Chronique : Nous les menteurs

Nous les menteursUn roman puissant et haletant

Il vient tout juste de paraître aux éditions Gallimard Jeunesse et promet d’être un bel incontournable de cet été. Nous les menteurs est une nouveauté surprenante et difficile à classer qui se dévore littéralement.

Pour ce qui est de son auteur, E. Lockhart, vous la connaissez peut-être pour son œuvre plus axée jeunesse : Roby Oliver (4 tomes aux éditions Casterman). Avec Nous les menteurs, elle signe une belle incursion en territoire ado. Il s’agit d’un ouvrage unique, pas de suite, c’est promis !

Les Sinclair, privilégiés parmi les privilégiés

Ils sont riches, ils sont blonds, ils sont beaux et vivent tout l’été sur une île qui leur appartient : bienvenue chez les Sinclair. Cadence Sinclair Eastman est l’une des petites filles de cette grande famille. Elle va sur ses 17 ans, mais depuis l’été 15 (elle nomme ainsi les étés avec ses cousins et cousines nés la même année) Cadence n’a plus toute sa mémoire.

Elle s’est teint les cheveux, a des maux de tête qui la rendent si faible qu’elle reste allongée sur le carrelage de la salle de bain. Parfois même, elle a des nausées telles que sa journée entière est perdue. C’est ainsi depuis l’été 15 et ses mystérieux événements.

Personne dans la famille Sainclair n’a le droit de lui dire ce qu’il s’est passé. Il vaut mieux que les souvenirs se rappellent lentement à Cadence disent les médecins. Fragmentées, incohérentes, parfois brutales, les réminiscences de la jeune femme la déstabilisent… mais pour la mener vers quelle vérité ?

Un page-turner insoutenable

En effet, la première des qualités de ce roman est la rapidité avec laquelle on dévore son texte. C’est si bien décrit et mis en scène que la lecture en devient presque trop rapide… Je m’explique. Nous les menteurs est un roman qui joue sur le ressort de l’amnésie de sa narratrice, Cadence. Les faits s’imbriquent parfaitement, l’auteur semant toujours un soupçon d’indice, mais jamais assez pour nous laisser entièrement deviner les faits. Et justement, cette tension omniprésente nous fait littéralement dévorer son roman.

Mais alors, est-ce bien de le lire aussi vite ? Aussitôt lu aussitôt oublié ? Justement non. E. Lockhart réussit à semer tant de petites choses pernicieuses, cachées, obscures, qu’une seconde lecture devient incontournable.

Ce n’est que lors de cette seconde lecture que l’on aperçoit la vue d’ensemble, que l’on décode les gestes, les signes avant-coureurs de la révélation finale (au passage terriblement bien maquillée).

Personnellement, j’adore ces ambiances de roman. Un été qui se déroule dans un endroit paradisiaque (en particulier une île), avec pour personnages principaux de riches adolescents à qui tout réussit et va sourire, de lourds secrets en suspend… Cette présentation n’est d’ailleurs pas sans faire penser à une saga dans le même genre : la trilogie Le Pacte de Jenny Han et Siobhan Vivian, qui est également très bien tournée.

 ….

Je ne puis donc que vous conseiller cette lecture qui a un pouvoir particulier, celui d’en discuter passionnément avec ceux qui l’auront lu ! Maintenant, il ne vous reste plus qu’à le lire, construire vos hypothèses… et le relire. A conseiller dès l’âge de 14 ans environ.

Nous les menteurs map

2 réflexions au sujet de « Chronique : Nous les menteurs »

Laisser un commentaire