Chronique : La peau des rêves – tome 1 – Nuit Tatouée

La peau des rêves  - 01Une magnifique quête dans un Paris dévasté…

Premier roman inaugurant la nouvelle collection Galapagos (maison d’édition l’Archipel) dédiée aux adolescents, Nuit Tatouée nous plonge dans un Paris post-apocalyptique où la notion de méfiance et de prédation est omniprésente…

Son auteure, Charlotte Bousquet, est une habituée de l’écriture. Elle a notamment réalisé nombre de romans pour ados dans la collection Courants Noirs, chez Gulf Stream : Noire Lagune, Princesse des os. Elle écrit également pour les adultes avec ses romans parus chez Mnémos : Matricia, Cytheriae

Paris…comme ont ne l’a jamais vu.

Tout commence avec une prisonnière : Najma, une Gypsie qui possède un don incroyable, celui de conteuse. L’un des enfants du peuple qui la retient prisonnière remarque alors un jour ses étranges tatouages et lui demande ce qu’ils signifient. Najma explique alors que chaque tatouage raconte une histoire, celle de gens qu’elle a rencontrés. Alors quand l’enfant curieuse lui demande de lui en conter une, Najma ne peux que dire oui à cette demande, son don ne lui permet pas de refuser. Ainsi commence l’histoire de Cléo…

Bienvenue dans l’ancienne capitale de la France, ou plutôt ce qu’il en reste. Immeubles en ruines, paysages déchiquetés… c’est dans cet univers que vis la jeune Cléo avec son clan.

Clan qui a la même façon de fonctionner que ceux des hommes des cavernes, avec une guérisseuse, un chef, des guerriers, etc. L’humanité a connu un événement dévastateur inconnu qui l’a faite évoluer…vers une régression.

D’autres espèces ont également vu le jour : les Chimères, hybrides entre l’homme et l’animal, il y a également les dégénérés, des hommes cannibales qui donnent des assauts sur tous les regroupements d’hommes qu’ils croisent. Tous ces genres découlant de l’homme n’arrive pas à vivre en paix et s’entretuent dès qu’ils se croisent.

C’est dans ce monde cruel que depuis quelque temps, Cléo se pose des questions sur ses origines… plus le temps s’écoule, moins elle trouve sa place dans ce clan où chacun a une attribution qui lui est propre. Ce sentiment de différence va d’ailleurs en s’accentuant depuis qu’elle fait des cauchemars tous plus réalistes les uns que les autres…

Elle sait qu’elle a été adoptée, mais qui sont ses vrai parents ? Elle n’en sait absolument rien, et elle sent que la réponse sera importante pour son avenir…

Un univers dépeint avec efficacité

Le monde que nous offre Charlotte Bousquet est dangereusement imprévisible. Les risques de mort imminente y sont multiples. Cette approche très noire et pessimiste de notre avenir a un petit goût très plaisant, laissant le lecteur toujours sur le qui-vive, à l’image de Cléo.

Autre point fort de ce roman : la psychologie des personnages, ici exploitée avec brio. Ils sont tous très particuliers, chacun ayant des traits de caractères bien à lui, et comme l’univers dans lequel ils évoluent, ils sont imprévisibles.

C’est ce qui est le plus appréciable dans l’œuvre : l’intrigue ne suit pas un consensus où l’on sait d’avance qu’aucun des personnages important ne disparaîtra, tout est possible.

En plus de cela, l’auteur se permet de part sa passion pour les contes et les récits en tous genres immiscer de nombreuses références littéraires, notamment théâtrales. Le roman est habité par Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand et Horace de Corneille. Ce goût pour les tragédies, s’en ressent dans le passé sombre de Cléo, mais aussi dans certains pans son avenir…

Enfin, la relation conflictuelle entre Axel et Cléo est très intéressante, finement exploitée, déboussolante également, à vous de voir si vous y verrez plus clair que Cléo…

Ce premier tome est une très belle mise en abîme, à l’image des contes des Milles et Unes nuits, un récit débute, et l’on se retrouve plongé malgré nous dans une histoire dans l’histoire… Très bien réussi, parfait pour s’essayer à du post-apocalyptique avec une héroïne forte et attachante, d’autant que l’écriture est fluide et belle, ce qui ne gâche rien.

La suite avec la chronique du second tome de la peau des rêves : Nuit Brûlée.

8/10

Une réflexion au sujet de « Chronique : La peau des rêves – tome 1 – Nuit Tatouée »

  1. zed

    Merci de cette critique. Petite question: pourquoi il n’y a pas toujours une note ? C’est un système simple mais bien efficace 🙂

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