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Chronique cinéma : Alita Battle Angel, l’adaptation de Gunnm vaut-elle le détour ?

Gunnm, manga en neuf tomes créé par Yukito Kishiro est devenu un classique parmi les classiques. A la fois meccha, post-apocalyptique, philosophique, visionnaire, Gunnm est tout simplement un monument, tous genres confondus. Il a durablement marqué des générations entières de lecteurs.rices (moi comprise). Vous pouvez d’ailleurs retrouver la chronique du premier tome ici pour vous faire une idée de l’intrigue générale.

Ne passons pas par quatre chemins pour ceux qui ne souhaitent pas lire la totalité de l’article : la réponse est oui, cette adaptation vaut le coup, elle est même bluffante.

Une véritable claque

Cela faisait une dizaine d’années que j’attendais cette adaptation, alors autant dire que la barre était extrêmement haute. J’avais peur d’être déçue, j’y allais même avec appréhension… Voir la version cinématographique d’une œuvre qu’on a lue et relue pendant des années est forcément un moment que l’on attend… et que l’on redoute.

Et pourtant, dès les premières minutes, on sent que ce film a une âme, qu’il a été peaufiné, pensé dans ses moindres détails. L’esthétique de l’univers est très fidèle à celle qu’avait initialement créé Yukito Kishiro, et avec les effets spéciaux d’aujourd’hui, la ville de Zalem et la Décharge, au dessous, n’en sont que plus belles.

Et surtout, le Motorball a une place de choix dans le film ! C’étaient les scènes que j’attendais avec le plus d’impatience. Pour ceux qui ne connaissent pas le sport élevé au rang de culte dans Gunnm, le Motorball est une sorte de roller derby amélioré, et mortel. D’une violence extrême, tous les coups et toutes les armes y sont permis…

Et même si les bandes-annonces montrent des personnages assez manichéens, l’intrigue est bien plus subtile qu’il n’y paraît. Mais pour apprécier en totalité l’œuvre, il vous faudra à la fois découvrir le film et lire les mangas. Car bien entendu, en deux heures, il est impossible d’adapter les 9 tomes qui composent Gunnm.

Ido, dans le manga original.

En ce qui concerne le choix des acteurs, le casting est parfaitement réussi. Notamment en ce qui concerne le personnage d’Ido, celui qui récupère et protège Alita. Christoph Waltz campe parfaitement ce rôle, aussi bien dans son jeu, que physiquement, c’est impressionnant.

Pour Alita (ou Gally pour les intimes), le choix de Rosa Salazar est assez cohérent, et surtout, le réalisateur a eu l’idée de lui faire de grands yeux comme dans le manga. Ce choix aurait pu être catastrophique ou mal interprété, mais ils ont réussi à éviter tous les écueils que comportait ce choix. Ce qui nous donne une Alita parfaitement crédible, belle et combative comme dans le manga !

Ido, dans Alita Battle Angel. Il est ressemblant, non ?

D’ailleurs, parlons de mes deux points de frustration en ce qui concerne cette adaptation. Premièrement, la bande-son, qui n’a pas de réelle influence ni d’harmonie avec les images. A aucun moment, vous ne trouverez une fusion totale entre l’image et le son. Là où Nolan et Hans Zimmer, ou encore Danny Elfmann et Tim Burton arrivent à créer des moments uniques où son et image atteignent la perfection, ici, vous n’aurez « que » des images parfaites. Il y a des moments de beauté et d’esthétique extraordinaires, dans les combats, les mouvements d’Alita, mais jamais ils ne sont accompagnés d’un son mémorable qui les rendraient mythiques. C’est mon seul regret…

Ma seconde remarque est à propos de la fin du film. Le moment qu’ils ont décidé de couper est tout simplement terriblement frustrant. C’est justement là où l’on était pris dans la spirale des intrigues créé par Zalem, au moment où tout prend sens et devient exaltant… et bien c’est fini.

Mais soyons honnêtes, il fallait bien finir, sinon on partait sur un film d’une durée de trois heures minimum… Mais cette fin appelle une suite. Suite qui dépendra du nombre d’entrées en salles pour ce premier opus de Alita Battle Angel !

Allez donc voir Alita Battle Angel, vous passerez un excellent moment. A la croisée des chemins entre action, combats de toute beauté et intrigue savamment menée… C’est un véritable coup de cœur. Que vous soyez fan ou non du manga, vous pourrez tomber amoureux.se de Gally (ou Alita) au bout de quelques minutes, c’est certain.

Chronique cinéma : The Giver

Le passeur movieGrand classique de la littérature jeunesse et ado aux Etats-Unis, The Giver est une véritable référence culturelle dans son pays d’origine et dans les autres pays Anglo-saxons. En effet, le roman est prescrit et étudié dans les écoles anglaises et américaines depuis de nombreuses années… Mais c’est également le cas en France. Bien que beaucoup moins connu, Le Passeur est lui aussi étudié dans nos écoles, ce qui a contribué à sa notoriété chez nous.

Vingt ans après sa première publication (publié en 1993 aux États-Unis et en 1994 en France), l’adaptation au cinéma était pour le moins attendue à l’heure où les dystopies sont en vogue aussi bien en librairie que sur grand écran.  Réalisé par l’australien Philip Noyce avec un budget de 25 millions de dollars, The Giver a également un casting qui mérite d’être souligné.

Le rôle de Jonah est assuré par Brenton Thwaites dont c’est l’un des premiers rôles principaux au cinéma. Le Passeur est joué par le charismatique Jeff Bridges (True Grit, R.I.P.D. Brigade Fantôme…), Meryl Streep (La Dame de fer, La mort vous va si bien…) joue quant à elle le rôle de présidente de la communauté. Enfin, il ne faut pas oublier Katie Holmes (Batman Begins, Abandon), qui joue ici le rôle de la mère de Jonah, travaillant dans le département de la justice.

Le passeurMais qu’en est-il donc de la transition du livre au film ? Tout d’abord, l’idée de base du roman, où les couleurs se sont perdues au fil du temps est respectée. La moitié du film environ est en noir est blanc, et prend peu à peu des couleurs.

Le monde du film est plus marqué par les technologies que dans l’ouvrage, mais ça n’est pas gênant outre mesure. On retrouve les règles de vie de la communauté ainsi que leur rigidité, mais contrairement à l’ouvrage, elles sont personnifiées en la personne de la Doyenne jouée par Meryl Streep.

De la romance a été ajoutée à l’histoire, là où dans le roman elle est absente, mais cet ajout n’enlève rien à l’intrigue. Il la justifie et permet au film de sauter certaines étapes du livre. En une heure et demie, il est normal qu’il soit impossible de retranscrire tous les éléments qui font la spécificité de l’œuvre.

En termes de fidélité par rapport au livre, il y a de quoi être relativement satisfait, le jeu des couleurs (et de leur absence) étant le plus réussi et le mieux pensé. Cependant, on ne retrouve pas l’essence et la force du roman à travers l’adaptation. Peu de moments forts, hormis quelques légers passages quand le Passeur transmet ses souvenirs à Jonah… on aurait aimé en avoir plus.

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En somme, pour apprécier The Giver, il faut se détacher de l’œuvre originale et prendre le film comme une œuvre isolée. Une fois que l’on part de ce principe, le film devient agréable et plutôt distrayant. A voir pour les curieux. Les fans seront peut-être moins emballés.

The Giver movie banniere

Actualité éditoriale : La bande-annonce de la Nuit des enfants rois (The Prodigies) enfin disponible !

The prodigiesAprès une annonce il y a plusieurs mois sur le blog, voici enfin la bande-annonce du film qui il faut l’avouer en jette énormément avec un choix de musique qui ajoute à la dimension extraordinaire de l’histoire. Pour savourez le trailer en attendant la sortie, c’est ci-dessous.

La musique que l’on entend dans la bande-annonce est issue d’un album de Muse. L’album est The Resistance et le titre de ce puissant morceau est Exogenesis : Symphony Part 1 [Overture].

Sortie du film le 25 Mai 2011 !