu un peu de mal avec cette forme narrative qui se veut bilingue, car il donne parfois un air suffisant à Puce alors que ça ne lui ressemble pas dans sa psychologie et sa façon d’être.

Outre la narration, ce blog/journal intime recèle de très bons passages où l’on ne peut s’empêcher de sourire, sinon de rire. Certaines scènes sont franchement mémorables, d’autres sont emplies d’émotions. Car oui, J’ai avalé un arc-en-ciel, c’est aussi un roman sur l’amour, quelle qu’en soit la forme, et Puce, elle a beaucoup de questions qui se bousculent dans sa tête sur qui elle aime !

Si vous deviez lire ce roman, ce n’est pas pour son histoire se déroulant dans un campus pour ados américains privilégiés. A nous français, ça ne nous parle que très peu, malgré les nombreuses séries et films qui nous abreuvent de ce mode de vie « rêvé ».

Non, ce roman est à lire pour la façon dont il aborde les questions sur l’orientation sexuelle, et l’amour en général… Tous ces thèmes qui sont vraiment épineux à l’adolescence et dont on n’a pas nécessairement envie de parler à ses parents ou même à ses amis. C’est le genre de livre qui rassure, tout simplement, qui offre une ouverture sur le monde pour ne pas s’emprisonner dans un carcan et réfléchir, tout simplement.

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J’ai avalé un arc-en-ciel est ainsi un roman agréable, sans prétentions, qui fait passer un excellent moment malgré son manque cruel de réalisme. En effet, on est plus dans une adolescence rêvée à la façon américaine avec campus privé, bal de promo et grosses fêtes le week-end que dans la vraie vie.

Toutefois, si vous le prenez pour ce qu’il est, J’ai avalé un arc-en-ciel est un roman ado qui vous fera passer un excellent moment entre humour et journal de la vie de tous les jours ! Et surtout, il traite des questions de l’homosexualité et de l’adolescence avec justesse : sans jugement ou parti pris, et rien que pour cela, ça vaut le coup.

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PS : Malgré les élans assez féministes du roman, j’avoue ne pas avoir aimé découvrir que Puce passe « en mode dragon » quand elle a ses règles… Cela conforte les gens dans l’image négative de : femme qui a ses règles = insupportable. C’est dommage car l’auteur a en général tout fait pour ne pas alimenter ces généralités dans son roman, mais n’a pas su éviter cet écueil.

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Chronique Jeunesse : Comment se débarrasser d’un vampire (avec du ketchup, des gousses d’ail et un peu d’imagination)

Comment se débarasser d'un vampireOu quand une imagination débordante peut parfois jouer des tours…

Jean-Marcel Erre (plus connu sous le nom de J-M Erre) est un auteur français généralement habitué à la littérature adulte. Ses ouvrages sont remplis d’humour et de dérision, c’est même sa signature. Prenez soin du chien, Le mystère Sherlock ou encore La fin du monde a du retard… c’est lui !

L’auteur se lance maintenant dans le monde de la littérature jeunesse en ouvrant le bal de la collection Pop chez Rageot. Cette toute nouvelle série de romans créé par Rageot propose aux jeunes lecteurs des romans illustrés, drôles et imaginatifs, à l’image des collections telles que Pépix ou encore Witty… voilà pour la ligne éditoriale.

Bat, un professeur aux habitudes bien étranges…

Un nouveau professeur vient de débarquer à l’école, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est singulier. Il donne des TAS de devoirs aux élèves pour mieux les fatiguer et boire leur sang par la suite, il a des canines franchement pointues et puis Zazie l’a vu se transformer en chauve-souris, elle en est certaine !

Mais notre jeune héroïne ne va pas se laisser faire et compte bien démasquer ce vampire déguisé en professeur. Quitte à prendre des risques fous, à se faire porter pâle, Zazie y arrivera ! Et puis, elle consigne tout dans son super journal, au cas ou il lui arriverait quelque chose… Et c’est justement lui que nous allons lire…

Dynamique et distrayant

Pour un premier essai dans la toute nouvelle collection Pop de éditions Rageot (le lectorat visé sont les 9-11 ans), Comment se débarrasser d’un vampire reste une lecture agréable et sympathique. Les chapitres sont très courts (quand on n’aime pas forcément lire, c’est un avantage et ça motive à avancer), le tout est très illustré et le ton est très énergique.

Personnellement, le personnage de la jeune Zazie est un peu trop enjoué/artificiel à mon goût. Je trouve qu’elle est un peu « trop » sur certains aspects et n’est pas assez fidèle à ce qu’est une petite fille d’une dizaine d’année. Elle part dans des délires fous, et c’est tout à fait possible, plein d’enfants se font des idées et inventent des histoires… Mais Zazie a des traits de caractères exacerbés, ce qui ne le rend pas toujours attachante comme on aimerait.

Cependant, et ça contrebalance assez bien ce point, l’ouvrage reste drôle et intelligent. En effet, si Zazie déborde autant d’imagination, c’est à cause (ou grâce) à ses lectures fantastiques ! Dracula de Bram Stoker ou encore La guerre des mondes de H.G. Wells n’ont aucun secret pour elle… et c’est ce qui la fait cogiter autant sur ce qui l’entoure. En cela, c’est malin est appréciable, car les enfants découvrent un peu avant l’heure certains classiques ainsi que leur contenu.

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En bref, ce roman jeunesse se dévorera dès l’âge de 9 ans environ. Pour tous les petits fans d’aventures rocambolesques mettant en scène l’imagination et plus particulièrement les vampires. Même si je n’ai pas eu de réel affect avec le personnage de Zazie, j’ai tout de même passé un bon moment de lecture… donc ça se tente !

A découvrir également dans la même collection : La vraie recette de l’amour d’Agnès Laroche.

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Chronique : Que du bonheur !

Que du bonheur !Journal intime d’une ado qui passe une année franchement… moisie !

Rachel Corenblit est une auteur française très prolifique. Elle écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes et affectionne en particulier le registre de l’humour… Elle a notamment écrit : Quarante tentatives pour trouver l’homme de sa vie, La fantastique aventure de Woua-Woua le chihuahua ou encore Plié de rire, pour ne citer qu’eux.

Et cette nouveauté parue dans la collection DoAdo du Rouergue ne fait pas exception.

Journal intime en demi-teinte

Un chat mort, une trahison odieuse d’une soi-disant meilleure amie, les parents qui se séparent… et encore, ce n’est que le début des mésaventures d’Angela, narratrice et personnage principal de ce journal intime. Et encore, le revers de la médaille n’est même pas encore tombé sur le coin du nez de notre jeune héroïne !

Un récit aux chapitre courts, relativement drôle, mais pas mémorable…

Bienvenue dans la tête d’une ado tout à fait normale et donc un peu déjantée ! La jeune Angela commence effectivement l’année en fanfare… mais dans le mauvais sens du terme. Rien ne va plus dans sa vie, que ce soit au niveau des amitiés, des amours ou de la famille…

En ce qui concerne la narration d’Angela, elle est plutôt réaliste, mais je n’ai pas réussi à m’attacher à ce personnage… Elle enchaine les casseroles et les déconvenues, mais le tout sans être véritablement convaincante (selon moi).

Le quotidien de la jeune fille a beau être un peu drôle et loufoque, il ne sort pas franchement du lot, et il en faut beaucoup de nos jours pour faire un roman/journal intime d’ado convaincant. Ils sont très nombreux à s’y être essayés avec plus ou moins de succès : Le journal d’Aurélie Laflamme d’India Desjardin, Le Journal d’une princesse de Meg Cabot, la série 15 ans et 16 ans de Sue Limb.

Alors, certes, nous sommes dans un roman beaucoup moins fleur bleue et beaucoup plus réaliste que du Aurélie Laflamme ou du Meg Cabot, mais je trouve que le roman de Rachel Corenblit n’est pas à la auteur d’un des romans de Sue Limb, par exemple. Que du bonheur ! est le genre d’ouvrage que l’on lit sans déplaisir, mais qui ne laisse aucun souvenir une fois terminé.

De plus, les quelques illustrations, dessins et photos ajoutés pour donner plus de réalisme à l’ouvrage n’apportent que peu de choses et on même un côté « artificiel ». Ce qui donne l’effet contraire à celui voulu initialement…

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Au final, cette lecture m’a laissé assez indifférente, ce qui est très rare quand je lis un ouvrage paru chez Le Rouergue. C’est un éditeur pour lequel j’ai un affect tout particulier et dont je trouve les choix éditoriaux originaux et très souvent percutants et prégnants. Cette lecture n’a pas fait mouche, mais ça arrive, on ne peut pas tout aimer dans la vie comme dans nos lectures !

Chronique : Le « journal infirme de Clara Muller »

Le journal infirme de Clara MullerUn récit sombre et poétique comme il en faudrait plus…

Paru en 2011 dans la collection Exprim’ aux éditions Sarbacane, ce roman n’est pas le premier essai de Karim Madani. En effet, l’auteur est habitué aux récits urbains et sordides emprunts d’une mélodie toute particulière. Outre le roman chroniqué ici, il a écrit Hip-Hop connexion (Exprim’, Sarbacane), Cauchemar Périphérique (éditions Philippe Rey), Blood Sample (Le Poulpe). Il a également écrit un roman se déroulant avant Le « Journal infirme de Clara Muller », dans le même univers, avec un personnage commun ; son titre : Ciel Liquide (Exprim’, Sarbacane).

Les illustrations qui parsèment le roman à chaque page sont réalisées par Yosh et collent parfaitement à l’esprit qui suinte du récit…

Un Paris du futur divisé en deux sections socialement bien distinctes

Ville Haute et Ville Basse : deux facettes d’un Paris où le lieu d’habitation est déterminé en fonction des moyens financiers de chacun. C’est dans ce monde sombre et livide que vit notre anti-héroïne. Clara Muller est une ado unique en son genre, et cela pour plusieurs raisons. Elle est issue d’une éprouvette, mais pas seulement : Clara sort plus exactement d’un tube qui a été relié à un ordinateur. Cette particularité à propos de sa naissance en a apporté d’autres par la suite. En effet, Clara a la pouvoir (ou don, ou malédiction, appelez cela comme vous voulez) de se connecter au « Vortex » de la Ville Basse, son âme si vous préférez. Et à chacun de ses « voyages », Clara est connectée au Vengeur Toxique, sorte de justicier urbain qui essaye de secourir les habitants de la ville à son échelle, et qui prend pas mal de coups.

Mais ça n’est pas tout, en plus de cela Clara est loin d’être une personne sociable. Considérée comme le très vilain petit canard du bahut, rien n’est facile pour elle. Souvent mise au rebut, insultée, dénigrée, Clara se complaît dans cette haine qu’elle inspire, elle qui se considère comme l’une des seules personnes lucide à des kilomètres à la ronde. Mais le jour où elle rencontre Karin, une amitié s’installe… Peut-être ne sera-t-elle plus la seule FFO (Fille Frappée d’Opprobe) à lutter contre les PPP (Putrides Poupées Polluantes) ?

Clara Muller insideRésolument noir et inclassable… et on adore !

Une chose est évidente dès les premières lignes : ce journal ne plaira à pas à tout le monde, mais peu importe. En effet, le langage utilisé est extrêmement courant et même parfois carrément grossier. Mais le meilleur, c’est que Karim Madani a créé une magnifique prose dans les replis  d’un vocabulaire carrément urbain, lisez plutôt : « Je hais les gommeux, les forts en sport, les androïdes sous stéroïdes, les robots lanceurs de javelots qui peuplent les cours de nos écoles, le crissement d’une semelle de caoutchouc sur un parquet suffit à me donner envie de gerber, frictions de confréries de frénétiques freluquets ligués contre mes fictions freudiennes […] ».

Les mots sont ainsi à l’honneur tout au long du roman à travers non seulement Clara Muller, mais également grâce au personnage du hurleur de poèmes. Il s’agit d’un jeune homme qui a le pouvoir de tuer par ses mots… Cette image des mots pouvant exécuter quiconque les écoute assez longtemps revêt un charme terrible. Dans cet univers, tout est à la fois sale est beau, même le nom de la drogue est poétique : il s’agit du Ciel Liquide.

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Encore une fois, la collection Exprim’ ne nous épargne rien et met un nouveau récit noir à l’honneur. En effet, quantité de romans publiés se terminent bien ou ont une fin assez complaisante. Ici, pas de compromis : quand c’est noir, c’est vraiment noir. Et c’est aussi pour cela que l’on aime ce roman, et la collection. Le « journal infirme » de Clara Muller est ainsi un indispensable. L’un des meilleurs de la collection Exprim’, il allie une histoire forte à un univers écorché à vif. Excellent. Dès 15 ans.

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Chronique Jeunesse : La folle semaine de Clémentine

la folle semaine de clémentineUn roman jeunesse hilarant, frais et drôle comme il en faudrait bien plus !

La série des livres Clémentine est d’origine américaine. Les ouvrages rencontrent un fort succès dans leur pays d’origine, de même qu’en France, où le premier tome, La folle semaine de Clémentine est paru en mars 2012 chez Rageot. Ce premier tome a d’ailleurs remporté le prix Tam-Tam « j’aime lire » en 2013.

Sara Pennypacker en est l’auteur, et Maria Frazee l’illustratrice, et le duo fonctionne à merveille. On découvre ici le quotidien d’une jeune fille d’environ huit ans qui fait bêtises sur bêtises… plus ou moins malgré elle !

Bien qu’il s’agisse d’une série, il n’y a pas de réel ordre pour les lire. Pour le moment, quatre tomes sont parus en France, un cinquième arrive en mai 2014 sous le titre : Une surprise pour Clémentine.

la folle semaine de clémentine inside 02Lundi : Convoquée chez la directrice

Dès le début de la semaine, notre chère Clémentine commence fort en étant convoquée par la directrice. Mais après tout, ce n’est pas vraiment de sa faute, elle essayait d’aider sa meilleure amie Margaret… résultat, elle lui a malencontreusement coupé les cheveux… Ce premier (mé)fait annonce le début d’une longue série de plus ou moins grosses bêtises réalisées en toute innocence par Clémentine qui pense bien faire.

Les catastrophes s’enchaînent, les idées folles de Clémentine aussi. On rigole de sa façon de penser enfantine très bien retranscrite (elle voit des serpents dans le plafond du bureau de la directrice), de son innocence (elle se coupe les cheveux elle-même pour ne pas que sa meilleure amie se sente seule) ainsi que de son caractère.

Volontaire, un peu têtue, parfois avec des idées bizarres, Clémentine est un personnage inoubliable pour les enfants qui se reconnaîtront certainement un peu en elle par certains côtés.

La relation frère-sœur y est également abordée, et on peut dire que Clémentine ne lui fait pas de cadeaux en terme de prénoms… en effet, elle ne l’affuble que de noms de légumes… après tout, elle a bien un prénom de fruit elle !

la folle semaine de clémentine inside 03Les illustrations en noir et blanc, simples et jolies complètent à merveille le récit tout en étant dans le ton humoristique général du livre. On y relève toute la malice de la petite héroïne qui n’en fait parfois qu’à sa tête.

Dans ce premier tome, on découvre ainsi une héroïne aussi courageuse que coquine mais également intelligente et désireuse de bien faire. Elle n’est pas la perfection même, et c’est tant mieux. A l’image des enfants tels qu’ils sont avec leurs idées qui peuvent nous sembler étranges à nous adultes, Clémentine charme par sa façon d’être.

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Le quotidien d’une famille y est ainsi décrit avec simplicité, qu’elle soit américaine ou de n’importe qu’elle culture occidentale, l’histoire reste universelle. A conseiller dès l’âge de huit ans environ, il y a vraiment des scènes inoubliables dans ce roman !

la folle semaine de clémentine inside

Chronique Jeunesse : Journal d’un chat assassin

Journal d'un chat assassin 01gLes confessions d’un chat aux intentions louables, mais incomprises par ses maitres…

Écrit par Anne Fine il y a de cela presque vingt ans, le journal d’un chat assassin est un véritable best-seller, que soit en France où dans son pays d’origine, la Grande-Bretagne.

Anne Fine est une auteur jeunesse à l’imagination débordante, outre les nombreuses aventures qu’elle a fait vivre à son chat tueur (Le chat assassin, le retour, La vengeance du chat assassin, le noël du chat assassin…), elle a également écrit Comment écrire comme un cochon ou encore Le jeu des sept familles.

En 2011, l’école des Loisirs a d’ailleurs fait une intégrale des aventures du chat assassin regroupées sous le titre Le grand livre du chat assassin. Les illustrations sont quant à elles signées par Véronique Deiss.

Mais ce n’est pas ma faute, je suis un chat !

Le chat de la famille est un véritable carnassier : tous les animaux qui passent près de lui meurent, plus ou moins mystérieusement… mais ce qu’ignorent ses maître, c’est que le plus souvent, ça n’est pas lui le tueur de toutes ces créatures !

« Allez-y, donnez-moi une fessée ! J’ai rapporté une souris morte dans leur merveilleuse maison. Je ne l’ai même pas tuée. Quand je suis tombé dessus, elle était déjà morte. Personne n’est en sécurité par ici. »

Le journal de ce fameux chat se découpe en chapitres, ces derniers correspondant à chaque jour de la semaine. Et plus le temps passe, plus les animaux qui meurent sont gros, jusqu’à aller à un lapin ! Mais est-ce vraiment notre antihéros de chat qui a tué Thumper, le chat du voisin ? Ça paraît gros, mais tout accable le pauvre matou !

Diary of a killer cat 01Désopilant de bout en bout

La force du récit d’Anne Fine réside dans sa prose courte et efficace. On s’amuse de ses tournures de phrases, de sa malchance, mais aussi de la famille qui s’occupe de lui et qui ne le croit nullement quand il fait tout pour prouver son innocence.

Drôle du début à la fin, le texte n’est pas le seul coupable de cette réussite. En effet, les illustrations très parlantes et imagées de Véronique Dreiss y sont également pour beaucoup.

Le journal d’un chat assassin est un grand classique de la littérature jeunesse et on comprend très vite pourquoi dès que l’on débute sa lecture. L’histoire est simple mais pas simpliste, l’humour y est aussi percutant qu’un chat tombant sur un moineau et les illustrations complètent ce sentiment d’humour absurde si plaisant.

Un classique à découvrir ou à relire, dès l’âge de 6-7 ans environ. Les enfants pourront le lire seuls dès la fin du CP.

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Chronique : Un blog trop mortel

un blog trop mortelImmersion réussie en territoire zombie

En cette année 2011, Fleuve Noir met à l’honneur la littérature fantastique pour young adults avec une toute nouvelle collection : Territoires. Destinée aux 14 et plus, cette collection a pour vocation de proposer à un public entre-deux âges des lectures lisibles aussi bien pour eux que pour des adultes.
Deux titres viennent de paraître en avril dans la nouvelle collection, le tome 1 de Chat Blanc de Holly Black et Un blog trop mortel de Madeleine Roux.

Une tueuse de zombie blogueuse

Alisson Hewitt est la leader de son « clan » de survivants ; les sales décisions, c’est elle qui les prends, les expéditions pour aller chercher de la nourriture pour tous, c’est elle aussi, mais elle est en fait loin d’être une héroïne. Allisson Hewitt est avant tout une jeune femme coincée avec ses collègues dans la réserve du supermarché dans lequel elle travaillait comme libraire avant l’Invasion, et elle déteste devoir tout gérer. En effet, les morts ne le sont plus vraiment, et les vivants luttent pour le rester. Alors que le monde est plongé dans le chaos, Alisson tient un blog sur ce qui reste du réseau Internet. Officiellement pour coucher ses idées sur la toile ; en réalité pour ne pas complètement péter les plombs.

Un univers immersif et impitoyable

Un blog trop mortel est un roman imprégné par une tension qui doit beaucoup à une ambiance pesante et la psychologie des personnages. L’horreur de la situation vécue par ces derniers, teintée d’un soupçon d’humour et de cynisme, crée toutefois une atmosphère originale.
Le réalisme avec lequel les personnages sont traités, leur profondeur, leur façon d’interagir font plus que fonctionner, on s’y croit, on a presque le sentiment d’être enfermé avec eux, de participer aux « intrigues » internes.
C’est ici ce que l’auteur déploie son talent : en créant des personnages prévisibles dans la vie de tout les jours mais complètement ambivalents voire schizophrènes dans ce nouveau monde, donnant d’autant plus de poids à leurs actions ou à leur moindre parole.

De plus, les scènes vécues par les personnages illustrent aussi les principes de base à respecter absolument en cas d’invasion zombie, ceux que Max Brooks expliquaient déjà dans son Guide de survie en territoire zombie : ne faire confiance à personne, avoir toujours une arme sur soi, se rationner, trouver plusieurs fonctions à un seul objet pour en porter le moins possible…

Ce livre post-apocalyptique contient également de bonnes idées originales qu’il convient de relever.
Madeleine Roux a imaginé certains de ses personnages perdant complètement le sens des réalités (rien d’illogique), certains n’hésiteraient pas à créer une sorte de secte au but vraiment très sombre… Il ne faut pas trop en savoir avant de lire le livre, pour ne pas gâcher son plaisir, mais on peut tout de même indiquer que l’idée est très bonne, faisant réfléchir de par sa plausibilité dans un contexte catastrophique et malsain.

L’auteur (ou son éditeur ?) a également créé de la valeur ajoutée à son roman en créant un blog sur Internet, Un blog trop mortel apparaît alors comme le texte intégral du blog d’Allisson Hewitt (http://helptheyarecoming.wordpress.com/). Chaque chapitre correspond à un post du jour, avec son lot de commentaires provenant d’autres survivants à travers les Etats-Unis. Le lecteur peut donc poursuivre l’aventure dans un univers qui ne paraît que plus solide.

En conclusion, Un blog trop mortel est un one-shot détonnant qui ajoute vraiment quelque chose au genre tout en reprenant les codes. À ajouter à sa bibliothèque zombiesque si on en a une. Si on n’en a pas, voilà l’occasion d’en créer une : ce roman se dévore littéralement. Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

 

Actualité éditoriale : Pôle Fiction, la nouvelle collection poche pour ados de Gallimard

Pole_Fiction_docUne très bonne nouvelle dans le monde du livre ado, depuis des années qu’on l’attendais, elle est enfin arrivée : la collection poche des best-seller Gallimard débarque, et elle s’appelle Pôle Fiction.

Gallimard avait déjà plusieurs éditions en format poche : Folio Cadet (dès 7 ans), L’heure des histoires (albums jeunesse illustrés convertis en petits livres souple) ou encore la plus connue, Folio Junior (10 et plus). Mais aucune de ces collections ne s’adressait vraiment aux adolescents et il est difficile de publier des livres comme La voix du couteau ou encore Genesis au public de Folio Junior. C’est ainsi que pôle fiction est né pour notre plus grand plaisir. En plus, les livres sont très jolis et détonnent vraiment dans une bibliothèque avec leur tranche jaune vive, ils sont souples et maniables ; un vrai plaisir de lecture.

Vous trouverez prochainement sur ce blog les chroniques de tout les Pôle Fiction voici la liste des parutions de l’automne 2010 (cliquez sur le titre pour voir l’article correspondant à l’ouvrage) :

Pôle Fiction Filles :

  • Quatre filles et un jean (Tome 1)
  • Quatre fille et un jean – Le deuxième été (t.2)
  • Cher Inconnu
  • 13 petites enveloppes bleues
  • Mon nez, mon chat, l’amour et moi (Louise Rennisson t.1)
  • Le bonheur est au bout de l’élastique (Louise Rennisson t.2)
  • Code Cool
  • LBD, une affaire de filles (t.1)

Pôle Fiction Fantastique :

Chronique Jeunesse : L’agenda

L'agendaQue feriez-vous si vous trouviez l’agenda/journal intime d’une jeune fille ?

Tout commence dans un collège, quand un élève tombe par hasard au CDI sur un agenda abandonné. Au début, il se dit qu’il vaut mieux signaler l’objet perdu, mais la tentation est trop forte : il ouvre l’agenda, qui ressemble à un mélange de journal intime et de livre d’or : et là c’est la surprise, plein de mots de dizaines de personnes différentes, des messages d’amitié, à coup sûr c’est l’agenda d’une personne populaire.

C’est ainsi que notre « héros curieux » va mener l’enquête pour savoir à qui appartient cet agenda…

Ce livre est très surprenant par l’histoire de vie qui s’y étale au fil des pages, des signatures, des rendez-vous de l’agenda. Mais la cerise sur le gâteau, c’est vraiment la fin, totalement imprévue qui explique beaucoup de choses sur le contenu de cet agenda mystérieux.

La fin ne laisse pas indifférent, certains seront déçus d’autres bouleversés, quoiqu’il en soit l’ »Agenda » est un très beau livre sur la famille et les blessures que celle-ci peut rencontrer comme la perte d’un être cher, mais aussi sur l’intimité que les jeunes peuvent étaler dan leur agenda qui parfois peut porter préjudice quand ils tombent entre des mains maladroites ou malintentionnées, malheureusement je ne puis vous en dire plus sans dévoiler l’histoire. A vous de vous faire votre propre avis, en sachant que ce livre vaut le détour.

TRANCHE d´ÂGE :