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Chronique roman graphique : Arden High – Tome 1 – La nuit des rois et des reines

Une romance douce et bienveillante dans un lycée géré par des êtres féériques directement inspirés de Songe d’une nuit d’été…

Un petit délice !

Si vous aimez le fantastique par touches légères et les intrigues se déroulant dans le plus pur style campus américain, ce premier tome de la saga de romans graphiques Arden High pourrait bien vous plaire.

Au programme : de la romance, de l’inclusivité, des non-dits à foisons et des situations mignonnes et parfois délicates.

Bienvenue à Arden High !

Vi est une ado comme les autres, hormis le fait qu’elle a un frère jumeau, et qu’il a décidé de ne pas aller dans le même établissement scolaire qu’elle cette année. Elle aime s’habiller d’une façon « garçonne » et se définit comme queer. Et bien que cela ne soit pas un étendard, elle entend bien assumer sa façon d’être. Et chose heureuse, Arden High est le genre de lieu où l’on peut être qui l’on souhaite sans aucune remarque ou jugement. Un soulagement pour Vi, mais l’absence de son frère lui pèse de plus en plus… Et cela va s’accentuer encore quand des sentiments nouveaux vont s’en mêler.

Vi est sous le charme d’Orsino qui est lui-même sous le charme d’Olivia qui elle-même est sous le charme de quelqu’un d’autre… Une mise en abîme amoureuse délicate qui va encore se compliquer dès lors que la nuit des rois et des reines approche !

Un beau mélange entre magie, amour et amitié

Même si j’ai beaucoup apprécié l’intrigue, c’est avant tout l’univers mélangeant campus et magie qui m’a séduite. Quand en plus on comprend que quantité de personnages sont directement inspirés par Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, c’est encore plus savoureux ! Ainsi, vous croiserez Puck, ou encore Tatania (bien qu’ici elle se nomme Tanya), et dès le début de l’ouvrage, le rideau se lève avec cette phrase : « Le monde entier est un théâtre« .

Outre cette ambiance merveilleuse qui plane continuellement bien que de façon vaporeuse sur l’ouvrage, on retrouve tous les ingrédients d’une belle romance torturée. Si vous aimez les personnages qui n’osent pas s’avouer leurs sentiments, ceux qui sont perdus, les quiproquos et les rebondissements remplis d’émotion, ce livre est pour vous ! Et si vous aimez les couleurs déclinées autour du violet, cela va également vous plaire…

Ainsi, La nuit des rois et des reines, c’est avant tout une bouffée de positivité colorée et plaisante à lire. Un petit concentré de douceur, le tout avec de beaux dessins, des couleurs chatoyantes, un univers réconfortant, et totalement safe. Le genre d’ouvrage qui fait du bien à lire. Si seulement Arden high existait ! A découvrir dès l’âge de 14 ans.

Chronique : Carrie

Carrie poche ancienDiabolique et efficace : quand la cruauté des autres amène à la pire des extrémités… le surnaturel en plus !

Carrie est le tout premier roman écrit par Stephen King, il fut publié en 1974, il y a déjà 40 ans ! Devenu aussi bien incontournable sur la scène littéraire qu’au cinéma, Carrie bénéficie en cette année 2014 d’une médiatisation toute particulière avec la sortie d’un remake du film de De Palma.

Pour l’anecdote, sachez que l’ouvrage a bien failli ne jamais paraître : Stephen King avait jeté le manuscrit de Carrie, mais c’est sa femme qui l’a récupéré et l’a lu, poussant ensuite son mari à tenter de le publier. Depuis, Stephen King est devenu le maître incontesté de l’horreur, et nombre de ses romans ont étés par la suite adaptés au cinéma.

Parmi ses romans les plus connus on peut citer notamment : Misery, Jessie, La Ligne Verte ou encore Simetierre.

Harcelée depuis sa plus tendre enfance

Carrie White n’a jamais eu la vie tendre : entre sa mère fanatique religieuse qui voit le diable en tout acte et les enfants qui lui en font baver, elle n’a eu aucun répit. Et les choses ne vont pas en s’arrangeant avec l’adolescence… Quand « le drame » est survenu, Carrie avait 17 ans, comme la plupart de ses camarades qui ont péri ce jour là… Mais que s’est-il passé lors du Bal de promotion pour causer une telle hécatombe ?

C’est ce que de nombreuses personnes vont s’employer à découvrir. Tout le monde sait que le personnage de Carrie White, son enfance, sa personnalité, ses antécédents, ses relations sociales (ou plutôt leur absence)… tout à concouru à sa lente chute jusqu’à l’apothéose meurtrière du Bal…

Écrit sous forme de collecte de témoignages post-drame et non pas sous la forme classique de roman, Carrie est un récit dérangeant pointant la cruauté extrême que peuvent avoir les adolescents entre eux… le tout sur fond de paranormal.

Recluse et désinformée : la meilleure association possible pour créer de la haine et de la rancœur

Tout commença par un événement somme toute courant et inéluctable pour une jeune femme : l’arrivée de ses règles. Mais Carrie ne savait pas ce que c’était, elle dont la mère ne lui avait jamais rien dit ni expliqué. La jeune fille pensait être en train de mourir. Cela se produisit dans les douches et toutes les filles de sa classe se moquèrent d’elle en lui jetant des tampons et des serviettes… Ainsi débuta l’accélération de la déchéance de Carrie… Ce terrible événement entraîna la punition de toutes les filles ayant participé à ce lynchage, et celles qui refuseraient la sanction se verraient privées de bal. C’est là qu’entre en jeu l’instigatrice du drame, le personnage le plus haïssable du récit : Chris. Cette dernière, bien que privée de bal n’en a pas fini avec Carrie et compte bien lui pourrir la vie jusqu’au bout… aidée en cela par Billy, son petit ami.

Carrie ancienne couvertureUne lente descente aux enfers…

Bien que Carrie soit un récit fantastique, il s’agit également d’une satire de notre société et de son fonctionnement. Plus particulièrement dans la culture américaine, car en France, nous n’avons pas de Bal de fin d’année et de Roi et de Reine du Bal. Cette culture est typique des États-Unis. Mais le fait d’être souffre douleur est malheureusement universel.

On découvre ainsi tous les archétypes qui font une école ou un campus : la nana bien fichue et populaire qui n’a peur de rien, sa meilleure amie qui la suit, les autres qui font pareil de peur de devenir elles aussi des têtes de Turc. Ces mécanismes sociaux sont rodés depuis des siècles, mais les voir en action par le biais de l’écriture de Stephen King fait froid dans le dos. Hormis la dose de surnaturel avec le gène TK (gène permettant à Carrie d’avoir ses pouvoirs), tous les éléments peuvent être réels… et c’est peut-être cela, le plus terrifiant dans l’histoire.

Carrie était le premier roman de Stephen King, et déjà, on y voit certaines idées qui seront utilisées dans ses futurs ouvrages. Je pense notamment à la demi-page décrivant la relation presque charnelle qu’entretien Billy avec sa voiture qui n’est pas sans faire penser à Christine.

Bien qu’il ne s’agisse pas de mon récit favori de l’auteur, Carrie est le roman qui l’a révélé, celui qui a lancé son extraordinaire carrière d’écrivain. Alors, oui, Carrie est un roman incontournable et vous le lirez certainement avec plaisir si vous aimez les ambiances de campus, de vengeance… le tout sur fond d’annihilation.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique : Le pacte – Tome 2 – Mensonges

Le pacte 02Plus méchant, plus machiavélique, l’étau se resserre sur le trio de demoiselles vengeresses…

Coécrit par Jenny Han et Siobhan Vivian – deux auteurs à succès aux Etats-Unis – le second tome de la trilogie Le Pacte est paru en mars dernier, toujours dans la collection Scarlett aux éditions Panini. L’intrigue se corse quand nous reprenons l’histoire où nous l’avons laissée, après l’incident du Bal. Les trois adolescentes sont en danger, ainsi que leur secret…

Surtout, rester discrètes

Suite directe de Vengeance, le roman Mensonges nous replonge dans la tourmente du Bal de fin d’année qui ne s’est pas franchement déroulé comme prévu… Lillia a été élue Reine du Bal, coupant l’herbe sous le pied de Rennie, ce qui n’était pas au programme, même si cela rend la vengeance encore plus accomplie. Mais le plus grave reste l’accident de Reeve : personne ne sait s’il pourra rejouer au foot un jour, et ça non plus ça n’était pas prévu.

En bref, la vengeance s’est quelque peu transformée en carnage en partie involontaire… et certaines personnes autant, voir plus sournoises que Lillia, Mary et Kat sont sur leur piste.

Plus mesquin et surtout beaucoup plus captivant

Avec Mensonges, on monte très vite en puissance en termes de suspense, de tension et de révélations. Les choses se précipitent à une vitesse folle, d’autant que certains membres du trio ne souhaitent pas en rester là… Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu et la vengeance va devenir plus ardue au fil des pages, en particulier pour l’une de nos narratrices.

On en apprend plus sur la personnalité et surtout le mode de vie de certaines d’entres elles, en particulier concernant Kat dont le passé n’est guère rose. En ce qui concerne Mary, des choses de plus en plus étranges se passent autour d’elle : sa tante a des réactions étranges en sa présence, et certains événements inexpliqués dans le premier tome trouvent enfin une réponse.

En fait, vous trouverez toujours autant de mauvais esprit, et même plus encore qu’avant. Nos trois anti-héroïnes ne sont pas les seules à faire de sales coups, et elles vont bientôt devoir répondre de certains  de leurs actes…

 ….

Pour terminer cette chronique je dirais que ce second tome est très riche, beaucoup plus dense et enfin plus intéressant que le premier tome. En effet, dans Vengeance, on en était à un stade de « rodage », mais avec Mensonges, le potentiel du récit prend enfin de l’ampleur.

Ce second tome est plus vif, moins gentillet et surtout beaucoup plus incisif que le premier et il était temps d’y aller franchement. Alors délectez-vous bien de chaque phrase et cueillez le moindre indice que les auteurs on bien voulu nous laisser. Et surtout, restez bien assises quand vous atteindrez les dernières pages… vous risquerez d’avoir un choc !

Il va sans dire que le troisième et dernier tome est attendu avec une énorme impatience. Pas  encore de date de prévue en France, mais ça y est, je suis addict !

Chronique : The Lying Game – Tome 2 – Ne jamais dire jamais

The lying game - 02Une suite oppressante, mais un peu trop répétitive…

Sara Shepard est une auteure américaine à succès. Elle a notamment écrit la série de livres Pretty Little Liars (anciennement connue en France sous le nom Les Menteuses) qui a été adaptée en série télé, de même que sa série de livres The Lying Game.

Le tome quatre de la série The lying Game est à paraître en France le 14 août prochain ; aux Etats-Unis, la série en sera à son sixième tome en juillet.

De retour dans la vie opulente de feu Sutton Mercer

Le mystère continue de planer sur la disparition de Sutton Mercer, la jumelle d’Emma, qui a pris sa place à l’insu de tous… sauf de son meurtrier. Pour son propre bien, elle doit continuer de jouer un rôle malgré elle, sous peine de représailles.

Dans ces conditions, difficile d’enquêter ou de prouver quoi que ce soit. Emma ne le sait pas, mais elle est suivie constamment par le fantôme de sa défunte sœur (le seul élément surnaturel de l’histoire). L’esprit de Sutton étant amnésique, c’est avec Emma, au fil de ses découvertes, qu’elle recouvre peu à peu les bribes de sa mémoire.

Jeux de dupes et vilains secrets, les amies de Sutton ne sont pas à l’abri des soupçon d’Emma, qui s’attaque de près aux alibis de ces dernières…

L’enquête avance, mais très peu…

L’intrigue se déroule à peu de choses près de la même manière que dans le premier tome. Emma faisant quelques découvertes intéressantes sur le passé mouvementé de sa sœur sans pour autant avancer substantiellement… Le danger est toujours omniprésent, le meurtrier (ou meurtrière d’ailleurs) d’Emma lui rappelant constamment sa présence.

L’étau ne se resserre sur aucun personnage en particulier mais on découvre des éléments intéressants concernant quelques amies de Sutton. Certaines ont une vie moins dorée que ce qu’il y parait…

Peu d’indices sont visibles pour nous lecteurs, ou bien ne sont pas encore interprétables à ce niveau de la lecture. On reste toutefois captivé par la plume efficace de Sara Shepard, qui sait tenir avec peu d’éléments, voire aucun…

Son écriture fait encore des merveilles, je pense notamment à l’un de ses derniers chapitres, oppressant au possible : impossible de décrocher avec un tel niveau de stress. Mais attention à ne pas trop jouer avec le style efficace du thriller au point de n’avoir aucune avancée dans l’intrigue, ce qui est le cas ici.

Un second tome qui fonctionne mais que ne donne presque rien à nous mettre sous la dent. Espérons que le troisième opus de la série sera un peu plus substantiel. L’auteure a prévu au moins six tomes pour sa série, mais il faudrait qu’elle donne un peu de matière pour ne pas ennuyer le lecteur par la redondance de son texte.

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Chronique : Vampire Kisses – Tome 1

Vampire Kisses 001Une histoire de vampires qui laisse un peu sur sa faim…

 Vampire Kisses est une série de romans publiée aux éditions Castelmore, trois tomes sont pour le moment sortis en France, mais la série en compte déjà huit outre-Atlantique. Son auteur, Ellen Schreiber, était actrice avant de devenir écrivain, elle est même passée par la Royal Academy of Dramatics Art de Londres.

Le succès de Vampire Kisses a été tel qu’elle s’est vue proposée une adaptation de ses romans en manga, ils sont disponibles en France aux éditions Soleil. Outre cette série vampirique, elle a également écrit une saga prénommé Once in a full moon, qui traite de loups-garous, mais qui n’a pas encore vu le jour en France.

Dullsville, capitale de la tranquillité…et de l’ennui.

Il ne se passe jamais rien à Dullsville. Absolument rien. Alors quand une nouvelle famille s’installe dans le manoir abandonné depuis des années, autant dire que ça fait beaucoup parler les curieux habitants. Surtout que cette famille a des allures quelque peu étranges… ils ne sortent quasiment jamais, et le peu que l’on sait d’eux fait froid dans le dos.

Et c’est à Dussville également que vit Raven, une adolescente qui s’habille dans le plus pur style gothique, ce qui n’est pas pour plaire franchement à ses parents. Et au lycée, son style fait d’elle une cible toute désignée aux moqueries, mais son esprit cynique et sa répartie cinglante ont tôt fait de faire reculer ses détracteurs, sauf les plus tenaces…

Alors quand Raven apprend qu’une nouvelle famille s’installe et que l’un des fils, Alexander Sterling a l’air d’avoir le même style qu’elle, elle décide d’aller faire un tour au manoir histoire de se renseigner et d’apaiser sa soif de curiosité. Et la rencontre risque d’être surprenante…

Une histoire qui fonctionne bien, mais dont le schéma est très classique.

Le reproche que l’on pourrait faire à ce premier tome est de rester dans les sentiers battus. Le personnage de Raven est très stéréotypé, et on tombe vraiment sur une adolescente gothique « de base » sans grande personnalité. De plus, sa fascination pour les vampires (pas toujours très saine) est vraiment excessive, la rendant vraiment très fleur bleue, pour ne pas dire naïve. Le personnage d’Alexander est lui beaucoup plus difficile à cerner, la preuve c’est que l’on ne sait pratiquement rien de lui du début à la fin, et ce côté mystérieux n’est pas gênant, au contraire il apporte une certaine fascination de l’inconnu qui doit parfaitement fonctionner sur un lectorat adolescent.

C’est pourquoi malgré un schéma assez basique, on se laisse facilement embringué par l’histoire qui pique tout de même notre curiosité. On se retrouve avec les tourments cruciaux d’une adolescente : choix d’une robe pour le bal, ou encore le classique problème du premier rendez-vous. Cette ambiance feutrée et mystérieuse n’est pas pour déplaire, on retrouve la noblesse qui faisait les romans de vampire d’avant. Car il n’y a que peu d’action au final, mais beaucoup d’interrogations et de non-dits. En particulier sur la fin, qui est très bien faite.

C’est un peu à contre-courant qu’est Ellen Schreiber avec ses vampires, bien loin de l’action effrénée des romans de vampires qui font la tendance actuelle. Et c’est un petit retour aux sources assez plaisant.

Vampire Kisses est donc un roman sympathique mais pas génialissime. Il conviendra parfaitement à des adolescentes qui veulent s’essayer à la bit-lit. On a malgré tout envie de savoir ce qu’il va se passer dans les tomes suivants, étant donné la fin de ce premier tome, affaire à suivre.

6.5/10

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